Adh-Dhariyat
Adh-Dhariyat (arabe : ۧÙ۰ۧ۱ÙۧŰȘ, français : Les Vents qui Ă©parpillent) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă la 51e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 60 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ćuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.
51e sourate du Coran Les Vents qui Ă©parpillent | |
Le Coran, livre sacré de l'islam. | |
Informations sur cette sourate | |
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Titre original | ۧÙ۰ۧ۱ÙۧŰȘ, Adh-Dhariyat |
Titre français | Les Vents qui éparpillent |
Ordre traditionnel | 51e sourate |
Ordre chronologique | 67e sourate |
PĂ©riode de proclamation | PĂ©riode mecquoise |
Nombre de versets (ayat) | 60 |
Ordre traditionnel | |
Ordre chronologique | |
Origine du nom
Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate Les Vents qui éparpillent[2], en référence au verset 1: "Par les vents qui éparpillent !".
Selon la traduction choisie, le titre signifie soit « celles qui dispersent », soit « les chevaliers ». Il est tiré du premier mot de la sourate[3].
Historique
Il n'existe Ă ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous lâautoritĂ© dâal-Azhar[4] - [5], cette sourate occupe la 67e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[6]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[7], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[8] - [9], pour qui cette sourate est la 39e.
Pour Nöldeke[Note 1], elle serait lâassemblage de deux ensembles. BlachĂšre y voit la rĂ©union de quatre textes dâĂ©poques diffĂ©rentes. Pour Neuenkirchen, lâintroduction (v.1-6) est clairement un Ă©lĂ©ment indĂ©pendant ajoutĂ© a posteriori[3].
Interprétations
Verset 1-6 : introduction apocalyptique
Cette sourate est introduite par un passage avec un style et une thĂ©matique similaires aux sourates 37, 77, 79 et 100. Celui-ci est un serment qui reste allusif et complexe, Ă©tant formĂ© de nombreux hapax. Selon lâinterprĂ©tation musulmane traditionnelle, les premiers versets Ă©voquent la pluie, les nuages, les bateaux et les anges. Pour El-Badawi, ce passage dĂ©crit plutĂŽt une attaque des diffĂ©rents rangs dâanges Ă la Fin des Temps. Ces quatre premiers versets sont donc un texte eschatologique[3].
Dans ce contexte, le premier terme, un hapax servant de titre, a fait lâobjet de traductions contradictoires. Bell suit le sens traditionnel de « celles qui dispersent » -des racines similaires ont un tel sens dans dâautres langues sĂ©mitiques- tandis que Masson et BlachĂšre Ă©voquent une idĂ©e de vitesse. Pour El-Badawi, qui sâappuie sur lâĂ©quivalent syriaque, le dĂ©but de la sourate signifierait « Par les chevaliers venant Ă la charge ». Cela sâinscrit dans une lecture eschatologique de ces versets[3].
Les versets 5-6, introduits par les premiers versets, sont clairement eschatologiques. Ils se différencient des précédents par la rime[3].
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- P. Neuenkirchen, "Sourate 51", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1557 et suiv.
- R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].
Liens externes
- Texte de la sourate 51 en français, d'aprĂšs la traduction de Claude-Ătienne Savary de 1783.
Notes et références
Notes
- Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă lâ« Ă©cole allemande » qui, Ă la suite de Nöldeke, sâappuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă lâautre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
- En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate
Références
- (en) « Le Coran - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
- (en) « Le Coran/Sourate 51 : Qui éparpillent (Ad-Dariyat) - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
- P. Neuenkirchen, "Sourate 51", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1557 et suiv.
- G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
- R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
- R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
- M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
- G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
- E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.