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Accident des Black Hawk

L’accident des Black Hawk est la destruction par méprise de deux hélicoptères UH-60 Black Hawk de l'United States Army près d'Erbil en Irak durant l'opération Provide Comfort (OPC) le .

Militaires américains sur la zone du crash de l'un des Black Hawk.
UH-60 Black Hawk durant l'opération Provide Comfort en 1995 dans la même configuration que deux abattus.

Deux avions de chasse F-15C de l'United States Air Force in Europe (USAF) commandés par un avion E-3 Sentry avec système de détection et de commandement aéroporté, ont fait feu avec des missiles air-air sur les hélicoptères qu'ils croyaient être des Mil Mi-24 irakiens.

Les vingt-six personnes Ă  bord, civils et militaires, de nationalitĂ©s amĂ©ricaines, britanniques, françaises, turques et kurdes sont mortes dans ce « tir ami Â».

Une enquête de l'armée de l'air américaine déclara l'incident lié à plusieurs facteurs. Les pilotes des F-15 sont tenus responsables de la mauvaise identification des hélicoptères. Les membres d'équipage de l'avion de détection et de commandement sont également tenus responsable de ne pas être intervenus pour éviter l'incident. De plus, les systèmes d'identification friend or foe (IFF) n'ont pas fonctionné. Elle souligna également la mauvaise intégration des opérations héliportées dans l'opération globale par le commandement de l'armée américaine. À la suite de cette enquête, plusieurs officiers de l'USAF sont sanctionnés, mais un seul, Jim Wang est poursuivi en cour martiale et est finalement acquitté.

Après des plaintes des familles des victimes et des critiques quant à la capacité de l'armée à incriminer ses soldats, le sénat américain et la chambre des représentants ont mené leurs propres enquêtes sur l'incident et la réponse fournie par l'armée. Ronald R. Fogleman (en), le nouveau Chief of Staff a donné sa version des faits à propos des officiers impliqués dans l'incident.

L'enquĂŞte de Fogleman a sanctionnĂ© plus sĂ©vèrement plusieurs officiers impliquĂ©s. Ă€ la suite de cela, le dĂ©partement de la dĂ©fense amĂ©ricain a refusĂ© l'interrogation de quatre officiers pour l'enquĂŞte du sĂ©nat, qui n'a ensuite jamais Ă©tĂ© publiĂ©e. L'enquĂŞte de la chambre des reprĂ©sentants, conduite en partie par le Government Accountability Office (GAO), a finalement conclu que le système d'enquĂŞte et de justice de l'armĂ©e a globalement fonctionnĂ© comme il le devait, mais a aussi soulignĂ© que les refus du dĂ©partement de la dĂ©fense empĂŞchait l'accès Ă  des tĂ©moignages clĂ©s.

Contexte

Le , l'Irak accepte les conditions de cessez-le-feu et les rĂ©solutions de l'ONU, terminant ainsi officiellement la guerre du Golfe. Le mĂŞme jour, un mouvement constituĂ© de plusieurs agences humanitaires et sous l'autoritĂ© de la rĂ©solution no 688 du Conseil de SĂ©curitĂ© de l'ONU vient en aide Ă  environ 500 000 rĂ©fugiĂ©s kurdes qui avaient fui les forces armĂ©es Irakienne vers le nord du pays. Le , John Shalikashvili prend le commandement de l'opĂ©ration menĂ© par les États-Unis pour assurer l'application des rĂ©solutions de l'ONU, et la sĂ©curitĂ© des rĂ©fugiĂ©s kurdes : l'OpĂ©ration Provide Comfort (OPC)[1] - [2] - [3].

L'OPC a pris place dans une zone du nord de l'Irak, au nord du 36e parallèle. Cette zone d'environ 160 km par 70 km a Ă©tĂ© conçue comme une zone de non-survol par les forces de la coalitions de l'ONU, enfreinte par la force d'action combinĂ©e, avec patrouilles quotidiennes armĂ©es par les nations participantes. Ceci inclut le Royaume-Uni, la France, la Turquie et les États-Unis. L'armĂ©e amĂ©ricaine a Ă©tĂ© chargĂ©e de l'assistance des agences civiles pour construire des bâtiments et infrastructures pour les kurdes rĂ©fugiĂ©s au nord de l'Irak. Dans les trois ans qui ont suivi, 27 000 avions et 1 400 hĂ©licoptères de la coalition ont pĂ©nĂ©trĂ© la zone pour assister les opĂ©rations humanitaires sans intervention des avions irakiens ou de toute autre unitĂ© militaire.

Accident

Le Ă  07 h 36 (heure locale), un E-3 AWACS de l'armĂ©e amĂ©ricaine, du 963e escadron de patrouille aĂ©rienne (basĂ© Ă  Tinker Air Force Base dans l'Oklahoma) dĂ©colle de l'Incirlik Air Base en Turquie, support de l'OPC. L'AWACS et ses 19 membres d'Ă©quipage, sous le commandement du Major Lawrence Tracy, devait fournir une surveillance et un contrĂ´le de l'espace aĂ©rien durant son temps de vol. L'Ă©quipage a confirmĂ© l'altitude et sa position de surveillance indiquĂ©e de 32 000 pieds (9 750 m) situĂ©e en Turquie, juste au nord de la frontière nord de l'Irak, Ă  8 h 45. Le temps Ă©tait alors dĂ©gagĂ© et clair sur le nord de l'Irak.

Ă€ 8 h 22, deux hĂ©licoptères amĂ©ricains UH-60 Black Hawk du 6e bataillon, 159e rĂ©giment d'aviation basĂ© Ă  Giebelstadt en Allemagne, appelĂ©s Flotte de l'Aigle dĂ©collent de Diyarbakır, près de Pirinçlik en Turquie pour se diriger vers le centre de coordination militaire de l'opĂ©ration situĂ© Ă  240 km, Ă  Zakho en Irak. Les deux hĂ©licoptères Ă©taient Ă©quipĂ©s avec deux rĂ©servoirs Ă  essence externes de 870 litres sur flotteurs, montĂ©s Ă  cĂ´tĂ© de chaque porte latĂ©rales, et aux couleurs du drapeau des États-Unis. En plus des drapeaux sur les rĂ©servoirs, des drapeaux amĂ©ricains Ă©taient prĂ©sents sur les portes latĂ©rales, le nez et le ventre des hĂ©licoptères. Le premier Black Hawk Ă©tait pilotĂ© par le Capitaine Patrick McKenna, commandant de l'escadron Aigle, composĂ© de six hĂ©licoptères[4].

À 9 h 21, les Black Hawks signalent leur entrée dans la zone de non-survol par radio, sur la fréquence du commandant des opérations, le Lieutenant Joseph Halcli, et atterri six minutes plus tard au Centre de Commandement Militaire (MCC). Hallali et son supérieur le Capitaine Jim Wang, le directeur de l'AWACS ajoutent la mention "hélicoptère ami" sur leurs radars, et notent que leurs deux hélicoptères signalaient l'utilisation de systèmes d'identification friend or foe avec des signaux en Mode I et en Mode II. Ils suspendent la mention de leurs radars à l'atterrissage au MCC à 9 h 24.

Notes et références

  1. (en) Scott A. Snook, Friendly Fire: The Accidental Shootdown of U.S. Black Hawks over Northern Iraq, Princeton University Press, , p. 3–4, 27–29
  2. (en) Joan L. Piper, Chain of Events: The Government Cover-up of the Black Hawk Incident and the Friendly-fire Death of Lt. Laura Piper, Brassey's, (ISBN 1-57488-344-5), p. 143.
  3. (en) Allen L. Hall, Michael, My Son, and the Story of the Eagle Flight Detachment, New York, Vantage Press, (ISBN 0-533-13789-6), p. 78-81.
  4. Washington, "So, Who's to Blame?", Snook, Friendly Fire, p. 76, Hall, Michael, My Son, p. 81, 91, 103–104. Originally, four helicopters were planned for the mission, but Turkish military authorities would only authorize two (Hall). The helicopters' call signs were Chalk 1 and Chalk 2 and their tail numbers were #88-26060 and #87-26000 (Hall).

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