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Allée couverte du Bois-Couturier

L'allée couverte du Bois-Couturier est située dans le bois de Morval sur la commune de Guiry-en-Vexin, dans le nord-ouest du Val-d'Oise.

Allée couverte du Bois-Couturier
Image illustrative de l’article Allée couverte du Bois-Couturier
Entrée vue de l'extérieur
Présentation
Type Allée couverte
PĂ©riode NĂ©olithique
Faciès culturel Mégalithisme
Fouille 1915-1919 ; 1973
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1958)
Visite Libre accès
Caractéristiques
Dimensions 8 Ă— 2 Ă— 1,3 m
Matériaux Calcaire
Décor motif de la déesse-mère, courbes concentriques
Inhumations environ 200
Mobilier outils (silex, grès), céramique
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 07′ 04″ nord, 1° 50′ 39″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Val-d'Oise
Commune Guiry-en-Vexin
GĂ©olocalisation sur la carte : Val-d'Oise
(Voir situation sur carte : Val-d'Oise)
Allée couverte du Bois-Couturier
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
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Allée couverte du Bois-Couturier
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Allée couverte du Bois-Couturier

Historique

L'édifice fut découvert en octobre 1915 par un ouvrier agricole qui bute contre les pierres en labourant la parcelle. Un premier sondage fut interrompu lors de la découverte d'ossements. Compte tenu du mauvais temps, les premières fouilles menées par Romain Branchu, instituteur, et Léon Plancouard, archéologue, furent interrompues et reportées à début mars 1916 et s'interrompirent en octobre 1916. Adrien de Mortillet repris les fouilles en septembre 1919[1]. L'édifice fut classé au titre des monuments historiques le [2], ce qui ne lui épargna pas quelques fouilles clandestines et dégradations. En juillet 1960, il fut constaté que le monument renfermait encore quelques ossements et que la couche archéologique n'avait pas été complètement fouillée. Les fouilles furent achevées en 1973 et le monument fut restauré[1].

Architecture

L'allĂ©e couverte se prĂ©sente comme une galerie creusĂ©e Ă  mi-hauteur (102 m d'altitude) d'un coteau, appelĂ©e la Butte de ClĂ©ry, qui domine la vallĂ©e de l'Aubette, dans le sens de la pente. Elle est orientĂ©e selon un axe nord-nord-est/sud-sud-est, l'entrĂ©e ouvrant au sud-sud-est. L'allĂ©e mesure 8,50 m de longueur[1].

La chambre mesure m de long pour une largeur passant de m Ă  l'entrĂ©e Ă  m au fond, le tout sur 1,30 m de hauteur. Le premier mètre Ă  gauche de l'entrĂ©e Ă©tait constituĂ© de trois orthostates (0,60 m de hauteur en moyenne). Le reste des murs latĂ©raux sont composĂ©s de plaquettes de calcaire disposĂ©es Ă  plat sur une largeur de 0,40 m Ă  0,50 m d'Ă©paisseur et cimentĂ©es de terre. La chambre est recouverte de trois tables de couverture, une quatrième aurait Ă©tĂ© retirĂ©e en 1919. La première table près de l'entrĂ©e est brisĂ©e en deux parties, les deux autres tables mesurent respectivement 2,75 m de longueur sur m de largeur pour 0,40 m d'Ă©paisseur et 3,75 m de longueur sur 2,40 m de largeur pour 0,50 m d'Ă©paisseur. Lors de la dĂ©couverte, la première table Ă©tait recouverte de 0,40 m Ă  0,50 m de terre. Les angles des murs près du chevet sont lĂ©gèrement arrondis[1].

L'antichambre mesure m de long sur 1,85 m de large. Elle est dĂ©limitĂ©e par deux dalles latĂ©rales de respectivement 1,75 m de largeur pour 1,73 m de hauteur et 1,37 m de largeur pour 1,60 m de hauteur. Ces dalles Ă©taient calĂ©es Ă  la base par des pierres plates. Au sud, une dalle transversale d'un mètre de hauteur fermait l'antichambre en laissant un passage d'environ 0,75 m de largeur. Elle fut retirĂ©e en 1916 et rĂ©utilisĂ©e lors de la restauration pour complĂ©ter la première table. Le sol n'Ă©tait pas dallĂ©. Aucune table de couverture n'a Ă©tĂ© retrouvĂ©e au-dessus de l'antichambre[1].

La dalle d'entrĂ©e mesure 1,65 m de hauteur pour 1,38 m de largeur et une Ă©paisseur maximum de 0,20 m. Elle est complĂ©tĂ©e de chaque cĂ´tĂ© par un muret en plaquettes de calcaire jusqu'aux dalles latĂ©rales. La dalle d'entrĂ©e est percĂ©e d'une ouverture quasi circulaire de 0,55 m Ă  0,65 m de diamètre entourĂ©e d'une feuillure de cm Ă  cm de profondeur. Cette ouverture circulaire, dite «Trou des âmes», est caractĂ©ristique de la culture Seine-Oise-Marne. Le bouchon de fermeture (0,53 m Ă  0,59 m de diamètre) comporte un rebord qui vient s'emboĂ®ter dans la feuillure de l'ouverture[1]. Il pèse 158 kg et comporte un anneau qui devait servir Ă  son maintien en place grâce Ă  une barre transversale en bois. Il est actuellement conservĂ© au musĂ©e archĂ©ologique dĂ©partemental du Val-d'Oise, le bouchon visible sur place est une rĂ©plique[3].

Sculptures

Les deux orthostates délimitant l'antichambre sont décorées du motif, sculpté en relief, dit de « la déesse des morts », composé d'une paire de seins (d'un diamètre de cm) surmontée d'un collier. L'un des seins de la dalle est fut endommagé lors des fouilles. Les colliers sont incomplets, leurs extrémités supérieures disparaissant aux bords supérieurs des dalles. Deux courbes concentriques sont visibles sur la dalle ouest, une sur la dalle est[1].

Couches archéologiques

Lors des fouilles menées par Adrien de Mortillet, la chambre était encore complètement remplie d'ossements humains disposés en désordre, mélangés à de la terre. Selon Adrien de Mortillet, la chambre aurait abrité environ 200 inhumations mais on sait qu'il ne la vida pas complètement puisqu'en 1960 des ossements étaient encore visibles dans le fond de la chambre. Dans la chambre, il recueillit des silex (extrémité de hache, percuteur, 4 grattoirs, 2 racloirs, 1 flèche tranchante), des outils en grès et en os, et des tessons de poterie dont une grande anse[1].

L'antichambre renfermait plusieurs couches archĂ©ologiques. La première couche recouvrait le bouchon d'ouverture Ă  la suite de l'affaissement des dalles latĂ©rales. La seconde couche correspondait Ă  un remblai d'origine nĂ©olithique, vierge de tout mobilier ou ossement, sur une Ă©paisseur d'environ 0,50 m. Selon Plancouard et Branchu, ce remblai recouvrait trois squelettes complets, un foyer carrĂ© de 0,35 m de cĂ´tĂ©, un crâne massif d'un homme âgĂ©, ainsi qu'un ensemble d'ossements dispersĂ©s correspondant Ă  environ vingt individus (1 vieille femme, 5 adultes dont 3 femmes, 14 jeunes adultes). Plancouard et Branchu recueillirent un beau marteau en pierre et des tessons de poterie Ă  pâte mal cuite dont l'un avec des traces d'un dĂ©cor gĂ©omĂ©trique[1].

Les crânes et ossements recueillis ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s au laboratoire d'anthropologie de l'École des hautes Ă©tudes. Il en ressort que la taille moyenne des hommes Ă©tait de 1,62 m et celle des femmes de 1,54 m[1].

Selon des analyses au C14, l'allée couverte date de la fin du Néolithique (fin du IIIe millénaire av. J.-C.)[4].

Notes et références

  1. Peek 1975
  2. « Allée sépulcrale couverte néolithique dite du Bois Couturier », notice no PA00080080, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Frédéric Lontcho, Dolmens et menhirs de France, Lacapelle-Marival, Editions Archéologie Nouvelle, coll. « Archéologie Vivante », , 216 p. (ISBN 979-10-91458-09-2), p. 121
  4. Plaque d'information sur site, Allée couverte du Bois Couturier, Guiry-en-Vexin

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • John Peek, Inventaire des mĂ©galithes de France, vol. 4 : RĂ©gion parisienne, Paris, CNRS, , 408 p. (ISBN 2-222-01772-6), p. 78-85. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Philippe Soulier, « Guiry-en-Vexin, le Bois-Couturier (Val-d'Oise) », dans AllĂ©es sans retour : allĂ©es couvertes et autres monuments funĂ©raires dans la France du Nord-Ouest, Éditions Errance, , 263 p., illustrĂ© (ISBN 2877721043), p. 163

Articles connexes

Liens externes

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