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Évangélisme au Québec

L'évangélisme au Québec constitue une part importante du protestantisme dans cette province. Il s'agit d'un mouvement chrétien composé de plusieurs dénominations et Églises évangéliques.

Histoire

19e siècle

La première église baptiste est établie en 1831 à Montréal par John Gilmour, un pasteur anglais[1].

20e siècle

Bâtiment de l’Evangel Pentecostal Church à Montréal

Le mouvement pentecôtiste de 1906 s'est installé dans la province, 10 ans plus tard, également à Montréal, en 1916 avec la fondation de l’église Evangel Pentecostal Church [2].

21e siècle

Le mouvement évangélique connait une croissance notable depuis les années 2000, observe le chercheur Frédéric Castel, spécialiste à l'UQAM et à l'INRS [3]. Il remarque que le phénomène n'a pas lieu seulement dans les grands centres urbains, mais aussi dans les régions éloignées. Selon le recensement de 2001 de Statistique Canada, l'évangélisme a compté 50 000 nouveaux croyants au Québec[4].

De nouveaux lieux de culte, dans différentes villes du Québec, sont construits et inaugurés [5] - [6] - [7]. En 2001, l'Église Nouvelle Vie de Longueuil inaugure un nouveau bâtiment comprenant notamment un auditorium de 2 400 places, le plus grand dans la francophonie du Canada[8]. Certains bâtiments d’églises catholiques ont également été repris par des églises évangéliques [9] - [10]. En 2015, le Réseau Évangélique du Québec, une union provinciale regroupant plusieurs dénominations évangéliques, est fondé[11].

Organisations

Les églises évangéliques sont souvent affiliées à une dénomination chrétienne évangélique, qui est parfois affiliée au Réseau Évangélique du Québec ou à l'Alliance évangélique du Canada.

Par exemple, pour les dénominations baptistes, il y a les Ministères baptistes canadiens fondés en 1944[12], The Fellowship fondée en 1953[13] et la Canadian National Baptist Convention fondée en 1985[14]. Au Québec, ces dénominations sont représentées par des unions régionales, comme l'Union des Églises baptistes francophone du Canada (affiliée aux Ministères baptistes canadiens) fondée en 1969[15] et l'Association d'Églises baptistes évangéliques au Québec (affiliée à The Fellowship) en 1971[16].

Pour les dénominations pentecôtistes, par exemple, il y a les Assemblées de la Pentecôte du Canada, fondées en 1919 [17] - [18].

Écoles

Dans le courant baptiste, il y a eu la fondation de l’Institut Feller à Grande-Ligne (devenu Saint-Blaise-sur-Richelieu) en 1836 par Louis Roussy et Henriette Feller, des missionnaires baptistes suisses, dispensant des études bibliques, qui a fermé ses portes en 1967 [19] - [20] - [21]. En 1974, l’Association d'Églises baptistes évangéliques au Québec fonde le Séminaire baptiste évangélique du Québec à Montréal [22]. En 1982, l’Union d'Églises baptistes francophones du Canada fonde la Faculté de théologie évangélique (Montréal) [23].

Dans le courant pentecôtiste, il y a eu la fondation de l’Institut biblique Bérée à Montréal en 1941 par les Assemblées de la pentecôte du Canada [24]. L’école a fusionné en 1997 avec le Collège biblique Québec pour devenir l’Institut biblique du Québec à Longueuil [25]. Il y a eu également la fondation de l’Institut de théologie pour la Francophonie affilié à l'Association chrétienne pour la francophonie, à Longueuil en 2005 par l'Église Nouvelle Vie [26].

Statistiques

Selon l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 de Statistique Canada, il y avait 94,980 chrétiens évangéliques au Québec en 2011, représentés principalement par les catégories baptiste (36 610 personnes), pentecôtiste (41 070 personnes) et la catégorie évangélique (17 300 personnes, non déclarées dans les autres catégories)[27].

Critiques

En 2010, des journalistes ont souligné la grande place accordée à l'argent dans les cultes de certaines églises évangéliques et la gestion peu transparente des offrandes et de la dîme[28] - [29]. Divers scandales financiers et détournements de fonds ont eu lieu dans les années 2010 [30] - [31] - [32] - [33], principalement dans des églises indépendantes, non affiliées à une dénomination évangélique[34].

Notes et références

  1. George A. Rawlyk, Aspects of the Canadian Evangelical Experience, McGill-Queen's Press - MQUP, Canada, 1997, p. 197
  2. Michael Wilkinson, Peter Althouse, Winds from the North: Canadian Contributions to the Pentecostal Movement, BRILL, Leiden, 2010, p. 287
  3. MARIE-CLAUDE MALBOEUF, Religion à la carte, lapresse.ca, Canada, 05 février 2011
  4. Sylvie St-Jacques, Les évangéliques sont parmi nous, lapresse.ca, Canada, 7 décembre 2012
  5. Christine Bouthillier, Des églises « populaires », journaldemontreal.com, Canada, 30 mars 2013
  6. Marie-Ève Cousineau, La montée des églises évangéliques, radio-canada.ca, Canada, 17 novembre 2013
  7. Charlotte Paquet, L’Église évangélique se construit un chez-soi à Baie-Comeau, lemanic.ca, Canada, 23 juillet 2017
  8. PVE, La plus grande église évangélique francophone ouvre ses portes à Longueil, tvanouvelles.ca, Canada, 28 janvier 2001
  9. H. Joncas, Vente miraculeuse de l'église Saint-Louis-de-France, lesaffaires.com, Canada, 11 juillet 2009
  10. PIERRE-OLIVIER FORTIN, Une église catholique passe aux mains des évangélistes, journaldequebec.com, Canada, 27 novembre 2016
  11. Yves Casgrain, La force du dialogue, Magazine Vivre sa foi, Canada, avril 2017
  12. William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 121
  13. William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 213
  14. George A. Rawlyk, Aspects of the Canadian Evangelical Experience, McGill-Queen's Press - MQUP, Canada, 1997, p. 222
  15. Gordon L. Heath, Dallas Friesen, Taylor Murray, Baptists in Canada: Their History and Polity, Wipf and Stock Publishers, USA, 2020, p. 71
  16. Aebeq, L’histoire de l’Association, aebeq.qc.ca, Canada, consulté le 8 mai 2021
  17. Adam Stewart, The New Canadian Pentecostals, Wilfrid Laurier University Press, Canada, 2015, p. 29
  18. Michael Di Giacomo, Les pentecôtistes québécois, 1966-1995, Thèse de Doctorat, Université Laval, Canada, 1999, p. 42
  19. William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 120
  20. Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, p. 258
  21. William Cathcart, The Baptist Encyclopedia - Volume 3, The Baptist Standard Bearer, USA, 2001, p. 1302
  22. William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Scarecrow Press, USA, 2009, p. 214
  23. William H. Brackney, "Historical Dictionary of the Baptists", Scarecrow Press, USA, 2009, p. 1982
  24. Michael Wilkinson, Canadian Pentecostalism: Transition and Transformation, McGill-Queen's Press - MQUP, Canada, 2009, p. 117
  25. Michael Di Giacomo, Les pentecôtistes québécois, 1966-1995, Canada, 1999, p. 140-141
  26. Sébastien Fath, Dieu XXL, la révolution des mégachurches, Édition Autrement, France, 2008, p.143
  27. Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages de 2011 : Tableaux de données, statcan.gc.ca, Canada, consulté le 23 juillet 2018
  28. Marie-Claude Malboeuf et Jean-Christophe Laurence, Églises indépendantes: le culte de l'argent, lapresse.ca, Canada, 17 novembre 2010
  29. Frédéric Dejean, Le fric, c'est chic!, geographie-religions.com, Canada, 16 mars 2011
  30. Christiane Desjardins, Détournements de fonds: un pasteur et ses disciples doivent rembourser, lapresse.ca, Canada, 06 juillet 2013
  31. LAURENCE HOUDE-ROY, Parole qui libère n’a pas de permis de culte, journaldemontreal.com, Canada, 3 février 2018
  32. Camille Garnier, Un pasteur controversé à Montréal, tvanouvelles.ca, Canada, 30 novembre 2017
  33. KATHLEEN FRENETTE, Mukendi aurait omis de déclarer 475 000$, Canada, 18 mai 2018
  34. Camille Garnier, Ruinés par un gourou qui promet des miracles, journaldemontreal.com, Canada, 29 janvier 2018

Bibliographie

  • C.W. Baird, Histoire des réfugiés huguenots en Amérique, 1880, p. 51
  • E.H. Broadbent, 1985. L'Église ignorée. La Collection Le Chrétien d'Or, Éditions Copiexpress, 4
  • Richard Lougheed, 1999, La conversion controversée de Charles Chiniquy, Québec, La Clairière, 322 p.
  • N. Thomson, 1988, « The Socio-Religious Context of Quebec : French-Canadian Baptist Perceptions, 1868-1914 », dans Jarold Zeman (dir.), Costly Vision, Burlington, Welch, p. 167-180.
  • J. Zuidema, « Marginalisation et ‘raison d’être’ du chrétien réformé francophone du Québec, » Revue Farel 2 (2007) : 1-19.

Voir aussi

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