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François Honorat de Beauvilliers

François Honorat de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan, né le à Paris où il est mort le , est un militaire et administrateur français, honoré en son temps pour avoir été un grand protecteur des arts et des lettres.

François Honorat de Beauvilliers
Duc de Saint-Aignan
François Honorat de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  79 ans)
Paris
Activités
Fratrie
Enfant
Autres informations
Membre de
Partenaire
Jacques II de Grille (d)
Distinctions
Armes de la famille de Beauvilliers, ducs de Saint-Aignan.

Biographie

Il doit le prénom de François à la dévotion particulière de ses parents envers le fondateur de l'ordre des capucins, dont il porte l'habit pendant une partie de son enfance[1]. Entré avec éclat dans la profession des armes, il est colonel du régiment de Saint-Aignan cavalerie en 1638, et prend part à quatorze campagnes et reçoit presque autant de commandements.

En reconnaissance de sa fidélité pendant les troubles de la Fronde, Louis XIV le nomme tour à tour duc et pair de France, premier gentilhomme de la chambre, conseiller du roi, gouverneur de plusieurs provinces. Le duc entretient une volumineuse correspondance avec les lettrés du temps, entre autres — en pastiche du vieux français — avec Voiture, et compose lui-même quelques pièces de vers. Ayant pris goût à la vie de la cour, dont il anime les fêtes avec Benserade, il finit par délaisser tout à fait la vie militaire. Devenu membre de l'Académie française en 1663, il l'est également de l'Académie des Ricovrati de Padoue et de l'Académie de physique de Caen, et il contribue à la fondation de l’Académie d'Arles en 1669, dont il est le premier protecteur.

Ordonnateur des fêtes et des plaisirs, il serait non seulement à l'origine des amours de Louis XIV avec sa favorite Mademoiselle de La Vallière, mais un véritable rabatteur le fournissant régulièrement en maîtresses[2].

De 1664 à 1687, il est gouverneur militaire et maire du Havre (dans cette ville le gouverneur est traditionnellement le président du conseil des échevins)[3]. Cependant, ce gouvernement s'avérera corrompu, et le duc fut dénoncé.

Le duc de Saint-Aignan n'a lui-même publié aucune de ses poésies, dont quelques-unes seulement ont vu le jour dans des recueils. Il n'en était pas moins réputé chez ses contemporains, tant pour ses manières chevaleresques que pour sa bienveillance et sa délicatesse. « Quels sont les poètes de son temps, écrit l'abbé d'Olivet, qui n'ont pas laissé des témoignages publics de ce qu'ils croyaient devoir, ou à ses lumières, ou à ses bienfaits ? […] Il mourut à l'âge de quatre-vingts ans. Ce fut un deuil universel sur le Parnasse[4]. »

Famille

François Honorat de Beauvilliers épouse le [5] Antoinette Servien (1617-1680 ; fille du trésorier de France Nicolas Servien de Montigny, un cousin d'Abel), dont il a notamment :

  • François de Beauvilliers, comte de SĂ©ry (1637-1666), premier gentilhomme de la chambre du roi ;
  • Pierre de Beauvilliers, dit « le chevalier de Saint-Aignan » (1641-1664)[6] ;
  • Paul de Beauvilliers, duc de Saint-Aignan (1648-1714), connu comme « duc de Beauvilliers », gouverneur des princes, ministre d'État[7] ;
  • Anne de Beauvilliers (1652-1734), abbesse de la Joye-lès-Nemours en 1671[8].

Il épouse en secondes noces le [5] Françoise Geré de Laubépine de Rancé (1642-1728)[6], dont il a :

Armes

Armes de François Honorat de Beauvilliers, avant qu'il soit nommé duc de Saint Aignan, Parti de 3, coupé d'un, qui font 8 quartiers, au 1 du chef burelé d'argent et de gueules, au lion de sable brochant sur le tout, armé, lampassé et couronné d'or, qui est d'Estouteville, au 2 d'azur, à six annelets d'or qui est d'Husson, au 3 de La Trémoille, au 4 de Bourbon, au 5 et 1 de la pointe de Châlon, au 6 de Bourgogne ancien, au 7 de Savoie, au 8 de gueules à deux clefs d'argent passée en sautoir, qui est de Clermont-Tonnerre, sur le tout de Beauvilliers[11].

En littérature

Il apparaît dans le roman d'Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne.

Notes, sources et références

  1. Éléments biographiques d'après Tyrtée Tastet, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française depuis la fondation jusqu'à nos jours, 1635-1855, vol. III, 1855, p. 309-311.
  2. Georges Forestier, « Molière et ses mystères… », Secrets d'histoire, France 3, (consulté le )
  3. Hervé Chabannes, Les manuscrits retrouvés de Jacques Augustin Gaillard : une histoire du Havre écrite de 1810 à 1824, Rouen, éd. PTC, 134 p. (ISBN 978-2-35038-019-3 et 2-35038-019-X), p. 124
  4. Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, Histoire de l'Académie françoise, vol. II, 1729, p. 239-240.
  5. François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, sur books.google.fr, Paris, Duchesne, Durand, 1771, t. II, p. 233.
  6. Yves Coirault, « Index », dans Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1988, t. VIII, p. 1690.
  7. Yves Coirault, op. cit., 1988, t. VIII, p. 1155.
  8. Yves Coirault, op. cit., 1988, t. VIII, p. 1158. — Sur une mésaventure arrivée au duc de Saint-Aignan à propos de sa fille, voir Saint-Simon, op. cit., 1983, t. II, p. 26 et 27.
  9. Yves Coirault, op. cit., 1988, t. VIII, p. 1511.
  10. Yves Coirault, op. cit., 1988, t. VIII, p. 1691.
  11. Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Armorial général de la Touraine ; précédé d'une notice sur les ordonnances, édits, déclarations et règlements relatifs aux armoiries avant 1789, Tome 18, p. 119, 1866

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