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Adventures of Sherlock Holmes; or, Held for Ransom

Adventures of Sherlock Holmes; or, Held for Ransom (abrĂ©gĂ© Adventures of Sherlock Holmes et aussi dĂ©signĂ© sous le nom de Sherlock Holmes au Royaume-Uni[1]) est un court-mĂ©trage muet amĂ©ricain produit par la Vitagraph Company of America. Il s'agit du second film mettant en scène le dĂ©tective Sherlock Holmes après Sherlock Holmes Baffled, court mĂ©trage rĂ©alisĂ© en 1900. Il s'agit par ailleurs de la première adaptation « sĂ©rieuse Â» et « narrative » d'une aventure de Sherlock Holmes, Sherlock Holmes Baffled insistant davantage sur le trucage vidĂ©o.

Adventures of Sherlock Holmes; or, Held for Ransom

RĂ©alisation James Stuart Blackton
Sociétés de production Vitagraph Company of America
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film policier
Durée 9 minutes
Sortie 1905

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film a Ă©tĂ© tournĂ© sur une pellicule 35 mm en noir et blanc. La bobine mesurait 725 pieds, pour une durĂ©e d'environ 9 minutes[2]. Le film est sorti aux États-Unis le [1] - [3]. Le scĂ©nario fait rĂ©fĂ©rence au roman Le Signe des quatre d'Arthur Conan Doyle, mais n'en est pas une adaptation[2].

Le film est considéré comme perdu, bien que des images issues de la pellicule, ayant servi pour le dépôt du copyright à la sortie du film, aient été conservées à la Bibliothèque du Congrès[1] - [2].

Intrigue

Malgré la disparition du film, plusieurs sources permettent d'en connaître l'intrigue détaillée. Le Niagara Falls Gazette du et l’Urban Catalogue d' présentent tous deux un résumé complet et concordant du scénario[2] - [4].

Dans un parc, des criminels enlèvent une jeune fille d'environ sept ans et l'enferment dans leur repère de la banlieue de Londres, où elle est surveillée par une vieille femme. Une lettre de rançon (5 000 livres) signée « Le Signe des quatre » est envoyée à son père, George Carruthers, gentleman londonien. L'homme vient s'en référer à Sherlock Holmes. Le détective décide d'aller récupérer la jeune fille au lieu indiqué par les criminels. Pour cela, il se grime en adoptant l'apparence physique de George Carruthers et prépare une fausse rançon.

Holmes se présente au repère des bandits ; l'un d'entre eux lui permet d'entrer. Croyant reconnaître son père, la jeune fille se précipite dans ses bras. Le détective renverse alors la lampe qui éclaire la pièce pour plonger la scène dans le noir, puis sort en emportant la petite. Toutefois, la vieille femme le rattrape : s'accrochant à sa gorge, elle donne ainsi le temps aux bandits d'arriver à leur tour pour le maîtriser. Dans la lutte, la fausse barbe de Holmes est arrachée : les criminels découvrent qu'ils ont capturé leur plus grand adversaire.

Le détective est alors attaché et placé à côté d'un tonneau rempli de poudre, relié à une mèche que les bandits allument avant de quitter les lieux à la hâte. La fille de George Carruthers, oubliée par les criminels dans leur précipitation, vole au secours de Holmes pour éteindre la mèche avant qu'il ne soit trop tard. Ensemble, ils fuient à nouveau, mais sont aperçus par les criminels qui s'engagent à leur poursuite. L'un d'eux rejoint Holmes, mais reçoit un vigoureux coup de poing qui le laisse à terre.

Pour échapper à leurs autres poursuivants, Holmes et la petite trouvent refuge dans une maison abandonnée dans laquelle ils s'enferment. Pendant que leurs assaillants tentent d'enfoncer la porte, Holmes crée une mise en scène en accrochant une corde au linteau d'une fenêtre pour laisser croire à sa fuite, puis se cache dans une cheminée. Lorsque les bandits entrent, la ruse fonctionne : persuadés que le détective est parti par un autre chemin, ils reprennent la route à sa recherche. Holmes peut alors sortir de sa cachette et s'enfuir dans le sens opposé.

Le détective fait envoyer un télégramme aux Carruthers pour les convier à Baker Street. Sur place, le détective révèle aux deux parents la présence de leur fille avec un brin de théâtralité. La mère serre son enfant dans ses bras. Holmes refuse d'être rémunéré pour cette affaire.

Distribution

La distribution des rĂ´les n'est pas connue avec exactitude et fait l'objet d'hypothèses. Seuls deux noms d'acteurs sont associĂ©s au film Ă  sa sortie : H. Kyrle Bellew et J. Barney Sherry, dont les rĂ´les ne sont toutefois pas prĂ©cisĂ©s. Du fait que H. Kyrle Bellew Ă©tait âgĂ© d'environ 55 ans Ă  la sortie du film, il est souvent considĂ©rĂ© que l'acteur jouait ici le personnage du docteur Watson, sans certitude toutefois[5]. J. Barney Sherry avait quant Ă  lui incarnĂ© le personnage de Raffles dans le film Raffles, the Amateur Cracksman produit la mĂŞme annĂ©e par la Vitagraph Company[5]. Pour cette raison, il est considĂ©rĂ© que l'acteur conserve probablement ici un rĂ´le de bandit.

Aucune certitude n'existe vis-Ă -vis de l'acteur jouant Sherlock Holmes. En 1975, Michael Pointer publie l'ouvrage Public Life of Sherlock Holmes dans lequel il affirme que le dĂ©tective est jouĂ© par Maurice Costello, qui jouerait ici son premier rĂ´le au cinĂ©ma[5]. Cette thĂ©orie est reprise par d'autres ouvrages de rĂ©fĂ©rence, jusqu'Ă  ĂŞtre Ă©tudiĂ©e par Leslie S. Klinger, qui publie en 1998 dans le Baker Street Journal un article intitulĂ© Was Maurice Costello The First Screen Sherlock Holmes?[5]. L'information est alors dĂ©mentie : Maurice Costello n'Ă©tait pas encore membre de la Vitagraph Company en 1905, ne l'ayant rejointe qu'en 1907 selon de rares extraits d'interviews retrouvĂ©s dans des journaux[5]. Pointer reconnaĂ®t son erreur d'identification dans un Ă©change de lettres avec Klinger[5]. Plus tard, en 2013, Howard Ostrom publie un article intitulĂ© The Case of The Vitagraph Holmes dans lequel il dĂ©fend l'hypothèse selon laquelle Holmes serait jouĂ© par Gilbert M. Anderson[5]. Cette thĂ©orie est reprise sur le site IMDb, dont le contenu est modifiĂ© dans les annĂ©es suivantes pour retirer le nom de Maurice Costello et le remplacer par celui de Gilbert M. 'Broncho Billy' Anderson[3].

RĂ©alisation

Très peu d'informations subsistent sur la réalisation du film. Selon un article du Niagara Falls Gazette du , repris par Alan Barnes dans son ouvrage Sherlock Holmes on Screen, la Vitagraph Company avait acheté les droits d'adaptation des aventures de Sherlock Holmes auprès de l'éditeur américain McClure, Phillips & Co, qui avait fait paraître le recueil The Return of Sherlock Holmes en [4].

Il est généralement admis que le réalisateur du film est James Stuart Blackton, seul réalisateur de la Vitagraph Company avec Albert E. Smith à cette époque[4]. La Vitagraph étant établie à New York, le tournage a probablement eu lieu dans les différents quartiers de la ville : en se fiant aux informations partielles de l'historien Anthony Slide ayant travaillé sur l'histoire de la compagnie, Barnes émet l'hypothèse que les scènes d'extérieur ont été tournées à Flatbush (Brooklyn) et les scènes intérieures dans un immeuble de Nassau Street (Manhattan)[4].

Analyse

Après la disparition du film, les auteurs d'ouvrages consacrés au cinéma holmésien n'ont longtemps eu comme base de travail que de simples synopsis du film mentionnant la présence d'un groupe de bandits agissant sous le nom du « Signe des quatre ». Le scénario du film a dès lors été présenté dans divers ouvrages comme étant adapté ou inspiré de celui du roman Le Signe des quatre. Il n'existe en réalité aucun lien entre l'intrigue de l'ouvrage et celle du film[4]. Le nom « Le Signe des quatre » n'est ici qu'un clin d'œil à l'œuvre de Conan Doyle.

Dans l'ouvrage Sherlock Holmes on Screen, Alan Barnes remarque que la scène se déroulant au repère des bandits est directement inspirée de la pièce de théâtre Sherlock Holmes (1899) dans laquelle William Gillette emploie un stratagème semblable[4]. Dans cette pièce, Holmes libère également une jeune femme enfermée dans un repaire de criminels et plonge la pièce dans le noir pour créer la confusion en échappant ainsi à ses adversaires.

Notes et références

  1. (en) The Adventures of Sherlock Holmes; or, Held for a Ransom, Silent Era
  2. (en) « The Adventures of Sherlock Holmes (movie 1905) », sur The Arthur Conan Doyle Encyclopedia,
  3. (en) Adventures of Sherlock Holmes; or, Held for Ransom sur l’Internet Movie Database
  4. (en) Alan Barnes, Sherlock Holmes on Screen (3e Ă©dition), Londres, Titan Books, , 319 p. (ISBN 978-0-85768-776-0), pp.28-29.
  5. (en) Howard Ostrom, « The Case of The Vitagraph Holmes », sur No Place Like Holmes,

Liens externes

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