Ɪ
Le I avec empattements, aussi appelé petite capitale I notamment pour la minuscule, est une lettre additionnelle de l’alphabet latin utilisée dans l’écriture du koulango et dans l’alphabet phonétique international. Elle tient sa forme de la lettre I majuscule avec empattements ‹ I ›, et est à ne pas confondre avec l’I sans point ‹ I, ı ›.
Utilisation
Lorsque l’I avec empattements majuscule est utilisé dans les fontes avec empattements, il peut y avoir une ambiguïté avec la lettre I majuscule habituelle. Cette dernière prend alors une forme inhabituelle basée sur la minuscule (manque un empattement) sans pour autant être identique à la lettre L minuscule.
Alphabet phonétique international
En 1882, quatre années avant la création de l’Association phonétique internationale, A. Gottschling propose la petite capitale i ‹ ɪ ›, représentant une voyelle mi-ouverte antérieure non arrondie [ɛ], comme l’un des symboles de son orthographe phonétique[1].
La petite capitale i ‹ ɪ › est utilisée dans l’alphabet phonétique international pour représenter la voyelle pré-fermée antérieure non arrondie. Elle est adoptée comme symbole en 1898, en même temps que les symboles petite capitale U ‹ ᴜ › (plus tard aussi représenté à l’aide de l’upsilon latin ‹ ʊ ›) et petite capitale Y ‹ ʏ ›[2]. En 1943, le iota ‹ ɩ › est adopté comme symbole alternatif pour représenter la même voyelle[3] mais est rejeté en 1989[4].
Daniel Jones et Solomon Tshekisho Plaatje utilise la petite capitale i avec une barre inscrite ‹ ᵻ › pour mieux la distinguer du i lorsqu’elle porte un accent de ton, dans un ouvrage d’apprentissage du tswana publié en 1916 et écrit avec un alphabet basé sur l’alphabet phonétique international[5].
Alphabet phonétique ouralien
Dans l’alphabet phonétique ouralien, ‹ ɪ › représente une voyelle fermée antérieure non arrondie dévoisée [i̥], le i minuscule ‹ i › représentant une voyelle fermée antérieure non arrondie et la petite capitale indiquant le dévoisement de celle-ci[6] - [7] - [8].
Langues africaines
La lettre I avec empattements est répertoriée dans l’Alphabet africain de référence de 1978[9].
Koulango
La lettre I avec empattements est utilisée dans plusieurs publications en koulango de Boundoukou et de Bouna pour représenter une voyelle /ɪ/ aussi représentée avec la lettre latine iota ‹ Ɩ ›[10] - [11].
Agni indénié
La petite capitale i est utilisée dans la transcription phonétique de l’ouvrage Parlons agni indénié : Côte d’Ivoire, description de l’agni indénié de Firmin Ahoua et Sandrine Adouakou[12].
Représentations informatiques
La petite capitale I peut être représentée avec les caractères Unicode (Extensions phonétiques, Latin étendu D) suivants :
formes | représentations | chaînes de caractères | points de code | descriptions | note |
---|---|---|---|---|---|
majuscule | Ɪ | Ɪ | U+A7AE | lettre majuscule latine petite capitale i | depuis Unicode 9.0.0 (2016)[13] |
minuscule | ɪ | ɪ | U+026A | lettre minuscule latine petite capitale i | |
Elle a aussi pu être représentée avec le codage ISO 6438 :
- Capitale : manquant
- Minuscule ɪ : BF
Notes et références
- Gottschling 1882, p. 203.
- Passy 1898, p. 154.
- Jones 1943.
- International Phonetic Association 1989.
- Jones et Plaatje 1916, note 2, p. xii-xiii.
- Setälä 1901, p. 37.
- Lagercrantz 1939, p. 1220.
- Sovijärvi et Peltola 1970, p. 3.
- (en) Présentation de « l’Alphabet Africain de référence » (en 4 images) du rapport de la réunion de Niamey 1978, Bisharat!
- Déclaration universelle des droits de l'homme en koulango de Boundoukou, OCHR
- Boyeldieu et al., 2008
- Ahoua et Adouakou 2009.
- Attention, le glyphe de ce caractère n’est pas implémenté dans certaines polices de caractères et a comme forme ɪ (ici, une émulation utilisant la minuscule avec une taille de police plus grande).
Bibliographie
- Alphabet africain de référence, Paris, UNESCO, Secteur de la Culture et de la Communication,
- Firmin Ahoua et Sandrine Adouakou, Parlons agni indénié. Côte d’Ivoire, Paris, L’Harmattan, coll. « Parlons », , 138 p. (ISBN 978-2-296-07992-2, lire en ligne)
- Pascal Boyeldieu, Stefan Elders et Gudrun Miehe, Grammaire koulango (parler de Bouna, Côte d’Ivoire), Cologne, Rüdiger Köppe, , 648 p. (ISBN 978-3-89645-610-6)
- Diocèse de Boundoukou Nassian, Syllabaire koulango : réservé aux élèves des cours bibliques en Koulango (Inspiré par les syllabaires de la Société Internationale de Linguistique, collection: « Je lis ma langue », Nouvelles Éditions Africaines / EDICEF), Nassian, Diocèse de Bondoukou,
- (en) Michael Everson, Denis Jacquerye et Chris Lilley, Proposal for the addition of ten Latin characters to the UCS, (lire en ligne)
- (de) A. Gottschling, « Ein Alphabet und Schriftsystem zur allgemein Verwendung für alle modernen Sprachen », Zeitschrift für Orthographie, vol. 2, nos 10–12, , p. 202–204 (lire en ligne [PDF])
- (en) International Phonetic Association, « Report on the 1989 Kiel Convention », Journal of the International Phonetic Association, vol. 19, no 2, , p. 67-80 (DOI 10.1017/S0025100300003868)
- (en + tn) Daniel Jones et Solomon Tshekisho Plaatje, A Sechuana Reader / ɺipalɔ tsɑ̄-sᵻcƪɑ̀ːnɑ̱, Londres, The University of London Press, (lire en ligne)
- (en) Daniel Jones, « ðə letəz ɪ ənd ʊ », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], no 78, , p. 14–15 (JSTOR 44705115)
- Daniel Jones, « desizjɔ̃ ɔfisjɛl », lə mɛːtrə fɔnetik [Le Maître phonétique], no 80, , p. 27–28 (JSTOR 44705153)
- (de) Eliel Lagercrantz, Lappischer Wortschatz, vol. 1 et 2, Helsinki, Suomalaisugrilainen seura, coll. « Lexica Societatis Fenno-ugricae » (no 6),
- Paul Passy, « l alfabɛ », Le Maître phonétique, vol. 13, , p. 154 (JSTOR 44702229)
- (de) Eemil Nestor Setälä, « Über die Transskription der finnisch-ugrischen Sprachen », Finnisch-ugrische Forschungen, vol. 1, , p. 15-52 (lire en ligne)
- (fi) Antti Sovijärvi et Reino Peltola, Suomalais-ugrilainen tarkekirjoitus, Helsinki, coll. « Helsingin Yliopiston Fonetiikan Laitoksen Julkuaisua / Publicationes Instituti Phonetici Universitatis Helsingiensis » (no 9), (ISSN 0357-5217, lire en ligne)