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Abbaye Saint-Marien d'Auxerre

L'abbaye Saint-Marien d'Auxerre, établie au Ve s. et premier établissement monastique du diocèse, était située à Auxerre, dans l'actuel département français de l'Yonne en Bourgogne, région Bourgogne-Franche-Comté.

Monastère Saint-Marien,
puis abbaye Saint-Marien
Abbaye Saint-Marien sur la carte de Cassini, entre Saint-Gervais et Saint-Martin
Abbaye Saint-Marien sur la carte de Cassini, entre Saint-Gervais et Saint-Martin

Ordre Bénédictins (Ordre de Saint-Benoît, Congrégation de Saint-Maur) ; puis Prémontrés (règle de saint Augustin)
Abbaye mère Abbaye de Saint-Germain d'Auxerre
Fondation ~418[1] ou 429[2], puis 1141
Fermeture 1570
Diocèse Ancien diocèse d'Auxerre
Fondateur Saint Germain d'Auxerre
DĂ©dicataire saint Cosme et saint Damien puis saint Marien
Localisation
Emplacement Auxerre (Yonne, comté de Bourgogne)
Pays Drapeau de la France France
CoordonnĂ©es 47° 48′ 07″ nord, 3° 34′ 36″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Yonne
(Voir situation sur carte : Yonne)
Monastère Saint-Marien,puis abbaye Saint-Marien
GĂ©olocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Monastère Saint-Marien,puis abbaye Saint-Marien
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Monastère Saint-Marien,puis abbaye Saint-Marien

Originellement monastère, celui-ci s'appelait monastère de saint Cosme et saint Damien et a ensuite pris le nom de Saint-Marien. Détruit lors des invasions normandes du IXe siècle, il a été reconstruit au XIe siècle pour devenir une abbaye de Prémontrés, elle-même détruite en 1570.

C'est la première des quatre « filles » de la cathédrale, suivie de Saint-Eusèbe, Saint-Père et Saint-Amâtre[3].

Situation

Tous s'accordent pour dire que le monastère se trouvait sur la rive droite de l'Yonne, près de l'actuel pont de la Tournelle, dans des terrains à l'époque marécageux et régulièrement inondés. Mais une certaine confusion demeure du fait que l'établissement a été détruit, puis a été rebâti mais pas tout à fait au même endroit et reprenant qui plus est les vestiges d'un autre établissement religieux.

Il semblerait que le monastère du Ve siècle, premier de ces monastères et fondé par saint Germain, était au bout de l'actuel « quai de l'Ancienne Abbaye »[n 1], entre ce pont et le pont de la Tournelle[n 2] ; car c'est là, « en face de la place Saint-Nicolas où coule la fontaine Saint-Germain » (place et fontaine sur la rive gauche du fleuve), que se trouvait la chapelle Saint-Cosme-et-Saint-Marien appelée en 1650 la chapelle Saint-Adrien[4] - [5].

Plus tard (mais disparu avant le XIIe siècle) un couvent de femmes s'est installĂ© lui aussi sur la rive droite, du cĂ´tĂ© nord du pont actuel de la Tournelle et donc Ă  300 m au nord de Saint-Marien. Ce couvent de femmes s'appelait Saint-Martin. La rue qui les reliait s'appelait « rue Saint-Martin-lès-Saint-Marien[n 1] » ; elle existe toujours, longue d'environ 435 m, longeant l'Yonne sur environ 300 m depuis la capitainerie jusqu'au pont de la Tournelle avant de tourner vers le sud-est et vers la rue Étienne Dolet. La partie sud de la rue qui s'Ă©loigne de la rivière longe le petit parc de Roscoff, encadrĂ© sur un deuxième cĂ´tĂ© par le « quai de l'Ancienne Abbaye ».

Pendant son existence, ce couvent de femmes n'a à priori rien à voir avec Saint-Marien. Mais après sa disparition, il en reste une église : l'église Saint-Martin, qui devient au XIIe siècle l'église abbatiale du nouveau Saint-Marien[1] - [4].

Nom

Le monastère s'appelle originellement monastère de saint Cosme et saint Damien. Mais Marien, moine berger[4] venu du Berry, y entre pendant l'épiscopat de saint Alode (év. 461-472)[6], devient célèbre par sa sainteté et, à terme, est enterré dans l'abbaye en 488. Subséquemment, le monastère prend son nom[4] environ 100 ans après la mort de saint Germain[7].

Histoire

Le monastère, premier établi dans le diocèse d'Auxerre[4], est fondé autour de l'an 429[2] par saint Germain (évêque d'Auxerre de 418 à 448), qui place saint Aloge à la tête de son nouvel établissement[4] et dote le monastère avec le village de Fontenoy-en-Puisaye[7] pour les champs de production de blé, des terres à Mézilles pour leurs pâturages, et Monceaux pour les vignes qu'il y avait fait planter[8]. Un faubourg se bâtit autour du monastère[4] - [7].

Saint Vigile (évêque de 653 à 683) fonde le monastère Notre-Dame-La-D'Hors, sans relation immédiate avec Saint-Marien mais destiné à y être si lié que certains les ont confondus. Vigile lui attribue les terrains alentour qui étaient alors inoccupés[n 3]. Notre-Dame-La-D'Hors était à l'emplacement de l'actuel palais de justice, avec la rue Notre-Dame-La-D'Hors encore de nos jours en alignement avec la façade du bâtiment. Dédié à Notre-Dame, c'est sa position en dehors des fortifications de la ville lors de sa construction qui a fait rajouter « La-D'Hors » à son nom afin de la distinguer de Notre-Dame-de-la-Cité dans l'enceinte de la ville, près de Saint-Étienne et Saint-Jean-Baptiste. Au XIIe siècle, l'église est aussi appelée Notre-Dame-la-Ronde : c'est le seul bâtiment de cette forme à Auxerre avec le baptistère de saint Jean-Baptiste[1] - [9]. Aliéné par les rois puis restitué plusieurs fois, le monastère sera détruit par les Sarrasins et les Normands et rejoint l'histoire de Saint-Marien au XIIe siècle[9].

Saint-Marien fait aussi partie des biens d'église confisqués par un pippinide[10] - [11]. Elle est restituée à l’évêque Maurinus (év. 772-800) par Charlemagne[4].

Mais les Normands suivent de près l'époque des pippinides et détruisent faubourg et monastère[4] en 887 ; les reliques de saint Mamert sont mises à l'abri dans la cathédrale, celles de saint Marien vont dans la crypte de l'abbaye Saint-Germain[7]. Avant le XIIe, siècle il ne reste plus qu’une chapelle[4].

Le temps des Prémontrés

Ithier, un moine clerc, restaure la chapelle en 1123. Il termine sa restauration en 1138[7]. Son autel est consacré par le pape Innocent II lors de la deuxième visite de ce dernier à Auxerre[12].

L’évêque d'Auxerre Hugues de Mâcon (1085-1151) demande au comte Guillaume II de Nevers (1083-1148) d'y établir une abbaye de Prémontrés ; ainsi fait Guillaume en 1141, demandant à l'abbaye de Prémontré de détacher une colonie de moines et dotant richement le nouvel établissement[4] - [13]. En 1163 - avant même l'installation définitive des prémontrés à Saint-Marien - le roi Louis VII le Jeune accorde à l'abbaye une exemption générale d'impositions et de taxes sur les marchandises, excepté le sel et les cuirs. Charles VII confirme cette charte en 1484. Et l'abbaye a droit de basse justice dans le monastère et alentours, et son propre bailli au XVIIe siècle[14].

Le prieur de PrĂ©montrĂ©, Rainier, amène lui-mĂŞme le groupe de moines Ă  Auxerre en 1139[14] ou 1141[7] et de grands travaux sont entrepris pour reconstruire l'abbaye. Mais celle-ci est dĂ©placĂ©e de 300 m vers le nord car l'Ă©vĂŞque Hugues leur donne aussi l’église Saint-Martin, vestige de l'ancien monastère Saint-Martin pour femmes[4] du VIe siècle[1] dressĂ© auparavant en rive droite immĂ©diatement au nord de l'actuel double pont Jean Moreau et de la Tournelle[7]. Cette Ă©glise, avec sa haute flèche jaillissant d’une tour octogone[4], est mentionnĂ©e (comme basilique) dans le testament de l’évĂŞque Desiderius (634)[15] - [n 4] ; elle apparaĂ®t aussi dans la constitution de Tetricus (Ă©vĂŞque d'Auxerre de 692 Ă  707). Avec l'arrivĂ©e des PrĂ©montrĂ©s et le dĂ©placement de Saint-Marien, l'Ă©glise de l'ancienne abbaye Saint-Martin devient l'Ă©glise Saint-Martin-lès-Saint-Marien[4].

En attendant que les travaux soient achevés, les prémontrés s'installent provisoirement dans le monastère Notre-Dame-La-D'Hors, occupée par des chanoines séculiers. Ils s’installent à Saint-Marien définitivement en 1169, sauf quelques-uns d'entre eux qui restent à Notre-Dame-la-d'Hors[7] pour assurer le service de la paroisse. Leur nouvelle église Saint-Martin sert aussi d'église paroissiale[4]. Rodulfe, trésorier de la cathédrale, est inhumé dans l’église à droite du sanctuaire ; l’évêque Guillaume de Toucy est inhumé à gauche du même sanctuaire en 1181[7].

En 1193, Pierre de Courtenay fait bâtir la deuxième enceinte de fortifications d'Auxerre[8] ; celle-ci inclut enfin Notre-Dame-La-D'Hors[16], qui dès lors est aussi bien connu sous le nom de Notre-Dame-la-Ronde.

Les femmes du faubourg avaient pris l’habitude de laver leur linge au bord de l’Yonne, tout près du monastère, dans un port des moines. Le bruit qu’elles y faisaient par leurs battoirs et leurs caquets troublèrent tellement le repos de ces derniers, qu’ils obtinrent du comte Pierre, en 1203, l’éloignement des lavandièes[4].

Le chapitre et le réfectoire, situés plusieurs marches en dessous du cloître et de l'église, sont sujets à des inondations fréquentes au XIIIe, comme en où les moines doivent prendre leurs repas dans le cloître et peuvent puiser l’eau dans le puits avec la main. Ces inondations sont facilitées par le bief du moulin Brichoux dit aussi moulin Petijean[17] - [n 5] qui passe à la limite du jardin des religieux avant de rejoindre le moulin du Président puis l’Yonne[4]. Les moines restent pourtant, et réparent les dégâts[7].

En 1358, les Anglais envahissent le pays et sont aux portes d'Auxerre. Cette année-là, les moines quittent l'abbaye une première fois pour se mettre en sécurité dans leur monastère de Notre-Dame-la-Ronde[4], qui depuis 1193[18] n'est plus « hors des murs »[7] mais incluse dans la deuxième enceinte de fortifications de la ville ordonnée par Pierre de Courtenay. Ils ne reviennent à l'abbaye que quinze ans après, en 1373. À la fin de la guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453), seule reste de la première abbaye une chapelle en l’honneur de saint Cosme et saint Damien, se tenant en face de la place Saint-Nicolas où coule la fontaine Saint-Germain[4].

Ils la quittent de nouveau lors des guerres de religion, qui durent pratiquement toute la seconde moitié du XVIe siècle jusqu'à l'édit de Nantes en 1598, avec Auxerre, ville ligueuse (catholique) prise par les protestants d'Henri III puis reprise par les catholiques et malmenée tout du long. Mais cette fois les moines ne retourneront pas à l'abbaye : craignant que les Huguenots ne puissent se servir des bâtiments pour attaquer la ville, les habitants et le comte d'Auxerre forcent les moines à démolir l'abbaye et l’église paroissiale Saint-Martin-lès-Saint-Marien – ce qui est fait à la poudre en 1570, ne laissant que l’arcade du sanctuaire de l’église Saint-Martin-lès-Saint-Marien.

De cette arcade, il ne reste qu'un haut pilier formé d’un faisceau de colonnes de style renaissance. Le chanoine Villetard, l’un des derniers jansénistes survivants du chapitre d'Auxerre, avait voulu être enterré sous les ruines de l'abbaye où Saint Germain avait prié et a été inhumé au pied de ce pilier en 1806. Du temps de l'abbé Lebeuf, on pouvait encore voir des tombes de pierre avec leurs têtes baignées dans l’Yonne et les pieds tournés du côté de la ruelle Saint-Cosme[4].

L’église paroissiale Saint-Martin-lès-Saint-Marien, dĂ©truite pendant les guerres civiles de Religion de la seconde moitiĂ© du XVIe siècle, est reconstruite en moellons, peu Ă©levĂ©e, avec « 38 pieds de longueur sur 13 pieds 6 pouces de largeur dans Ĺ“uvre ». L'architecte Claude-Louis d'Aviler († 1764) travaille pour les prĂ©montrĂ©s de Saint-Marien[19]. L'abbaye est vendue et dĂ©truite Ă  la RĂ©volution fin du XVIIIe siècle[15].

La maison Gerbaut

En l’an 1538, l'abbaye loue à bail un arpent de vigne au Champ de Saint-Cosme à Étienne Gerbaut, riche marchand d’Auxerre. Gerbaut finit par acquérir le champ à perpétuité contre 25 sous de rente en échange de la construction de ce qui va devenir la Basse-Maison. Sise à l'emplacement de la première abbaye Saint-Marien, en face du port de Saint-Loup et vers l'actuelle capitainerie du port, ce petit château, la « belle maison du Port-Gerbaut », est représenté dans la Cosmographie (1575) de Belleforest avec quatre tours crénelées, au fond d’un clos entouré de murs. Elle est proche de la chapelle Saint-Cosme(-et-Saint-Damien).

En 1560, le fils d’Étienne Gerbaut, receveur et voyer de la ville de Paris, prend le titre de seigneur de Champlay et de la Basse-Maison. Il agrandit son jardin en prenant à bail des moines un terrain contigu, qu'il entoure aussi de murs. La Basse-Maison devient un fief relevant du roi. Elle est gardée militairement en 1589, époque des guerres civiles de Religion. Mais en 1590, elle est détruite sur ordre d'un sieur de Pluvault, pour qu’elle ne puisse pas être utilisée par les royalistes pour attaquer la ville[4].

Son constructeur a donné son nom au port Gerbaut, maintenant le port de plaisance d'Auxerre, et à la rue du port Gerbaut qui y mène depuis l'Est. Rappelons que le port d'Auxerre était autrefois rive gauche, côté ville, centré autour de la place Saint-Nicolas. Les moines de Saint-Marien utilisaient le futur port Gerbaut[20].

Au XIXe siècle, le premier emplacement de l'abbaye est occupé par la maison Lesseré et les jardins qui l’entourent[4].

Liste des abbés

(...)

Abbés prémontrés

XIIe siècle
  • 1139 - 1146 : Rainier, † Ă  Provins en revenant de PrĂ©montrĂ©[14]. Il est prieur de PrĂ©montrĂ© lorsqu'il arrive en 1149, accompagnant le premier groupe de moines[7].
  • 1146 - 1147 : Bertolde († dĂ©but de ), originaire de Cologne.
  • 1147 - 1155 : Osbert, abbĂ© pendant 8 ans, se retire en 1155.
  • 1163 : Milon de Trainel, abbĂ© de l’abbaye de Saint-Marien, demande au roi Louis VII dit Louis le Jeune de fortifier l’abbaye de Villeneuve en Ă©change contre des terres de l'abbaye ; ce afin de prĂ©server les religieuses de "Vaul Parfunde" contre les incursions de toutes sortes[21]. Il fait rebâtir Saint-Marien Ă  cĂ´tĂ© de l'Ă©glise Saint-Martin[14].
XIIIe siècle
  • Bernoal, d'abord prieur de la maison. Il est abbĂ© pendant 3 ans et 9 mois[14].
  • 1209 - 1222 : Norbert, Ă©lu en , est mentionnĂ© dans la 67e lettre de Gervais, abbĂ© de PrĂ©montrĂ©, dans laquelle il est indiquĂ© que Saint-Marien est endettĂ© et que contrairement aux souhaits de certains ce n'est pas le moment de construire un rĂ©fectoire pour les convers[14].
  • 1223 : Rainier II assiste Ă  un jugement rendu Ă  Saint-Fargeau contre le comte Dreux de Mello en faveur de la cathĂ©drale[14].
  • 1239 : Hulderus (parfois dit "Hugues") est citĂ© dans une charte de Gauthier, archevĂŞque de Sens, concernant l'accord entre les habitants de Bassou et leur curĂ©[14].
  • 1246 : Guillaume vend une maison d'Auxerre au chapitre d'Auxerre[14].
  • Étienne a aussi Ă©tĂ© abbĂ© de Saint-Paul de Sens. Il est prĂ©sentĂ© Ă  l'Ă©vĂŞque d'Auxerre Guy de Mello en 1250[14] ou 1251[22].
  • avant 1264 - 1269 : Guerric († 1278 ?), bourguignon de naissance[23], Ă©lu abbĂ© de PrĂ©montrĂ© en 1269. Il est connu pour sa Chronique Universelle, commencĂ©e vers 1190 et publiĂ©e en 1608 Ă  Troyes sous le titre : Chronologia.... ab orbis origine ad annum Christi 1212, cum Appendice ad annum 1223. Il est Ă  VĂ©zelay le dimanche , Ă  la cĂ©rĂ©monie de la visite des reliques de l'Ă©glise en compagnie de Guy de Mello en route pour l'Italie, Pierre Ă©vĂŞque de PanĂ©ade, Pierre prĂ©chantre de Sens et Jean de Seignelay[24].
  • avant 1281 - après 1288 : Jean assiste en 1281 Ă  l'hommage du comte de Flandre. Il est au cartulaire du chapitre en 1287; et il est nommĂ© dans des actes de 1288[23].
  • 1291 - ? : Henri[23].
XIVe siècle
  • 1302 : Martin est nommĂ© dans un arbitrage pour le chapitre d'Auxerre[23].
  • 1305 : Henri II assiste au chapitre gĂ©nĂ©ral de PrĂ©montrĂ©, oĂą l'abbĂ© est Adam[23].
  • 1320 : Martin est tĂ©moin de la visite de l'Ă©vĂŞque Pierre des Grès Ă  la châsse de saint Amâtre[23].
  • 1322 : François arbitre une affaire concernant le seigneur de Mello[23].
  • avant 1358 - après 1360 : Étienne II reconnaĂ®t en 1358 sa dette envers les religieux de Saint-Germain qui ont payĂ© la rançon pour Auxerre exigĂ©e par les anglais ; et de mĂŞme en 1360, les prĂ©montrĂ©s s'Ă©tant entre ces deux dates rĂ©fugiĂ©s Ă  Notre-Dame-La-D'Hors[23]. Il est ensuite 21e abbĂ© de l'abbaye de Parc (Belgique) en 1361[25].
  • avant 1364 - après 1380 : Jean II transige en 1364 avec Étienne de Chitry, abbĂ© de Saint-Germain. Il est citĂ© dans des actes de 1369 et 1372. En 1380 il transige avec le chapitre d'Auxerre sur la redevance du pain Ă  chanter. C'est peut-ĂŞtre lui dont on a trouvĂ© la tombe dans la partie sud de la croisĂ©e qui sĂ©pare le chĹ“ur du sanctuaire[23].
XVe siècle
  • 1402 - 1419 : Richard Colas († ) est prĂ©cĂ©demment curĂ© de Notre-Dame-La-D'Hors. Il est Ă©lu gouverneur ecclĂ©siastique de l'HĂ´tel de ville en 1411 et 1412. Sa tombe a Ă©tĂ© retrouvĂ©e en 1715 dans l'Ă©glise de l'abbaye Notre-Dame-La-D'Hors et portĂ©e Ă  Saint-Martin oĂą se trouve aussi la tombe de sa mère Jeanne[23].
  • ? - 1456 : Pierre Aulard († ) est excommuniĂ© en 1423 par l'Ă©vĂŞque d'Auxerre Philippe des Essarts pour n'avoir pas assistĂ© au synode de 1423 ; il est absous ad cautelam quelques annĂ©es plus tard par l'abbĂ© de Sainte-Geneviève, conservateur des privilèges de l'ordre de PrĂ©montrĂ©[23]. Entre 1433 et 1436 il est gouverneur d'Auxerre et prĂŞte des hommes et des chevaux Ă  Filbert de VaudrĂ© qui fait le siège de Brienon[26]. Il est aussi citĂ© en 1433 et 1449[23].
  • 1457 - 1479 : Jean Veraudat († ), nĂ© Ă  Appoigny. En 1461 il demande au chapitre d'ĂŞtre exemptĂ© cette annĂ©e-lĂ  de la procession de la FĂŞte-Dieu (permission refusĂ©e sauf en cas d'inondation et de mauvais temps). En 1468 il fonde l'office de sacristain. En 1470 Simon, abbĂ© de PrĂ©montrĂ©, accorde les prières de son abbaye Ă  ceux qui contribuent Ă  la rĂ©paration de Saint-Marien. Il afferme les dĂ®mes de Notre-Dame-La-D'Hors et en 1472 il passe un accord avec les habitants de Notre-Dame-La-D'Hors concernant les usages de la paroisse, les charges et dĂ©penses et autres points similaires. Il est gouverneur ecclĂ©siastique de l'HĂ´tel de ville en 1477 et 1478[27].
  • 1479 - 1496 : Jean Bourgeois, sous-prieur, Ă©lu abbĂ© le . L'Ă©vĂŞque de son temps est Jean Baillet, qui le bĂ©nit Ă  Paris en . En 1485 il est au concile de Sens. En 1496, il se fait choisir un coadjuteur le et meurt 6 jours plus tard[27].
XVIe siècle
  • 1496 - ~1540 : Nicolas Joannis († ), sous-prieur issu d'une anvcienne famille d'Auxerre, est choisi comme coadjuteur de l'abbĂ© Jean. Il se montre très attachĂ© Ă  la règle ; aussi le chapitre gĂ©nĂ©ral en 1498 et l'abbĂ© de PrĂ©montrĂ© en 1511 le chargent de rĂ©former un très grand nombre de leurs maisons. Il est gouverneur ecclĂ©siastique de l'HĂ´tel de ville en 1518. Il s'est probablement dĂ©mis de ses fonctions en faveur d'Arnoul Gonthier, avec l'agrĂ©ment du roi[27].
  • ~1540/1543 - ~1552 : Arnoul Gonthier, fils de Louis Gontier et de Radegonde Donet, reçu chantre de l'Ă©glise d'Auxerre le [28], est le premier abbĂ© commendataire, mais les prĂ©montrĂ©s l'affilient Ă  leur ordre le . Il a aussi Ă©tĂ© chantre et chanoine de la cathĂ©drale. Il rĂ©signe en faveur de son successeur et fait son testament en 1553[27]. Il meurt le [28].
  • ~1552 - 1561 : Pierre Fournier, noble auvergnat, chanoine de Notre-Dame de Paris, devient Ă©vĂŞque de PĂ©rigueux en 1561. Il passe contrat avec Antoine Dapechon (pour vendre sa charge Ă  ce dernier ?), dans lequel les biens de Saint-Marien sont estimĂ©s Ă  1 700 livres[27].
  • 1564? - 1567? : Michel de Clugny, abbĂ© par arrangement avec le sieur Dapechon[29].
  • ??? - 1579 : François Guerry, originaire d'Albi, aumĂ´nier du roi Charles IX en 1571, chantre de Sainte-EugĂ©nie de Varzy en 1578. Il rĂ©signe l'abbatiat en 1579 au profit de son successeur[29].
  • 1579 - 1583 : Jean Lourdereaux, aumĂ´nier de Henri III. Il rĂ©signe l'abbatiat en 1583 au profit de son frère qui lui succède[29].
  • 1583 - 1598 : Jean Lourdereaux († 1598), frère du prĂ©cĂ©dent. PrĂ©cepteur de Nicolas de Neufville d'Alincourt, chanoine d'Auxerre en 1573 puis abbĂ© de la Madeleine de Châteaudun, il devient abbĂ© en 1583 et trĂ©sorier de la cathĂ©drale d'Auxerre en 1597. Il est aussi prieur de SĂ©zane et abbĂ© de Saint-Just (prĂ©montrĂ©s) en Beauvoisis. Ayant la confiance du chapitre, il est en passe de devenir Ă©vĂŞque d'Auxerre quand il meurt en 1598 sur le chemin du retour de Paris. Le bĂ©nĂ©fice de Saint-Just va Ă  son hĂ©ritier Germain Mourdereaux, celui de SĂ©zane Ă  son neveu Edme Lourdereaux et celui de Saint-Marien Ă  son autre neveu Edme Martin[29].
XVIIe siècle
  • 1598 - 1627 : Edme Martin († ), nĂ© Ă  Auxerre, religieux profès Ă  l'abbaye de Saint-Just. Le choc de la chute du clocher de Notre-Dame en 1627, prĂ©cipite sa mort. Un miracle Ă©tant advenu Ă  la fosse prĂ©parĂ©e pour son inhumation, il est enterrĂ© dans le chĹ“ur près de saint-Vigile[29] Ă  Notre-Dame-La-D'Hors.
  • 1628 - 1639 : Nicolas de Castille, fils de Pierre de Castille[29].
  • 1639 - 1670 ou 1671 : Henri de Castille († 1670 ou 1671), fils de Pierre de Castille[29].
  • 1671 - 1719 : Henri de Baraille († dĂ©but de 1719) prend possession de la charge le Ă  l'âge de 13 ans. Il est thĂ©ologal de Mortain (diocèse d'Avranches). Mais ses revenus sont saisis par ses crĂ©anciers[29].
XVIIIe siècle
  • 1719 - 1735 : Nicolas-Joseph Racine († ), conseiller au Parlement de Paris, fils de Michel Racine, secrĂ©taire du roi. Il est nommĂ© le . Mort vers 59 ans, il lègue Ă  l'HĂ´tel-Dieu d'Auxerre 400 livres de rente annuelle pendant 20 ans[29].
  • 1735 - 1746 : JĂ©rĂ´me Lefebvre de Laubrière († 1746), vicaire gĂ©nĂ©ral de son frère François de Laubrière, Ă©vĂŞque de Soissons ; nommĂ© le , il prend possession de l'abbaye en . Il est ensuite doyen de la cathĂ©drale de Nantes[23].
  • 1746 - 1771 : Dubreil de Pontbriand, instituteur Ă  Paris avant sa nomination le [23].
  • 1771 - ??? : RenĂ© Clemenceau, jĂ©suite, dernier abbĂ© de Saint-Marien. ImpliquĂ© dans le procès de la Chalotais il est condamnĂ© pour empoisonnement mais rĂ©ussit Ă  annuler l'accusation et reçoit Saint-Marien comme compensation pour son temps en prison[23].

Personnages notables

Des vestiges d'Ă©tablissement gallo-romain

À l'emplacement de l'église Saint-Martin-lès-Saint-Marien il y avait très probablement une villa romaine : les remblais et les murs de l'église contenaient des fragments d’enduit peints et de nombreux objets en céramique du Ier siècle[15], découverts par l'abbé Merlange de 1968 à 1971, préalablement à la démolition de la « maison Saint-Martin » en vue de son remplacement par un ensemble résidentiel au début de la rue de l'Ocrerie[7] (longeant l'Yonne, en prolongation de la rue Saint-Martin-lès-Saint-Marien au nord du pont de la Tournelle). D'autres objets ont été mis au jour à cette occasion : du Haut Moyen Âge (VIe et IXe siècle) ont revu le jour l'église funéraire, des inhumations, des sarcophages et des céramiques ; du Moyen Âge (XIIe siècle), l'abbaye Saint-Marien, le cloître, des inhumations et des sarcophages ; des temps modernes, l'église paroissiale Saint-Martin-lès-Saint-Marien (détruite au XVIIIe siècle)[30].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [Dinet 1999] Dominique Dinet, Religion et sociĂ©tĂ©: les RĂ©guliers et la vie rĂ©gionale dans les diocèses d'Auxerre, Langres et Dijon (fin XVIe siècle-fin XVIIIe siècle), vol. 2, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire moderne », , 518 (pp. 435-953) (ISBN 2-85944-357-6, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Henry 1833] Vaast-BarthĂ©lemy Henry, MĂ©moires historiques sur la ville de Seignelay, dĂ©partement de l'Yonne, depuis sa fondation au VIIIe siècle, jusqu'en 1830 ; prĂ©cĂ©dĂ©s de recherches sur l'Ă©tat du pays au temps des Gaulois et des Romains ; et suivie d'une notice historique sur les communes environnantes, avec les principales pièces justificatives, vol. 1, Avallon, Éd. Comynet, , 369 p. (lire en ligne), avec cartes, plans, blasons et lexique de mots en patois de Seignelay. Les deux volumes sont prĂ©sentĂ©s successivement sur la mĂŞme page. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Lebeuf 1743] Jean Lebeuf (abbĂ©), MĂ©moires concernant l’histoire ecclĂ©siastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Lebeuf et al. 1851] Jean Lebeuf (abbĂ©), Ambroise Challe et Maximilien Quantin, MĂ©moires concernant l’histoire ecclĂ©siastique et civile d’Auxerre : continuĂ©s jusqu'Ă  nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 549 p., sur archive.org (lire en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Liens externes

Notes

  1. « Le « quai de l'Ancienne Abbaye » et la « rue Saint-Martin-lès-Saint-Marien » en rive droite de l'Yonne Ă  Auxerre, carte interactive du quartier » sur GĂ©oportail. (coordonnĂ©es : 47.797421 N, 3.577236 E). Le quai est long de 188 m et dessert la capitainerie du port d'Auxerre près du pont Paul-Bert.
  2. « Le pont de la Tournelle à Auxerre, carte interactive du quartier » sur Géoportail. Coordonnées : 47.801775 N, 3.575019 E.
  3. Le site de Notre-Dame-La-D'Hors avait cependant été occupé de longue date. En 1863, un cippe funéraire romain y a été découvert ; il est exposé au musée d'Auxerre, section « monuments lapidaires », n° III.
  4. Le testament de l’évêque Desiderius mentionne une basilique sur l’autre rive de l’Yonne appartenant à un monastère de femmes. Il s'agit du monastère Saint-Martin.
  5. Pour un récapitulatif succinct sur les moulins à Auxerre, voir P. Guyot, Auxerre de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle, p. 114. Ministère de la Culture et de la Communication, DEPAVF, Auxerre, 1998.

Références

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