Albert Prévost
Albert Prévost est un neurologue et médecin légiste québécois, né le à Montréal et décédé dans la même ville le . Il fut le premier titulaire de la chaire de neurologie de l’Université Laval à Montréal et le fondateur du Sanatorium Prévost.
Naissance | Montréal |
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Décès |
(à 44 ans) Montréal |
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Formation | |
Activité |
MĂ©decin neurologue |
Jeunesse et formation
Fils d'Alexis-Édouard-Armand Prévost, marchand, et de Joséphine-Ida Beaudry, elle-même fille de marchand, Louis-Elzéar-Albert Prévost est né à Montréal le . Il grandit dans un milieu aisé et débute, en 1895, des études classiques au collège Sainte-Marie. Court, trapu, de stature athlétique[1], il présente de brillantes aptitudes pour le sport. Après l'obtention de son baccalauréat en [2], il s'inscrit néanmoins en médecine à l'Université Laval à Montréal. Il obtient quatre ans plus tard et « avec distinction »[2], son diplôme de docteur en médecine avant de partir se spécialiser à Paris. C'est là qu'il rencontre sa future femme Thérèse Leduc, fille d'un médecin montréalais, propriétaire de pharmacies, et qu'il retrouve également un ami d'enfance, promis à un grand avenir, un certain Édouard Montpetit. En France, il découvre surtout les grands maîtres de la neurologie, travaillant notamment avec Pierre Marie, André Thomas, Joseph Babinski et surtout Jules Déjerine. Il fait également des stages à l’infirmerie du Dépôt de la Préfecture de police, auprès des aliénistes Ernest Dupré et Gaëtan Gatian de Clérambault. Cela lui permet d’obtenir le titre de médecin légiste de l’université de Paris dès la fin de l’année 1913.
De retour à Montréal, il est engagé au début de l'année 1914 comme médecin au dispensaire des maladies nerveuses de l'hôpital Notre-Dame et intègre la Société médicale de Montréal. Le , il devint également agrégé de neurologie à la faculté de médecine de l’Université Laval à Montréal. À la mort de Georges Villeneuve en 1918, il prend la direction du service de neurologie de l’hôpital Notre-Dame, poste qu'il occupera jusqu’à sa mort. Le de la même année, il est nommé titulaire de la première chaire de neurologie à l’Université Laval à Montréal. Selon ses élèves, il fut un « professeur écouté, dont la parole chaude, abondante et nette, faisait passer la conviction dans l'esprit des auditeurs[3]. »
Carrière médicale
En 1919, constatant le peu d'offres de soin adaptées aux malades nerveux, il décide d'ouvrir un sanatorium afin d'offrir des traitements psychothérapeutiques à des malades privés. Pour ce faire, il rachète une maison bourgeoise à l'homme d'affaires Raoul-Ovide Grothé, à Cartierville, une banlieue au Nord de Montréal, sur le bord de la rivière des Prairies, et la rénove en vue d'accueillir une dizaine de malades. Le Sanatorium Prévost, inc. est inauguré le [4]. Il s'associe rapidement à la garde-malade Charlotte Tassé et au médecin Edgar Langlois pour assurer le bon fonctionnement de l'institution qui accueille également en une école d'infirmières en son sein.
En plus de ses activités d'enseignement et de responsable du sanatorium, le Dr Prévost agit en tant que médecin-expert des tribunaux. Il sera notamment expert au cours du célèbre procès d'Aurore l’enfant martyre[5].
En , il intègre le au bureau de direction de l’Union médicale du Canada, la revue de l'Association des médecins de langue française du Canada, dont il est membre depuis 1922[2].
Le Dr Prévost a relativement peu écrit. On trouve des traces de ses travaux dans les comptes-rendus de la Société médicale de Montréal parus dans L'Union médicale du Canada. Selon l'historien Guy Grenier, « son principal apport au savoir résiderait dans les coupes anatomiques du cerveau ou de la moelle épinière qu’il réalisait et qui permettaient de confirmer son diagnostic ou celui de ses confrères[2]. »
L'homme fut pourtant un médecin et un enseignant actif, se consacrant corps et âme à ses patients comme à ses étudiants. À la suite de son décès, l'auteur anonyme de son hommage paru le dans Le Devoir affirma ainsi : « Pour la première fois, il se repose[6]. »
Décès, funérailles et postérité
Dans la nuit du , de retour d’une consultation à Berthier, en compagnie du docteur D.-Alfred Benoit, le Dr Prévost est en effet victime d'un accident d'automobile sur la route entre L’Assomption et Saint-Paul-l’Ermite[7]. Transporté à l’hôpital Royal Victoria de Montréal, il y décède le lendemain des suites de ses blessures. Il laisse derrière lui une femme et quatre enfants: Jean, Guy, Françoise et Yves[8]. Ses obsèques eurent lieu le à Montréal devant une foule imposante[9] et sa dépouille sera inhiumée au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[10].
Grâce au travail assidu de sa garde-malade Charlotte Tassé, son sanatorium lui survivra, devenant, sous le nom de Sanatorium Albert-Prévost (1926), puis d'Institut Albert-Prévost (1955), l'un des plus importations centres psychiatriques du Québec[11]. Il existe toujours aujourd'hui comme département de psychiatrie de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, sous le nom de Pavillon Albert-Prévost.
Annexes
Bibliographie
- « Feu le Dr Albert Prévost », Le Devoir, .
- Wilfrid Derome, « Le Professeur Albert Prévost, 1881-1926 », L'Union médicale du Canada, 55, p. 467-470.
- Édouard Montpetit, « Albert Prévost », Rev. trimestrielle canadienne (Montréal), 12 (1926) : 361–367.
- Guy Grenier, 100 ans de médecine francophone. Histoire de l'Association des médecins de langue française du Canada, Montréal, Multimondes, 2002.
- René Desgroseilliers, « L'histoire de la psychanalyse à Albert-Prévost », Filigrane, vol. 10, (no), printemps 2001 lire en ligne.
Liens externes
- Guy Grenier, "Albert Prévost", Dictionnaire biographique du Canada.
- Charlotte Tassé et l’Institut Albert-Prévost : l’œuvre d'une femme de tête, BAnQ.
Références
- « Nécrologie - Albert Prévost », L'Union médicale du Canada (LV, 8),‎ , p. 465-466, ici, p. 466.
- « Albert Prévost », sur Dictionnaire biographique du Canada,
- Wilfrid Derome, « Le Professeur Albert Prévost 1881-1926 », L'union médicale du Canada, vol. 55,‎ , p. 467-470, ici, p. 469.
- « L'Institut Albert-Prévost »
- Gaudreau, J., « Aurore, l’enfant martyre. Essai sur la violence faite aux enfants. », Santé mentale au Québec, vol. 17, no 1,‎ , p. 55– 72.
- « Feu le Docteur Albert prévost », Le Devoir,‎ , p. 2
- « Dr. Albert Prevost Dead Following Auto Collision », The Montreal Gazette,‎
- « Mort tragique du Dr Prévost », Le Devoir,‎ , p. 4 (lire en ligne)
- « Obsèques du Dr Prévost », Le Devoir,‎ , p. 1 (lire en ligne)
- Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.
- Thifault, Marie-Claude, « Le nursing psychiatrique à l’École des gardes-malades de l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu : « le côté spirituel en tête du côté technique », Scientia Canadensis, vol. 33, no 1,‎ , p. 95-118, ici, p. 99, note 14.