AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Akiyo

Akiyo est un groupe de musique, un mouvement culturel engagé guadeloupéen, créé en 1979 et qui a pris une part active dans le mouvement de grÚve générale de 2009.

Mouvman KiltirĂšl Akiyo
Description de l'image Groupe Akiyo.jpg.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau de la Guadeloupe Guadeloupe
Genre musical gwo-ka
AnnĂ©es actives 1979 – aujourd'hui
Composition du groupe
Membres Moïse Mayoute : Président
Jean-Pierre Coquerel : lead vocal, auteur et compositeur
François Ladrezeau : lead vocal, auteur, compositeur, tambour
Marc Dixit : tambour
Patrick Coquerel : tambour
Anciens membres VĂ©lo
Michel Halley : membre fondateur, tambour, auteur, compositeur et chanteur
Joël Nankin : auteur et graphiste

Histoire

1978, la naissance

Vers 1978, pendant l’époque de revendication indĂ©pendantiste, les frĂšres Nankin et quelques amis rĂ©volutionnaires et amoureux de gwo-ka (dont le lĂ©gendaire VĂ©lo) dĂ©cident de moderniser le carnaval guadeloupĂ©en et d'Ă©liminer les costumes en satin-paillettes et les bidons en plastique qui servent Ă  l'Ă©poque d'instruments aux carnavaliers. Ils les remplacent alors par des masques et des tambours traditionnels Ă  peaux (boula et makĂ©) et adaptent le jeu en rĂ©-introduisant le rythme du gwo-ka traditionnel, nĂ© en Guadeloupe[1].

Renvoyant aux oubliettes le carnaval « satin », ils choisissent de choquer avec ces masques, voire de faire peur en s'enduisant parfois le corps de goudron ou de roucou.

Leur objectif est de revaloriser la culture guadeloupéenne, souvent auto-dénigrée par les Guadeloupéens. L'idée plaßt et Akiyo devient vite le groupe de carnaval préféré des Guadeloupéens.

Rappelons qu'en 1978, les premiĂšres sorties d'un groupe de percussionnistes donnaient l'Ă©lan Ă  une nouvelle organisation et une rĂ©elle structure tant Ă  la fabrication des premiers tambours en bois par Ray.H lui-mĂȘme. À savoir que le regroupement, en 1981, d'Ă©lĂ©ments tels que feu Gaston ANGELE premier marqueur (MAKÈ) du groupe et d'autres tels que Marceau, Fred JULIANUS, Jacques-Marie BASSES, etc. finalisaient et amĂ©lioraient tant les instruments eux-mĂȘmes que la structure rĂ©elle du rythme devenu aujourd'hui fondamental dans l'expression "MASS".

Mouvman kiltirĂšl AKIYO

En 1984, année de la mort de Vélo, maßtre ka de la Guadeloupe, Akiyo se constitue en association loi 1901 et se baptise « mouvement culturel ». Akiyo, depuis sa fondation, s'est positionné d'emblée sur un terrain militant et de résistance culturelle. Joël Nankin, membre du MPGI, passe ainsi six ans en prison de 1983 à 1989.

En effet, il reprend à son compte la musique des laissés-pour-compte de la société (musique mas a senjan). De plus, ce groupe n'a pas cessé de dénoncer la répression, le malaise social, le colonialisme, les guerres et les essais nucléaires.

1985, la controverse

Le carnaval guadeloupĂ©en a toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un exutoire et comme un moyen de dĂ©rision. Les esclaves voyaient en cette fĂȘte une occasion de se dĂ©fouler mais aussi de tourner en dĂ©rision, par les dĂ©guisements notamment, leurs maĂźtres dominateurs. IdĂ©e de dĂ©rision qui est reprise par le groupe Akiyo qui n’hĂ©site pas Ă  endosser la couleur kaki et les casques coloniaux, symboles de l'oppression coloniale.

En 1985, le sous-prĂ©fet Hugodot, interdit cette pratique "irrespectueuse" et tente de censurer le groupe pour « atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© de l’État français »[1].

Le sous-préfet rédige une note aux Renseignements généraux pour leur interdire toute sortie publique.

Le groupe est accusĂ© d'ĂȘtre un bastion de terroristes mais la population s’en mĂȘle et cette interdiction entraĂźne la descente dans les rues de plus de 8 000 personnes[1]. Le sous-prĂ©fet est rappelĂ© dans l'hexagone et Akiyo prend conscience de son importance.

« Une composition dĂ©nonçait la rĂ©pression militaire, mais pas uniquement en Guadeloupe, car Akiyo ne limite pas son champ d’investigation Ă  notre Ăźle » dit alors Michel Halley.

La ScĂšne

Devant le succÚs de la formule, ils décident de l'étendre et créent "Akiyo Mizik", la version scénique du groupe. Leur premier spectacle a lieu en 1988 avec quelque 80 musiciens sur scÚne.

Le Premier Album

En 1992, ils sortent leur premier album, MĂ©moires produit par Korosol Music, la sociĂ©tĂ© de Jacob Desvarieux et participent aux festivals de Pointe-Ă -Pitre, d'AngoulĂȘme, Ă  la Feria de NĂźmes, et de nombreux autres festivals.

Leur premier disque est un grand succĂšs dans l’üle, sans aide d’aucune publicitĂ©.

Le Message

Depuis, ils sont rĂ©guliĂšrement invitĂ©s en France, oĂč ils transmettent leur savoir Ă  des jeunes du Val-de-Marne ou de la Seine-Saint-Denis, et oĂč ils rencontrent des groupes diffĂ©rents mais amis, comme le gascon Bernard Lubat ou le groupe breton de fest-noz CarrĂ© Manchot. Leur musique s’appuie sur des ostinatos rythmiques, qui incitent Ă  la danse et donnent du souffle pour les grands dĂ©filĂ©s carnavalesques ; leurs paroles sont le plus souvent politiques, abordant aussi bien des problĂšmes liĂ©s directement Ă  la Guadeloupe (le crack, les problĂšmes Ă©conomiques, etc.) qu’au reste du monde (contre les guerres, contre l’aide humanitaire, etc.).

Sur le pur plan du carnaval, ce groupe a remportĂ© de nombreux concours et est incontestablement un puissant vecteur de diffusion mondiale de cette forme de musique de par notamment les nombreux albums et concerts qu'il met en place. Derniers exemples en date, sa prĂ©sence remarquĂ©e le au ThĂ©Ăątre de l'OdĂ©on Ă  Paris dans le cadre d'IdentitĂ© CaraĂŻbe[2], ainsi qu'en invitĂ© au concert au Stade de France du groupe Kassav', le , oĂč ils annoncent qu'ils seront au Bataclan de Paris trois soirs consĂ©cutifs en novembre de la mĂȘme annĂ©e.

Ils ont collaboré à plusieurs reprises avec Admiral T.

Akiyo hurle aux GuadeloupĂ©ens d’exister, d’inventer, de produire des choses. Et au reste du monde, que la Guadeloupe existe et qu’elle entend continuer.

Les albums suivants

AprÚs des déboires juridiques avec leur producteur, le second album, Mouvman sort en 1993 chez Déclic ainsi que le troisiÚme, Dékatman en 1996.

En 1997, aprĂšs la dĂ©mission de Michel Halley, jusqu'alors prĂ©sident de l'association, ils remixent et rĂ©Ă©ditent le premier album. Au total, Akiyo a sorti une douzaine d’albums ; outre les festivals en France, il participe Ă  la cĂ©rĂ©monie d’ouverture de la coupe du monde de football de 1998[1].

La grÚve générale de 2009

Dans la continuitĂ© de cet engagement, le groupe est Ă  l’origine de la formation du LKP lors de la grĂšve gĂ©nĂ©rale des Antilles françaises de 2009, aux cĂŽtĂ©s de l’UGTG d’Élie Domota[1]. Durant les sĂ©ances de nĂ©gociations nocturnes, des dizaines de percussionnistes jouaient du gwo-ka autour des bĂątiments[1]. Jacques Bino lui-mĂȘme Ă©tait joueur de tambour[1].

Albums

Titre Année Label ASIN
MĂ©moires 1992 Korosol Music
Mouvman 1993 Blue Silver B00008ES25
DĂ©katman 1995 DĂ©clic Communication B00004V0KQ
MĂ©moires (Remix) 1997 DĂ©clic B000007NWT
A de men pou démen 1998 Déclic Communication B00000I16E
Best of Akiyo 2000 Créon Music B0000VCT3U
Le Meilleur 2005 Créon Music B000852GMW
Ki yo vlé ki yo vé pa Akiyo la ! 2007 Aztec Musique
YĂš, JĂČdi, DĂšmen 2012 Mouvman Kiltirel Akiyo
Mastodont 2013 Mouvman Kiltirel Akiyo

Collaborations

Titre Année Label Artistes
Liyannaj 1999 DĂ©clic Communication Carre Manchot & Akiyo'Ka
Liyannaj (Live) 2003 Carre Manchot & Akiyo'Ka
Liyannaj neve 2013 KĂ©jaj, Akiyo'Ka & Gwo ka Masters

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

Sources

Notes

  1. Yann Plougastel et Béatrice Gurrey, « Akiyo, le son viscéral de la Guadeloupe », Le Monde 2, 16 mai 2009, p. 49
  2. Identité Caraïbe
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.