Ali Mamlouk
Ali Mamlouk (en arabe : ŰčÙÙ Ù Ù ÙÙÙ), nĂ© le Ă Damas, est un conseiller Ă la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure du prĂ©sident syrien Bachar el-Assad et l'un de ses hommes de confiance[1].
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Général issu de l'armée de l'air, il dirige les services secrets syriens et est considéré comme un des hommes les plus puissants du pays[2].
Ali Mamlouk fait l'objet de sanctions internationales et est sous mandat d'arrĂȘt international dans plusieurs pays pour crimes contre l'humanitĂ©.
Origine
Ali Mamelouk est né à Damas dans une famille sunnite, le [3] - [4] Il y a un autre rapport donnant son année de naissance 1945[5]. Sa famille est originaire de Iskenderun (Hatay en Turquie)[6].
CarriĂšre militaire
Mamlouk a été l'un des fondateurs de l'Intelligence aérienne syrienne[7].
En 2005, il est nommé directeur des renseignements généraux syriens[8].
Il est le premier sunnite nommé à un tel poste.
Selon Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE, il s'agissait d'envoyer un signal :
« Bachar, a cherchĂ© Ă rĂ©duire la concurrence que se faisaient le service de renseignements de lâarmĂ©e de Terre, celui de lâarmĂ©e de lâAir, la SĂ»retĂ© gĂ©nĂ©rale, etc. Son pĂšre avait trĂšs bien su organiser la haine entre leurs chefs pour ĂȘtre sĂ»r quâaucun ne viendrait lui mordre les mollets. Bachar change tout et dit en substance Ă Chawkat : âTu restes patron des renseignements militaires, mais tu tâoccupes surtout dâaffaires militaires.Tout ce qui est sĂ©curitĂ© et contre- espionnage sera du ressort de la SĂ»retĂ© nationale sous la houlette dâun sunnite" [9]»
Ali Mamlouk est mis en cause publiquement par Wissam al-Hassan pour avoir commanditĂ© une sĂ©rie d'attentats au Liban en fournissant des explosifs Ă Michel Samaha [10]. Les explosifs Ă©taient notamment destinĂ©s Ă tuer le patriarche maronite libanais Bichara RaĂŻ [10] et des personnalitĂ©s sunnites dans le Akkar ainsi que le grand mufti du Liban afin dâattiser la haine interconfessionnelle[10].
Quelques semaines plus tard, Wissam Al Hassan est assassiné, vraisemblablement sur ordre de la Syrie [11]
En , aprÚs la mort de Hicham Ikhtiar dans un attentat à Damas, il devient le directeur du bureau de la sécurité nationale[3] - [8]. Selon l'ECCHR (Centre européen pour les droits humains et constitutionnels), puisqu'il est aux commandes de services de renseignements syriens jusqu'en 2012, les tortionnaires étaient sous son contrÎle direct[12] - [13].
Poursuites judiciaires pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité
Mamlouk est l'un des nombreux fonctionnaires sanctionnĂ©s, par gel de leurs avoirs en Suisse, par l'Union europĂ©enne pour leurs actions contre des manifestants participant Ă l'insurrection syrienne. La cour suprĂȘme de la Suisse a rejetĂ© la demande en recours de Hafez Makhlour[14] - [15].
En , le gouvernement amĂ©ricain lâinterdit de visa et le juge responsable de violations des droits de l'Homme, et d'usage de violence contre les civils. Son agence avait rĂ©primĂ© la dissidence interne et avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans les actions du gouvernement syrien Ă Deraa, oĂč des manifestants avaient Ă©tĂ© tuĂ©s par les services de sĂ©curitĂ© syriens[6].
Il est condamnĂ© par l'Union europĂ©enne le car il est « impliquĂ© dans les violences contre les manifestants » pendant le soulĂšvement syrien[4]. Le gouvernement suisse fait de mĂȘme en [16].
Le , le Liban inculpe Ali Mamlouk par contumace avec Michel Samaha, l'ancien ministre libanais, pour leur implication dans l'assassinat d'Issam Al-Hassan, le chef du renseignement libanais[17] - [14] - [18]. Ali Mamlouk est suspecté d'avoir donné l'aval pour la préparation d'attentats dans des villages libanais et d'avoir fourni les explosifs à Michel Samaha[19].
Les autoritĂ©s judiciaires libanaises Ă©mettent un mandat d'arrĂȘt international Ă l'encontre d'Ali Mamlouk le [20].
Ali Mamlouk fait Ă©galement l'objet d'un mandat d'arrĂȘt en Allemagne[21], oĂč des plaintes ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es par des rĂ©fugiĂ©s syriens[22] - [13].
Malgré les sanctions européennes, il est reçu en Italie en janvier 2018, pour une réunion gouvernementale, à laquelle il se rend en jet privé[23] - [24].
Ă l'automne 2018, la justice française Ă©met un mandat d'arrĂȘt international contre Ali Mamlouk pour « complicitĂ© dâactes de tortures, complicitĂ© de disparitions forcĂ©es, complicitĂ© de crimes contre lâhumanitĂ©, de crimes de guerre et de dĂ©lits de guerre »[8].
Notes et références
- « france24.com/static/infographi⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- fr, « Damas : la chute de Mamlouk, patron des services secrets », sur Libération,
- Importante restructuration Ă la tĂȘte de l'appareil sĂ©curitaire syrien Le Monde, 24 juillet 2012.
- http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2012:016:0001:0032:EN:PDF
- (en) « Who is Ali Mamlouk indicted by the Lebanese Judiciary? », sur LBCI Lebanon (consulté le ).
- (en) « Bashar al-Assad's inner circle », sur bbc.co.uk, BBC News, (consulté le ).
- http://www.lbcgroup.tv/news/42483/who-is-ali-mamlouk-indicted-by-the-lebanese-judici https://www.washingtonpost.com/blogs/blogpost/post/whos-who-in-bashar-al-assads-inner-circle/2012/07/18/gJQAd5BftW_blog.html
- Elise Vincent, Trois dignitaires syriens visĂ©s par des mandats dâarrĂȘt Ă©mis par la justice française, Le Monde, 5 novembre 2018.
- Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Le dossier noir de la relation franco-syrienne, Robert Laffont, , 396 p.
- Jean-Pierre Perrin, « Al-Hassan, ennemi numéro 1 de Damas », sur Libération,
- Francois Clemenceau, « Bachar veut-il reprendre la main à Beyrouth? », sur Le JDD,
- (en) Human Rigths violations in Syria (lire en ligne), p. 10/11
- (en) Hans von der Brelie, « Kather: We hope for arrest warrants against torturers », sur euronews, (consulté le )
- (en) « Syria's Assad 'reshuffles security chiefs' », sur upi.com, (consulté le ).
- « State funeral for three Syrian officials as Assadâs inner circle shrinks », sur The Daily Star Newspaper - Lebanon (consultĂ© le ).
- « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
- « Liban: la peine de mort est requise contre Michel Samaha, ex-ministre pro-syrien », L'Express,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « ABC News », sur ABC News (consulté le ).
- « SYRIE. Les gagnants et les perdants », sur Courrier international, (consulté le )
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- (en) « France issues arrest warrants for senior Syrian officials », Reuters,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Nouvelles plaintes en Allemagne pour torture dans les geÎles de Syrie », sur RTBF Info, (consulté le )
- « Syrie : le chef des services secrets reçu discrĂštement Ă Rome en janvier », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (de) Christoph Reuter, DER SPIEGEL, « Italien: Hat der Islamische Staat 14 Tonnen Capatgon-Tabletten geschmuggelt? - DER SPIEGEL - Politik », sur www.spiegel.de (consulté le )