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Alain Barrère

Alain Barrère (1910–1995) est un économiste et universitaire français, introducteur de la pensée keynésienne en France.


Biographie

Alain Barrère est né à Bordeaux le [1]. Juriste de formation, titulaire d'un doctorat[2] et d'un certificat d'aptitude à la profession d'avocat obtenu auprès de l’Université de Toulouse, Alain Barrère découvre la Théorie générale de John Maynard Keynes lors de sa détention en Allemagne de 1940 à 1945[2] - [3]. De retour en France, reçu major au concours d’agrégation de sciences économiques présidé par François Perroux, il est successivement professeur des universités à Toulouse, à l'Université fédérale de Rio de Janeiro[4] et à La Sorbonne de 1957 à 1980. Il occupe lors des événements de mai 68 le poste de doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (1967-1970)[2].

Alain Barrère a été le président des Semaines sociales de France[4] de 1960 à 1985. Il meurt le dans le 14e arrondissement de Paris[1].

Pensée économique

Alain Barrère a joué un rôle important dans l’introduction de la pensée économique en France. Son ouvrage Théorie économique et impulsion keynésienne a longtemps été la référence sur Keynes dans les pays francophones[3].

À partir des années 1970 Alain Barrère s’est fait le critique des interprétations néoclassiques de la pensée keynésienne[5] fondées sur les schémas IS–LM. Il a montré en particulier à partir de l’analyse de Keynes l’inexistence d’un marché du travail au sens walrasien et l’importance du rôle des anticipations dans la détermination du niveau de l’emploi[3].

Son ouvrage La crise n’est pas ce que l’on croit prolonge l’analyse keynésienne des crises en montrant l’importance de l’écart entre le produit brut et le revenu net dans les économies modernes. Selon Alain Barrère cet écart grandissant, dû pour une large part aux coûts croissants de désinvestissement, expliquerait la baisse tendancielle de la demande et les crises[6].

Distinctions[7]

Principales publications

  • ThĂ©orie Ă©conomique et impulsion keynĂ©sienne, Paris, Dalloz, 1952, 762 p.
  • Économie et institutions financières, 2 vol., Paris, Dalloz, 1965, 476 et 758 p.
  • Histoire de la pensĂ©e Ă©conomique et analyse contemporaine, 2 vol., Paris, Montchrestien, 1973, 1201 p.
  • Le dĂ©veloppement divergent : essai sur la richesse et la pauvretĂ© des nations, Paris, Economica, 1978, 213 p.
  • DĂ©sĂ©quilibre Ă©conomique et contre-rĂ©volution keynĂ©sienne, Paris, Economica, , 300 p..
  • La crise n'est pas ce que l'on croit, Paris, Economica, , 296 p..
  • Keynes aujourd’hui : thĂ©ories et politiques (dir.), Paris, Economica, 1985, 610 p.
  • MacroĂ©conomie keynĂ©sienne : le projet Ă©conomique de John Maynard Keynes, Paris, Dunod, 1990, 349 p.
  • L'enjeu des changements : exigences actuelles d'une Ă©thique Ă©conomique et sociale, Paris, Ă©ditions Érès, 1991, 325 p.

Notes et références

  1. Archives de la commune de Bordeaux, section 1, acte de naissance no 1184, année 1910 (avec mention marginale de décès)
  2. Patrick Maurisson (dir.), Cahiers d'Ă©conomie politique, Paris, Publications de La Sorbonne, 1996, p.9.
  3. Gérard Grellet, Nouvelles perspectives de la macroéconomie, Paris, Publications de La Sorbonne, 1995, p.7-9.
  4. Universalia 1996, Paris, Encyclopædia Universalis, 1996, p.545.
  5. Barrère 1979, p. 300
  6. Barrère 1981, p. 296
  7. Nouvelles perspectives de la macroéconomie, Paris, Publications de La Sorbonne, 1995, p.18.

Liens externes

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