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A Serbian Film

A Serbian Film (en serbe : СрпсĐșĐž Ń„ĐžĐ»ĐŒ : Srpski film) est un film d'horreur serbe et le premier long mĂ©trage rĂ©alisĂ© par Srdjan Spasojevic, mettant en vedette les acteurs serbes Srdjan Todorovic et Sergej Trifunovic.

A Serbian Film
Description de l'image A Serbian Film.jpg.
Titre original СрпсĐșĐž Ń„ĐžĐ»ĐŒ
Srpski film
RĂ©alisation Srdjan Spasojevic
Scénario Aleksandar Radivojevic
Srdjan Spasojevic
Acteurs principaux
Sociétés de production Contra Film
Pays de production Drapeau de la Serbie Serbie
Genre Horreur
DurĂ©e 104 minutes
Sortie 2010

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ce film est devenu assez populaire au fil des années, en grande partie pour son statut de torture-porn repoussant les limites de ce qui est moralement décent. Il est considéré par de nombreuses personnes comme l'un des films les plus horribles et traumatisants de tous les temps[1] - [2].

Au-delà des spectateurs, plusieurs gouvernements se sont opposés à la projection du long-métrage, estimant qu'il violait la législation ou faisait l'apologie de pratiques illégales. C'est notamment le cas de l'Espagne[3], de l'Australie[4], de la Nouvelle-Zélande[5], du Brésil[6] ou encore de la NorvÚge[7].

Au début des années 2000, la Serbie est une nation meurtrie par 50 années de communisme ponctuées par des guerres nationalistes aussi violentes que dévastatrices.

Dans ce contexte, MiloĆĄ, une ancienne star du cinĂ©ma X, tente de survivre pĂ©niblement avec sa famille dans la suspicion et le doute. Un jour, une ex-collĂšgue lui prĂ©sente Vukmir, un cinĂ©aste aussi mystĂ©rieux que charismatique, qui lui propose un rĂŽle qui le mettra Ă  l'abri du besoin. Ignorant tout du film auquel il doit participer, MiloĆĄ accepte et scelle un pacte qui l’entraĂźnera bien au-delĂ  de l'enfer.

Synopsis

MiloĆĄ est un ancien acteur X fauchĂ© depuis qu’il a prĂ©maturĂ©ment mis un terme Ă  sa carriĂšre. Il Ă©tait pourtant, selon son ex-collĂšgue Lejla, plus qu’un simple acteur, un artiste. Lors d’un rendez-vous, elle lui apprend qu’une connaissance souhaiterait l’employer pour un projet pour lequel il se verrait rĂ©compensĂ© d’une grosse somme d’argent.

Miloƥ a une femme, Marija, un fils, Petar, et un frÚre, Marko, policier corrompu attiré par Marija. Un jour, Petar visionne un film de son pÚre et a sa premiÚre érection.

MiloĆĄ est conduit par RaĆĄa chez la connaissance de Lejla, un certain Vukmir. Producteur charismatique, il ne manque pas de compliments Ă  l'Ă©gard de MiloĆĄ. Il offre un contrat juteux pour ce qu'il considĂšre ĂȘtre un projet rĂ©volutionnaire, mais refuse de donner des dĂ©tails. D’abord hĂ©sitant, MiloĆĄ finit par signer le contrat. En se rendant chez Vukmir pour un dernier briefing, il croise un autre producteur accompagnĂ© de deux gardes.

Le tournage commence, et ne manque pas de mettre MiloĆĄ mal Ă  l’aise. GuidĂ© par Vukmir Ă  travers une oreillette, il dĂ©ambule dans un orphelinat, filmĂ© par deux gardes. Il est rejoint par une infirmiĂšre, puis assiste Ă  une scĂšne de dispute entre une mĂšre et sa fille, Jeca. L'infirmiĂšre finit par lui faire une fellation, tandis qu'est projetĂ© un film montrant Jeca mangeant une glace sensuellement. Plus tard, il entre dans une salle obscure dans laquelle la mĂšre se fait frapper par un des gardes, qui lui reproche d’ĂȘtre une prostituĂ©e alors qu’elle Ă©tait mariĂ©e Ă  un hĂ©ros de guerre, un dĂ©nommĂ© Raiko. HumiliĂ©e, elle s'avance vers MiloĆĄ et entame une fellation. Mais MiloĆĄ s'arrĂȘte lorsqu’il se rend compte que Jeca observe la scĂšne. Le garde le maĂźtrise et l'ordonne de frapper la mĂšre qui mord son pĂ©nis. Sous la douleur, il s’exĂ©cute; elle lĂąche prise, et finit en masturbant MiloĆĄ. À l’issue de la scĂšne, MiloĆĄ fait part de son mĂ©contement Ă  Vukmir.

Marko apprend Ă  son frĂšre que Vukmir, dont le prĂ©nom et le nom de famille sont identiques, a Ă©tĂ© psychologue dans un orphelinat, puis animateur dans des Ă©missions pour enfants. Il a Ă©galement travaillĂ© pour l’état, avant de disparaitre au Japon. PassionnĂ© de cinĂ©ma, il n’a nĂ©anmoins pas de filmographie Ă  son actif. Il tente Ă©galement d'en savoir plus auprĂšs de Lejla, qui le rassure sur le projet.

La nuit, MiloĆĄ a un cauchemar. Dans la salle du prĂ©cĂ©dent tournage, il se tient nu devant le corps tumĂ©fiĂ© et sans vie de la mĂšre. Alors qu'il s'approche, elle ouvre les yeux et lui attrape le pĂ©nis. Puis il entend son fils chanter «Frappe-la, papa, dĂ©chire-la
 Tonton Vukmir filme ».

À son rĂ©veil, il annonce Ă  Vukmir qu’il quitte le projet. Ce dernier tente le tout pour le tout en lui montrant une vidĂ©o d’une cruautĂ© rare: RaĆĄa aide une femme Ă  accoucher et viole le bĂ©bĂ©. MiloĆĄ quitte le plateau sous les cris hallucinĂ©s de Vukmir qui s’exclame «Newborn porn !» (en français «Porno de nouveau-né»). Sur la route, il ressent des vertiges, tandis qu'une Ă©mission de radio parle d’un Ă©vĂšnement Ă  venir le lendemain, soit le 18 mai. C’est alors qu’à un carrefour, il aperçoit la mĂ©decin de Vukmir.

AprĂšs un flash d’images gores et sexuelles, MiloĆĄ se rĂ©veille chez lui, ensanglantĂ©. Confus, il constate que c’est le 21 mai. Il appelle sa femme et son fils, sans rĂ©ponse, et urine du sang. Il se rend chez Vukmir. Le lieu est dĂ©sert, il a cependant des flashs de ce qui s’est passĂ©.

DroguĂ©, MiloĆĄ a suivi aveuglement des ordres inhumains. Il se souvient avoir dĂ©capitĂ© la mĂšre pendant un viol, pour ensuite finir son Ɠuvre sur son cadavre. ÉcƓurĂ©, il se rend dans le bureau de Vukmir et y trouve diffĂ©rentes cassettes qu'il visionne. La premiĂšre montre Vukmir prĂ©parant la scĂšne de crime en parlant Ă  quelqu’un au tĂ©lĂ©phone. La deuxiĂšme montre un des gardes violant MiloĆĄ dans son sommeil. La troisiĂšme montre une dispute entre Lejla et Vukmir, qui reproche Ă  ce dernier d’avoir droguĂ© MiloĆĄ, ce qui a diminuĂ© ses capacitĂ©s. La quatriĂšme montre Lejla enchaĂźnĂ©e, des dents arrachĂ©es. Un homme avec une cagoule blanche introduit son pĂ©nis dans sa bouche et l’étouffe. Pour finir, une cinquiĂšme vidĂ©o, sous forme de flash, montre MiloĆĄ, assis sur un canapĂ© avec Jeca et une vieille dame qui le couvre d'Ă©loges et lui demande de s'occuper de Jeca. Reprenant ses esprits, il saisit un couteau, et menace de se couper le pĂ©nis. Il finit par s’enfuir, et, une fois en ville, se rappelle alors avoir appelĂ© son frĂšre pour qu’il vienne le rĂ©cupĂ©rer, puis avoir assistĂ© Ă  un harcĂšlement de rue entre une jeune fille et deux hommes. Il s'est masturbĂ©, puis s'est fait tabasser par les agresseurs, mais s'est fait secourir par RaĆĄa qui l’a amenĂ© dans un hangar filmer le climax de la production. LĂ -bas, il rĂ©ussit droguer la mĂ©decin. Il est amenĂ© nu sur le plateau oĂč se trouve un lit, sur lequel sont allongĂ©es deux personnes dont la tĂȘte et le haut du corps sont couverts par des draps. MiloĆĄ, stimulĂ© par la drogue, se jette sur les corps, qu'il va violer tour Ă  tour. Il est trĂšs vite rejoint par un second individu, masquĂ©, qui se trouve ĂȘtre Marko. Il dĂ©couvre alors que ce dernier est en train de pĂ©nĂ©trer sa femme, et lui en train de violer son propre fils. La mĂ©decin arrive, les vĂȘtements arrachĂ©s et sa zone vaginale couverte de sang. Elle tient un tuyau en mĂ©tal dans sa main : elle s’est masturbĂ©e Ă  mort aprĂšs avoir Ă©tĂ© injectĂ©e avec la mĂȘme drogue qu’elle a utilisĂ©e sur Milos pour le rendre agressif et l'exciter. Elle meurt. Fou de rage de ce qu'il vient de dĂ©couvrir, MiloĆĄ se jette sur Vukmir et le tue. Marija quant Ă  elle tue Marko. MiloĆĄ, assailli par les deux gardes, saisit le pistolet de l’un d’entre eux et les tue. Il tire aussi sur RaĆĄa qu'il achĂšve en lui enfonçant son pĂ©nis dans son orbite gauche vide, tandis que Marija achĂšve Marko en lui Ă©crasant la tĂȘte avec une statue. Durant la tuerie, un Vukmir agonisant s'extase des actions de MiloĆĄ, dignes selon lui d'un vrai film.

Miloƥ finit par retrouver dans son sous-sol sa femme et son fils, tous deux traumatisés. Il se met d'accord avec sa femme sur un suicide collectif. La famille enlacée dans son lit, il tire et les tue tous les trois. Le lendemain, on découvre dans la chambre le producteur que Miloƥ avait croisé plus tÎt avec ses deux gardes.

Fiche technique

Distribution

  • Srdjan Todorovic : MiloĆĄ
  • Sergej Trifunovic : Vukmir
  • Jelena Gavrilovic : Marija
  • Katarina Zutic : Leija
  • Slobodan Bestic : Marko
  • Ana Sakic : mĂšre de Jeca
  • Lena Bogdanovic : la doctoresse
  • Luka Mijatovic : Stefan
  • Andjela Nenadovic : Jeca
  • Nenad Herakovic : 1er garde du corps
  • Carni Djeric : 2e garde du corps
  • Miodrag Krcmarik : Rasa
  • Lidija Pletl : grand-mĂšre de Jeca
  • Tanja Divnic : la gouvernante
  • Marina Savic : la prostituĂ©e
  • Natasa Miljus : la femme enceinte

Controverses

Interdictions

Ce film est l'un des plus controversĂ©s et obscurs de l'histoire du cinĂ©ma. Il a reçu beaucoup d'attention en raison de reprĂ©sentations rĂ©alistes de viols, nĂ©crophilie et pĂ©dophilie puis de meurtres. Le ministĂšre public serbe a ouvert une enquĂȘte pour savoir si le film violait la loi[8].

En Espagne, la projection a été interdite par un tribunal de San Sebastiån comme constituant une « menace pour la liberté sexuelle », interdisant sa présentation au Festival du film d'horreur et de fantastique à San Sebastiån de 2010. AprÚs que le film a été présenté en au Festival international du film de Catalogne, le directeur du festival, Ángel Sala, a été accusé d'avoir présenté de la pédopornographie par un procureur espagnol, lequel a décidé de prendre des mesures en mai 2011 aprÚs avoir reçu une plainte d'une organisation catholique portant sur les scÚnes de viol d'un jeune enfant et d'un nouveau-né[9] ; les accusations ont été abandonnées par la suite[10].

En Australie, l'avocat plaidant John Rau a dĂ©clarĂ© : « C'est grotesque Ă  plusieurs niveaux. Des violences sexuelles abusives, des reprĂ©sentations offensives d'interactions entre des enfants et des adultes et des comportements d'exploitation gĂ©nĂ©ralement d'une nature si inhabituelle que je ne peux pas imaginer comment une personne saine d'esprit peut penser que ce film peut ĂȘtre lĂ©galement autorisĂ© en Australie-MĂ©ridionale[4]. »

Le film a Ă©tĂ© interdit en NorvĂšge aprĂšs deux mois de ventes en raison de violation des articles 204a du droit pĂ©nal et 382 qui traitent de la reprĂ©sentation sexuelle des enfants et de la violence extrĂȘme[11].

Réaction du réalisateur

Face aux polémiques, le réalisateur a expliqué ses intentions.

Né en 1976, il avait 15 ans quand les guerres de Yougoslavie ont éclaté. Profondément marqué par les horreurs de ces guerres, il décida de sortir ce film, qu'il expliquera en ces termes: "On nous a volé 15 ans de vie avec la guerre, les gens qui gouvernaient le pays nous ont volé ces années. Nous ne pouvions pas nous exprimer, nous ne pouvions rien faire. Nous étions culturellement morts, comme violés par l'autorité. Le film est la représentation de cette frustration et de toute cette colÚre enfouie en nous pendant toutes ces années. C'est un exutoire, une maniÚre d'exorciser ces souffrances, cette exploitation dont nous avons été victimes". Dans des interviews ultérieures, le réalisateur a ajouté que le film était "trop soft" et que les gens dans la vraie vie étaient bien pires que ce qu'on pouvait voir dans son film[12].

Distinctions

  • Fantasia Film Festival 2010 : meilleur premier film

Nominations et sélections :

  • SXSW Film Festival 2010 : prix du public « Midnight Audience »
  • Fright Meter Awards 2011 : meilleur acteur pour Srdjan Todorovic
  • Fangoria Chainsaw Awards 2012 : meilleur film en langue Ă©trangĂšre

Notes et références

  1. Srdjan Spasojevic, Sergej Trifunovic, Jelena Gavrilovic et Slobodan Bestic, A Serbian Film, (lire en ligne)
  2. « A Serbian Film - Film (2010) - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  3. (es) Aullidos, « La polĂ©mica "A Serbian Film" llegarĂĄ a España en DVD », Aullidos.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (en-US) « A Serbian Film Banned In Australia - HorrorMovies.ca », HorrorMovies.ca,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) Sharon Stephenson, « Keeping an eye on what we see », New Zealand Herald,‎ (ISSN 1170-0777, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « DEM pede e Justiça acata a censura de ‘A Serbian Film’ - Tribuna do Norte », (consultĂ© le )
  7. (no) « «Verdens verste film» forbudt i Norge: - Forbudet virker mot sin hensikt », VG,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (sr) « "Srpski film" pred zabranom? - B92.net », B92.net,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) Eric Pape, « So Scandalous a Prosecutor Took Notice », The New York Times, .
  10. (en) « Angel Sala, Director of the Festival, exonerated of charges derived from the screening of 'A Serbian Film' in October 2010 », sitgesfilmfestival.com, .
  11. (no) « «Verdens verste film» forbudt i Norge: - Forbudet virker mot sin hensikt », VG,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Pourquoi ce Film est INTERDIT dans 9 Pays ? » (consulté le )

Annexes

Article connexe

Liens externes

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