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AMX-32

L'AMX-32 est un projet de char de combat français, proposé pour l'exportation, il fut conçu par l'arsenal de Roanne (ARE) et les ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux (AMX-APX) à la fin des années 1970. En l'absence de commandes, seulement six prototypes de l'AMX-32 ont été réalisés.

AMX-32
Image illustrative de l’article AMX-32
On distingue rapidement l'AMX-32 de l'AMX-30 grâce aux formes carrées de la carapace tourelle et du glacis de châssis, et à la présence d'un viseur panoramique chef sur le kiosque de toit.
Production
Concepteur Ateliers de construction d'Issy-les-Moulineaux (AMX-APX)
Année de conception 1975-1979
Constructeur Arsenal de Roanne (ARE)
Production 6 prototypes
Caractéristiques générales
Équipage 4 : chef de char, conducteur, opérateur tourelle et chargeur
Longueur 6,59 m (9,45 m avec le canon)
Largeur 3,1 m (3,24 avec les jupes latérales)
Hauteur 2,29 m (2,86 m avec le viseur du chef de char)
Masse au combat 38 Ă  40 tonnes
Blindage (Ă©paisseur/inclinaison)
Type Blindage espacé sur l'avant du châssis, le masque du canon et les flancs de la tourelle.
Protection frontale contre les obus perforants de 57 mm et les obus PCOT de 75 mm à noyau en tungstène.
Armement
Armement principal Un canon CN-105 F1 rayĂ© de 105 mm (47 obus).

ou
Un canon GIAT CN120-25 modèle G1 Ă  âme lisse de 120 mm (38 obus).

Armement secondaire Un canon-mitrailleur M693 de 20 mm montĂ© Ă  gauche de l'armement principal (480 obus)
Une mitrailleuse ANF1 de 7,62 mm montĂ©e sur la coupole (2 150 coups)
Mobilité
Moteur Moteur diesel Ă  12 cylindres Hispano-Suiza HS-110-2-SR
Puissance 800 ch (820 kW)
Transmission Minerva ENC 200
Suspension Ă  barres de torsion
Vitesse sur route 65 km/h (45 km/h en tout-terrain)
Puissance massique 20 ch/tonne
RĂ©servoir 920 â„“
Autonomie 520 Ă  530 km sur route

L'AMX-32 présentait de notables avancées techniques par rapport à l'AMX-30B, certaines d'entre-elles (boîte automatique, conduite de tir, et télémètre laser) furent ensuite réutilisées sur l'AMX-30B2.

Protection

Camion Willème PRP T40A "Tidelium" à 4 essieux de Creusot-Loire Industrie avec un prototype de char AMX-32 au Musée des Blindés de Saumur en 1997.

L'utilisation de tôles d'acier double dureté particulièrement efficaces contre les projectiles cinétiques permettait à l'AMX-32 d'être protégé à l'avant contre des projectiles perforants tels que le 75 mm PCOT à noyau de tungstène tirés par le char léger AMX-13 et les obus perforants de 57 mm tirés par les canons des véhicules légers d'assaut ASU-57 des parachutistes soviétiques.

Ces tôles formaient la partie extérieure de caissons, créant un espace balistique, tels le masque de tourelle ou la pointe avant du châssis. De même, les côtés de tourelle faisaient également appel à la technique du blindage espacé pour procurer une protection contre les projectiles perforants de moyen calibre comme les obus de 23 mm. Le toit de tourelle, particulièrement épais, protégeait l'équipage contre les obus tirés par les chasseurs bombardiers à incidence de 30°[1].

En complément, l'AMX-32 dispose de six lance-pots fumigènes et son moteur intègre un générateur d'écrans de fumée.

Optiques et conduite de tir

Tireur

Le tireur (opĂ©rateur tourelle) dispose d'une lunette de masque M581, installĂ©e Ă  droite du canon. La lunette offre un grossissement de Ă— 10 et possède un tĂ©lĂ©mètre laser APX M550, conçu par la CILAS (Compagnie industrielle des lasers), capable de mesurer les distances jusqu’à 10 km.

La lunette M581 incorpore aussi la conduite de tir COTAC APX M581 fonctionnant à l'aide d'un calculateur numérique APX M241. La COTAC (COnduite de Tir Automatique pour Char) calcule les angles de pointage du canon et le déplacement du réticule de visée à l'aide de différents systèmes tels un capteur de dévers, un élaborateur d'écarts, un déviateur optique et des tachymètres.

Chef de char

Le chef de char possède quant à lui une lunette panoramique M527 gyrostabilisée en site et en gisement. Le chef de char avait également la possibilité, char en marche, d'asservir l'hydraulique de pointage sur sa ligne de visée ce qui avait pour effet de stabiliser l'armement principal du char et permettait au chef de faire feu dans l'urgence sur une cible fixe ou mobile à la hausse de combat, c'est-à-dire sans introduction de correction de tir par le système COTAC qui ne se trouvait qu'à disposition du tireur. Du fait de la vélocité de la munition flèche OFL 105 F1, un tel tir avait de bonnes probabilités d'atteindre la cible jusqu'à une distance de 1500 mètres.

Cette solution de conduite de tir sera également retenue pour l'AMX-40, dotée cette fois-ci d'un canon lisse de 120 mm. Le véhicule ne rencontrera pas plus de succès à l'export que l'AMX-32. Cependant, les campagnes de tests plus poussés sur l'AMX-40 permettront aux ingénieurs et aux militaires de réaliser qu'une capacité de tir en mouvement au tireur et au chef avec introduction des corrections par la conduite de tir est un impératif pour un char moderne et apparaitra pour la première fois sur le Leclerc.

Armement

Principal

L'AMX-32 reprend le canon de 105 mm Modèle F1 de l'AMX-30, 47 munitions sont emportĂ©es dont 19 sont prĂŞtes au tir dans la nuque de la tourelle et les 28 autres sont rangĂ©es dans la caisse du char, Ă  droite du conducteur.

Le prototype armĂ© du canon lisse de 120 mm Modèle G1 voit son emport rĂ©duit Ă  38 munitions dont 17 sont prĂŞtes au tir dans la nuque de la tourelle et les 21 autres sont rangĂ©es dans la caisse du char, Ă  droite du conducteur.

Secondaire

Tout comme l'AMX-30, l'AMX-32 ne dispose pas de mitrailleuse coaxiale mais Ă  la place un canon-mitrailleur 20-593 Modèle F2 d'un calibre de 20 mm montĂ© Ă  gauche de l'armement principal. Si nĂ©cessaire, on peut le rendre indĂ©pendant de ce dernier et le surpointer jusqu'Ă  une Ă©lĂ©vation de 40° pour le tir contre les avions et les hĂ©licoptères. Une bande de 230 obus est disposĂ©e dans une glissière d'alimentation qui entoure le poste du chargeur Ă  l'intĂ©rieur de la tourelle tandis que 250 autres sont en rĂ©serve dans la tourelle.

Le chef de char a Ă  sa disposition une mitrailleuse de 7.62 mm Modèle F1 type C1 montĂ©e sur un affĂ»t circulaire faisant le tour du tourelleau, la mitrailleuse est tĂ©lĂ©opĂ©rĂ©e et donc servie sous blindage. La mitrailleuse est alimentĂ©e par une bande de 650 cartouches, 1 500 cartouches sont en rĂ©serve.

Mobilité

La principale innovation apportĂ©e au char fut l'installation d'une boĂ®te automatique Minerva ENC 200 permettant le passage des cinq rapports avant et arrière sous couple et incorporant une direction assistĂ©e hydrostatique. Cela confĂ©rait au char un indĂ©niable avantage en termes de mobilitĂ© tactique, le comportement en tout terrain de l'AMX-32 s'en trouvait considĂ©rablement amĂ©liorĂ©[1]. Le moteur Renault HS-110-2-SR est une version amĂ©liorĂ©e du HS-110 de l'AMX-30 qui intègre une suralimentation refroidie lui permettant de dĂ©velopper 800 ch. La suspension Ă  barres de torsions offre un dĂ©battement 180 mm en compression et 100 mm en dĂ©tente.

Prototypes

  • P1 : dĂ©voilĂ© au salon d'armements terrestres Satory VII en juin 1979. Il conservait le masque moulĂ© de l'AMX-30 ainsi que son canon de 105 mm, son poids en ordre de combat est de 38 t[2]. En 1980, le P1 fut prĂ©sentĂ© avec une nouvelle tourelle comprenant un masque mĂ©canosoudĂ© avec un poids donnĂ© Ă  39 t.
  • P2 : dĂ©voilĂ© au salon d'armements terrestres Satory VIII en juin 1981. La pointe avant du glacis a Ă©tĂ© modifiĂ©e dans un effort de renforcer sa protection balistique. Le poids du P2 en ordre de combat est de 40 t[2].

Devenir

À ce jour, le Musée des blindés de Saumur possède trois exemplaires parmi les six prototypes construits. Nexter à Satory a conservé comme remorqueur le châssis AMX-32 ayant la pointe avant de la caisse à la forme se rapprochant de l'AMX-40. Le site de Roanne Nexter possédait aussi un châssis AMX-32 qui était en décoration aux couleurs de GIAT Industries et qui fut utilisé comme base pour construire le prototype chenilles souples "Atalante" (il fut exposé à Eurosatory en 2014). Atalante dispose notamment d'un galet supplémentaire et d'un poste de conduite réversible disposé dans le puits de tourelle. Le sixième prototype, équipé d'une gueuse, a servi de mulet pour l'intégration de commandes électriques au poste pilote, il est détenu par la « Militaire Association troyenne » qui possède aussi un châssis prototype Leclerc export.

Liens externes

Notes et références

  1. CHASSILLAN, Marc, Raids, Hors-série (n°29), Histoire & Collections, , p. 46-51
  2. (de) Rolf Hilmes, Kampfpanzer - Die Entwicklungen der Nachkriegszeit, Report Verlag GmbH, (ISBN 3-524-89001-6), p. 30
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