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Albert Pen

Albert Pen, né le à Dartmouth (Nouvelle-Écosse) et mort le à Caen (Calvados), est un homme politique français. Il fut une des « personnalités emblématiques de la vie politique »[1] de Saint-Pierre et Miquelon du milieu des années 1960 au milieu des années 1990, étant sénateur puis député et de nouveau sénateur de l'archipel et également président du Conseil général et maire de Saint-Pierre.

Albert Pen
Fonctions
Sénateur français
–
(8 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 28 septembre 1986
Circonscription Saint-Pierre-et-Miquelon
Prédécesseur Marc Plantegenest
Successeur Victor Reux
–
(12 ans, 8 mois et 19 jours)
Élection 22 septembre 1968
RĂ©Ă©lection 25 septembre 1977
Circonscription Saint-Pierre-et-Miquelon
Prédécesseur Henri Claireaux
Successeur Marc Plantegenest
Député français
–
(5 ans et 3 mois)
Élection 21 juin 1981
RĂ©Ă©lection 16 mars 1986
Circonscription Saint-Pierre-et-Miquelon
Législature VIIe et VIIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Marc Plantegenest
Successeur GĂ©rard Grignon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Dartmouth, Nouvelle-Écosse
(Canada)
Date de décès
Lieu de décès Caen, Calvados
Nationalité française
Profession Instituteur

Biographie

Jeunesse et début comme enseignant

Né à Dartmouth en Nouvelle-Écosse, au Canada, de parents français d'origine bretonne (son père est marin)[1], il suit des études au lycée Chaptal à Paris avant d'intégrer l'école normale d'instituteurs d'Auteuil. Il est ensuite instituteur dans différentes écoles primaires du Calvados entre 1954 et 1960, à Bayeux, Étréham puis Nonant[1]. De 1960 à 1963, il est professeur au collège de Saint-Pierre-et-Miquelon dont il devient directeur, de 1963 à 1965[1].

Carrière politique

En , Albert Pen est élu membre du conseil général de Saint-Pierre-et-Miquelon, dont il va devenir rapidement vice-président.

En 1968, il est élu sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon sous l'étiquette UDR, parti gaulliste en battant le sénateur sortant le démocrate-chrétien Henri Claireaux (12 voix sur les 24 exprimés)[1]. L'année suivante, il rejoint le groupe des non-inscrits. Il est élu président du Conseil général en 1970, et maire de Saint-Pierre, l'année suivante en 1971.

En 1974, il s'inscrit au Sénat comme apparenté au groupe socialiste[1]. Il entretiendra durant sa carrière sénatoriale des relations houleuses avec les groupes politiques du Sénat[1]. Ainsi il quitte le Parti socialiste après le congrès du Parti à Nantes en , furieux qu'aucun représentant de l'Outre-mer n'ait pu s'y exprimer[1]. Il est largement réélu sénateur en septembre 1977 (30 voix sur 32 des grands électeurs)[1].

Avec l'Ă©lection en de François Mitterrand Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique et pensant alors ĂŞtre plus utile Ă  l'AssemblĂ©e nationale[1], il est Ă©lu dĂ©putĂ© lors des lĂ©gislatives de juin 1981 avec 61% des suffrages[1] (il bat au premier tour Julien Lepers alors âgĂ© de 32 ans et qui avait Ă©tĂ© parachutĂ© comme candidat RPR[2] mais qui n'obtient que 6,86 % des suffrages exprimĂ©s[3]). En 1983, Albert Pen est rĂ©Ă©lu maire de Saint-Pierre et dĂ©cide cette mĂŞme annĂ©e de quitter la prĂ©sidence du conseil gĂ©nĂ©ral[1]. Il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en mars 1986 mais dĂ©missionne quelques mois plus tard Ă  la suite de son Ă©lection comme sĂ©nateur en (25 voix sur 31 votants)[1]. Il se rattache alors de nouveau au Groupe socialiste[1]. Il dĂ©missionne du conseil gĂ©nĂ©ral en . Il est rĂ©Ă©lu maire de Saint-Pierre en 1989, puis de nouveau en 1995[1].

Il conserve son siège de sénateur pendant neuf ans avant d'être battu par Victor Reux en septembre 1995[4]. Lors de cette élection, il obtient au premier tour du scrutin, le même nombre de voix que son adversaire Bernard Le Soavec[Note 1], 19 voix chacun, si les résultats restent les mêmes au second tour, il l'emporterait au bénéfice de l'âge[1]. Mais l'opposition locale présente alors pour le second tour la candidature du gaulliste Victor Reux qui est élu par 20 voix contre 18 à Albert Pen[1].

Il démissionne de son poste de maire en 1998[1] et est par la suite membre du Conseil économique et social de septembre 1999[5] à avril 2002[6].

Dès 1965 et pendant 30 ans, il s'affirme comme une personnalitĂ© politique majeure de Saint-Pierre-et-Miquelon[1]. Homme de caractère, il s'Ă©lève d'abord contre la toute-puissance de l'administration du gouverneur hĂ©ritĂ©e de l'Ă©poque coloniale (Saint-Pierre-et-Miquelon alors colonie française est devenu territoire d'Outre-mer en 1946). Sa stature de parlementaire bouillonnant, permet au Conseil gĂ©nĂ©ral de faire entendre la voix de l'exĂ©cutif local sorti des urnes, face Ă  une administration habituĂ©e Ă  jouer du pouvoir de distribution des indispensables subventions. Sur le plan international, ses efforts pour faire reconnaĂ®tre les droits de pĂŞche des Ă®les Saint-Pierre et Miquelon dans la zone canadienne, demeurent vains ; les enjeux Ă©conomiques du commerce extĂ©rieur pesant infiniment plus lourd que les droits historiques de 6 000 Français. Il s'illustre pendant la « guerre de la morue » entre la France et le Canada par quelques actions spectaculaires comme une grève de la faim Ă  Ottawa et son arrestation le , avec quatre Ă©lus[7] - [Note 2] et l'Ă©vĂŞque de l'archipel, François Maurer, par la Garde cĂ´tière canadienne alors qu'ils avaient embarquĂ© sur un chalutier saint-pierrais, Le Croix de Lorraine, pour aller pĂŞcher dans des eaux « grises » Ces secteurs conjointement administrĂ©s par la France et le Canada sont alors fermĂ©s par dĂ©cision unilatĂ©rale canadienne, sans rĂ©elle protestation du gouvernement français. Albert Pen en gardera une amertume qui ne fera que grandir avec le dĂ©clin des activitĂ©s portuaires de sa collectivitĂ© enclavĂ©e dans l'Ă©tau canadien. Ainsi voyait-il broyĂ©, par les excès des flottes de pĂŞche Ă©trangères, l'essentiel du combat de sa vie.

Mandats

SĂ©nateur
  • - [1], sĂ©nateur de Saint-Pierre-et-Miquelon
  • - , sĂ©nateur de Saint-Pierre-et-Miquelon (dĂ©mission Ă  la suite de son Ă©lection comme dĂ©putĂ©)[1]
  • - , sĂ©nateur de Saint-Pierre-et-Miquelon (non rĂ©Ă©lu)[1]
Député
  • - , dĂ©putĂ© de la circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon[8]
  • - , dĂ©putĂ© de la circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon (dĂ©mission Ă  la suite de son Ă©lection comme sĂ©nateur)[8]
Maire
Conseil général

Famille

Son fils, Jean-Marie Pen (né en 1959) dit JM Pen est un écrivain et un peintre installé à Nantes[9].

Philatélie

Un timbre de Saint-Pierre-et-Miquelon à son effigie a été émis par La Poste française en , dessiné par Patrick Derible et gravé par Pierre Albuisson[Note 3].

Notes et références

Notes

  1. Bernard Le Soavec sera l'année suivante élu président du Conseil général.
  2. Les autres personnalités politiques saint-pierraises arrêtées sur Le Croix de Lorraine étaient le député CDS Gérard Grignon, le président du conseil général, apparenté PS, Marc Plantegenest et le conseiller économique et social RPR Victor Reux.
  3. Son année de naissance sur le timbre est erronée. Il est indiqué 1935 au lieu de 1931.

Références

Liens externes

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