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ĂŽle Tanna

L'île Tanna (ou parfois Tana), âgée de plus de 3 millions d’années, est une île volcanique de la mer de Corail qui fait partie de l’archipel du Vanuatu. En bichlamar, les habitants s'appellent man blong Tanna ; abrégé généralement en man Tanna voire traduit par Tannais en français.

ĂŽle Tanna
Carte de l'île Tanna.
Carte de l'île Tanna.
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Vanuatu Vanuatu
Archipel Vanuatu
Localisation Mer de Corail (Océan Pacifique)
CoordonnĂ©es 19° 30′ S, 169° 20′ E
Superficie 550,0 km2
CĂ´tes 118,9 km
Point culminant Mont Tukosmera (1 084 m)
GĂ©ologie ĂŽle volcanique
Administration
Province Taféa
DĂ©mographie
Population 28 799 hab. (2009)
DensitĂ© 52,36 hab./km2
Plus grande ville LĂ©nakel
Autres informations
Fuseau horaire UTC+11
GĂ©olocalisation sur la carte : Vanuatu
(Voir situation sur carte : Vanuatu)
ĂŽle Tanna
ĂŽle Tanna
Géolocalisation sur la carte : Océanie
(Voir situation sur carte : Océanie)
ĂŽle Tanna
ĂŽle Tanna
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
ĂŽle Tanna
ĂŽle Tanna
ĂŽle au Vanuatu

GĂ©ographie

Le volcan Yasur.

Tanna est situĂ©e dans la province de TafĂ©a, au Sud du Vanuatu, entre Erromango et Aneityum. L’île la plus proche est Aniwa, Ă  25 km au nord-est.

L’île mesure 40 km de long par 19 km de large, soit une superficie totale de 550 km2[1]. Sa population austronĂ©sienne Ă©tait en 2009 de 28 799 habitants[2].

Le mont Tukosmera est le point culminant Ă  1 084 m, le deuxième sommet est le Melen Ă  1 047 m. L’activitĂ© volcanique a commencĂ© il y a quelque 3 millions d’annĂ©es en formant Green Hill. Le Yasur (altitude 361 m), situĂ© sur le littoral au Sud-Est[3], est rĂ©putĂ© le volcan le plus accessible du monde dont le cratère mesure 700 m sur 400 m. Son activitĂ© Ă©volue de 0 Ă  4 sur l’échelle d’alerte. Il est surveillĂ© par une station situĂ©e Ă  km.

Histoire

Premiers contacts avec les occidentaux

L’arrivée de James Cook à Tanna.

En août 1774, James Cook est le premier Européen à débarquer sur l’île dans une baie qu’il nomme Résolution comme son navire.

En 1860, Henry Ross Levin s’installe comme recruteur (surnommé blackbirder), soutenu par les chefs de Lenakel. D’autres blancs se joignent au Roi blanc et cultivent le coton mais après son assassinat en 1868, tous quittent peu à peu l’île.

Gouvernement provisoire

Le , à la suite du coup d'état et de la condamnation d'Antoine Fornelli, le Vanua'aku Pati proclame un gouvernement provisoire et décide de hisser à son tour un drapeau, ce à quoi s’opposent les mouvements John Frum et Forcana dont les drapeaux avaient été confisqués. À Tanna, ils renoncent à la suite des négociations, alors qu’ailleurs dans l’archipel, il flotte au prix d’émeutes. Mais ensuite le GPP passe aux mains de commissaires qui déclarent Lénakel, White Sand et Waïsisi territoire indépendant. Le , Alexis Yolou prend la tête des coutumiers pour assiéger le VAP et confisquer le drapeau.

Après la victoire aux élections du Vanuaaku Pati, le pasteur Walter Lini devient Premier ministre en .

Sécessionnisme à l'indépendance du Vanuatu

Le : l’indépendance de Taféa, nom formé des initiales des îles de Tanna, Anatom, Futuna, Erromango et Aniwa qu’elle regroupe, est proclamée à Tanna à l’initiative de l’alliance Kapiel, un second mouvement sécessionniste qui hisse son drapeau représentant une étoile jaune à cinq branches sur fond vert avec trois barres jaunes sur le côté gauche. Il s’agit de regrouper les cinq îles de la coutume qui ne reconnaissent plus le gouvernement du Condominium des Nouvelles-Hébrides ni le condominium, toutefois ils envisagent de demander leur aide à la France, Nouméa, Paris, la Corse et l’Amérique. Ils souhaitent que le délégué français reste à Isangel et ainsi empêcher l’installation du délégué du gouvernement provisoire. Malgré le départ du délégué français ils essayent d’empêcher par la force l’installation du délégué du gouvernement provisoire mais le mouvement est vaincu par les Britanniques le .

Tafea continue néanmoins d'exister en tant que province du Vanuatu, sa capitale reste Isangel.

Le , les îles Espiritu Santo et Tanna tentent encore de faire sécession sous la conduite de Jimmy Stevens, soutenu par la fondation Phenix, qui forme un gouvernement à Santo dont il se proclame Premier ministre le et hisse un drapeau à l’étoile verte sur fond bleu. Mais, le GPP fait appel à un contingent de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour rétablir l’ordre dans l’île de Santo. Le Veremana est aboli le , et Stevens condamné à quatorze ans de prison.

Le , les Kapiel vont à Isangel sous la conduite du député Alexis Yolou mais les miliciens du gouvernement font feu au moment où ils allaient se retirer et blessèrent mortellement Yolou. Le l'indépendance du Vanuatu est proclamée.

En , la police fait descendre les drapeaux américains et français d’Ipeukel et ordonne que soit hissé tous les jours le drapeau du Vanuatu.

Culture

Culte du Prince Philip

Les villages de Yakel et Yaohnanen, au sud de l'île, sont connus pour pratiquer le culte du Prince Philip. Selon les croyances locales, celui-ci serait l'esprit réincarné d'un dieu de la montagne qui serait parti à l'étranger pour épouser une femme puissante[4] - [5].

Mouvement John Frum

Une croix de cérémonie de John Frum.

Tanna a été le lieu de naissance du mouvement John Frum fondé sur le culte du cargo né durant la Seconde Guerre mondiale : les adhérents de ce culte suivent la voix d’un soldat américain qui aurait rencontré un chef et recommandé de revenir à la stricte tradition et de chasser les Européens. A la suite de quoi, ils pourraient s’attendre, sans aucun effort, à l’abondance de nourriture et de biens ; ce qu’ils ont cru reconnaître dans le débarquement de troupes américaines. Ainsi, leur emblème est devenue la croix rouge puis pour les John Frum coutumiers, une croix noire. Ils craignaient le Vanua'aku Pati (VAP), le parti indigène dominant à la veille de l'indépendance qu’ils assimilaient à la Tanna Law. Le , pour la première fois, les John Frum tiennent leur cérémonie annuelle en présence du commissaire–résident de France, la télévision et de nombreux notables, mais ce jour-là c’est le drapeau des États-Unis qu’ils hissent. Les soldats de la Tanna Army ont l’habitude de hisser la bannière étoilée, le drapeau des marines, le drapeau français et celui de la Croix-Rouge - les emblèmes des différents bienfaiteurs de l’île. Ces soldats se démarquent par leur tenue. Vêtus uniquement d’un pantalon en jean, ils marchent pieds nus, les lettres USA peintes en rouge sur leur torse.

Coutumes

Les particularités culturelles de l’île sont la conséquence de son histoire. Les coutumes ancestrales sont le modèle dominant. Des cérémonies avec danses, chants et offrandes entre clans ont lieu tout au long de l’année.

  • PropriĂ©tĂ© foncière

Le droit foncier appartient aux premiers hommes et les droits hérités sont limités en nombre et chaque titre coutumier représente une fraction du patrimoine familial. Des échanges sont possibles entre clans par le mariage ou par l’adoption. Les exclus de la coutume faute de nom coutumiers se tournent vers l’émigration ou le mode de vie économique (taxi, culture commerciale, tourisme, études scolaires...). Une loi du Vanuatu de 1983 permet la location d’un terrain à usage d’habitation pour un maximum de 75 ans, les durées de location dans des buts commerciaux y compris l’agriculture sont plus courtes, afin d’éviter une aliénation définitive des terrains, mais les chefs de Tanna n’adhèrent pas à la logique individualiste de l’enregistrement des territoires et la résolution des conflits par le tribunal car la propriété coutumière est familiale et non individuelle et ils craignent que ce soit au contraire une brèche pour une nouvelle colonisation.

  • Sur le littoral, les anciens terrains des missionnaires sont habitĂ©s par les chrĂ©tiens, majoritairement du Vanuaaku Pati.
  • Le PrĂ©sident du Conseil des chefs de Tanna, Tom Numake Tuan s’était Ă©loignĂ© de son territoire, mais après l’indĂ©pendance, il a regagnĂ© White Grass pour exploiter des bungalows touristiques et Ă©lever du bĂ©tail en libertĂ©.
  • Le Nekoviar ou Toka est un ensemble de cĂ©rĂ©monies qui marquait la fin de guerres tribales avec des rĂ©jouissances et des danses, originellement.

Langues

Les langues océaniennes parlées à Tanna sont les suivantes[6] :

Économie

La production agricole est essentiellement vivrière et peu commercialisée, un peu de coprah, oignons, ignames, fruits, etc., c’est principalement le café qui est exporté de Tanna. Le sol volcanique est fertile mais une grande part de cultures est à l’usage du clan dans les jardins coutumiers (ignames, bananes, kava et secondairement taros, maïs, manioc, canne à sucre,…).

Le tourisme se développe sur Tanna avec quelques possibilités d’hébergement et des excursions organisées depuis Port-Vila. Les attraits majeurs sont le volcan Yasur, les chevaux sauvages de White Grass et les cascades chaudes de Port Résolution.

Transports

L'aéroport de Tanna est le Whitegrass Airport, code TAH.

Personnalités

Antoine Fornelli, réputé roi (blanc, corse) de Tanna, dans les années 1970[7],

Divers

  • Les coordonnĂ©es de Tanna - 169° de longitude Ouest et 19° de latitude Sud - sont celles donnĂ©es pour l’île Escondida (l’île cachĂ©e), de la bande dessinĂ©e d'Hugo PrattLa Ballade de la mer salĂ©e, premier volume des aventures de Corto MalteseCependant, Hugo Pratt  a dit que son modèle d'Ă®le Ă©tait Abaiang (1°N, 172°E), un atoll des ĂŽles Gilbert (Kiribati) et, la carte marine d’Abaiang / Escondida, figure dans le volume.
  • Ile d’accueil de l’équipe des jaunes pour l’édition 2006 du jeu tĂ©lĂ©visĂ© Koh-Lanta au Vanuatu.
  • Tanna a accueilli l’équipe de tournage de la sĂ©rie Foudre, lors de la saison 2.

Références

  1. (en) « Îles du Vanuatu » (consulté le )
  2. (en) « 2009 National Population and Housing Census », Vanuatu National Statistics Office, (consulté le ), p. 13
  3. (en) « Yasur », Global Volcanism Program (consulté le )
  4. (en-GB) « Prince Philip: The Vanuatu tribes mourning the death of their 'god' », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Mort du prince Philip : ces villageois du Vanuatu pleurent leur dieu disparu », sur Le Parisien, (consulté le ).
  6. (en) « Languages of Vanuatu », SIL International (consulté le )
  7. André Fages, La Cavalade, , 270 p. (ISBN 978-2-7483-5800-1, lire en ligne), p. 263.

Annexes

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes


Liens externes

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