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Action civile en France

L'action civile est l'action ouverte Ă  la victime d'une infraction pĂ©nale en rĂ©paration du dommage que celle-ci lui a causĂ©[1] - [2] - [3]. Elle peut ĂȘtre exercĂ©e, au choix de la victime, soit en mĂȘme temps que l'action publique, devant les juridictions rĂ©pressives, soit sĂ©parĂ©ment devant les juridictions civiles. Elle doit ĂȘtre distinguĂ©e de la constitution de partie civile, qui permet Ă  la victime d'une infraction de mettre en mouvement l'action publique indĂ©pendamment de son droit Ă  la rĂ©paration, et donc de toute demande de ce chef. Elle se distingue Ă©galement de l'action de nature civile, qui est exercĂ©e devant les tribunaux civils en rĂ©paration d'un dommage, mais en l'absence de toute infraction pĂ©nale.

L'action civile existe lorsque l'infraction a portĂ© atteinte Ă  un intĂ©rĂȘt privĂ© conjointement Ă  l'atteinte Ă  l'ordre public. L'action civile peut donc se faire Ă  cĂŽtĂ© de l'action publique.

Conditions d'exercice

Conditions générales à l'action en justice

Comme pour toute action en justice, l'action civile nĂ©cessite que le requĂ©rant ait la capacitĂ© juridique et un intĂ©rĂȘt Ă  agir.

Infraction Ă  l'origine du dommage

Il faut en principe qu'il y ait une infraction punissable pénalement à l'origine du dommage. Il faut donc que l'action publique soit recevable pour que l'action civile puisse aboutir. L'action civile n'est ainsi pas recevable si le dommage n'a pas été causé par une infraction pénale, ou si l'action publique n'est plus recevable pour les raisons énumérées par l'article 6 du code de procédure pénale (amnistie, prescription, autorité de la chose jugée, décÚs du délinquant, etc.).

Il existe cependant des exceptions prĂ©vues par le lĂ©gislateur afin d'indemniser plus facilement les victimes. Ainsi le tribunal correctionnel peut recevoir l'action civile pour les infractions non intentionnelles oĂč il a prononcĂ© la relaxe. Le juge pĂ©nal applique alors la responsabilitĂ© civile et doit donc caractĂ©riser la faute.

Principe

L'existence d'un dommage est une condition de recevabilité de l'action civile. La nature du dommage est indifférente dÚs lors que celui-ci est certain et actuel (dommage physique, préjudice économique, matériel, moral, etc.).

De plus, selon l'article 2 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, le dommage doit ĂȘtre personnel, c'est-Ă -dire que l'intĂ©ressĂ© doit avoir personnellement souffert des faits objets de la poursuite. En outre, le lien de causalitĂ© doit ĂȘtre direct. En d'autres termes, le dommage doit rĂ©sulter directement de l'infraction poursuivie.

Le caractĂšre est apprĂ©ciĂ© au cas par cas par les juges. Ils l'admettent toujours dĂšs lors que le dommage est un Ă©lĂ©ment constitutif de l'infraction. Ils l'ont Ă©galement admis dans certains cas pour des infractions formelles ainsi que pour des infractions d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.

Exceptions

La jurisprudence admet que les proches de la victime se constituent partie civile dans les cas d'atteinte involontaire à l'intégrité physique de la personne, d'homicide involontaire, de blessures involontaires, de violences volontaires, d'abus d'ignorance et de faiblesse. Les juges qualifient alors artificiellement de directe la souffrance causée par la vue du spectacle des souffrances endurées par la victime. Cette exception a été admise dans le souci pratique d'indemniser rapidement les proches sans qu'ils aient à passer par les tribunaux civils.

Modalités d'exercice

L'action civile se manifeste par la citation directe et la constitution de partie civile.

La citation directe permet à la partie civile de saisir directement la juridiction de jugement sans passer par la phase d'instruction. Elle n'est possible que pour les délits et les contraventions.

La constitution de partie civile est l'acte de procĂ©dure par lequel la victime manifeste sa volontĂ© d'agir devant les juridictions pĂ©nales pour obtenir la reconnaissance de culpabilitĂ© de l'auteur et des dommages-intĂ©rĂȘts.

  1. « Article 2 - Code de procédure pénale - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  2. Guinchard, Serge, (1946- ...) et Debard, Thierry., Lexique des termes juridiques, Paris, Dalloz, dl 2016, 1163 p. (ISBN 978-2-247-16075-4, 2-247-16075-1 et 978-2-247-16345-8, OCLC 952706958, lire en ligne), p. 31
  3. Cornu, GĂ©rard, Vocabulaire juridique, Paris, Presses universitaires de France, dl 2016, cop. 1987, 1101 p. (ISBN 978-2-13-065205-2), p. 25
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