Aggregatibacter actinomycetemcomitans
Aggregatibacter actinomycetemcomitans est un bacille à Gram négatif immobile, de culture lente et difficile, aéro-anaérobie facultatif, isolé pour la première fois par R. Klinger en 1912, dans des lésions d'actinomycose en compagnie d'un actinomycète, sous le nom de Bacterium actinomycetem comitans[1].
Règne | Bacteria |
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Division | Proteobacteria |
Classe | Gammaproteobacteria |
Ordre | Pasteurellales |
Famille | Pasteurellaceae |
Genre | Aggregatibacter |
Ce micro-organisme a ensuite été renommé successivement Actinobacillus actinomycetemcomitans par Topley & Wilson (1929) puis Haemophilus actinomycetemcomitans par Potts et coll. (1985).
En 2006, N. Nørskov-Lauritsen et M. Kilian ont rapproché Actinobacillus actinomycetemcomitans de Haemophilus aphrophilus, Haemophilus paraphrophilus et Haemophilus segnis et ont proposé la création d’un nouveau genre les regroupant : Aggregatibacter[2].
Habitat et pouvoir pathogène
Aggregatibacter actinomycetemcomitans appartient à la flore buccale physiologique de l'homme. C'est une bactérie strictement humaine. Elle est toutefois connue pour entraîner des endocardites, comme les autres bactéries du groupe HACEK et des abcès cérébraux. Elle a aussi bénéficié d'un intérêt récent en raison de son rôle dans la maladie parodontale[3] - [4], en particulier les parodonthopathies agressives localisées[5]. On décrit par ailleurs des actinomycoses où elle peut être isolée en compagnie d'actinomycètes, notamment Actinomyces israeli.
Caractères bactériologiques
A. actinomycetemcomitans est un petit bacille à Gram négatif, à croissance lente, aéro-anaérobie facultatifs. Les colonies sont blanches ou grisâtres et non hémolytiques, légèrement adhérentes à la gélose, en forme d'étoile à centre opaque. Certaines colonies peuvent adopter des formes rough.
L'oxydase est négative ou très faible, la catalase est positive. Les caractères biochimiques discriminants sont l'absence de bêta-galactosidase et la fermentation du mannose. L'antibiogramme doit être réalisé sur gélose au sang cuit.
Sensibilité aux antibiotiques
A. actinomycetemcomitans est inconstamment sensible aux bêta-lactamines, notamment les pénicillines, comme en témoigne la CMI de l'amoxicilline, relativement haute (0,25 à 4 mg/L). Les céphalosporines de troisième génération sont constamment sensibles (CMI : 0,03 à 0,06 mg/L pour le cefotaxime). La sensibilité aux autres antibiotiques doit être obligatoirement vérifiée par un antibiogramme. Les lincosamides sont constamment inefficaces[6].
Notes et références
Références
- (en) Klinger R, « Untersuchungen über menschliche Atkinomykose. », Zentralblatt für Bakteriologie, Parasitenkunde, Infektionskrankheiten und Hygiene, vol. 62,‎ , p. 191-200
- (en) Nørskov-Lauritsen N, Kilian M, « Reclassification of Actinobacillus actinomycetemcomitans, Haemophilus aphrophilus, Haemophilus paraphrophilus and Haemophilus segnis as Aggregatibacter actinomycetemcomitans gen. nov., comb. nov., Aggregatibacter aphrophilus comb. nov. and Aggregatibacter segnis comb. nov., and emended description of Aggregatibacter aphrophilus to include V factor-dependent and V factor-independent isolates », Int. J. Syst. Evol. Microbiol., vol. 56, no Pt 9,‎ , p. 2135–46 (PMID 16957111, DOI 10.1099/ijs.0.64207-0, lire en ligne)
- (en) Slots J, Ting M, « Early-onset periodontitis in Morocco is associated with the highly leukotoxic clone of Actinobacillus actinomycetemcomitans », Periodontol., vol. 20,‎ , p. 82–121 (PMID 10522224)
- Benrachadi L., Ennibi OK., Benazza D., Benzarti N. Le courrier du dentiste sept 2000 L’Actinobacillus actinomycetemcomitans et maladies parodontales
- (en) Haubek D, Ennibi OK, Poulsen K, Poulsen S, Benzarti N, Kilian M, « Actinobacillus actinomycetemcomitans and Porphyromonas gingivalis in human periodontal disease: occurrence and treatment », J Dent Res., vol. 80,‎ , p. 1580–1583 (PMID 11499517)
- (en) Vergnaud M, « HACEK et dysgonic fermenters », Antibiogramme, Editions ESKA,‎ , p. 511–519