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Alexander Schneider

Alexander Schneider (Vilnius, – New York, ) est un violoniste, chef d'orchestre et pĂ©dagogue. Il s'installe aux États-Unis et est membre du Quatuor de Budapest[2].

Alexander Schneider
Alexander Schneider pendant un voyage en IsraĂ«l en 1961, Ă  l'âge de 52 ans.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  84 ans)
New York
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Geraldine Page (de Ă  )
Autres informations
Instrument
Label
CBS Records (en)
Genre artistique
Distinction
Prix Kennedy ()
Archives conservées par
Division musique de la Bibliothèque du Congrès (d)[1]

Biographie

Alexander (Sasha) est nĂ© Abram Sznejder, d'une famille juive modeste – son père est serrurier – de Vilna, en Lituanie alors russe. Ă€ 13 ans, il manque de mourir du tĂ©tanos d'une coupure au genou faite dans un accident. Le tĂ©tanos dĂ©forme ses articulations et son rĂ©tablissement est long et douloureux. Sasha quitte Vilnius en 1924, et rejoint son frère Mischa Schneider Ă  Francfort, après avoir obtenu une bourse pour Ă©tudier le violon avec Adolf Rebner, enseignant du Conservatoire Hoch.

En 1927, Sasha devient premier violon dans un orchestre Ă  Sarrebruck. C'est Ă  ce moment qu'il change son nom, le chef d'orchestre voulant un nom Ă  consonance allemande. Abram prend Schneider comme nom de famille, parce que son frère Mischa l'avait dĂ©jĂ  choisi. En 1929, il travaille comme premier violon de l'orchestre de la Norddeutscher Rundfunk Ă  Hambourg. En 1932, il perd son emploi Ă  la suite de la campagne nazie contre les juifs : bientĂ´t viendrait le temps de quitter l'Allemagne[3].

Quatuor de Budapest

Ă€ la mĂŞme Ă©poque, le Quatuor de Budapest, dont le violoncelliste est Mischa, le frère de Sasha, perd son premier violon. Bien que le quatuor n'ait pas encore quittĂ© l'Allemagne, ils passent beaucoup de temps hors du pays, oĂą ils pouvaient travailler librement. Pour Sasha, rejoindre le quatuor est un arrangement idĂ©al. Josef Roismann, le second violon, passe au premier et laisse sa place Ă  Sasha. Alors que Roismann Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  l'aise avec ses collègues, Sasha avait besoin de temps pour apprendre le style et leur rĂ©pertoire[3].

En 1934, les nazis profèrent des menaces Ă  l'encontre du quatuor. Dès le lendemain, ils quittent Berlin pour Paris, pour ne jamais revenir en Allemagne – mĂŞme en tournĂ©e. Ils enchaĂ®nent tournĂ©e sur tournĂ©e, notamment sept mois Ă  parcourir la Nouvelle-ZĂ©lande, l'Australie et la Tasmanie[4]. Lorsque la guerre a Ă©clatĂ© en 1939, ils se trouvaient en tournĂ©e aux États-Unis. Ils obtiennent tous la permission d'y rester et d'en faire leur rĂ©sidence[3].

Indépendance

Plus tard, en 1944, Schneider ressentant le besoin de se dĂ©velopper en tant que musicien indĂ©pendant, quitte le quatuor, avec plein d'Ă©nergie et d'idĂ©es. Il lui est offert des postes de direction au Metropolitan Opera, une place dans le Quatuor Pro Arte et par le Quatuor Paganini, mais il refuse. Il part en tournĂ©e avec Ralph Kirkpatrick dès 1944 et la mĂŞme annĂ©e forme le Trio Albeneri avec Benar Heifetz (le frère du violoniste) et le pianiste Erich Itor Kahn[3].

En 1948, avec le pianiste MieczysĹ‚aw Horszowski, Schneider forme le Quatuor de New York, et en 1949, il fonde le Quatuor Schneider (avec I. Cohen, K. Tuttle et M. Foley, puis H. Busch) pour interprĂ©ter et enregistrer l'intĂ©grale des quatre-vingt trois quatuors Ă  cordes de Joseph Haydn. Le projet, presque Ă  terme, est restĂ© inachevĂ©, en raison du manque de fonds de son commanditaire, la Haydn Society[3]. La mĂŞme annĂ©e, il enregistre les Sonates et partitas pour violon seul de Bach pour Mercury Records[5].

Ă€ la mĂŞme Ă©poque, 1948, il se lance Ă  travers le monde, dans l'interprĂ©tation au concert des Sonates et partitas pour violon seul de Bach, parfois en deux, parfois en un seul concert[4]. Pour ce projet, il Ă©tudie avec Casals Ă  Prades. C'est Schneider qui persuade Casals de participer au Festival de Prades 1950 pour honorer le deux centième anniversaire de la mort de Bach[3]. Il apparaĂ®t Ă  d'autres occasions avec Casals dans des festivals Bach Ă  Prades et Perpignan[3]. Plus tard, il dirige l'oratorio de Casals, El Pessebre Ă  Guadalajara, Jalisco, au Mexico, durant le Festival Casals de MĂ©xico, et l'enregistre en 1973 Ă  Puerto Rico.

Schneider est un homme très sociable et possède un large cercle d'amis, même hors de la musique : écrivains, peintres ou photographes parmi lesquels Beckett ou Calder. Il travaille dur pour promouvoir la musique de chambre avec des concerts gratuits ou subventionnés[3]. Il était l'interprète et ami de compositeurs tels que Darius Milhaud, Paul Hindemith, Heitor Villa-Lobos , Béla Bartók, Bohuslav Martinů, Aaron Copland, Luciano Berio et surtout Igor Stravinsky, qu'il considérait comme le plus grand de tous[4].

Retour au Quatuor de Budapest

photo : membres du quatuor
Les membres du Quatuors de Budapest, lors d'un concert Ă  New York en 1938.

En 1956, les membres du Quatuor de Budapest le persuadent de les rejoindre. Ils avaient essayé deux autres seconds violons (Ortenberg et Gorodetzky décédé accidentellement), mais aucun à la mesure des normes élevées de Schneider. Roismann refusait même de continuer avec quelqu'un d'autre. Schneider, resté en contact étroit avec le quatuor, remplaçait Ortenberg ou Gorodetzky, lorsqu'ils étaient malades. Ils conviennent que le quatuor serait exploité à temps partiel avec Schneider pour lui permettre de poursuivre sa carrière indépendante. Le quatuor est finalement dissous en 1967[3].

Autres activités

Schneider Ă©tait Ă©galement directeur artistique des Concerts Schneider de The New School Ă  New York, de 1957 jusqu'Ă  sa mort[6]. Sous les auspices de The New School, Schneider et son manager, Frank Salomon, ont fondĂ© l'Orchestre Ă  cordes de New York, du sĂ©minaire de fin d'annĂ©e d'interprĂ©tation pour les jeunes musiciens Ă  cordes (Christmas strings seminars), en 1969[7].

Outre le Quatuor de Budapest, il a jouĂ© avec nombre d'ensembles de musique de chambre, parmi eux, son propre orchestre Ă  cordes et le Brandenburg Ensemble[8].

Il a reçu le Kennedy Center Honors en 1988.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alexander Schneider » (voir la liste des auteurs).
  1. « https://lccn.loc.gov/2016570556 »
  2. (en) Allan Kozinn, « Alexander Schneider, Violon Virtuoso, Dies at 84 », The New York Times, 4 février 1993.
  3. (en) Nat Brandt, Con Brio: Four Russians Called the Budapest String Quartet. Oxford University Press, 1993. (ISBN 0-19-508107-2).
  4. Bernard Meillat, dans Diapason, lors de son décès.
  5. Site de Alexander « Sasha » Schneider ; Discographie.
  6. New School history
  7. (en) A Yearly Flowering of the Young, Gifted and Unjaded, New York Times article, 27 décembre 2004.
  8. brief history of the Brandenberg Ensemble

Articles connexes

Liens externes

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