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Abdul Haris Nasution

Abdul Haris Nasution né à Kotanopan, Sumatra du Nord le et mort à Jakarta le est un militaire et homme politique indonésien qui occupa, à deux reprises, le poste de chef d'état major de l'armée de terre indonésienne. Il était le seul des sept généraux à avoir échappé à un enlÚvement lors de ce que le régime de Soeharto a baptisé "Mouvement du 30 septembre".

Abdul Haris Nasution
Illustration.
Nasution en 1971.
Fonctions
Président de l'Assemblée délibérative du peuple
–
Président Soekarno
Soeharto
Prédécesseur Chairul Saleh
Successeur Idham Chalid
Ministre de la défense et de la sécurité
–
Président Soekarno
Prédécesseur Djuanda Kartawidjaja
Successeur Sarbini
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Kotanopan, Sumatra du Nord (Indes orientales néerlandaises)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Jakarta (Indonésie)
Nationalité indonésien
Profession Militaire

Jeunesse

Nasution est nĂ© sur l'Ăźle de Sumatra le , d'un pĂšre agriculteur, actif au sein du Sarekat Islam. Évoquant ses souvenirs d'enfance, Nasution rappelle qu'il prit rapidement goĂ»t Ă  la lecture[1].

À la fin de ses Ă©tudes secondaires en 1935, Nasution pensait initialement s'orienter vers une carriĂšre d'enseignant. DiplĂŽmĂ© d'une Ă©cole d'enseignement en 1938, il travailla Ă  plusieurs reprises comme professeur Ă  Bengkulu et Palembang. En 1942, il se tourna vers une carriĂšre militaire en entrant dans une acadĂ©mie militaire du gouvernement colonial nĂ©erlandais Ă  Bandung, Java occidental. Peu de temps aprĂšs le Japon envahissait et occupait l'IndonĂ©sie. Durant cette pĂ©riode, Nasution resta Ă  Bandung et occupa un poste de fonctionnaire.

Lutte pour l'indépendance de l'Indonésie

Commandant de la division Siliwangi

AprÚs la Déclaration d'indépendance de Soekarno et Hatta le , Nasution rejoignit la toute jeune Tentara Keamanan Rakyat ou "armée de sécurité populaire", (TKR) et se voit confier le commandement régional de la Division Siliwangi, chargée de la sécurité à Java occidental en .

À ce poste, Nasution dĂ©veloppa la thĂ©orie de ce qui deviendra par la suite la doctrine de dĂ©fense de l'armĂ©e indonĂ©sienne[2] - [3].

En les gouvernements indonésien et néerlandais signent l'accord du Renville. Par cet accord, les Indonésiens reconnaissent que les territoires occupés par les troupes néerlandaises appartiennent aux Pays-Bas. Comme Java occidental fait partie de ces territoires, Nasution est obligé de déplacer la Division Siliwangi à Java central.

Commandant adjoint du général Sudirman

L'annĂ©e 1948 verra Ă©galement Nasution ĂȘtre promu commandant adjoint de l'armĂ©e de sĂ©curitĂ© populaire. MalgrĂ© son grade de colonel, cette nomination faisait de Nasution le personnage le plus puissant de la TKR, juste derriĂšre son commandant en chef, le populaire gĂ©nĂ©ral Sudirman. En avril, il assista ce dernier dans la rĂ©organisation structurelle des troupes. En juin, lors d'une rĂ©union des commandants, sa suggestion d'adopter une tactique de guĂ©rilla contre les nĂ©erlandais fut approuvĂ©e.

MĂȘme s'il n'Ă©tait pas le commandant de la TKR, Nasution acquit de l'expĂ©rience sur les tĂąches de commandant des forces armĂ©es en lors de l'affaire de Madiun. Au cours de l'annĂ©e, l'ancien Premier ministre Amir Sjarifuddin s'Ă©tait alignĂ© sur Musso du Parti communiste indonĂ©sien (PKI).

Lorsque la nouvelle de l'incident arriva au quartier gĂ©nĂ©ral de la TKR Ă  Yogyakarta, alors capitale de la RĂ©publique, les officiers de haut rang se rĂ©unirent. Sudirman Ă©tait dĂ©sireux d'Ă©viter la violence et souhaitait que des nĂ©gociations soient menĂ©es. Sudirman chargea alors un certain lieutenant-colonel Soeharto, de nĂ©gocier un accord avec les communistes. AprĂšs s'ĂȘtre rendu sur place, Soeharto revint auprĂšs de Nasution et Sudirman et leur rapporta que tout semblait paisible. Nasution ne crut pas ce rapport et Sudirman Ă©tant souffrant, c'est lui qui reçut le commandement[4]. Nasution choisit alors la rĂ©pression, envoyant des troupes poursuivre les communistes et rĂ©primer le soulĂšvement.

Le Madiun Ă©tait reprise par les troupes rĂ©publicaines de la division Siliwangi. Des milliers de cadres du parti furent exĂ©cutĂ©s et 36 000 membres furent emprisonnĂ©s. Parmi ceux exĂ©cutĂ©s, plusieurs dirigeants notamment Musso, tuĂ© le , prĂ©tendument alors qu'il tentait de s'Ă©chapper de prison. D'autres dirigeant du PKI comme D. N. Aidit partirent en exil en Chine.

Le , les Néerlandais lancÚrent une attaque victorieuse sur Yogyakarta et l'occupÚrent. Nasution, ainsi que d'autres Commandants et leurs troupes, firent retraite dans la campagne afin de mener une tactique de guérilla. Le Président Soekarno et le Vice-Président Mohammad Hatta capturé par les Néerlandais, un "gouvernement d'urgence de la République d'Indonésie" (Pemerintah Darurat Republik Indonesia ou PDRI) fut établi à Sumatra. Au sein de ce gouvernement intérimaire, Nasution occupa le poste de commandant militaire et territorial de Java.

Malgré la situation critique de 1948, l'offensive générale du menée par le sultan Hamengkubuwana IX incita les soldats à poursuivre la résistance à travers toute l'Indonésie et incita les Nations unies à faire pression sur les Pays-Bas afin qu'ils reconnaissent l'indépendance indonésienne. Les troupes néerlandaises cessÚrent finalement le combat en juillet et en décembre les autorités reconnaissaient l'indépendance de l'Indonésie. Lorsque le PDRI remit ses pouvoirs à Soekarno et Hatta, Nasution reprit sa position de Commandant adjoint à Sudirman.

1er poste de Chef d'état major de l'armée et l'Affaire du 17 octobre

En 1950, Nasution est nommé au poste de Chef d'état major de l'armée, en compagnie de TB Simatupang, en remplacement de Sudirman, et Commandant l'ABRI, Angkatan Bersenjata Republik Indonesia, nouvellement constituée.

En 1952, Nasution et Simatupang dĂ©cident de mener une politique de restructuration et de rĂ©organisation de l'ABRI. Selon cette politique, Nasution et Simatupang espĂ©raient crĂ©er une armĂ©e numĂ©riquement plus faible, mais une armĂ©e dont on attendait qu'elle soit plus moderne et professionnelle[5]. Mais le clivage des intĂ©rĂȘts ne tarda pas Ă  se manifester. Nasution et Simatupang, qui avaient tous deux Ă©tĂ© entrainĂ©s par le gouvernement colonial nĂ©erlandais souhaitaient renvoyer les soldats entrainĂ©s par les japonais et intĂ©grer davantage de soldats issus de la mĂȘme filiĂšre. Les troupes qui avaient Ă©tĂ© entrainĂ©es par les Japonais, emmenĂ©es par Bambang Supeno, commencĂšrent Ă  protester contre cette politique.

Dans la mise en Ɠuvre de cette politique, Nasution et Simatupang avaient le soutien du Premier ministre Wilopo et du Ministre de la dĂ©fense Hamengkubuwono IX. Cependant, Supeno travailla Ă  obtenir du soutien parmi les membres des partis d'opposition du Conseil reprĂ©sentatif du peuple (DPR). Les membres du DPR commencĂšrent Ă  manifester leur dĂ©saccord sur la restructuration de l'ABRI. Nasution et Simatupang Ă©taient mĂ©contents d'assister Ă  ce qu'ils voyaient comme une ingĂ©rence des civils dans les affaires militaires.

Le , Nasution et Simatupang mobilisÚrent leurs troupes dans une démonstration de force. Protestant contre une intervention civile dans les affaires militaires, les troupes de Nasution et de Simatupang encerclÚrent le palais présidentiel, les tourelles de leurs chars pointés en direction de celui-ci. Ils demandÚrent à Soekarno de dissoudre le DPR. Pour cette démonstration, Nasution et Simatupang avaient aussi mobilisé des protestataires civils. Soekarno sortit du Palais Présidentiel et, en n'utilisant que ses célÚbres talents oratoires, réussit à convaincre tant les soldats que les civils à s'en retourner. Ce fut la défaite de Nasution et Simatupang.

Nasution et Simatupang furent par la suite interrogés par le Procureur général Suprapto. En , ils perdirent tous les deux leur poste au sein de l'ABRI et furent rayés de l'armée.

Principes de la guérilla

Pendant la pĂ©riode oĂč il n'Ă©tait par le chef du personnel de l'armĂ©e, Nasution Ă©crivit un livre titrĂ© Fundamentals of Guerilla Warfare (Principes de la guĂ©rilla). Ce livre est fondĂ© sur l'expĂ©rience personnelle de Nasution, concernant le combat et l'organisation de guĂ©rilla, acquise durant de la guerre d'indĂ©pendance indonĂ©sienne. Originellement publiĂ© en 1953, il deviendra l'un des livres sur la tactique de guĂ©rilla les plus Ă©tudiĂ©s avec les travaux de Mao Zedong sur le mĂȘme sujet.

2e poste de Chef d'état major de l'armée et amplification du pouvoir de l'armée

Le , aprÚs trois ans d'exil, Nasution fut à nouveau nommé au poste de Chef d'état major de l'armée qu'il avait déjà occupé précédemment.

Nasution commença immĂ©diatement son travail sur la structure de l'armĂ©e en adoptant une triple approche[6].Sa premiĂšre mesure fut d'instaurer un systĂšme de tour de service. De cette façon les officiers pouvaient ĂȘtre stationnĂ©s partout dans le pays et gagner en expĂ©rience. Cette approche devait Ă©galement permettre de former des officiers plus professionnels et de diminuer le sentiment d'attachement personnel de ceux-ci Ă  l'Ă©gard de leur rĂ©gion ou province d'origine. La deuxiĂšme mesure de Nasution fut de centraliser l'entrainement militaire. Toutes les mĂ©thodes d'entrainement des recrues devaient ĂȘtre uniformes au lieu d'ĂȘtre laissĂ©es Ă  la discrĂ©tion des commandants rĂ©gionaux. La troisiĂšme et plus importante mesure fut d'accroitre l'influence et le pouvoir de l'armĂ©e qui pourrait alors s'auto-gĂ©rer et ne plus dĂ©pendre des dĂ©cisions prises par les civils. Nasution n'eut aucun problĂšme pour appliquer les deux premiĂšres mesures, mais il dut attendre pour mettre en Ɠuvre la derniĂšre.
En 1957, Le PrĂ©sident Soekarno avait commencĂ© Ă  introduire le concept de "dĂ©mocratie dirigĂ©e" dans sa rhĂ©torique, en rĂ©ponse Ă  son dĂ©senchantement vis-Ă -vis de la "dĂ©mocratie libĂ©rale" que l'IndonĂ©sie avait adoptĂ©e depuis . En cela, il trouva un point d'accord avec Nasution et l'armĂ©e, qui n'avaient pas oubliĂ© l'ingĂ©rence, en 1952, du parlement dans ce qu'ils considĂ©raient ĂȘtre « les affaires de l'armĂ©e ». Le , aprĂšs avoir reçu la dĂ©mission du Premier Ministre Ali Sastroadmijojo et de son gouvernement, Soekarno dĂ©clara l'État d'urgence.

Non seulement ce geste marqua la fin de la limite au rĂŽle cĂ©rĂ©moniel assignĂ©e Ă  la fonction prĂ©sidentielle, mais il augmenta aussi l'influence et la puissance de l'armĂ©e, rĂ©pondant aux espoirs de Nasution. Selon cet accord, les commandants rĂ©gionaux acquirent le pouvoir de s'immiscer dans les affaires civiles, telles que l'Ă©conomie et les questions administratives[7]. Sous l'injonction de Soekarno lui-mĂȘme, l'armĂ©e commença Ă©galement Ă  prendre un rĂŽle politique, certains de ses membres occupant notamment des postes de ministres au sein du gouvernement, de gouverneurs de province et mĂȘme de reprĂ©sentants au DPR. En , Nasution alla plus loin et augmenta le rĂŽle de l'ArmĂ©e en ordonnant aux officiers de s'emparer des compagnies nĂ©erlandaises rĂ©cemment nationalisĂ©es. En plus d'augmenter le rĂŽle de l'armĂ©e, cette action Ă©tait aussi planifiĂ©e pour stopper l'influence du pouvoir grandissant du PKI.

En 1958, Nasution prononça un discours cĂ©lĂšbre qui allait devenir la base de la « Dwinfugsi », doctrine adoptĂ©e pendant l'Ăšre Soeharto par l'ABRI. S'exprimant Ă  Magelang, Java central, Nasution dĂ©clara que l'ABRI devait adopter une voie moyenne dans son approche de la nation. Selon Nasution, l'ABRI ne devait pas ĂȘtre placĂ© sous le contrĂŽle des civils. Dans le mĂȘme temps elle ne devait pas non plus dominer la nation, au point que le rĂ©gime devienne une Dictature militaire[8].

La rébellion du Gouvernement révolutionnaire de la République d'Indonésie (PRRI)

À la fin 1956, des commandants rĂ©gionaux de Sumatra demandent plus d'autonomie dans les provinces. Devant le refus du gouvernement central de faire droit Ă  leurs revendications, ils se soulĂšvent[9]. DĂ©but 1957, ils prennent par la force le contrĂŽle du gouvernement Ă  Sumatra. Le , le lieutenant-colonel Ahmad Hussein proclame l'Ă©tablissement d'un "Pemerintah Revolusioner Republik Indonesia" ou PRRI, poussant le gouvernement central de Jakarta Ă  dĂ©ployer des troupes.

En tant que chef d'état major, Nasution sera impliqué dans la mobilisation des moyens à destination de Sumatra. Cependant, ce sera son adjoint en second, le colonel Ahmad Yani qui se rendra célÚbre en matant les insurgés.

Retour Ă  la Constitution de 1945

Le , Soekarno promulgua un dĂ©cret stipulant que l'IndonĂ©sie serait Ă  nouveau rĂ©gie par la constitution de 1945. Le systĂšme de la dĂ©mocratie libĂ©rale devait disparaĂźtre, Soekarno devenant chef de gouvernement tout en conservant le rĂŽle de chef de l'État. Nasution fut quant Ă  lui nommĂ© ministre de la DĂ©fense et de la SĂ©curitĂ© dans le gouvernement de Soekarno, restant nĂ©anmoins chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e.

Ère de la "Démocratie dirigée"

Face à la corruption dans l'Armée

Depuis 1956, Nasution tentait de juguler la corruption au sein de l'ArmĂ©e. Mais le retour Ă  la Constitution de 1945, semblait avoir renouvelĂ© sa dĂ©termination Ă  ce sujet. Selon lui, l'ArmĂ©e devait ĂȘtre un exemple pour le reste de la sociĂ©tĂ©. Peu de temps aprĂšs le dĂ©cret du , Nasution envoya le brigadier gĂ©nĂ©ral Sungkono afin d'enquĂȘter sur les magouilles financiĂšres du Kodam IV/Diponegoro et de celle de son commandant, le colonel Soeharto.

Les résultats obtenus par Sungkono révélÚrent que, durant son affectation en tant que Commandant régional, Soeharto avait mis en place des fondations destinées à aider les habitants locaux. Cependant, ces fondations étaient financées par des prélÚvements (au lieu de dons) auprÚs des industries de production et de services. Soeharto était aussi impliqué dans du troc illégal. Il avait notamment troqué du sucre contre du riz avec la Thaïlande.

Nasution souhaitait prendre des mesures contre Soeharto et a effectivement envisagĂ© son expulsion de l'ArmĂ©e. Cependant, Gatot Subroto, le Chef d'Ă©tat major adjoint de l'ArmĂ©e intervint[10]. Gatot avait pris Soeharto sous son aile lorsqu'il Ă©tait commandant du Kodam IV/Diponegoro et avait pu remarquer ses talents. Gatot demanda Ă  Nasution de ne pas expulser Soeharto parce que ses talents Ă©taient de ceux qui pourraient ĂȘtre utilisĂ©s ultĂ©rieurement. Nasution suivit le conseil de Gatot. Il se contenta de le relever de son commandement et de le sanctionner en l'envoyant Ă  l'Ă©cole militaire de l'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre (Sekolah Staf Komando Angkatan Darat ou SESKOAD).

La Nouvelle-Guinée occidentale

Au cours de la lutte pour l'indĂ©pendance, Soekarno a toujours considĂ©rĂ© que la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale, qu'il appelait "Irian", faisait partie intĂ©grante de l'IndonĂ©sie. Lorsque les Pays-Bas reconnurent finalement l'indĂ©pendance de l'IndonĂ©sie, la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale demeura, elle, une colonie nĂ©erlandaise. Soekarno ne s'avoua pas vaincu et continua de faire pression, notamment aux Nations unies et lors de la ConfĂ©rence de Bandung oĂč les nations prĂ©sentes promirent de soutenir la demande de l'IndonĂ©sie, pour que cette entitĂ© soit politiquement rattachĂ©e Ă  l'IndonĂ©sie. Les hollandais continuĂšrent de se montrer inflxibles. En 1960, Soekarno perdit patience. En juillet, il rĂ©unit ses plus proches conseillers, y compris Nasution et il fut dĂ©cidĂ© que l'IndonĂ©sie affronterait les Pays-Bas Ă  propos de la souverainetĂ© sur la Nouvelle-GuinĂ©e occidentale.

Au cours de la prĂ©paration de cette campagne, Nasution se tourne vers Soeharto, qui en , termine sa formation au Seskoad. Soeharto, alors brigadier gĂ©nĂ©ral, fut chargĂ© par Nasution de crĂ©er une force stratĂ©gique, qui se tiendrait en rĂ©serve, se tenant prĂȘte Ă  ĂȘtre appelĂ© a tout instant et, en , une "rĂ©serve gĂ©nĂ©rale de l'armĂ©e de terre" (Cadangan Umum Angkatan Darat ou CADUAD) fut crĂ©Ă©e, et Soeharto nommĂ© Ă  sa tĂȘte[11]. En 1963, la CADUAD change son nom en Kostrad (Komando Cadangan Strategis Angkatan Darat ou "commandement des rĂ©serves stratĂ©giques de l'armĂ©e de terre").

Au dĂ©but de 1962, Nasution et Yani Ă©taient les commandants suprĂȘmes de la soi-disant LibĂ©ration de l'Irian Occidental, avec Soharto stationnĂ© en IndonĂ©sie orientale, comme Commandant sur le terrain.

Rivalité avec le PKI et division avec Yani

À cette pĂ©riode, Soekarno commençait Ă  voir le PKI, et non plus l'armĂ©e, comme son alliĂ© politique principal. Bien qu'il ait fixĂ© l'IndonĂ©sie en position de non-alignĂ© au cours de la Guerre froide, le soutien apportĂ© par les États-Unis Ă  l'insurrection du PRRI incita Soekarno Ă  adopter une position anti-amĂ©ricaine. Ainsi, il trouva auprĂšs du PKI un alliĂ© naturel. Pour le PKI, une alliance avec Soekarno ne constituait qu'un supplĂ©ment Ă  leur dynamique politique puisque leur influence continuait de s'accroitre dans la politique indonĂ©sienne. En , Soekarno forma un nouveau gouvernement, Le dirigeant du PKI, DN Aidit et le vice-PrĂ©sident Njoto furent nommĂ©s Ministres.

Nasution se mĂ©fiait de l'influence du PKI sur Soekarno et en retour, Soekarno savait que Nasution n'apprĂ©ciait pas l'influence du PKI et agissait en sorte de fragiliser son pouvoir. En , Soekarno rĂ©organisa la structure de l'ABRI. Le statut des chefs des forces armĂ©es serait alors rĂ©Ă©valuĂ©s de "Chief of Staff" Ă  "Commander". En tant que "commanders", les chefs des forces armĂ©es disposeraient de plus de pouvoir et relĂšveraient uniquement de Soekarno en tant que Commandant suprĂȘme de l'ABRI. Pour assister Soekarno dans cette fonction, il y aurait un chef d'Ă©tat major de l'ABRI. Soekarno dĂ©signa Nasution Ă  ce poste[12] et nomma Yani comme Commandant de l'ArmĂ©e. Ce faisant, Soekarno rĂ©duisit les pouvoirs de Nasution car le Chef d'Ă©tat major de l'ABRI n'Ă©tait chargĂ© que des problĂšmes administratifs et n'avait aucune compĂ©tence concernant la gestion des troupes.

DĂ©sormais dĂ©muni de pouvoirs, Nasution commença Ă  rĂ©flĂ©chir sur les autres moyens de faire cesser la progression du PKI. Le moment propice se prĂ©senta en , Ă  la session gĂ©nĂ©rale de l'AssemblĂ©e dĂ©libĂ©rative du peuple (MPRS). Au cours de la session plĂ©niĂšre, Nasution disposait du Parti national indonĂ©sien (PNI) de Soekarno, de mĂȘme que la prĂ©sence des membres de l'armĂ©e pour soutenir la motion que soit instituĂ© PrĂ©sident Ă  vie[13]. Le raisonnement sous-jacent Ă©tait que Soekarno devenu PrĂ©sident Ă  vie, il n'y aurait plus d'Ă©lections, et que sans Ă©lections, le PKI ne pourrait prendre le pouvoir, quelle que soit l'influence qu'il parviendrait Ă  s'octroyer dans le futur. La motion fut adoptĂ©e et Soekarno devint PrĂ©sident Ă  vie.

Nasution commença rapidement à montrer de l'hostilité envers Yani. Nasution et Yani étaient tous deux anti-communistes. Mais leur attitude face à Soekarno était différente. Nasution était critique vis-à-vis du soutien apporté par Soekarno au PKI. Alors que Yani, un « loyaliste » adopta une position plus modérée. Nasution critiqua l'attitude de Yani et l'entente entre les deux officiers cessa. Pour aggraver davantage le problÚme, Yani commença à remplacer certains Commandants Régionaux proches de Nasution par d'autres de son choix.

Le , une délégation d'officiers représentant Nasution et Yani se rencontra pour une tentative de réconciliation entre les deux officiers. La rencontre ne réussit pas dans sa tentative d'écarter Yani de Soekarno. Mais ils s'accordÚrent pour organiser des réunions durant lesquelles les militaires pourraient s'entretenir du climat politique et du rÎle de l'Armée en politique.

L'annĂ©e s'avançant, un curieux document fut dĂ©couvert, dĂ©nommĂ© Document Gilchrist. Il mentionne notamment "nos amis militaires locaux", et la suspicion se porta immĂ©diatement sur l'armĂ©e de tenter un coup d'État. Bien que Yani fut prompt Ă  dĂ©mentir ces allĂ©gations, le PKI lança une campagne de dĂ©nigrement, affirmant que le conseil des gĂ©nĂ©raux projetaient de renverser le PrĂ©sident. Comme officiers les plus anciens de l'ArmĂ©e, Nasution et Yani furent impliquĂ©s comme ayant pris part Ă  ce complot.

G30S et transition vers l'Ordre Nouveau

Occasion manquée

Bien que Soeharto ait été l'homme de l'heure le 1er octobre, nombre d'autres officiers de l'Armée continuaient de se soumettre à l'autorité de Nasution et avaient espéré qu'il prendrait effectivement le contrÎle de la situation. Cependant, Nasution semblait indécis et lentement mais sûrement les soutiens commencÚrent à s'en démarquer.

Peut-ĂȘtre la raison Ă©tait-elle qu'il Ă©prouvait toujours Ă  juste titre un profond chagrin pour sa fille, Ade Irma, qui mourut le .

Dans les premiÚres semaines qui suivirent le G30S, Nasution fut celui qui fit constamment pression sur Soekarno afin que Soeharto soit nommé Commandant de l'armée de terre. Soekarno, qui, aprÚs le souhaitait garder Pranoto, avait initialement nommé Soeharto simplement Commandant du Kopkamtib, mais à la suite des pressions constantes exercées par Nasution, il fut finalement convaincu et le , nomma Soeharto Commandant de l'armée de terre.

Une opportunité en or se présenta à Nasution en lors de discussions évoquant sa nomination à la vice-présidence pour assister Soekarno en ces temps troublés[14]. Nasution n'en profita pas et choisit de ne rien faire. Soeharto, dont l'ascendant politique allait croissant, prit l'initiative au début 1966 en déclarant que rien ne nécessitait d'attribuer la vice-présidence restée vacante.

Le , Nasution perdit son poste de Ministre de la Défense et de la Sécurité au cours d'un remaniemment ministÚriel. Le poste de Chef d'état major de l'ABRI fut également supprimé.

À ce stade, les espoirs de voir Nasution faire quelque chose s'Ă©taient Ă©teints, puisque les officiers de l'ArmĂ©e et les mouvements Ă©tudiants avaient ralliĂ© Soeharto. NĂ©anmoins, il continua d'ĂȘtre une figure respectĂ©e puisque de nombreux officiers lui rendirent visite dans les jours qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la tenue du Supersemar. En fait, alors que Soeharto Ă©tait sur le point de se rendre au quartier gĂ©nĂ©ral du Kostrad pour y attendre la remise du Supersemar, il appela Nasution pour lui demander sa bĂ©nĂ©diction. Son Ă©pouse le fit au nom de son mari absent.

Le sens politique de Nasution semble lui ĂȘtre revenu aprĂšs que Soeharto a reçu le Supersemar. Il fut sans doute le premier Ă  rĂ©aliser que le Supersemar donnait non seulement Ă  Soeharto les pouvoirs d’exception, mais Ă©galement lui accordait le contrĂŽle exĂ©cutif. Le , aprĂšs que Soeharto eut interdit le PKI, Nasution lui suggĂ©ra de former un gouvernement d'urgence[15]. Soeharto, encore prudent Ă  propos de ce qu'il pouvait faire ou ne pas faire de ses nouveaux pouvoirs rĂ©pondit que la formation du gouvernement Ă©tait du ressort du PrĂ©sident. Nasution encouragea Soeharto, lui promettant son soutien absolu. Mais Soeharto ne rĂ©pondit pas et la conversation se termina abruptement.

Président de la MPRS

GrĂące Ă  ses nouveaux pouvoirs, Soeharto commença Ă  purger le gouvernement de ce qu'il percevait ĂȘtre une influence communiste. AprĂšs l'arrestation de 15 membres du cabinet ministĂ©riel le , Soeharto se prĂ©occupa du MPRS, excluant les membres considĂ©rĂ©s comme des sympathisants communistes et les remplaçant par d'autres membres plus proches de la cause des militaires. Au cours de la purge, la MPRS perdit Ă©galement son prĂ©sident, Chaerul Saleh (en) et il n'y avait aucune nĂ©cessitĂ© de remplacer le poste vacant.

Nasution fut choisi par une majorité écrasante issue de toutes les factions du MPRS, comme candidat au poste de Président de cette assemblée. Cependant, celui-ci attendit que Soeharto soutienne sa nomination avant de l'accepter.

Le , la session pléniÚre du MPRS de 1966 s'ouvrit. Nasution fixa le Supersemar comme priorité à la liste de l'agenda en pénétrant dans le Hall de l'Assemblée avec la version authentique du document. Le jour suivant, le , le MPRS ratifia le Supersemar, rendant illégal son abrogation par Soekarno. Le , Soekarno prononça, devant l'assemblée, un discours intitulé Nawaksara (neuf points).

Le MPRS devait refuser de ratifier ce discours.

Pendant les deux semaines qui suivirent, Nasution prĂ©sida une session plĂ©niĂšre du MPRS trĂšs active. Sous son autoritĂ©, le MPRS prit des mesures telles que le bannissement du marxisme-lĂ©ninisme, l'abrogation de PrĂ©sidence Ă  vie de Soekarno, et ordonna que des Ă©lections lĂ©gislatives soit tenues en . Le MPRS accrut Ă©galement les pouvoirs dĂ©tenus par Soeharto en l’enjoignant officiellement de former un nouveau gouvernement. Un amendement constitutionnel fut Ă©galement adoptĂ© stipulant qu'au cas oĂč le PrĂ©sident serait dans l'impossibilitĂ© de remplir ses fonctions, il serait remplacĂ© par le dĂ©tenteur du Supersemar et non par le Vice-PrĂ©sident.

Dans le courant de 1966, Soekarno Ă©tait de plus en plus sur le dĂ©fensive et sa popularitĂ© Ă  son plus bas niveau. Soeharto, sachant la victoire politique proche, joua le rĂŽle du Javanais poli lui tenant constamment des propos rassurants et le dĂ©fendant contre ses dĂ©tracteurs. Les autres gĂ©nĂ©raux tels que Nasution ne furent pas aussi indulgents; vers la fin de l'annĂ©e, Nasution dĂ©clara que Soekarno devait ĂȘtre tenu responsable pour la sinistre situation dans laquelle le gouvernement avait laissĂ© l'IndonĂ©sie. Nasution demanda Ă©galement que Soekarno soit poursuivi en justice.

Le , Nasution et le MPRS se rĂ©unirent Ă  nouveau alors que Soekarno soumettait son rapport (il donna toutefois pas lecture en personne sous forme de discours) dont on espĂ©rait qu'il Ă©voquerait finalement la question du G30S. IntitulĂ© Nawaksara Supplementary, le rapport mentionnait l'inststance de Soekarno Ă  appeler le G30S le mouvement du 1er octobre (Gestok). À propos du G30S, Sukarno dĂ©clara que le PKI avait fait une grosse erreur le matin du mais ajouta Ă©galement que les Ă©vĂ©nements Ă©taient dus Ă  la sournoiserie des nĂ©o-colonialistes. Dans une pique subtile Ă  destination de Nasution, Soekarno ajouta que s'il devait ĂȘtre blĂąmĂ© pour le G30S, le Ministre de la DĂ©fense et de la SĂ©curitĂ© de l'Ă©poque devait l'ĂȘtre aussi pour ne pas avoir vu le G30S arriver, ni su l'arrĂȘter avant qu'il ne se produise[16]. Le rapport fut de nouveau rejetĂ© par le MPRS.

En , le DPR convoqua une session spéciale du MPRS pour destituer Sukarno de la présidence, en faveur de Suharto. Soekarno semblait résigné à son sort, transférant officiellement le contrÎle gouvernemental des affaires courantes à Soeharto le et lui demandant de se référer à lui seulement en cas de nécessité. Finalement le , Soekarno fut officiellement écarté du pouvoir par le MPRS. Nasution reçut la prestation de serment de Soeharto en tant que président en exercice.

Un an plus tard, , Nasution présida à l'élection de Soeharto et son investiture comme président officiel.

Durant l'Ordre Nouveau

Détérioration des relations Soeharto et chute

MalgrĂ© l'aide dispensĂ©e par Nasution dans son ascension vers le pouvoir, Soeharto perçut celui-ci comme un rival et commença immĂ©diatement Ă  Ɠuvrer Ă  sa destitution. En 1969, Nasution fut interdit de parole au Seskoad et Ă  l'AKABRI[17]. En 1971, Nasution fut soudainement dĂ©chargĂ© de ses obligations service, Ă  l'Ăąge de 53 ans, et deux ans avant l'Ăąge prĂ©vu de la retraite, 55 ans. Nasution perdit Ă©galement son siĂšge de PrĂ©sident du MPR, en 1972, remplacĂ© par Idham Chalid, Ă©lu par les reprĂ©sentants issus des LĂ©gislatives de 1971.

La chute brutale de Nasution se vit attribué le surnom de Gelandangan Politik (Clochardisation Politique).

Opposition au régime de l'Ordre Nouveau

Une fois écarté du pouvoir, Nasution se transforma en opposant politique au régime du Nouvel ordre.

Vers la fin des années 1970, le régime de Soeharto s'était transformé, de populaire, il était devenu autoritaire et corrompu. De nombreuses voix commencÚrent alors à s'élever et à critiquer le régime. AprÚs les élections législatives de 1977, soupçonnées d'avoir été l'objet de fraudes électorales de la part du parti Golkar de Suharto, Nasution déclara qu'il existait une crise dans la direction de l'Ordre nouveau.

En , en compagnie de l'ancien Vice-PrĂ©sident Hatta, Nasution fonda la Yayasan Lembaga Kesadaran Berkonstitusi ou (YLKB), Institut pour la Conscience Constitutionnelle. Le gouvernement rĂ©agit rapidement et interdit la premiĂšre rĂ©union de l'organisation en . Nasution et la YLKB ne baissĂšrent pas les bras et en s'arrangĂšrent pour organiser un meeting dans lequel les membres du DPR furent admis. De maniĂšre significative, des membres de l'ABRI assistĂšrent Ă  la rĂ©union. Au cours de celle-ci, Nasution critiqua l'Ordre Nouveau, l'accusant de ne n'appliquer totalementni le Pancasila ni la Constitution de 1945[18]. Suharto ne prit pas les critiques Ă  la lĂ©gĂšre. Le , lors d'une rĂ©union de l'ABRI, Suhrto dĂ©clara que les membres de l'ABRI devaient se tenir prĂȘt Ă  dĂ©fendre leur siĂšge au DPR et qu'ils devaient eux-mĂȘmes s'aligner avec les forces favorables Ă  Pancasila et la constitution de 1945, comme le Golkar. Il persĂ©vĂ©ra sur ce point lors d'un nouveau discours le , Ă  l'occasion d'un anniversaire de Kopassus. Suharto ni les accusations de corruption et affirma que s'il y Ă©tait contraint, il kidnapperait les membres du MPR si ça devait empĂȘcher la majoritĂ© des deux tiers requise pour modifier la constitution.

Nasution dĂ©cida alors que l'opposition au rĂ©gime devait constituer un geste fort. Il rassembla des Ă©lĂ©ments de l'ABRI mĂ©contents du rĂ©gime Soeharto tel l'ancien gouverneur de Jakarta, Ali Sadikin, l'ancien chef de la police, Hugeng Imam Santoso, et l'ancien vice-chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e de terre Yasin. Les anciens Premier Ministre Mohammed Natsir (en) et Burhanuddin Harahap de mĂȘme que le dirigeant du PDRI Syarifuddin Prawiranegara les rejoignirent. AccompagnĂ© de nombreux autres grands noms de la critique du gouvernement, ils signĂšrent une pĂ©tition qui devait ĂȘtre connue sous le nom de Petisi 50 (la pĂ©tition des cinquante). Ainsi dĂ©signĂ©e car elle comportait cinquante signataires.

La pĂ©tition fut signĂ©e le et remise au DPR le . Elle appelait Soeharto Ă  cesser d'interprĂȘter le Pancasila pour parvenir Ă  ses fins et l'ABRI Ă  rester neutre et non Ă  favoriser le Golkar. Le DPR, particuliĂšrement les membres du Partai Persatuan Pembangunan (PPP) et ceux du Partai Demokrasi Indonesia prirent la pĂ©tition au sĂ©rieux et demandĂšrent Ă  Suhrto de traiter le sujet. Soeharto rĂ©pondit dans ses discours du et du constituaient une rĂ©ponse suffisante. Suharto ajouta qu'en cas d'Ă©ventuel problĂšme quelconque, le DPR pouvait dĂ©poser une motion pour une enquĂȘte spĂ©ciale. Les membres du PPP et du PDI s'en tinrent lĂ , sachant bien que leur motion serait battue par la domination du Golkar. Pour les signataires de la pĂ©tition telle que Nasution, Soeharto imposa des interdictions de voyager, et rendit leurs affaires plus difficiles, de sorte que les conditions de vie des signataires de la pĂ©tition deviennent pĂ©nibles.

RĂ©conciliation

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, Soeharto commença l'adoption d'une politique d'ouverture et l'application des mesures de rĂ©torsion vis-Ă -vis des signataires de la Petisi 50 se relĂącha. En , lors d'un sĂ©jour hospitalier, il reçut la visite de dignitaires de l'armĂ©e. Nasution reçut la visite de BJ Habibie, alors Ministre de la technologie de Soeharto. Habibie invita alors Nasution et les autres signataires Ă  visiter le chantier et l'usine aĂ©ronautique placĂ©e sous sa tutelle. Le gouvernement affirma Ă©galement que bien qu’une interdiction de voyager visĂąt les signataires de la pĂ©tition des 50, ces restrictions ne s'appliquaient pas Ă  Nasution. Pour sa part, Nasution nia critiquer le gouvernement, prĂ©fĂ©rant parler de « diffĂ©rence d'opinion ».

Finalement, en , Soeharto invita Nasution au Palais Présidentiel pour une réunion. Celle-ci fut suivie d'une autre rencontre le , aprÚs la célébration du jour anniversaire de l'indépendance du pays[19].On ne parla pas de politique, mais il était clair que les deux hommes tenaient à réconcilier leurs divergences. Dans un entretien datant de 1995, Nasution encouragea l'Indonésie à suivre un processus de réconciliation en vue d'unir la nation sous le commandement de Soeharto.

Le , à l'occasion de l'anniversaire de l'ABRI, Nasution se vit délivrer le grade honoraire de Jenderal Besar (en), une distinction qu'il partage seulement avec Soeharto et Sudirman.

Bibliographie

Notes et références

  1. (id) « Abdul Haris Nasution », Tempo (consulté le )
  2. (en) Robert Cribb, « Military strategy in the Indonesian revolution: Nasution's concept of "Total People’s War" in theory and practice », War & Society, no 19 no. 2,‎ , p. 143-154
  3. (id) « Abdul Haris Nasution », Tempo (consulté le )
  4. (en) (en) Robert Elson, Suharto: A Political Biography, The Press Syndicate of the University of Cambridge, (ISBN 978-0-521-77326-3), p. 26
  5. (id) Bambang Sujatmoko, « Dwifungsi Di Tiga Zaman », Gatra, (consulté le )
  6. (en) (en) Robert Elson, Suharto: A Political Biography, The Press Syndicate of the University of Cambridge, (ISBN 0-521-77326-1), p. 57-58
  7. (en) (en) Robert Elson, Suharto: A Political Biography, The Press Syndicate of the University of Cambridge, (ISBN 0-521-77326-1), p. 61
  8. (id) Priyono B. Sumbogo, « Jalan Tengah », Gatra, (consulté le )
  9. M.C. Ricklefs, A History of Modern Indonesia since c. 1200, pp. 299 et suivantes
  10. (en) (en) Robert Elson, Suharto: A Political Biography, The Press Syndicate of the University of Cambridge, (ISBN 978-0-521-77326-3), p. 73
  11. (en) (en) Robert Elson, Suharto: A Political Biography, The Press Syndicate of the University of Cambridge, (ISBN 0-521-77326-1), p. 79
  12. (id) Christianto Wibisono, « Hentikan "Bharata Yuda" 2004 », Suara Pembaruan, (consulté le )
  13. (id) Sumaun Utomo, « Fakta Kebenaran Korban Tragedi Peristiwa 65 », Site officiel d'A. Umar Said (consulté le )
  14. (en) John Hughes, The End of Sukarno: A Coup That Misfired: A Purge That Ran Wild, Singapour, Archipelago Press, (réimpr. 2002) (ISBN 981-4068-65-9), p. 215
    3Ăšme Ă©dition
  15. (id) Sulangkung Suwalu, « Peran Nasution Dalam Antar Soeharto Ke Puncak Kekuasaan », munindo.brd.de, (consulté le )
  16. (id) « Transcription du Nawaksara Supplementary », Tempo, (consulté le )
  17. (id) Julius Pour, « Pasang Surut Jenderal yang Selalu Terpinggirkan », Kompas, (consulté le )
  18. (id) « Sejarah Jenderal Beroposisi », Detik, (consulté le )
  19. (id) « Nasution Meets Suharto Again », (consulté le )
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