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Établissement national des invalides de la marine

L'Établissement national des invalides de la marine (Enim) est un établissement public national chargé du régime spécial de sécurité sociale des marins du commerce, de la pêche et de la plaisance.

Établissement national des invalides de la marine
Histoire
Successeur
Conseil supérieur des gens de mer (d)
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Administration publique (tutelle) des activités économiques
Pays
Identifiants
SIREN
Brevet de pension de retraite en 1878.

Ce régime spécial couvre l'ensemble des assurances sociales, à l'exception de la branche famille qui est rattachée au régime général. Il est constitué de deux caisses : la Caisse générale de prévoyance (CGP) qui couvre les risques maladie, maternité, invalidité, décès et accident du travail et la Caisse de retraite des marins (CRM) qui couvre le risque vieillesse.

L'ENIM est placé sous la triple tutelle des ministres chargés de la mer, de la sécurité sociale et du budget[1].

Les activités de l'Enim sont réparties sur quatre sites : Périgny-La Rochelle (siège), Lorient, Saint-Malo et Paimpol.


Historique

Les marins français bénéficient d'un régime de sécurité sociale qui peut être considéré comme l'ancêtre de tous les autres régimes. Sa création remonte à Louis XIV quand la nécessité de doter les gens de mer d'un statut social est apparue. Sa structure actuelle est l'aboutissement d'une longue évolution qui peut s'analyser en trois périodes d'inégale durée : l'instauration, la généralisation, l'institutionnalisation.

1670-1709 : instauration

  • 1670 : une ordonnance royale de caractère gĂ©nĂ©ral institue, au profit de tous les anciens militaires, y compris les marins, un secours viager de deux Ă©cus par mois.
  • 1673 : l'Ă©dit de Nancy du met au point l'enrĂ´lement gĂ©nĂ©ral des gens de mer. Première mesure sociale spĂ©cifique aux marins : la crĂ©ation de la Caisse des Invalides de la Marine Royale destinĂ©e Ă  secourir les marins blessĂ©s ou invalides. Le 23, un règlement royal ordonne un prĂ©lèvement de 2,5 % sur la solde de tous les marins embarquĂ©s afin de financer la construction de deux hĂ´pitaux, l'un Ă  Rochefort et l'autre Ă  Toulon, chargĂ©s d'accueillir les marins "estropiĂ©s" : le fonds des Invalides de la marine est crĂ©Ă©[2].
  • 1681 : la grande Ordonnance sur la Marine marchande instaure les obligations de l'armateur Ă  l'Ă©gard des marins blessĂ©s ou malades Ă  bord. Ces obligations sont Ă  l'origine de la prise en charge complète d'un mois que nous connaissons actuellement.
  • 1689 : le secours de deux Ă©cus par mois est transformĂ© en une demi-solde pour les marins devenus invalides. Ainsi naĂ®t la notion de « rĂ©compense » (au sens de compensation) des marins estropiĂ©s en cours de service.

1709-1815 : généralisation

  • 1709 : la plupart des mesures n'Ă©taient prĂ©vues que pour le personnel militaire qui armait les vaisseaux du roi, et surtout dans le but de favoriser le renouveau de la marine de guerre. Partant du fait que la Marine marchande est la rĂ©serve oĂą la flotte de guerre puise ses Ă©quipages, l'Édit de mai 1709 Ă©tend les pensions d'invaliditĂ© aux marins du commerce. En outre, l'invaliditĂ© est prise dans un sens de plus en plus large et englobe, outre celles contractĂ©es Ă  bord dans l'exercice du mĂ©tier, celles liĂ©es Ă  la vieillesse[3].

Quelques années plus tard, c'est le tour des marins de la pêche.

  • 1720 : un Ă©dit auquel on rattache l'acte constitutif de l'Établissement des Invalides fixe la destination des ressources de la Caisse :
    • allocation de pensions,
    • gratifications et rĂ©compenses aux officiers de marine invalides « qui en seront trouvĂ©s dignes »,
    • demi-solde aux officiers mariniers, matelots, soldats, ouvriers « estropiĂ©s sur les vaisseaux du Roi ou sur les bateaux marchands »,
    • « gratifications et rĂ©compenses aux veuves et enfants des officiers mariniers, soldats et volontaires qui auront Ă©tĂ© tuĂ©s sur les mĂŞmes navires ».
  • 1784 : l'ordonnance du marquis de Castries sur les Invalides crĂ©e le système dĂ©finitif des pensions d'invaliditĂ© et de vieillesse : cette dernière est due Ă  partir de 60 ans, sans condition d'invaliditĂ©[3].
  • 1795 : crĂ©ation de l'Inscription maritime proprement dite, institution dont les structures, sinon le nom, demeurent encore aujourd'hui.

Depuis 1815 : institutionnalisation

Ancien siège de l'ENIM à Paris, place de Fontenoy
  • 1815 : la Restauration et la Monarchie de juillet Ă©tablissent le passage au droit strictement exigible pour l'attribution d'une pension ou d'une aide sociale, qui avait jusque-lĂ  un caractère gracieux. Dès lors, un Ă©ventail de prestations sociales, dĂ©finies avec prĂ©cision, se dĂ©veloppe d'annĂ©e en annĂ©e.
  • 1826 : l'âge d'obtention de la pension est ramenĂ© de 60 Ă  50 ans.
  • 1881 : crĂ©ation des pensions anticipĂ©es pour les marins de moins de 50 ans atteints d'infirmitĂ©.
  • 1898 : la Loi du , consĂ©cutive Ă  la Loi gĂ©nĂ©rale du sur les accidents du travail, Ă©tablit le droit Ă  rĂ©paration des accidents du travail et des maladies.
  • 1908 : crĂ©ation des pensions proportionnelles d'anciennetĂ©.
  • 1930 : crĂ©ation de l'Ă©tablissement national des invalides de la marine. Depuis cette date, si les attributions nĂ©es de prĂ©occupations militaires s'estompent pour disparaĂ®tre complètement de nos jours, les tâches de protection sociale, en revanche, ne cessent de croĂ®tre.
  • 1938 : le dĂ©cret du codifie la lĂ©gislation de la prĂ©voyance sociale des marins.
  • 1953 : le dĂ©cret du dĂ©termine l'organisation administrative et financière de l'Ă©tablissement.
  • 1968 : le dĂ©cret du codifie les textes lĂ©gislatifs et rĂ©glementaires du rĂ©gime des pensions de retraite.
  • 2010 : le dĂ©cret du dĂ©termine l'actuelle organisation administrative et financière de l'Ă©tablissement ; l'Enim devient un Ă©tablissement public Ă  caractère administratif de plein exercice et perd sa qualitĂ© de direction d'administration centrale.
  • 2015 : L'Enim signe sa première convention d'objectifs et de gestion pour la pĂ©riode 2013-2015.
  • 2017 : L'Enim signe sa deuxième convention d'objectifs et de gestion pour la pĂ©riode 2016-2020.
  • 2022 : L'Enim signe avec l'État la troisième convention d'objectifs et de gestion pour la pĂ©riode 2022-2026, la prĂ©cĂ©dente ayant Ă©tĂ© reconduite en 2021 pour une annĂ©e supplĂ©mentaire.

Notes et références

  1. Article 1er du décret no 2010-1009 du 30 août 2010 portant organisation administrative et financière de l’Établissement national des invalides de la marine [lire en ligne]
  2. https://www.senat.fr/evenement/archives/D32/prelev.html
  3. J.-J. Dubarry, J.-J. Penny et J.-F. Hervier, « Colbert, père de la Sécurité sociale de la Marine » [PDF], sur parisdescartes.fr,

Voir aussi

Liens internes

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