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AĂŻssata Seck

Aïssata Seck, née le à Meulan-en-Yvelines, est une femme politique française connue pour son engagement pour la mémoire des tirailleurs sénégalais.

AĂŻssata Seck
Illustration.
AĂŻssata Seck en 2020.
Fonctions
Conseillère régionale d'Île-de-France
En fonction depuis le
(2 ans)
Élection 27 juin 2021
Circonscription Seine-Saint-Denis
Président Valérie Pécresse
Adjointe au maire de Bondy
–
(6 ans et 3 mois)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Meulan-en-Yvelines
Nationalité Française
Parti politique PS (2012-2017)
G.s (2017-?)
Profession Chargée de mission à la Fondation pour la mémoire de l'esclavage

Biographie

Aïssata Seck passe sa jeunesse dans le quartier des Musiciens aux Mureaux (Yvelines)[1]. Son grand père maternel Sambayero N’Dom est engagé dans les troupes tirailleurs sénégalais[1]. Décédé en 1979, il n'a pas demandé la nationalité française et est resté au Sénégal après sa démobilisation et a exercé le métier de pompier[2]. Après son bac en 1997, elle passe un BTS de secrétaire de direction qui lui permet d'être engagée dans l'équipe administrative du magazine Alternatives économiques. Elle épouse Yaya Sow et le rejoint à Bondy. En 2010, elle reprend des études supérieures en 2010 et obtient un master de communication politique et publique[1].

Elle s'engage en politique en Seine-Saint-Denis en réaction aux émeutes de 2005 (« je voulais apporter ma pierre à l'édifice en aidant les habitants des quartiers populaires » et parce qu'elle estimait que le personnel politique était insuffisamment représentatif de la diversité de la population : « moi-même, en tant que femme issue de l'immigration, je me sens pleinement française, et je me posais constamment la question de savoir pourquoi on n'a pas des visages qui nous ressemblent dans les institutions »[2]. Elle est également marquée par le souvenir d'une perquisition subie par sa famille en 2009 : « Mon petit frère de 16 ans mis au sol et menotté. Au bout d'un quart d'heure, la police a demandé les pièces d'identité. Ils s'étaient trompés d'adresse. Dans l'entrée, il y avait une photo de mes parents. Une famille noire, ils ne se sont pas posés de question. Ils sont repartis sans un mot d'excuse[3]. » Elle s'engage avec le PS et milite pour la candidature de François Hollande lors de l'élection présidentielle de 2012[1]. En , elle devient adjointe de la maire de Bondy, Sylvine Thomassin, chargée des anciens combattants[1].

Ă€ son arrivĂ©e dans la commune, elle rencontre des anciens tirailleurs, sympathise avec eux et les aide dans leur dĂ©marches administratives et comprend les tracasseries administratives auxquels ils sont confrontĂ©s pour retrouver une nationalitĂ© française perdue lors des indĂ©pendances des anciennes colonies[2]. Sans trouver alors d'Ă©cho dans la presse en 2016, elle publie en novembre une pĂ©tition sur change.org auquel un article paru dans Le Monde donne une audience[1] - [4] qui lui permet d'atteindre plus de 60 000 signatures[5]. La dĂ©marche attire l'attention du prĂ©sident de la RĂ©publique François Hollande[6] qui accueille le , Ă  la veille du centenaire de la sanglante bataille du Chemin des Dames oĂą plus de 7 000 tirailleurs avaient pĂ©ri, 28 anciens tirailleurs — dont 18 de Bondy — Ă  l’ÉlysĂ©e pour leur remettre leur dĂ©cret de naturalisation[5].

En 2017, lors de la primaire, elle soutient d'abord Arnaud Montebourg[7], puis BenoĂ®t Hamon. Lors de la campagne prĂ©sidentielle, elle devient l'une de ses porte-paroles[1]. Elle conduit une liste Ă  l'Ă©lection sĂ©natoriale de 2017 en Seine-Saint-Denis opposĂ©e Ă  celle conduite par le sĂ©nateur PS Gilbert Roger, ancien maire de Bondy, ce qui lui vaut d'ĂŞtre exclue du PS en [7]. Avec 145 suffrages et 6,63 % des voix [8], elle n'est pas Ă©lue[9]. Quand BenoĂ®t Hamon quitte le PS, elle rejoint Ă©galement le mouvement GĂ©nĂ©ration.s[3].

Alors que la mise Ă  l'honneur des tirailleurs n'Ă©tait pas prĂ©vue et la commĂ©moration du 75e anniversaire du DĂ©barquement de Provence trop rĂ©duite Ă  ses yeux, elle interpelle au dĂ©but de l'Ă©tĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron[2]. Ă€ la suite de cet Ă©change, une commĂ©moration de plus grande ampleur est organisĂ©e Ă  Saint-RaphaĂ«l (Var) en prĂ©sence de plusieurs chefs d'État africains. Le prĂ©sident de la RĂ©publique y lance un appel aux maires de France leur demandant de nommer ou renommer des rues, des places, des Ă©coles, en hommage aux hĂ©ros oubliĂ©s des troupes coloniales, qu'elle s'emploie Ă  populariser. Elle dĂ©clare : « Je ne porte pas une revendication communautariste. Bien au contraire. Je veux simplement que tous ensemble nous ouvrions notre rĂ©cit national pour y accueillir toutes les composantes de la France d'aujourd'hui. Parce que c'est notre histoire commune »[2]. Elle participe Ă  une commission mandatĂ©e par la ministre de la ville Nadia Hai menĂ©e par une Ă©quipe d’historiens et de sociologues coordonnĂ©e par Yvan Gastaut, et sous la direction d’un comitĂ© scientifique prĂ©sidĂ© par l’historien Pascal Blanchard qui remet en 315 biographies de personnalitĂ©s afin de favoriser une plus grande diversitĂ© des noms de voies et d'Ă©difices dans les communes[10].

En 2020, elle est chargée de mission auprès de Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage[3] : « Mon rôle est d'organiser des actions concrètes comme des rencontres, des conférences-débats, des expositions, des parcours pédagogiques pour montrer les éléments qui lient cette histoire dans l'éducation populaire[2]. »

Engagée sur la liste menée par Audrey Pulvar aux élections régionales de 2021 en Île-de-France, soutenue notamment par le PS, elle devient tête de liste pour le département de la Seine-Saint-Denis après la défection du maire de Pantin Bertrand Kern[11]. Elle est élue conseillère régionale d'île-de-France[12]. En 2022, elle est candidate sur la liste de Sylvine Thomassin lors de l'élection municipale de Bondy qui est devancée par le maire sortant ; elle devient conseillère municipale d'opposition.

Notes et références

  1. Philippe Douroux, « Aïssata Seck, Marianne noire », liberation.fr, (consulté le )
  2. Vivian Forson, « Aïssata Seck : « Il y a une forte méconnaissance de l'histoire coloniale » », lepoint.fr, (consulté le )
  3. Gwenaël Bourdon, « Aïssata Seck, petite-fille de tirailleur sénégalais, se bat pour que des rues de France portent les noms de soldats coloniaux », Le Parisien, (consulté le )
  4. « Pour la naturalisation des tirailleurs sénégalais », sur change.org (consulté le )
  5. Rémi Carlier, « François Hollande naturalise 28 tirailleurs sénégalais : "Il était plus que temps" », france24.com, (consulté le )
  6. Antoine Flandrin, « La nationalité française sera accordée plus facilement aux tirailleurs sénégalais », sur lemonde.fr, (consulté le )
  7. Abel Mestre, « Rien ne va plus chez les socialistes de Seine-Saint-Denis », lemonde.fr, (consulté le )
  8. https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Senatoriales/elecresult__senatoriales-2017/(path)/senatoriales-2017/093/index.html
  9. Mohammed Bensaber et Nassira El Moaddem, « Chez les socialistes de Seine-Saint-Denis, la chasse aux Hamonistes avant les congrès », bondyblog.fr, (consulté le )
  10. Béatrice Bouniol, « Paulette Nardal, Slimane Azem, Do-Hûu Vi... Ils sont venus de loin et ont fait la France », la-croix.com, (consulté le )
  11. Thomas Lapointe, « Régionales 2021. Qui est Aïssata Seck, nouvelle tête de liste d'Audrey Pulvar en Seine-Saint-Denis ? », actu.fr, (consulté le )
  12. « Aïssata Seck », sur iledefrance.fr (consulté le )

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

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