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Étienne Mollier

Étienne Mollier, nĂ© le Ă  Saint-Laurent-du-Pont et mort le Ă  Paris, est un inventeur français. Il est un des prĂ©curseurs de l’utilisation du format 35 mm en photographie avec son appareil Cent-Vues, conçu en 1909. En 1937, il met au point le premier rĂ©troprojecteur commercialisĂ© en France, L’Omniscope horizontal.

Étienne Mollier
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  85 ans)
Nationalité
Activité

Biographie

Étienne Mollier est nĂ© Ă  Saint-Laurent-du-Pont, au pied du massif de la Chartreuse, dans le DauphinĂ©. Fils de boulanger, il doit choisir un mĂ©tier Ă  quinze ans, avec en poche le seul certificat d'Ă©tudes primaires. FascinĂ© par la mĂ©canique, l’apprentissage Ă  Grenoble lui rĂ©vĂšle les secrets des moteurs et de l’électricitĂ©, puis l’optique et la mĂ©canique de prĂ©cision qui l’amĂšnent Ă  Paris, au dĂ©part pour fabriquer des instruments d’astronomie, chez Secretan.

Mécanique de précision et photographie

À Paris, Étienne Mollier va enfin explorer toutes les possibilitĂ©s qu’offrent les domaines — qui le passionnent — de l’optique et de la photographie. En 1901, il s’associe pendant deux ans avec Pascal Demaison et monte un atelier de mĂ©canique de prĂ©cision au 42, rue Chanzy (ultĂ©rieurement transfĂ©rĂ© au 198, boulevard Voltaire). Demaison et Mollier se consacrent tout d’abord Ă  la fabrication d’obturateurs photographiques pour Ă©quiper les chambres en bois fabriquĂ©es par les Ă©bĂ©nistes du quartier. Mollier se spĂ©cialise rapidement dans la recherche et le perfectionnement de ces obturateurs. En 1902, il dĂ©pose un brevet pour un obturateur de plaque Ă  rideau (brevet rachetĂ© ensuite par Gaumont). Puis il commercialise un premier appareil photographique de poche de son invention, le Colibri, au format 4 Âč⁄₂ Ă— 6.

Le Colibri, appareil photo de poche pliant de format 4 œ x 6.

Étienne Mollier poursuit ses innovations mĂ©caniques en collaborant avec d’autres inventeurs, Ă©largissant ses activitĂ©s au domaine cinĂ©matographique avec Hanau (qui commercialise alors les cinĂ©matographes d’Ernest Gauthier). Mais c’est sa rencontre avec Georges Mendel vers 1905, qui l’oriente dĂ©finitivement vers le cinĂ©ma. Mendel se lance alors dans le cinĂ©ma sonore d’aprĂšs les brevets de l’inventeur Henri Joly, et fait fabriquer les mĂ©canismes de synchronisation de son Phono-Cinema-ThĂ©Ăątre par Mollier, qui contribue Ă  les perfectionner, en inventant notamment un amplificateur de son, le Tonnerre. Mollier compte Ă©galement parmi sa clientĂšle Jules Demaria, Gaston Massiot, Gaston Guilbert ou Charles Bancarel qui, en 1913, lui fait fabriquer 1 000 exemplaires de son projecteur de salon, le Solus.

MĂ©daille d’or 1910 du Concours LĂ©pine avec le Cent-Vues

Le Cent-Vues, appareil photo conçu par Étienne Mollier, mĂ©daille d'or du Concours LĂ©pine 1910
Le Cent-Vues, médaille d'or du Concours Lépine 1910.
Le Cent-Vues, chargé avec du film 35 mm, prenait des photos au format 18x24 mm.

Ses recherches personnelles portent toujours sur la photographie d’amateur, qu’il rĂ©volutionne avec l’utilisation du film cinĂ©matographique. Ayant l'expĂ©rience du film 35 mm dans les appareils de cinĂ©ma, il dĂ©cide de l'utiliser dans un appareil photo de poche. Conçu en 1909, c’est le premier appareil photographique de petit format utilisant le 35 mm rĂ©alisĂ© en France. Celui-ci permettait de prendre d'affilĂ©e cent clichĂ©s au format 18x24 mm. Trois inventeurs, dont il ne connaissait pas les travaux, l'avaient prĂ©cĂ©dĂ© : Jens Poul Andersen au Danemark (1905), Ambrosio Torino en Italie (1905) et Goertz en Allemagne (1905-1910). En 1910, il reçoit la mĂ©daille d’or du Concours LĂ©pine pour le Cent-Vues, commercialisĂ© Ă  toute petite Ă©chelle jusqu'en 1914 puis remis sur le marchĂ© Ă  partir de 1920. Corollaire de cette invention : les vues fixes obtenues, ancĂȘtres des diapositives, peuvent ĂȘtre projetĂ©es sur Ă©cran.

DĂ©sormais, Étienne Mollier va s’intĂ©resser Ă©galement Ă  la projection fixe. En 1918, il dĂ©pose un brevet pour un « dispositif d’éclairage des projections cinĂ©matographiques Â», qui permet de passer automatiquement de l’éclairage maximum nĂ©cessaire Ă  la projection animĂ©e, Ă  l’éclairage rĂ©duit nĂ©cessaire pour la projection vue par vue sans Ă©chauffement anormal du film. Cette invention, baptisĂ©e « AutodĂ©volteur Â», sera utilisĂ©e dans de nombreux appareils destinĂ©s Ă  l’enseignement, ainsi que dans un accessoire visant Ă  augmenter la luminositĂ© des PathĂ©-Baby, l’Éblouissant, commercialisĂ© en 1923.

Au lendemain de la PremiĂšre Guerre mondiale, ses principaux clients se mettant Ă  construire eux-mĂȘmes leurs appareils, Étienne Mollier dĂ©cide de vendre directement les produits de sa fabrication. En 1920 sont fondĂ©s les Établissements E. Mollier et Cie, sociĂ©tĂ© en nom collectif au capital de 800 000 FRF, entre Étienne-NoĂ«l Mollier et RenĂ©-ValĂ©ry Paillard. L’usine et les bureaux sont situĂ©s 20, rue FĂ©licien-David, Ă  Paris ; le magasin de vente, 26, avenue de la Grande-ArmĂ©e. En , Mollier rachĂšte les parts de son associĂ© et transforme en sociĂ©tĂ© anonyme les Établissements Mollier. Parmi les nouveaux membres du conseil d’administration, on trouve les noms de Gaston Jougla ou de Louis Joly, le gendre de l'ingĂ©nieur Jules Carpentier.

Le cinĂ©ma appliquĂ© Ă  l’enseignement

Durant les annĂ©es 1920, Mollier propose toute une gamme d’appareils de cinĂ©ma, destinĂ©s principalement Ă  l’enseignement (il dĂ©pose la marque « Le CinĂ©ma Ă©ducateur Â»), ainsi qu’aux amateurs. Il se consacre Ă©galement Ă  la projection fixe appliquĂ©e Ă  l’enseignement et Ă  la photographie. Il reprend en 1920 la commercialisation du fameux Cent-Vues. En 1929, il cĂšde sa sociĂ©tĂ© Ă  Demaria-Lapierre, qui devient Demaria-Lapierre et Mollier.

Mollier s’installe alors avec sa femme, sa fille Suzanne et son fils, Marcel Mollier, fraĂźchement diplĂŽmĂ© de l’École supĂ©rieure d'Ă©lectricitĂ©, au 97, avenue de Versailles, dans un local avec bureau, magasin, atelier et laboratoire photographique. Il se partage entre les travaux scientifiques (fabrication d’appareils spĂ©ciaux Ă  la demande des universitĂ©s) et le perfectionnement de la projection fixe sous toutes ses formes, essentiellement pour l’enseignement, jusqu’à la rĂ©alisation de grands Ă©pidiascopes. Vers 1937, avec l’Omniscope horizontal, il met au point le premier rĂ©troprojecteur commercialisĂ© en France. Il poursuit avec ardeur son activitĂ© de mĂ©canicien et d’inventeur jusqu’à sa mort, le .

Bibliographie

  • Étienne Mollier, MĂ©moires d’un inventeur : De la photographie 35 mm au rĂ©troprojecteur, PrĂ©face et Ă©pilogue de Suzanne SĂ©journant-Mollier, Ă©d. L’Harmattan (Acteurs de la Science), 2009, 164 p. (ISBN 978-2-296-08369-1)
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