Alfred-Nicolas Normand
Alfred-Nicolas Normand est un architecte et photographe français né le à Paris et décédé le à Paris 9e[1].
Alfred-Nicolas Normand | |
Présentation | |
---|---|
Naissance | Ancien 8e arrondissement de Paris |
Décès | (à 86 ans) 9e arrondissement de Paris |
Nationalité | France |
Activités | Architecte, photographe Inspecteur général des édifices pénitentiaires |
Formation | École nationale supérieure des beaux-arts |
Ĺ’uvre | |
Réalisations | Centre pénitentiaire de Rennes |
Distinctions | Prix de Rome (1846) Académie des beaux-arts (1890) Officier de la Légion d'honneur (1900) |
Entourage familial | |
Père | Louis Éléonore Nicolas Normand (architecte) |
Mère | Marie Jeanne Lecat |
Famille | Charles Normand (historien de l'art) Paul Normand (architecte) Robert Normand (général de division) |
Compléments | |
Reconstruction de la colonne VendĂ´me (1873-1875) | |
Biographie
Fils de l'architecte Louis-Eléonor Normand, il entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts en 1842 et fréquente les enseignements de Alphonse-François Marie Jaÿ et de son père. Il remporte le grand prix de Rome en 1846 et devient pensionnaire de la Villa Médicis de 1847 à 1851.
À la fin de son séjour, il s'essaie à la technique de la photographie. Il rencontre à la même occasion Gustave Flaubert et Maxime Du Camp, qui de retour d'un voyage en Orient, l'encouragent à continuer. Ce dernier le conseille sur les techniques à mettre en œuvre. Normand réalise alors une série de calotypes de Rome, Pompéi[2], Palerme, Athènes[3] et Istanbul jusqu'en 1852. Il réalise ainsi plus de 200 calotypes entre 1851 et 1871, dont 130 entre 1851 et 1852. Il arrête de photographier en 1855[4].
Rentré à Paris, il est nommé inspecteur des travaux de la ville de Paris et adjoint de Victor Baltard. Sa carrière est lancée par la commande du prince Napoléon-Jérôme d'un palais avenue Montaigne à Paris, modèle d'architecture néo-grecque, transformé quelque temps après en musée. Il réalise en effet par la suite un certain nombre de résidences particulières.
En 1861, nommé Inspecteur général des édifices pénitentiaires, il construit la prison de Rennes entre 1867 et 1876. Il avait déjà réalisé un rapport et un atlas des prisons en France en 1854. La loi du obligeant à un encellulement individuel, il rédige avec Joseph Auguste Émile Vaudremer un programme architectural pénitentiaire très détaillé ainsi que des Projets-spécimens pour servir à la construction des prisons départementales suivant le régime de l’emprisonnement individuel[5]. Il est ainsi à l'origine d'un modèle de prison cellulaire organisée autour d'un rond-point central d’où partent les ailes de détention avec des cours de promenade dans l’intervalle[6].
Il reprend ses voyages et la photographie en 1887 et jusqu'en 1891 en France, en Italie, en Grèce mais aussi Afrique du Nord, en Scandinavie et en Russie, photographiant monuments et architecture vernaculaire.
Il est élu à l'Académie des beaux-arts en 1890 au siège no 6 de la section architecture. Il est, par ailleurs, rédacteur en chef de la revue Le moniteur des architectes de 1866 à 1868, et président de la Société centrale des architectes entre 1898 et 1900. Il est enfin vice-président de la Société française de photographie.
Il meurt à Paris le et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (58e division).
Il est le père de Charles-Nicolas Normand (1858-1934), de Paul-Louis-Robert Normand (1861-1945), tous deux architectes, et de Robert Normand, général de division. Ancien élève de l'école Polytechnique, il fut Directeur du Génie et comme tel chargé de la construction de la ligne Maginot. Il écrivit de nombreux ouvrages sur les fortifications et est l'auteur de Colonnes dans le Levant, où il relate sa campagne en Cilicie, en 1920, sous les ordres du Général Gouraud. Le général Normand mourut accidentellement en 1932.
Il est le père d'Alfred Normand, célèbre collectionneur de dessins anciens.
Une partie de ses photographies sont conservées par la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine et ses documents personnels ont été donnés par son fils Paul à la Médiathèque de Nantes[7].
Principales réalisations
- 1856-1860 : maison pompéienne du prince Napoléon-Jérôme, 16-18 avenue Montaigne dans le 8e arrondissement de Paris (détruite en 1892)[8]
- 1862-1868 : château Latour de Liancourt (Oise)
- 1867-1876 : prison centrale de Rennes[9]
- 1871-1878 : restauration de l'Arc de triomphe de l'Étoile et de la colonne Vendôme à Paris
- 1873-1875 : reconstruction de la colonne VendĂ´me[10]
- 1878-1881 : hĂ´pital de Saint-Germain-en-Laye (inscrit Monument historique)[11]
- 1882-1887 : piscine et grand collège de l'actuel lycée Michelet à Vanves[12]
- 1887 : hĂ´tel particulier au 6 avenue Van Dyck dans le 8e arrondissement de Paris pour le patron de presse Joseph Reinach[13]
- 1889 : rue du Caire et pavillon de l'Égypte pour l'exposition universelle de 1889
Publications
- L'architecture des nations étrangères. Étude sur les principales constructions du parc à l'exposition universelle de Paris (1867), Paris, A. Morel, , 30 p.
Distinctions
- MĂ©daille d'honneur de l'exposition universelle de 1855.
- Deuxième médaille de l'exposition universelle de 1878.
- Médaille d'or à l'exposition universelle de 1878 du ministère de l'Intérieur.
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1860.
- Officier de la LĂ©gion d'honneur en 1900[14].
Notes et références
- Archives de Paris, acte de décès n°273 dressé le 03/03/1909, vue 9 / 31
- « Alfred-Nicolas Normand, Atrium de la maison dite de Cornélia Rufo, Pompéi », sur Musée d'Orsay (consulté le )
- Georges Daux, « L'Athènes antique en 1851 : photographies d'Alfred Normand (planches XI-XXIV) », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 80, no 80,‎ , p. 619-624 (lire en ligne) (planches XI-XXIV)
- « BERGERET, Jean (1946-20..) : Une ville oubliée, une mémoire retrouvée (1997) », sur B.M.Lisieux (consulté le )
- Fabienne Doulat, « L’architecture carcérale, composante majeure de la réflexion sur l’enfermement pénal au XIXe siècle » in Culture et prison : quels projets pour l’espace pénitentiaire dans la cité ? : Rencontre, mardi 10 juin 2008, théâtre de Bourg-en-Bresse, Drac Rhône-Alpes, la DISP Rhône-Alpes/Auvergne, l’Arald, (lire en ligne), p. 26-35
- « Histoire de l’administration pénitentiaire : Les prisons du XIXe siècle (4/5) », sur Criminocorpus (consulté le )
- Bénédicte Jarry, « Les fonds d'architecture des bibliothèques publiques : une richesse patrimoniale à découvrir », BBF, vol. 52, no 4,‎ , p. 30-35 (lire en ligne)
- « J. Laplanche, "Atrium, maison du prince Napoléon", 1863 », sur BNF, Les Albums de Napoléon III (consulté le )
- « Prison, dite maison centrale », sur Glad, le portail des patrimoines de Bretagne (consulté le )
- Musée Carnavalet : Reconstruction de la colonne Vendôme
- Notice no IA78000007, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no IA00060621, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Parcours d'architecture : 8e ardt - Autour du parc Monceau », sur Paris.fr (consulté le )
- « Normand, Alfred Nicolas », base Léonore, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- David de Pénanrun, Roux et Delaire, Les architectes élèves de l'École des beaux-arts (1793-1907), Librairie de la construction moderne, 2e éd., 1907, p. 360
- Pierre Saddy, Alfred Normand, architecte, 1822-1909 : Catalogue de l'exposition Alfred Normand, architecte, 1822-1909, projets et réalisations, hôtel de Sully, 6 mai-9 juillet 1978, Paris, Caisse nationale des monuments historiques et des sites, , n.p. - 12
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Musée d'Orsay
- Musée des beaux-arts du Canada
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative Ă la recherche :
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative Ă l'architecture :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « Notice sur Alfred-Nicolas Normand », sur Direction des archives de France (consulté le )
- « Exposition Alfred-Nicolas Normand, photographies 1886-1894 », sur Musée Nicéphore Niepce (consulté le )