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Carnaval de Guadeloupe

Le carnaval est un événement festif et culturel annuel qui se déroule sur deux mois environ, du 1er dimanche de janvier (épiphanie) au mercredi des Cendres. Chaque dimanche, le carnaval se passe dans une ou plusieurs communes. Le dimanche gras, la grande parade se déroule toujours à Pointe-à-Pitre et le mardi Gras, à Basse-Terre. Le dernier jour du carnaval, le mercredi des cendres est marqué par la mort de Vaval, roi du carnaval. Mais les derniers défilés sont pour la mi-carême. Fortement associé à la création locale et notamment à la musique gwoka, le carnaval de Guadeloupe offre des expressions très diversifiées entre clinquant et messages politiques, entre sauvegarde de la culture et défoulement. Sa particularité (quel que soit le style de groupe) est de proposer des défilés avec des orchestres qui défilent. Il y a plusieurs types de groupes comme les groupes à « caisses claires » , les groupes à « Mas » et les groupes à « po ». La plupart des groupes à po viennent de Pointe-à-Pitre, alors ils défilent tous les dimanches soir dans cette ville.

Groupe « Guimbo All Star ».

Histoire

Le carnaval a été introduit par les colons au XVIIe siècle pour faire la fête avant de se restreindre au moment du Carême. Progressivement, les esclaves furent autorisés à y participer. Ils purent intégrer certaines des traditions des colons. Les esclaves pouvaient aussi se moquer de leur maître, sans conséquences. Aujourd'hui encore, l'histoire du carnaval est toujours très présente en Guadeloupe.

Jours de carnaval

Dimanche Gras

Costume au défilé de Pointe-à-Pitre du carnaval d'hiver.

Le Dimanche Gras se dĂ©roule Ă  Pointe-Ă -Pitre[1]. Une grande parade est organisĂ©e : elle commence l'après-midi et se termine très tard le soir. Les concours qui y sont organisĂ©s sont principalement les concours de « Musique Â» et « festiverie » (ensemble de la prĂ©sentation, costumes...). les personnes masquĂ©es circulent dans les rues, faisant claquer leur fouet et demandant une rançon aux automobilistes dans un esprit de fĂŞte. C'est aussi la grande parade des reines et Ă  l'apparition de Vaval.

Lundi Gras

Le lundi Gras à Basse-Terre se déroule un défilé folklorique en pyjamas très tôt le matin. Le soir se déroule les Grandes Parades nocturnes du Lundi Gras à Basse-Terre (sur le thème des Lumières) et Saint-François (durant cette parade se déroule le concours de chorégraphie). C'est le jour des mariages burlesques dans lesquels des couples se déguisent avec des vêtements du sexe opposé.

Mardi Gras

Le jour gras le plus important est marqué par la grande Parade de Basse-Terre qui accueille le plus de monde. Le concours qui y est organisé est le concours de costumes et de chars qui est centré sur un thème donné. Le Mardi gras est l'un des seuls jours où les groupes sortent leurs chars (la rue étant plus large), la quasi-totalité des groupes y est conviée, de plus le circuit du Mardi gras est très éprouvant. Il se déroule généralement à Basse-Terre

Les Winners 2012-2023

2023:Kasika 2020:Vibration 2019:Vibration 2018:Waka 2017:Magma 2016:Golden star 2015:Double face 2014:Magma 2013:Magma 2012:Magma

Mercredi des cendres

C'est le jour du grand « vidé ». On brûle Vaval, roi du carnaval, devant une foule habillée en noir et blanc.

Les figures emblématiques

Vaval (diminutif créole de Carnaval) est le roi du carnaval. Il symbolise et incarne tous les problèmes de l'année écoulée[2]. Il défile le dimanche gras. Il meurt le mercredi des cendres devant la foule qui chante « vaval, vaval, vaval ka kité nou, malgré lavi la rèd, vaval ka kité nou »[3]. Il est représenté par un bwabwa (marionnette) représentant un personnage souvent connu. L’incinération de Vaval est le symbole de la purification des âmes.

La Reine peut se présenter dans trois costumes différents : costume traditionnel, tenue de soirée, travestie. Elle accompagne Vaval.

Le Mas (masque) est une personne ou un groupe de personnes défilant en marge du défilé officiel. C'est aussi le costume qui fait référence à un personnage de l’histoire ou de l’imaginaire guadeloupéen et qui rappelle l'Afrique. Le Mas est là pour effrayer, déranger et choquer[4].

  • Mass a lan-mò, mass lan-mò, mass lan-mò ou mass lamow (Masques de la mort) : est souvent drapĂ© de blanc ou de noir et porte un masque funĂ©raire. Pendant le dĂ©filĂ©, il peut envelopper la foule ou piquer le spectateur d’une Ă©pingle.
  • Mass a konn (Masques Ă  cornes) : c'est le symbole du taureau, synonyme de puissance dans un monde rural.
  • Mass a fwet (Masques Ă  fouet) : est souvent habillĂ© de chemise et de pantalon en tissu madras, tĂŞte encagoulĂ©e et masquĂ©e; il reprĂ©sente la virilitĂ© et la fĂ©conditĂ©[5].
  • Mass a miwa (Masques Ă  miroirs) : habillĂ© en costume de tissus de couleurs vives ou de madras, parsemĂ© de fragments de miroirs. Il symbolise le changement et la mutation et fait rĂ©fĂ©rence au Dieu Janus[6]. Il est aussi un hommage Ă  la communautĂ© indienne[7]
  • Mass a kongo, Mass a goudwon (Masques de goudron) ou Mass gwo-siwo (masque gros sirop) : est vĂŞtu de « konoka » (pantalons de travailleurs des champs), d'un short ou d'un simple cache sexe, il s'enduit toutes les parties visibles du corps d'un mĂ©lange de mĂ©lasse destinĂ©e Ă  noircir la peau et rougit ses lèvres de roucou. Ils reprĂ©sentent les nègres importĂ©s d'Afrique et la prĂ©sence africaine dans le prĂ©sent. Dans le passĂ©, un des membres effectuait une danse acrobatique en montant sur deux longs bâtons posĂ©s sur les Ă©paules de quatre hommes[8].
  • Mass a rubans : est vĂŞtu de long rubans cousus sur ses vĂŞtements brillant et d'un chapeau. Leur danse consistait Ă  tourner au pied d'un mât en tressant autour de celui-ci de longs rubans. Le symbole phallique a son importance dans ce mass. Ce mass est importĂ© par les travailleurs indiens (Immigration indienne) et a, de nos jours, presque disparu[9].
  • Mass a hangnion ou Mas a rannyon (masque en haillons) : il porte des haillons multicolores cousus sur un vieux vĂŞtement et symbolise la pauvretĂ©. Après les fĂŞtes de NoĂ«l et les dĂ©penses, la population n’a pas d'autre choix que de rĂ©cupĂ©rer de vieux vĂŞtements. Il ouvre le carnaval[7].
  • Mass a Lous (Masque Ă  l'ours) : est vĂŞtu de feuilles de bananes et porte un masque avec des cornes de bĹ“uf. Il est le symbole de l'hĂ©ritage des temples religieux africains et symbolise une divinitĂ© africaine.
  • Mass a roukou ou Mas a woukou (masque de roucou) : est vĂŞtu d'un pagne fait de feuilles et est recouvert d'huile de roucou. Il reprĂ©sente les premiers habitants de Guadeloupe : les Indiens CaraĂŻbes (« zendien Karaib »).
  • Mass a biki ou moko zombi : il existe depuis le dĂ©but de XXe siècle. C'est un homme habillĂ© en femme, masquĂ© et montĂ© sur Ă©chasses. Il danse au son du triangle, du tambour basque et de l'accordĂ©on. Il reprĂ©sente les esprits, les zombis ou le diable. Il portait un parapluie qu'il utilisait pour faire la quĂŞte[10].
  • Mass a Man Ibè (Masque de Madame Hubert) : symbole des hypocrites et des traĂ®tres. Madame Hubert Ă©tait une guĂ©risseuse de Pointe-Ă -Pitre qui parcourait les bois la nuit, accompagnĂ©e de ses chiens, Ă  la recherche de plantes mĂ©dicinales et magiques[11]. Elle Ă©tait critiquĂ©e le jour par ceux qui venait la consulter la nuit.
  • Mass a zonbi (Masques de zombie) : crĂ©Ă© pour le Lundi-gras de 1991 par le groupe carnavalesque Voukoum. Le carnaval n'est pas pratiquĂ© par les esclaves restĂ©s fidèles au voudou et autres coutumes africaines car il servait aux maĂ®tres Ă  se moquer des esprits. Les rituels et les cultes antiques d'Afrique Ă©taient mĂ©prisĂ©s et les ancĂŞtres injuriĂ©s.

Groupes carnavalesques

Les groupes (au XXIe siècle) sont divisés en quatre grandes catégories (po, mass, caisse claire, synthé).

Groupe à « Po »

Les groupes à « Po » utilisent des tambours à peau d’animal, des chachas et cornes (ou conques) à lambis. Dans la région pointoise, ils jouent la musique « Sen Jan » (saint Jean) (ex : le groupe Akiyo) et dans la région basse-terrienne, c'est plus généralement la musique Gwo Siwo qui est jouée (ex: le groupe Voukoum). Leur marche est vigoureuse et ils sont souvent surpeuplés.

Sous groupes

On peut compter des sous-groupes parmi les groupes à « Po » :

  • Les groupes Ă  fouet : leurs adhĂ©rents font claquer des fouets gĂ©nĂ©ralement pour exprimer la souffrance qu'enduraient les esclaves durant la colonisation ;
  • Les groupes « gwo siwo » : leurs adhĂ©rents sont couverts d'un sirop noir très odorant (« siwo batri ») ;
  • Les gros tambours (très rares aujourd'hui) ;
  • Les cortèges Ă  pied : ce sont les plus communs.

Groupes emblématiques

  • Akiyo fondĂ© en 1979
  • Voukoum, fondĂ© en 1988, jouant la musique Ă  mass Gro Siwo un rythme spĂ©cifique au Sud Basse-Terre
  • Mas ka klĂ©
  • KlĂ© la
  • Nasyon a Nèg Mawon
  • 50/50
  • Le Pwen
  • Moun ki moun
  • VIM
  • Chenn La
  • Mas a Wobè
  • InitĂ© Mas
  • SonjĂ© Sa

Groupe à « mass »

Les groupes de ce type, tels que nous les connaissons aujourd'hui comme le cĂ©lèbre groupe Mass Moul Massif, sont apparus au mi lieu des annĂ©es 2000. MalgrĂ© leurs masques et leur costumes stĂ©rĂ©otypĂ©s, ils parviennent la plupart du temps Ă  innover grâce Ă  leurs chorĂ©graphies et Ă  leur humour.

Groupes emblématiques

-Mass Moul Massif (Moule)

-Atafaya (Sainte-Anne)

-Tonshi Mass (Pointe-Ă -Pitre)

-ADN Mass (Moule)

-Reality Bimass (Baie-Mahault)

Groupes à « caisses claires »

Les groupes Ă  caisses claires sont très nombreux. Leurs costumes sont très diversifiĂ©s. Les seuls groupes utilisant des sections de cuivres, sont ceux dont le financement est le plus onĂ©reux. Ils sont reconnaissables Ă  leur musique et, Ă©videmment, Ă  leurs costumes et Ă  leurs chars.

Groupes emblématiques

  • Toumblack TNS
  • Magma de Basse-Terre
  • Avan Van du Moule
  • Bouyot dorĂ©e de Bouillante
  • Waka de Basse-Terre
  • Double Face de Pointe-Ă -Pitre
  • Guimbo All Star de Pointe-Ă -Pitre
  • Waka ChirĂ© Band de Sainte-Rose
  • Matamba de Saint-François
  • Explosion V du Moule
  • Pikanga de Baie-Mahault
  • Kasika de Capesterre Belle-Eau
  • Senna All Star
  • Kontak
  • Karmelo
  • Kiss
  • KrĂ©yol star GROUPE INTER SECTIONS DE CAPESTERRE Belle-eau
  • Vidim de Basse-Terre
  • Soleil d'argent de Pointe-Noire
  • Atout band de Petit-Bourg
  • Golden star 114 de Trois-Rivières
  • Kalson all star
  • Karapat de Pointe-Noire
  • Akwarel de Baillif
  • La couronne verte
  • Lyannaj des Abymes
  • Lyannaj nord Basse-Terre
  • Pirouli band
  • Senat all star
  • Karukera star
  • Magistral de Basse-Terre
  • Aqua Band Star de Petit-Canal
  • Vibration de Sainte-Rose
  • Arioka de Gourbeyre
  • Excellence des Abymes
  • Raizet City disparu dans les annĂ©es 1990

Groupes à « sono/synthés »

Originaires du carnaval de Basse-Terre, les groupes à synthés (ou groupe à sono) sont des sound systems ambulants: Ils embarquent sur un camion les enceintes, groupes électrogènes, deux synthétiseurs, suivis par la guitare basse et les chanteurs à micro. Mais les groupes à synthés n'en sont pas moins typiquement Guadeloupéens pour autant, et le reste de la section musicale, égale à celle des groupes à caisses claires suit derrière le camion. Sur le plan musical, ce sont les groupes à synthés qui ont le tempo le plus rapide, donc en général ce sont ceux qui entraînent le plus les spectateurs et mettent le plus d'ambiance. Bien que mettant généralement plus le paquet sur la partie instrumentale et moins sur les chorégraphies et costumes que les groupes à caisses claires, les groupes à synthés participent pour la plupart aux concours[12].

Groupes emblématiques

  • Mango Dlo de Basse-Terre, c'est le 1er groupe de carnaval Ă  synthĂ© il a Ă©tĂ© fondĂ© en 1984 par Jean Tamas et disparu dans les annĂ©es 1990
  • Ti MAWON de Saint-Claude Orchestre de Carnaval 1er groupe Ă  avoir mis des cuivres en harmonie avec synthĂ© , guitare et chant sur vĂ©hicule sonorisĂ© avec section percussions traditionnelles BONM , capable d'interprĂ©ter tous morceaux sur les rythmes de carnaval ;
  • PhoĂ©nix de Bouillante, fondĂ© en
  • Pikan de Vieux-Habitants
  • Foud-la de Basse-Terre, fondĂ© en 2010
  • Ti-Bwa de Bouillante
  • Volcan de Basse-Terre
  • Explosion des Saintes
  • ChirĂ© band de Vieux-Fort
  • Vulcania de Saint-Claude
  • Black marbrĂ© de Morne-A-l'Eau (avec uniquement un synthĂ© pour la partie sonorisation)
  • Baillif Express de Baillif
  • Lakou Zaboka de Gourbeyre
  • Kristal de Basse-Terre mais avec une majoritĂ© de membre Saint-Claudien, disparu dans les annĂ©es 2000
  • Sun Fly de Vieux-Fort
  • Nassako de Terre-De-Bas (Les Saintes)

Élection du roi et de la reine du carnaval

L’élection du roi et de la reine du carnaval se fait chaque année lors d'une grande soirée. Les prétendantes au titres de Reine (toutes de groupes différents), défilent une à une sous l’œil avisé d'un jury.

Il y a trois concours :

  • la Reine du carnaval des lycĂ©es ;
  • la Reine et du roi de chaque commune ;
  • la Reine dĂ©partementale.

Carnaval des enfants

Les enfants ne sont pas oubliĂ©s dans le carnaval. Pour preuve deux Ă©vĂ©nements majeurs sont organisĂ©s : la ronde des enfants et le carnaval des enfants. Ces deux Ă©vènements sont organisĂ©s par des associations d'hĂ©bergement pour les enfants. Lors de ces Ă©vènements une « mini Â»-reine est Ă©lue, et c'est elle qui reprĂ©sente les enfants lors des Jours Gras.

L'enfant a aussi son mass : mass a banblet[13].

Retransmission télévisée

Depuis plusieurs années les parades du carnaval sont retransmises en direct à la télévision. Entre 2003 et 2008 les téléspectateurs pouvaient voter par téléphone ou par SMS lors des concours.

Notes et références

  1. Antilles-guadeloupe : carnaval.
  2. Portail-Guadeloupe : carnaval-guadeloupe-festivite.
  3. Guadeloupe traditions : carnavale.
  4. fwimusic.wordpress.com : histoire-et-tradition-du-carnaval-aux-antilles-francaises/.
  5. Celine-malraux : le-carnaval-antillais-ou-la-reappropriation-symbolique.
  6. Le carnaval et la folie imaginaire des peuples : gnoséologie, éphémérides, éléments introductifs à l'identité et l'économie culturelle de Paul Rosele Chim et de Joël Raboteur .
  7. Guadeloupe.franceantilles : une-exposition-aux-couleurs-du-carnaval.
  8. Vie et mort de Vaval, Association Chico-Rey, 1991.
  9. Nysida : c-est-carnaval.
  10. Dynamiques interculturelles dans l'aire caribéenne de Colette Maximin.
  11. Fwiyapin : fais-moi-peur.
  12. « Volcreole.com : les plus belles destinations de voyage », sur Volcreole (consulté le ).
  13. Guadeloupe.franceantilles : une-exposition-aux-couleurs-du-carnaval - Mas a banblet.

Liens externes

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