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Abbaye de la Joie-lès-Nemours

L’abbaye de La Joie-lès-Nemours, dite préalablement abbaye Sainte-Marie-lès-Nemours, ou Notre-Dame de la Joie, ou Notre-Dame de la Saussaie, était une abbaye royale qui dépendait de l’ordre de Cîteaux[1], située au sud-ouest de Nemours sur la rive gauche du Loing, sur la commune de Saint-Pierre-lès-Nemours.

Abbaye de la Joie-lès-Nemours
image de l'abbaye
L'abbaye en 1713

Nom local Abbaye Sainte-Marie-lès-Nemours
Notre-Dame de la Joie
Notre-Dame de la Saussaie
Diocèse Sens
Patronage Notre-Dame
Sainte Claire
Fondation 1234
DĂ©but construction 1231
Fin construction 1235
Dissolution 1790
Abbayes-filles Aucune
Congrégation cisterciennes (1231-1751)
Ermites (1751-1772)
PĂ©riode ou style roman

CoordonnĂ©es 48° 15′ 37″ nord, 2° 41′ 39″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Seine-et-Marne
Commune Saint-Pierre-lès-Nemours
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Abbaye de la Joie-lès-Nemours
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Abbaye de la Joie-lès-Nemours
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(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de la Joie-lès-Nemours

Historique

Fondée en 1231[2] par le seigneur des lieux : Philippe II de Nemours, sous le vocable de Saint-Marie-lès-Nemours, cette communauté de moniales ne fut jamais très importante. Albert de Nemours en 1231 leur fait don de « 30 sols parisis à prendre au moulin sur la prévôté de façon à pouvoir acheter des souliers ».

La lĂ©gende dit que le changement de nom vient du fait que la reine Blanche allant au-devant de saint Louis qui revenait d'une expĂ©dition contre les Anglais l'embrassa tendrement toute Ă  la joie de le retrouver, ceci se dĂ©roulant aux abords du couvent qui en cette occasion reçut le nom de « Gaudium » (« Joye Â») qu'il garda. En 1236, saint Thibault de Marly est chargĂ© de l'inspection de ce monastère, avant de prendre l'annĂ©e suivante la direction de Notre-Dame du TrĂ©sor dans le Vexin.

Philippe le Bel octroya à l'abbaye en 1309 le droit de minage des grains vendus à Nemours, ce qui sera la cause de procès avec la ville tout au long de l'existence de l'abbaye, celle-ci voulant taxer les grains vendus par les habitants. Le , le bailli de Melun rendit une sentence en faveur des religieuses. Le parlement de Paris, dans un arrêt du , donne à nouveau raison aux religieuses contre les sieurs Bourry et Augis, mais, en 1725, un arrêt dit que cette taxe ne sera perçue que sur les grains vendus par les étrangers.

Dans les années 1330, le roi Philippe VI de France, qui avait donné la seigneurie et le château de Mez-le-Maréchal à son épouse Jeanne de Bourgogne, offrait à l'abbaye la dîme du pain et du vin lors de leur séjour au château. Cela se reproduisit plusieurs fois et fut confirmé par lettres de ce roi et ses successeurs.

En 1751, Jean-Joseph Languet de Gergy, archevĂŞque de Sens (1730-1753) unit l'abbaye de Mont-Notre-Dame-lès-Provins Ă  la Joye-Notre-Dame[3], et le , son successeur, le cardinal archevĂŞque de Sens, Paul d'Albert de Luynes (1753-1788), rendit par un dĂ©cret la fusion de l'abbaye de La Joie[4], de Notre-Dame de Provins[5] et de l'abbaye de Villiers-aux-Nonnains sous le vocable de Villiers-La-Joye. Les religieuses furent remplacĂ©s par des ermites de la forĂŞt de SĂ©nart qui firent l'acquisition des bâtiments en , et restèrent en place jusqu'en 1772. Le duc de Nemours, duc d'OrlĂ©ans, racheta les bâtiments avec l'Ă©glise et son mobilier pour 20 000 livres. Ceux-ci furent revendus, le cloĂ®tre dĂ©moli, ainsi qu'une partie de la chapelle et le cimetière. Quelques bâtiments subsistent. Le jardin est inscrit Ă  l'inventaire du patrimoine culturel[6].

Architecture

L'abbaye était composée de grands bâtiments, avec une église haute en forme de croix dont la branche gauche comprenait la chapelle. L'église était reliée au dortoir des religieuses. Les bâtiments furent en partie détruits par un violent incendie en 1747.

Il ne reste aujourd'hui d'Ă©poque que le porche de l'abbaye. Les jardins de l'abbaye abritent aujourd'hui une maison de retraite.

Abbesses

  • Jeanne La Cornue 1235 ;
  • Isabelle 1444 ;
  • Anne de Beauvilliers (1652-1734), abbesse en 1671[7] ;
  • la dernière abbesse est Madame Rose de La Tour du Pin, nommĂ©e Ă  Villiers en 1732.

Religieuses

Personnalités inhumées à l'abbaye

Les tombeaux situés dans le chœur de l'église furent déplacés en 1777 pour être transportés dans l'église Saint-Jean de Nemours qui prendra le nom de chapelle aux Ducs.

  • Philippe de Nemours, chambellan de France, sa tombe ne portait pas de date mais la mention : « Cy gĂ®t Messire Philippe de Nemours, Chambellan de France. Priez pour lui. Que Dieu bon merci lui fasse » ;
  • sur une autre : « Ci gĂ®t monseigneur Gauthier, Sgr de Nemos, chevalier, sire d'Acher, qui trĂ©passa MCCLXXXVIII, Priez pour lui. »[9] ;
  • Guillaume de Nemours ;
  • Aveline, femme de Gui III d'Amponville.

Notes et références

  1. Les religieuses portèrent le nom de « bernardines Â» en souvenir de saint Bernard.
  2. « Cartulaires médiévaux et modernes, abbaye de La-Joie-lès-Nemours »
  3. « Archives de la France monastique, par Dom Beaunier vol XV »
  4. « Cartulaire de l'abbaye de La Joye »
  5. « Cartulaire de l'abbaye du Mont-Notre-Dame-lès-Provins »
  6. « Jardin d'agrément de l'abbaye Notre-Dame de la Joie », notice no IA77000101
  7. Yves Coirault, « Index », dans Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1988, t. VIII, p. 1158. — Elle est la fille de François Honorat de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan. Sur une mésaventure arrivée au duc de Saint-Aignan à propos de sa fille, voir Saint-Simon, op. cit., 1983, t. II, p. 26 et 27.
  8. « Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies… par François Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois »
  9. Fils de Philippe de Nemours

Annexes

Bibliographie

  • Albert Lecoy de la Marche, SĂ©rie K, Monuments Historiques titre II : copies de chartes, rĂ©pertoire numĂ©rique dĂ©taillĂ© des articles K165 Ă  K222, index saisi par Alain Ganeval, 2000.
  • Dom Morin, Histoire du Gâtinais.
  • Georges Touchard-Lafosse, Histoire des environs de Paris, vol. 4, chez P.H. Krabble Libraire-Ă©diteur, 1836, p. 333
  • Christine Garmy, « Le dĂ©clin de l'abbaye de La Joye au XVIIIe siècle Â», in Paris ĂŽle-de-France, t.48.
  • Stein, « La fin de l'abbaye de la Joye Â», Annales du Gâtinais, 354-364, 1908.
  • Robert de Hesseln, Dictionnaire universel de la France, t. 4, Ă  Paris chez Desaint rue Foin St Jacques, 1771, p. 648-652.

Articles connexes

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