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ADN polymérase I

L'ADN polymĂ©rase I, ou pol I, est une ADN polymĂ©rase prĂ©sente chez les bactĂ©ries et intervenant dans la rĂ©plication de l'ADN. Elle est la toute première polymĂ©rase dĂ©couverte, en 1956[1]. Chez E. coli, elle est codĂ©e dans le gène polA et compte 928 rĂ©sidus d'acides aminĂ©s ; c'est un exemple d'enzyme processive, c'est-Ă -dire capable de catalyser un grand nombre de polymĂ©risations successives.

Domaines fonctionnels du fragment de Klenow (à gauche) et de l'ADN polymérase I (à droite).

Elle possède quatre activités enzymatiques distinctes :

  • activitĂ© polymĂ©rase 5’ → 3’, qui a besoin d'une amorce et d'un brin d'ADN servant de modèle appelĂ© matrice ;
  • activitĂ© exonuclĂ©ase 3’ → 5’ permettant la correction des erreurs de polymĂ©risation par excision des nuclĂ©otides incorrects du point de vue de l'appariement des bases nuclĂ©iques ;
  • activitĂ© exonuclĂ©ase 5’ → 3’ permettant la rĂ©paration de l'ADN ;
  • activitĂ© transcriptase inverse, vraisemblablement sans signification biologique importante, permettant de produire des fragments d'ADN Ă  partir d'un brin d'ARN, mais avec une efficacitĂ© considĂ©rablement rĂ©duite (environ 0,1 Ă  0,4 % de celle de l'activitĂ© transcriptase directe)[2].

Au cours de la réplication, la ribonucléase H (spécifique des hétéroduplexes (ARN/ADN) élimine du brin retardé l'amorce d'ARN générée par la primase permettant à l'ADN polymérase I de compléter les désoxyribonucléotides manquants entre les fragments d'Okazaki dans le sens 5’ → 3’, corrigeant les erreurs de transcription au fur et à mesure de sa progression. L'ADN ligase assure ensuite la suture entre les fragments d'Okazaki afin de produire un brin d'ADN continu.

Bien qu'elle ait Ă©tĂ© dĂ©couverte en premier, il est rapidement apparu Ă©vident que cette ADN polymĂ©rase n'Ă©tait pas celle qui permettait d'expliquer la rĂ©plication de l'ADN chez E. coli. En effet, celle-ci requiert une vitesse d'environ 1 000 nuclĂ©otides par seconde, alors que la taux de l'ADN polymĂ©rase I avoisine 10 Ă  20 nuclĂ©otides par seconde. Par ailleurs, son abondance d'environ 400 molĂ©cules par cellule ne correspondait pas avec le fait qu'il y a typiquement deux fourches de rĂ©plication par cellule chez E. coli. Enfin, elle n'est pas suffisamment processive pour permettre la rĂ©plication d'un gĂ©nome entier, car elle interrompt la rĂ©plication après l'insertion de 25 Ă  50 nuclĂ©otides.

Ce n'est qu'avec la découverte de l'ADN polymérase III que la principale enzyme de réplication de l'ADN chez les bactéries a été identifiée.

Notes et références

  1. (en) I. R. Lehman, Maurice J. Bessman, Ernest S. Simms et Arthur Kornberg, « Enzymatic synthesis of deoxyribonucleic acid. I. Preparation of substrates and partial purification of an enzyme from Escherichia coli », Journal of Biological Chemistry, vol. 233, no 1,‎ , p. 163-170 (PMID 13563462, lire en ligne)
  2. (en) M. Ricchetti et H. Buc, « E. coli DNA polymerase I as a reverse transcriptase », The EMBO Journal, vol. 12, no 2,‎ , p. 387-396 (PMID 7679988, PMCID 413221)

Voir aussi

  • (en) R. Lehman, « Enzymatic Synthesis of Desoxyribonucleic acid », Journal of biological chemistry, Department of Microbiology, Washington University School of Medicine, St. Louis, Missouri,‎ (lire en ligne [PDF])
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