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Aerobee

Aerobee est une famille de fusĂ©es-sondes amĂ©ricaine non guidĂ©es, dĂ©veloppĂ©e au milieu des annĂ©es 1950 et utilisĂ©e pour la recherche sur la haute atmosphère et les radiations cosmiques. La fusĂ©e conçue par James Van Allen, du laboratoire Applied Physics Laboratory, Ă©tait construite par la sociĂ©tĂ© Aerojet General. La fusĂ©e comportait un premier Ă©tage Ă  propergol solide et un second Ă©tage dont le moteur-fusĂ©e brulait un mĂ©lange d'acide nitrique et d'aniline. TirĂ©e depuis une tour de lancement haute de 53 mètres, elle pouvait lancer dans sa principale version une charge utile de 65 kg sur une trajectoire suborbitale culminant Ă  270 km. Plus de 1 000 exemplaires des diffĂ©rentes variantes de l'Aerobee ont Ă©tĂ© lancĂ©s entre 1955 et 1985.

Aerobee Hi Missile au White Sands Missile Range Museum.

Contexte

En 1945, James Van Allen, responsable du groupe de recherche des hautes altitudes au laboratoire Applied Physics Laboratory, définit le cahier des charges d'une fusée-sonde permettant d'étudier les couches supérieures de l'atmosphère. Les missiles V2 allemands récupérés à la fin de la Seconde Guerre mondiale étaient capables d'atteindre l'altitude visée avec la charge utile nécessaire, mais ils étaient trop lourds et trop complexes pour ce type d'étude. Van Allen porte son choix sur une fusée légère dérivée de la fusée WAC Corporal, développée par Aerojet (pour le 1er étage) et du missile Bumblebee (en) (pour le deuxième étage). Ces deux engins avaient été développés pour la Marine américaine. La fusée-sonde résultante est baptisée Aerobee[1].

Caractéristiques techniques

La fusĂ©e Ă©tait constituĂ©e de deux Ă©tages, le premier utilisait un propergol solide, le second un diergol liquide atypique acide nitrique/aniline. La fusĂ©e pouvait originellement atteindre une altitude de 230 km, puis plus tard, au-delĂ  des 400 km. L'instrumentation fournissait en continu des donnĂ©es tĂ©lĂ©mĂ©triques et Ă©tait rĂ©cupĂ©rĂ©e grâce Ă  un parachute.

Installations de lancement

Les fusĂ©es Aerobee Ă©taient lancĂ©es d'une tour haute de 53 m qui permettait de guider sa trajectoire jusqu'Ă  ce qu'elle atteigne une vitesse suffisante pour que les dĂ©rives soient efficaces. Plusieurs tours de lancement furent construites sur diffĂ©rents sites aux États-Unis et Ă  l'Ă©tranger : Wallops Island, White Sands, Base de Vandenberg, Fort Churchill, Woomera (Australie), Barking Sands. L'une d'entre elles Ă©tait Ă©difiĂ©e sur l'USS Norton Sound, un navire converti en base de lancement de missile.

Schéma d'une fusée-sonde Aerobee. A : Charge utile - 1 : Cône - 2 : Antenne - 3 : Canaux de télémesures - 4 : Enregistreur - 5 : Balise - 6 : Parachute - 7 : Dynamo - 8 : Équipements de télémesures - 9 : Batteries - 10 : Expérience - B : Étage à ergols liquides - 11 : Réservoirs d'ergols - 12 : Moteur-fusée - 13 : Structure de la queue de la fusée - 14 : Ailette - C : Étage à propergol solide - 15 : Structure de poussée - 16 : Allumeur - 17 : Chambre à combustion - 18 : Ailette - 19 : Tuyère.
Décollage d'une Aerobee tirée depuis sa tour de lancement.

Historique

Construite par Aerojet General, le travail commença en 1946, le premier vol partit de la base de White Sands, au Nouveau-Mexique, le , et atteignit l'altitude de 56 km. Le premier lancement oĂą une charge utile fut installĂ©, eut lieu le de la base de White Sands. La fusĂ©e transportait des instruments de recherche sur les radiations cosmiques et atteignit l'altitude de 117,5 km. Durant le programme Apollo, Ă  des fins de recherches des variantes d'Aerobee furent lancĂ©es en 1968 et 1969. Au total, 1 037 Aerobee furent lancĂ©es, la dernière le fut le .

L'Aerobee a Ă©tĂ© la première fusĂ©e-sonde amĂ©ricaine non spĂ©cialisĂ©e permettant l'Ă©tude des couches supĂ©rieures de l'atmosphère. La NASA et l'armĂ©e amĂ©ricaine ont lancĂ© plus de 800 exemplaires de la version de base entre 1947 et 1985. D'une grande fiabilitĂ©, elle prĂ©sentait nĂ©anmoins deux inconvĂ©nients[2] :

  • L'utilisation d'une propulsion Ă  ergols liquides pour le deuxième Ă©tage ;
  • L'installation de lancement qui nĂ©cessitait la construction d'une tour de grande taille, ce qui interdisait le lancement simultanĂ© de plusieurs fusĂ©es-sondes ainsi que le tir de l'Aerobee depuis des sites non prĂ©parĂ©s ou depuis des navires non spĂ©cialisĂ©s.

Pour répondre aux besoins non couverts par l'Aerobee, de nouveaux types de fusées-sondes utilisant des étages à propergol solide existants ou nouveaux commencent à apparaitre au milieu des années 1950. Des versions de l'Aerobee — les Aerobee 170, 300 et 350 — utiliseront des étages de missiles à propergol solide[2].

Versions de l'Aerobee

Plusieurs versions de l'Aerobee ont Ă©tĂ© lancĂ©es. Les principales versions, Ă  savoir la version d'origine et la version rallongĂ©e (Aerobee 150 et Hi), ont Ă©tĂ© lancĂ©es Ă  plus de 800 exemplaires. D'autres versions ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es en utilisant des Ă©tages d'autres fusĂ©es (Nike, Sparrow, Nike Ajax).

Caractéristiques des principales versions de l'Aerobee
Désignation Longueur Diamètre Masse Poussée au décollage Charge utile Altitude maximale Premier vol Dernier vol Nombre d'exemplaires Remarque
Aerobee7,80 m38 cm727 kg18 kilonewton68 kg130 kmenviron 300
Aerobee Hi[3]9,5 m38 cm930 kg18 kilonewton68 kg270 km44Ailerons de plus petite taille
Aerobee 150[2]9,3 m38 cm930 kg18 kilonewton68 kg270 km453Deuxième Ă©tage allongĂ©
Ailerons de plus petite taille
Aerobee 170[4]12,6 m42 cm1 270 kg200 km111Premier Ă©tage issu du missile Nike
Second Ă©tage de l'Aerobee 150
Aerobee 300[5]9,9 m38 cm983 kg18 kilonewton45 kg300 km21ConstituĂ© du premier Ă©tage d'une Aerobee 150 surmontĂ© d'une fusĂ©e Sparrow
Autre désignation Sparrowbee.
Aerobee 350[6]15,9 m56 cm3 839 kg217 kilonewton227 kg450 km20Premier Ă©tage issu du missile Nike Ajax
Second étage propulsé par 4 moteurs Aerobee 150A
Aerobee 75[7]m35 cm400 kg4 kilonewton41 seul Ă©tage Ă  ergols liquides
Lancées depuis Guam par l'Armée de Terre

Notes et références

  1. (en) Mark Wade, « Aerobee », sur astronautix.com (consulté le ).
  2. (en) Mark Wade, « Aerobee 150 », sur astronautix.com (consulté le ).
  3. (en) Mark Wade, « Aerobee Hi », sur astronautix.com (consulté le ).
  4. (en) Mark Wade, « Aerobee 170 », sur astronautix.com (consulté le ).
  5. (en) Mark Wade, « Aerobee 300 », sur astronautix.com (consulté le ).
  6. (en) Mark Wade, « Aerobee 350 », sur astronautix.com (consulté le ).
  7. (en) Mark Wade, « Aerobee 75 », sur astronautix.com (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) W. R.Corliss, NASA sounding rockets, 1958 - 1968: A historical summary, NASA, , 168 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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