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Achille Perrier de La Genevraye

« Nez-de-cuir Â»

Achille Perrier de La Genevraye
Surnom Nez-de-cuir
Naissance
à La Genevraie près du Merlerault en Normandie
DĂ©cès (Ă  65 ans)
Grade lieutenant en second
Faits d'armes Bataille de Montmirail
Bataille de Reims (13 blessures)
Distinctions Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
Autres fonctions Maire, conseiller d'arrondissement, conseiller général, éleveur
Sa signature, en 1817

Achille Périer ou Perrier, comte de La Genevraye, né le à La Genevraie près du Merlerault en Normandie et mort le , est un gentilhomme normand, officier à la fin des guerres napoléoniennes.

Gravement blessĂ© Ă  la bataille de Reims en 1814, dĂ©figurĂ©, il vit ensuite avec un masque qui le fait surnommer « Nez-de-cuir Â». C'est surtout sous ce surnom qu'il est connu ; sa personnalitĂ© et son histoire ont inspirĂ© le roman Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, de son petit-neveu l'Ă©crivain Jean de La Varende, et le film Nez de cuir, d'Yves AllĂ©gret.

Biographie

Achille est un fils de François Charles Guillaume Perrier de La Genevraye, chevalier, seigneur de La Genevraie et autres lieux, capitaine de dragons, chevalier de Saint-Louis, et de Marie Madeleine Marguerite de Gueroux de Fréville[1].

Maire et officier sous le Premier Empire

En 1809, Achille de La Genevraye appartient à la garde d'honneur départementale. Il est élu maire de La Genevraie en 1812[2].

Il est conscrit en 1813, entre au 1er régiment des Gardes d'honneur et devient maréchal des logis en , puis maréchal des logis-chef en août suivant. Il est ensuite officier, nommé lieutenant en second en [1]. Il devient chevalier de la Légion d'honneur pour sa conduite à la bataille de Montmirail en [1].

Blessé à la bataille de Reims

À la bataille de Reims, le , La Genevraye reçoit « treize blessures terribles » et est « laissé pour mort sur le champ de bataille »[1] - [3]. Retrouvé vivant, il est promu lieutenant en premier le [1].

Avant de l'opérer une première fois, les médecins décrivent un coup de sabre qui lui a coupé tout le nez, un autre qui lui a arraché la joue, plusieurs autres coups de sabre et de lance aux deux arcades sourcilières, à la lèvre, à la main et au côté, ainsi qu'un coup de pistolet à bout portant, au bord du crâne[n 1] - [4] - [5].

Masqué, coureur d'aventures galantes

Achille de La Genevraye est ramené en Normandie en . Il reste enfermé le temps que ses plaies se referment et qu'un artisan puisse lui fabriquer un masque en cuir, d'où lui vient son surnom de « Nez-de-cuir »[6].

Il mène ensuite une vie de don Juan. Il est surtout réputé « coureur de filles modestes, géniteur de bâtards »[7]. Il s'attache cependant à Clarisse de La Haye, dont il a un fils, mais il refuse le mariage. Clarisse meurt en 1823[8].

Maire légitimiste, éleveur de chevaux

Maire de La Genevraie, il est aussi conseiller d'arrondissement et conseiller général[9]. Légitimiste, sa carrière publique est interrompue en 1830 à l'avènement de la Monarchie de Juillet : il est destitué en [10]. Il est cependant ensuite constamment réélu en 1842 et jusqu'à sa mort en 1853, mais sans jamais soutenir la Monarchie de Juillet[10].

Passionné d'élevage de chevaux, il aide à la re-fondation du haras du Pin, fonde une école de dressage à Sées et s'adonne à l'élevage dans ses écuries de La Genevraie[9].

Postérité : Nez-de-cuir

Photo noir et blanc d'un homme de profil, dégarni, fumant la pipe
Jean de La Varende à l'époque où il publie Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour inspiré de la vie de son oncle Achille de La Genevraye.

La Genevraye passe à la postérité par son petit-neveu l'écrivain Jean de La Varende.

Achille Perrier de La Genevraye a une sœur, Marie Madeleine Pauline Perrier de La Genevraye, qui épouse le futur député Léon Mallard de La Varende, arrière-grand-père de l'écrivain Jean de La Varende. Dans sa famille, cet oncle Achille au passé agité était généralement passé sous silence[10] - [7].

Mais l'Ă©crivain trouve des lettres familiales, en tire profit et recueille des souvenirs rĂ©gionaux sur son oncle. Il commence en 1930 l'Ă©criture de Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, et le publie en 1936. Achille de La Genevraye est devenu Roger de Tainchebraye[11] ; mais il a gardĂ© son surnom de « Nez-de-cuir Â», titre de l'Ĺ“uvre.

Le réalisateur Yves Allégret l'adapte au cinéma sous le titre Nez de cuir, sorti en 1952, avec Jean Marais dans le rôle-titre.

Notes

  1. Le détail de la description est : « 1° - un coup de sabre qui a détaché la joue droite et l'a rabattue sur le menton ; 2° - un coup de sabre qui a enlevé une portion du sourcil droit ; 3° - un coup de sabre qui a totalement emporté le nez à partir de quelques lignes de sa racine ; 4° - un coup de lance sur le sourcil gauche ; 5° - deux coups de lance : l'un à la lèvre supérieure, l'autre dans le flanc gauche ; 6° - un coup de sabre qui a divisé en Y le doigt médius de la main gauche dans le tiers inférieur de sa longueur ; 7° - un coup de pistolet reçu à bout portant et dont la balle pénétrant un peu au-dessus de l'angle supérieur de l'occipital a glissé ente les os et le cuir chevelu, pour sortir vers la partie moyenne de la suture sagitalle ».

Références

  1. « Perrier de La Genevraye, Marie Louis Achille Â» », dossier de la LĂ©gion d'honneur.
  2. Benzoni 2012, p. 227.
  3. Georges Housset, La Garde d'honneur de 1813-1814, Giovanangeli, 2009, p. 693.
  4. Foisil 1984, p. 148 note 12.
  5. Benzoni 2012, p. 227-228.
  6. Benzoni 2012, p. 228.
  7. Foisil 1984, p. 146 note 5bis.
  8. Benzoni 2012, p. 228-229.
  9. Benzoni 2012, p. 229.
  10. Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, vol. 67, no 2, 1960, p. 299.
  11. Foisil 1984, p. 151.

Sources bibliographiques

  • « La Genevraye - Nez-de-Cuir ! Â», dans Juliette Benzoni, Le Roman des châteaux de France, vol. 1, Perrin, (ISBN 2262040532 et 9782262040536, lire en ligne), p. 226-231.
  • Philippe Brunetière, « Roger de Tainchebraye, Nez-de-Cuir ou la genèse d'un roman » et « Achille PĂ©rier de la Genevraye, Nez-de-Cuir, tel qu'il fut », dans Sous le masque de Nez-de-cuir (hĂ©ros de La Varende), Les Amis de La Varende, 1978, 240 pages.
  • Madeleine Foisil, « Le tĂ©moignage littĂ©raire, source pour l'historien des mentalitĂ©s. Un exemple : Jean de La Varende, 1887-1959 », Histoire, Ă©conomie et sociĂ©tĂ©, vol. 3, no 1,‎ , p. 145-159 (ISSN 0752-5702, DOI 10.3406/hes.1984.1353, lire en ligne)
  • « Nez-de-cuir, hĂ©ros de La Varende : histoire, lĂ©gende Â», dans Culture française, volumes 25-26, Association internationale des journalistes de langue française, 1978, p. 226 et suivantes.

Autres sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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