Étiquetage gracieux
En théorie des graphes, un étiquetage gracieux d'un graphe non orienté à m arêtes est un étiquetage de ses sommets par des entiers naturels distincts pris dans l'ensemble {0,...,m} qui a la propriété que les valeurs absolues des différences des étiquettes des extrémités des arêtes sont toutes distinctes et égales à 1,...,m ; elles identifient ainsi de manière unique les arêtes. Un graphe qui admet un étiquetage gracieux est un graphe gracieux[1] - [2].
Le terme « étiquetage gracieux » (en anglais « graceful labeling ») apparaît dans un article de Solomon W. Golomb[3] - [4] Le concept figure, sous le nom de « β-labeling » dans un article d'Alexander Rosa sur l’étiquetage de graphes[5].
Conjecture des arbres gracieux
Une des conjectures non résolues en théorie des graphes est la conjecture des arbres gracieux ou conjecture de Ringel-Kotzig, nommée ainsi d'après Gerhard Ringel and Anton Kotzig. Elle affirme :
Conjecture de Ringel-Kotzig — Tous les arbres sont gracieux.
La conjecture de Ringel-Kotzig est aussi connue sous le terme de « conjecture de l’étiquetage gracieux »[6]. Une version plus faible est la
Conjecture de Ringel — Le graphe complet peut être décomposé en copies de tout arbre à arêtes.
Cette conjecture de Ringel a été démontrée pour des grandes valeurs de dans un article posté le par Richard Montgomery, Alexey Pokrovskiy et Benny Sudakov sur Arxiv[7]. Le résultat a fait l'objet d'un article dans Quanta Magazine[8] et dans Pour la Science[9]
Résultats partiels
De nombreux résultats partiels — positifs ou négatifs — concernent des classes particulières de graphes. Un catalogue est maintenu par Joseph A. Gallian[10] :
- Un graphe eulérien avec m arêtes n'est pas gracieux si m ≡ 1 (mod 4) ou m ≡ 2 (mod 4)[5].
- Un cycle Cn à n sommets est gracieux si et seulement si n ≡ 0 (mod 4) ou n ≡ 3 (mod 4)[5].
- Toutes les chaînes et tous les graphes chenilles sont gracieux.
- Tout graphe biparti complet est gracieux[1].
- Les arbres à au plus 27 sommets sont gracieux[10] - [11]. Ce résultat est étendu en 2003 aux arbres à 29 sommets par Michael Horton dans sa thèse de bachelor[12]. Une autre extension, à 35 sommets, est annoncée en 2010 par Wenjie Fang[13].
- Tout graphe roue, tout graphe grille est gracieux[10].
- Tout hypercube est gracieux[14].
- Les graphes simples avec au plus quatre sommets sont gracieux. Les seuls graphes à 5 sommets qui ne sont pas gracieux sont le 5-cycle (le pentagone); le graphe complet K5; et le graphe graphe papillon[1].
Notes et références
- (de)/(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en allemand « Graziöse Beschriftung » (voir la liste des auteurs) et en anglais « Graceful labeling » (voir la liste des auteurs).
- (en) Eric W. Weisstein, « Graceful graph », sur MathWorld
- Virginia Vassilevska, « Coding and Graceful Labeling of trees », SURF 2001 PostScript
- Solomon W. Golomb, « The Largest Graceful Subgraph of the Complete Graph », Amer. Math. Monthly, vol. 81,‎ , p. 499-501.
- Martin Gardner, Wheels, Life, and Other Mathematical Amusements, New York, W. H. Freeman, , Ch. 15 : « Golomb's Graceful Graphs » p. 152-165.
- A. Rosa, « On certain valuations of the vertices of a graph », dans Theory of Graphs (Internat. Sympos., Rome, 1966), New York, Gordon and Breach, (MR 0223271), p. 349-355.
- C. Huang, Anton Kotzig et Alexander Rosa, « Further results on tree labellings », Utilitas Mathematica, vol. 21,‎ , p. 31-48 (MR 668845).
- « A proof of Ringel's Conjecture »,
- Kevin Hartnett, « Rainbow Proof Shows Graphs Have Uniform Parts », sur https://www.quantamagazine.org, Quanta Magazine, (consulté le ).
- « La conjecture de Ringel démontrée grâce à des coloriages de graphes », .
- Joseph A. Joseph A. Gallian, « A dynamic survey of graph labeling », Electronic Journal of Combinatorics,‎ 1998-2016, Dynamic Survey #DS6: Dec 23, 2016 (MR = 1668059, lire en ligne).
- R. E. L. Aldred et Brendan D. McKay, « Graceful and harmonious labellings of trees », Bulletin of the Institute of Combinatorics and its Applications, vol. 23,‎ , p. 69-72 (MR 1621760).
- Michael P. Horton, Graceful Trees : Statistics and Algorithms, Université de Tasmanie, (lire en ligne).
- Wenjie Fang, « A Computational Approach to the Graceful Tree Conjecture », arxiv,‎ (arXiv 1003.3045).
- Anton Kotzig, « Decompositions of complete graphs into isomorphic cubes », Journal of Combinatorial Theory, Series B, vol. 31, no 3,‎ , p. 292-296 (DOI 10.1016/0095-8956(81)90031-9, MR 638285).
Bibliographie
- Shalom Eliahou, « Le sudoku arboricole », Images des mathématiques : La recherche mathématique en mots et en images, CNRS, (consulté le ).
- « Tous les arbres sont-ils gracieux ? », k a f e m a t h 2016-2017, (consulté le ).
- Vasanti N. Bhat-Nayak et Ujwala N. Deshmukh, « Gracefulness of and », J. Ramanujan Math. Soc., vol. 11, no 2,‎ , p. 187-190 (zbMATH 0867.05057).
- Vasanti N. Bhat-Nayak et A. Selvam, « Gracefulness of -cone », Ars Combin., vol. 66,‎ , p. 283–298 (MR 1961491).
- (en) Eric W. Weisstein, « Graceful graph », sur MathWorld
- Ping Zhang, A Kaleidoscopic view of graph colorings, Springer, coll. « SpringerBriefs in Mathematics », , 157 p. (ISBN 978-3-319-30518-9, lire en ligne)
Articles liés
- Edge-graceful labeling (en)
- Liste de conjectures mathématiques