Ahmarien
L'Ahmarien, ou encore la culture ahmarienne, est une culture archéologique datée de 46000 à 42000 avant le présent (calibré?) et qui se trouve au Levant, c'est-à-dire en Israël, Palestine, Liban, Syrie, Jordanie et Sinaï (Égypte).
Autres noms | Culture ahmarienne |
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Lieu éponyme | Erq el-Ahmar (ou Erk el-Ahmar) à l'ouest de la Mer Morte |
Répartition géographique | Proche-Orient |
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Période | Paléolithique supérieur initial |
Chronologie | 46000 à 42000 AP |
Type humain associé | Homo sapiens |
Tendance climatique | Chronologie isotopique stade 3 |
Objets typiques
lames, coquillages, outillage en os
L'Ahmarien est attribué à Homo Sapiens et son industrie lithique est considérée comme la première commençant véritablement le Paléolithique supérieur : le débitage Levallois (issu du Moustérien) est encore pratiqué mais devient minoritaire par rapport au débitage laminaire (des lames sont produites en série à partir d'un même nucléus). On parle pour l'Ahmarien de "Paléolithique supérieur initial".
L'Ahmarien découle directement de l'Émirien dont il est une évolution locale. Sa relation au Protoaurignacien en Europe et à l'Aurignacien levantin, qui le suit, est vraisemblable mais discutée.
Restes humains
Un squelette complet d'un Homo sapiens juvénile (Ksar Akil 1 ou plus communément «Egbert») a été découvert dans le niveau XVII de Ksar Akil. Egbert était âgé de 7 à 9 ans au moment de son décès ; sa petite taille permet de supposer qu'il s'agit peut-être d'une jeune fille[1]. Le fossile était couvert de rochers empilés et adossés à la paroi de l'abri, ce qui peut indiquer un enterrement délibéré[2]. Le fossile d'Egbert a pu être daté assez précisément parce qu'associé à des coquilles : en 2013, la datation au radiocarbone de 20 coquilles et la modélisation bayésienne donnent un âge compris entre 40 800 à 39 200 ans avant le présent pour Egbert[3]. Une autre datation proposée en 2015 donne 43 000 ans AP.
Sites importants
- Erq el-Ahmar : site éponyme
- Ksar Akil XX-XV au Liban : l'industrie ahmarienne est dominée par la production de lames[4]. Ksar Akil livre également dans ces niveaux des coquilles percées (probablement utilisées comme pendentifs)[4].
- Yabrud II-III
- El-Wad
- Grotte de Kébara
- Grotte d'Üçağızlı (de) dans l'Hatay, on y trouve de nombreux outils en os et les coquillages perforés.
- Umm el Tlel en Syrie[5].
- Qafzeh
Références
- Bergman, « Fifty Years After : Egbert, an Early Upper Palaeolithic Juvenile from Ksar Akil, Lebanon », Paléorient, vol. 15, no 2, , p. 99–110 (DOI 10.3406/paleo.1989.4512, JSTOR 41492366)
- Kirkpatrick Sale, After Eden: The Evolution of Human Domination - Kirkpatrick Sale - Google Książki, (ISBN 0822339382, lire en ligne).
- (en) Douka, Bergman, Hedges, Wesselingh et Higham, « Chronology of Ksar Akil (Lebanon) and Implications for the Colonization of Europe by Anatomically Modern Humans », PLOS ONE, vol. 8, no 9, , e72931 (DOI 10.1371/journal.pone.0072931)
- C. Yazbeck, « Le Paléolithique du Liban : bilan critique », Paléorient, vol. 30, no 2, , p. 111–126 (DOI 10.3406/paleo.2004.1015, lire en ligne, consulté le )
- Sylvie Ploux et Sylvain Soriano, « Umm el Tlel, une séquence du Paléolithique supérieur en Syrie centrale. Industries lithiques et chronologie culturelle », Paléorient, volume 29, numéro 2, pages 5-34, (consulté le )