Accueil🇫🇷Chercher

Énergie en Arabie saoudite

Le secteur de l'énergie en Arabie saoudite est dominant dans l'économie de l'Arabie saoudite : environ 87 % des recettes publiques et 90 % des recettes d'exportation proviennent de l'industrie pétrolière et pétrochimique en 2017, ce qui représente environ 42 % du produit intérieur brut de l'Arabie saoudite.

Énergie en Arabie saoudite
Image illustrative de l’article Énergie en Arabie saoudite
Dammam n° 7, le premier puits de pétrole exploité en Arabie saoudite, le 4 mars 1938.
Bilan énergétique (2019)
Offre d'Ă©nergie primaire (TPES) 8 984 PJ
(214,6 M tep)
par agent énergétique pétrole : 62,6 %
gaz naturel : 37,4 %
électricité : 0 %
bois : 0 %
Énergies renouvelables 0 %
Consommation totale (TFC) 4 472 PJ
(106,8 M tep)
par habitant 130,4 GJ/hab.
(3,1 tep/hab.)
par secteur ménages : 12 %
industrie : 35,5 %
transports : 42,7 %
services : 9,4 %
agriculture : 0,4 %
Électricité (2019)
Production 385,54 TWh
par filière thermique : 99,9 %
autres : 0,1 %
Combustibles (2019 - PJ)
Production pétrole : 23436
gaz naturel : 3358
Commerce extérieur (2019 - PJ)
Importations pétrole : 779
bois : 0.3
Exportations pétrole : 18634
Sources

Le pays se classe en 2021 au 3e rang mondial des pays producteurs de pétrole (12,2 % de la production mondiale), derrière les États-Unis et la Russie, au 3e rang des exportateurs de pétrole (11,5 % des exportations mondiales) derrière la Russie et les États-Unis, et en 2019 au 1er rang des producteurs d'électricité à partir de pétrole (22,5 % du total mondial).

Les réserves prouvées de l'Arabie saoudite en 2020 représentent 16,2 % du total mondial, au 2e rang mondial derrière le Venezuela (19,3 %), réparties sur plus de cent gisements de pétrole et de gaz naturel associé. La consommation du pays augmente rapidement (6e rang mondial), principalement pour produire de l'électricité.

Ses réserves de gaz naturel représentent 4,5 % du total mondial en 2021, au 6e rang mondial ; sa production de gaz se classe au 8e rang mondial avec 2,9 % de la production mondiale ; elle est entièrement consommée dans le pays (6e rang mondial).

La consommation d'Ă©nergie primaire du pays atteignait 262,2 GJ par habitant en 2019, soit 3,3 fois la moyenne mondiale, 7 % au-dessous des États-Unis.

L'électricité représentait seulement 18,1 % de la consommation finale d'énergie en 2019. Elle est produite en 2021 à partir de gaz naturel pour 60,54 %, de pétrole pour 39,2 % et d'énergie solaire pour 0,2 %.

Les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre liĂ©es Ă  l'Ă©nergie en Arabie saoudite ont atteint 14,45 tonnes de CO2 par habitant en 2019, niveau d'Ă©missions parmi les plus Ă©levĂ©s au monde : 3,3 fois la moyenne mondiale, au mĂŞme niveau que les États-Unis.

Le pays a annoncĂ© d'ambitieux programmes de dĂ©veloppement du nuclĂ©aire et des Ă©nergies renouvelables : Ă  l'horizon 2032, il prĂ©voit 17,6 GW de nuclĂ©aire et 53 GW d'Ă©nergies renouvelables, dont 41 GW de solaire ; des appels d'offres pour le solaire et l'Ă©olien ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s en 2018 et 2020. Les projets sĂ©lectionnĂ©s ou en exploitation totalisent 3,6 GWc en avril 2021.

Vue d'ensemble

Énergie en Arabie saoudite[1]
Population
[k 1]
Consom.
Ă©nergie
primaire
Production Export.
nette
Consom.
électricité
Émissions
de CO2[k 1]
Année Million PJ PJ PJ TWh Mt CO2
199016,32 42915 42612 85565151
200020,84 09719 92215 656117235
201027,47 34422 25114 612219419
201128,27 69424 81516 992227435
201229,17 89926 16817 806248463
201329,97 85525 72817 557264471
201430,88 65326 06017 068291507
201531,69 06027 15717 734313532
201632,38 99428 07719 111317527
201732,99 16427 07817 826315532
201833,78 94627 85818 802345492
201934,38 98426 79617 854345495,2
variation
1990-2019
+110 %+270 %+74 %+39 %+445 %+228 %

Le secteur pétrolier apporte en 2017 environ 87 % des ressources du budget de l'Arabie saoudite, 42 % de son PIB et 90 % de ses revenus d'exportation[2].

Comparaisons internationales

L'Agence Internationale de l’Énergie classe l'Arabie saoudite aux tout premiers rangs pour de nombreux indicateurs du domaine de l'énergie:

Place de l'Arabie saoudite dans les classements mondiaux
Source d'énergie indicateur rang année quantité unité % monde commentaires
PĂ©trole brut[k 2] Production 3e 2020p 511 Mt 12,3 % 1er : États-Unis (706 Mt) ; 2e : Russie (512 Mt)
Exportation nette 1er 2019 352 Mt 17,2 % 2e : Russie (269 Mt)
Gaz naturel[k 3] Production 9e 2020p 99 Mds mÂł 2,5 % 1er : États-Unis (949 Gm3)
Produits pĂ©troliers[k 4] Production 7e 2019 124 Mt 3,0 % 1er : États-Unis (833 Mt)
Exportation nette 3e 2019 63 Mt 9,9 % 1er : États-Unis (139 Mt) ; 2e : Russie (129 Mt)
Raffinage[k 5] CapacitĂ© de raffinage 7e 2020 3 249 kb/j 3,2 % 1er : États-Unis (18 384 kb/j)
Prod.Ă©lec.fossiles*[k 6] PĂ©trole 1er 2019 168 TWh 22,5 % 2e : Mexique (45 TWh)
Gaz naturel 5e 2019 217 TWh 3,4 % 1er : États-Unis (1 640 TWh)
2020p : données provisoires 2020
* production d'électricité à partir de combustibles fossiles

Production d'Ă©nergie primaire

La production d'énergie primaire de l'Arabie saoudite se limite à deux produits : le pétrole (87,5 %) et le gaz naturel (12,5 %) : la part du gaz naturel a fortement progressé : de 5,3 % en 1990 à 12,5 % en 2019 ; en 29 ans, la production d'énergie a progressé de 74 % (60 % pour le pétrole et 311 % pour le gaz)[1].

Réserves de pétrole

Carte des champs de pétrole et de gaz naturel au Moyen-Orient.

Les rĂ©serves prouvĂ©es de pĂ©trole de l'Arabie saoudite Ă©taient estimĂ©es par l'Agence fĂ©dĂ©rale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) Ă  39,6 Gt (milliards de tonnes) fin 2020, soit 16,2 % du total mondial, au 2e rang mondial derrière le VĂ©nĂ©zuela (19,3 %) et devant le Canada (10,8 %), l'Iran (8,8 %) et l'Irak (8,0 %)[r 1]. Elles reprĂ©sentaient 79 annĂ©es de production au rythme de 2020[r 2]. Elles ont augmentĂ© de 16,5 % depuis 2010[3].

Selon le Conseil mondial de l'Ă©nergie (rapport 2013 sur les ressources mondiales), les rĂ©serves prouvĂ©es rĂ©cupĂ©rables de l'Arabie saoudite Ă  fin 2012 (source : Oil & Gas Journal) Ă©taient de 36,2 milliards de tonnes (265 milliards de barils), au 1er rang mondial : 20 % du total mondial, et sa production 2011 de 525,8 Mt (3 854 Mbbl), au 1er rang mondial, ce qui laissait 69 ans de rĂ©serves. Le premier gisement de pĂ©trole, celui de Dammam, fut dĂ©couvert par Aramco en 1938, suivi par des gisements gĂ©ants tels que Ghawar (1948), le plus grand du monde, et Safaniyah (1951), le plus grand gisement offshore au monde. Sur la centaine de gisements de pĂ©trole et gaz du royaume, plus de la moitiĂ© des rĂ©serves sont contenues dans huit gisements, celui de Ghawar ayant Ă  lui seul 70 milliards de barils de rĂ©serves restantes, soit plus du quart du total. La production a atteint 11,6 millions de barils par jour en 2012, dont 9,8 Mbbl/j de brut et 1,8 Mbbl/j d'autres hydrocarbures liquides[4].

Production de pétrole

La consommation intérieure absorbe désormais le tiers du pétrole saoudien.

En 2021, selon BP, l'Arabie saoudite a produit 515 Mt (millions de tonnes) de pĂ©trole, soit 10,95 Mb/j (millions de barils par jour), en recul de 0,6 % par rapport Ă  2020 et de 1,5 % depuis 2011. Elle se classe au 3e rang mondial avec 12,2 % de la production mondiale, derrière les États-Unis (711,1 Mt ; 16,8 %) et la Russie (536,4 Mt ; 12,7 %)[p 1].

Selon les statistiques de l'Agence internationale de l'Ă©nergie, l’Arabie saoudite Ă©tait le 3e producteur mondial de pĂ©trole en 2020 avec 511 Mt (12,3 % du total mondial)[k 2].

La compagnie nationale Saudi Aramco bĂ©nĂ©ficie des coĂ»ts les plus bas au monde : elle ne dĂ©pense en 2018 que 2,80 dollars pour l'extraction d'un baril contre 4,10 dollars en moyenne pour les cinq supermajors (Exxon, Chevron, Shell, BP et Total) ; ses coĂ»ts d'investissements sont Ă©galement extrĂŞmement bas : 4,70 dollars par baril ; si l'on ajoute l'exploration, ce chiffre monterait Ă  5,20 dollars, selon Fitch Ratings, contre 14 dollars pour Total et 12 dollars pour Shell. Mais la trĂ©sorerie dĂ©gagĂ©e n'est que de 26 dollars par baril contre 31 dollars pour Total et 38 dollars pour Shell, du fait de la lourde fiscalitĂ© qui pèse sur le groupe : 20 % de royalties versĂ©es Ă  l'État saoudien en plus d'un impĂ´t de 50 % sur ses bĂ©nĂ©fices[5].

Consommation de pétrole

En 2021, l'Arabie saoudite a consommĂ© 3,59 Mb/j (millions de barils par jour) de pĂ©trole, soit 6,59 EJ (exajoules), en progression de 1,1 % par rapport Ă  2020 et de 9 % depuis 2011. Elle se classe au 6e rang mondial avec 3,6 % de la consommation mondiale, loin derrière les États-Unis (1er avec 19,2 %) et la Chine (16,6 %). Elle n'a consommĂ© que 33 % de sa production[p 2].

L'Arabie saoudite est le plus gros consommateur de pétrole du Moyen-Orient : Mb/j en 2012, deux fois plus qu'en 2000, du fait de la forte croissance industrielle et des prix subventionnés ; la production d'électricité par combustion directe de pétrole brut était en forte progression : Mb/j en été[4].

L'Arabie saoudite subventionne lourdement son pĂ©trole sur le marchĂ© intĂ©rieur, le vendant Ă  prix coĂ»tant ($/baril environ) et non au prix du marchĂ© mondial (50 $/baril en , 110 $/baril quinze mois auparavant)[6].

Pour réduire l'énorme déficit budgétaire résultant de l'effondrement des prix du pétrole (19 % du PIB en 2016 après 21 % en 2015), l'Arabie saoudite a dû se résoudre à tailler dans les subventions à la consommation d'électricité, d'eau et de carburants ; ainsi, le prix de l'essence augmente de 40 % dès le [7].

L’Arabie saoudite figurait en 2019 au 1er rang mondial pour la production d'Ă©lectricitĂ© Ă  partir de pĂ©trole : 168 TWh, soit 22,5 % du total mondial, loin devant le Mexique (45 TWh)[k 6].

Exportations de pétrole

Représentation graphique des exportations de l'Arabie saoudite en 2010
source : Observatoire de la Complexité Économique du Center for International Development (CID), université Harvard.

L’Arabie saoudite Ă©tait en 2021 le 3e exportateur mondial de pĂ©trole et produits pĂ©troliers avec 7,70 Mb/j (380,9 Mt, dont 323,2 Mt de brut et 57,7 Mt de produits pĂ©troliers), soit 11,5 % des exportations mondiales, derrière la Russie (8,23 Mb/j ; 12,3 %) et les États-Unis (7,89 Mb/j ; 11,8 %). Ces exportations ont reculĂ© de 2,6 % en 2021 et de 5 % depuis 2011 ; les exportations de brut de 2021 Ă©taient surtout destinĂ©es Ă  la Chine : 87,6 Mt (27 %), au Japon : 48,7 Mt (15 %), Ă  l'Inde : 34,3 Mt (11 %), aux autres pays d'Asie : 80 Mt (25 %), Ă  l'Europe : 28,5 Mt (9 %) et aux États-Unis : 17,7 Mt (5,5 %). L’Arabie saoudite exporte 57,7 Mt de produits pĂ©troliers, dont 24,2 Mt vers l'Asie (en particulier 7,9 Mt vers l'Inde), 12,5 Mt vers l'Afrique et 10,9 Mt vers l'Europe ; elle en importe 16,1 Mt[p 3].

Selon les statistiques de l'Agence internationale de l'Ă©nergie, l’Arabie saoudite Ă©tait le 1er exportateur mondial de pĂ©trole brut en 2019 : 352 Mt (17,2 % du total mondial)[k 2]. Elle Ă©tait Ă©galement le 3e exportateur net mondial de produits pĂ©troliers en 2019 : 63 Mt (9,9 % du total mondial)[k 4].

Le graphique de droite montre la place des hydrocarbures en 2010 dans les exportations de l'Arabie saoudite (en $) : 77 % de pétrole brut, 87 % avec les autres hydrocarbures, plus 9 % de produits de la pétrochimie ; en 2016, le pétrole brut atteint 71 %, les produits pétroliers 10,85 %, les gaz de pétrole 2,13 %, la pétrochimie 10 %[8].

Organisation du secteur pétrolier

Siège social de Saudi Aramco à Dhahran.

Deux ministères se partagent la responsabilité du secteur de l'énergie : le ministère du Pétrole et le ministère de l'Eau et de l'Électricité. Le but déclaré de celui-ci est : « De préparer un plan global visant à établir un réseau pour la distribution d'eau et le retraitement des eaux usées dans tout le royaume, il permettra également d'élaborer la politique de l'eau du pays et de proposer de nouveaux règlements afin de la préserver. »[9].

Saudi Aramco (contraction d'Arabian American Oil Company), officiellement Saudi Arabian Oil Company, est la compagnie nationale saoudienne d'hydrocarbures. Elle possède la quasi-intégralité des ressources en hydrocarbures du royaume et, du point de vue de ses réserves comme de celui de sa production, est la première compagnie pétrolière mondiale avec 295 milliards de barils de réserves[10].

L'Arabian American Oil Company, nationalisée progressivement de 1973 à 1980 et rebaptisée Saudi Aramco, a récupéré en 1988 la gestion opérationnelle de tous ses puits ; ses principaux gisements sont ceux de Safaniya, plus grand gisement offshore du monde, découvert en 1951, et de Ghawar, plus grand gisement terrestre au monde (1957), qui assure plus de la moitié de la production du royaume. Le coût de production du pétrole saoudien est de quelques dollars par barils[11].

Le prince Mohammed ben Salmane, fils du roi et homme fort du rĂ©gime, a annoncĂ© au dĂ©but qu'un projet de privatisation partielle de Saudi Aramco est Ă  l'Ă©tude et qu'une dĂ©cision sera prise dans les prochains mois. Saudi Aramco produisait 10,25 millions de barils par jour (Mb/j) en , soit deux fois plus que le numĂ©ro 2 mondial, le russe Rosneft, avec Mb/j, suivi par l’amĂ©ricaine ExxonMobil, première major mondiale cotĂ©e en Bourse, avec Mb/j. Ses rĂ©serves prouvĂ©es s’élèvent Ă  267 milliards de barils contre 40 pour Rosneft et 25 pour ExxonMobil. La valorisation du capital de Saudi Aramco pourrait atteindre 3 400 milliards de dollars[12].

Oléoducs

Carte de l'oléoduc trans-arabe.
Carte des réseaux d'oléoducs et gazoducs du Moyen-Orient.

L'olĂ©oduc trans-arabe (Tapline) transporte le pĂ©trole saoudite sur 1 214 km de Qaisumah près de Hafar Al-Batin en Arabie saoudite Ă  Sidon au Liban.

RĂ©serves de gaz naturel

Les rĂ©serves prouvĂ©es de gaz naturel de l'Arabie saoudite Ă©taient estimĂ©es par l'Agence fĂ©dĂ©rale allemande pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR) Ă  9 234 Gm3 (milliards de mÂł) fin 2020. Ces rĂ©serves classaient l'Arabie saoudite au 6e rang mondial avec 4,5 % du total mondial, derrière la Russie (23,2 %), l'Iran (16,5 %), le Qatar (11,6 %), le TurkmĂ©nistan (6,6 %) et les États-Unis (6,3 %)[r 3]. Elles ont augmentĂ© de 18 % depuis 2010[3]. Elles reprĂ©sentent 89 annĂ©es de production au rythme de 2020[r 4].

Selon le Conseil mondial de l'Ă©nergie, les rĂ©serves prouvĂ©es rĂ©cupĂ©rables de l'Arabie saoudite Ă  fin 2012 (source : Oil & Gas Journal) Ă©taient de 8 030 milliards de m3, au 5e rang mondial : 3,8 % du total mondial, et sa production 2011 de 99,2 Mds m3, ce qui laissait 81 ans de rĂ©serves ; au cours des dix dernières annĂ©es, ces rĂ©serves ont Ă©tĂ© revues en hausse de 26 %. Les rĂ©serves et la production de gaz revĂŞtent pour l'essentiel la forme de gaz associĂ© extrait des gisements de pĂ©trole, en particulier ceux de Ghawar, Safaniya et Zuluf (57 % des rĂ©serves de gaz)[13].

Production de gaz naturel

En 2021, l’Arabie saoudite a produit 117,3 Gm3 (milliards de mÂł) de gaz naturel, soit 4,22 EJ (exajoules), en hausse de 4 % en 2021 et de 34 % depuis 2011. Elle se classe au 8e rang mondial avec 2,9 % de la production mondiale, loin derrière les États-Unis (23,1 %), la Russie (17,4 %) et l'Iran (6,4 %)[p 4].

Selon les statistiques de l'Agence internationale de l'Ă©nergie, l’Arabie saoudite Ă©tait le 9e producteur mondial de gaz naturel en 2020 : 99 Gm3, soit 2,5 % du total mondial[k 3].

Selon l'AIE, les projets en cours feront passer la production de gaz de 85 milliards de m3 en 2015 Ă  102 milliards de m3 en 2021. Le pays a aussi dĂ©marrĂ© l'exploration de gaz de schiste, mais les perspectives restent faibles en raison des ressources en eau nĂ©cessaires[14].

Consommation de gaz

En 2021, l’Arabie saoudite a consommĂ© 117,3 Gm3 de gaz naturel, soit 4,22 EJ, la totalitĂ© de sa production, en progression de 4 % en 2021 et de 34 % depuis 2011. Elle se classe au 6e rang mondial avec 2,9 % de la consommation mondiale, loin derrière le no 1 mondial : les États-Unis (20,5 %) et la Russie (11,8 %)[p 5].

La production de gaz revêt pour l'essentiel la forme de gaz associé extrait des gisements de pétrole ; l'utilisation de ce sous-produit, autrefois brûlé à la torche, a été impulsée par le Master Gas System, inauguré dans les années 1980, dont les usines traitent le gaz pour produire de l'éthane et du gaz de pétrole liquéfié, utilisé comme matières premières pétrochimiques ; une grande part du GPL est exportée ; le gaz naturel sec est utilisé surtout pour la production d'électricité, les usines de dessalement et la pétrochimie. L’Arabie saoudite consomme la totalité de sa production de gaz ; d'après les prévisions de Saudi Aramco, la consommation devrait doubler d'ici 2030[13].

Le nouveau ministre de l'Énergie du pays Khaled al-Faleh a annoncé le une réorientation majeure de la politique énergétique saoudite vers le gaz : « Le gaz représente 50 % de notre mix énergétique, nous avons pour ambition de le faire passer à 70 %, grâce à des ressources locales ou importées ». Il s'agit essentiellement de remplacer le pétrole aujourd'hui utilisé pour la production d'électricité, pour le réserver à l'exportation[14].

Saudi Aramco signe en 2019 un accord avec l'américain Sempra Energy, s'engageant à lui acheter 5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an pendant vingt ans et à cofinancer un projet de terminal de liquéfaction et d'exportation à Port Arthur, au Texas, dont il détiendra 25 %. L'Arabie saoudite sécurise ainsi un approvisionnement bon marché pour ses propres centrales électriques, aujourd'hui dépendantes du pétrole, afin de pouvoir exporter une part plus importante de sa production de brut[15].

Gaz de schiste

Saudi Aramco a annoncĂ© le son intention d'investir 7 milliards de dollars dans le gaz de schiste, s'ajoutant aux 3 milliards dĂ©jĂ  dĂ©pensĂ©s ; le ministre du PĂ©trole, Ali Al Naimi, a estimĂ© en 2013 les rĂ©serves de gaz de schiste du pays Ă  17 000 milliards de mètres cubes, deux fois les rĂ©serves prouvĂ©es de gaz conventionnel. Saudi Aramco a dĂ©marrĂ© des campagnes d’exploration dès 2011, avec des forages dans le nord du pays. Au dĂ©but 2014, son PDG Khaled Al Faleh a annoncĂ© que les dĂ©couvertes rĂ©alisĂ©es dans le nord lui permettront d’alimenter une centrale Ă©lectrique de 1 000 mĂ©gawatts Ă  construire au sein d’un futur complexe de phosphates ; la compagnie devrait aussi rĂ©aliser en 2015 deux forages avec le russe Lukoil dans le dĂ©sert Rub al-Khali, oĂą elles ont dĂ©couvert un rĂ©servoir de tight gas (gaz de rĂ©servoir compact, dont l'extraction utilise les mĂŞmes technologies que celles du gaz de schite)[16].

Les rĂ©serves de gaz de schiste sont estimĂ©es en 2019 par Rystad Energy Ă  près de 58 Tcf (milliards de pieds cube), ce qui placerait l'Arabie saoudite au huitième rang mondial pour le gaz de schiste, loin derrière les États-Unis, mais Ă  un niveau proche de l'Australie, de l'Argentine ou de l'Inde. Le principal problème Ă  rĂ©soudre sera celui de l'accès Ă  l'eau, indispensable Ă  la fracturation hydraulique ; la solution la plus Ă©vidente serait de dessaler de l'eau de mer et de l'acheminer par pipeline vers les sites de production, mais cela nĂ©cessitera des investissements importants[17].

Consommation intérieure

La consommation d'Ă©nergie primaire du pays atteignait 262,2 GJ par habitant en 2019, soit 3,3 fois la moyenne mondiale (79,1 GJ/hab), mais 7 % au-dessous des États-Unis : 282 GJ/hab[k 1].

L’Arabie saoudite rĂ©partit sa consommation d'Ă©nergie primaire (8 984 PJ en 2019) entre les deux Ă©nergies qu'elle produit : le pĂ©trole (62,6 %) et le gaz naturel (37,4 %). La progression de ces consommations est très rapide : entre 1990 et 2019, celle de pĂ©trole a progressĂ© de 249 %, celle de gaz de 312 % et le total de 270 %. Le solaire, apparu pour la première fois en 2017 avec 0,01 %, atteint 0,02 % en 2019[1].

Consommation finale d'Ă©nergie

Après raffinage du pĂ©trole, transformation en Ă©lectricitĂ© d'une partie des hydrocarbures produits et transport jusqu'aux consommateurs, la consommation finale d'Ă©nergie de l’Arabie saoudite atteignait 5 852 PJ en 2019, en progression de 254 % depuis 1990 ; elle se rĂ©partissait en 63,1 % de produits pĂ©troliers, 18,8 % de gaz naturel et 18,1 % d'Ă©lectricitĂ© ; en 29 ans, la consommation d'Ă©lectricitĂ© a progressĂ© de 435 %, celle de gaz de 323 % et celle de pĂ©trole de 209 %. Les principaux secteurs consommateurs sont les transports (32,6 %) et l'industrie (27,1 %) ; le secteur rĂ©sidentiel n'a qu'une part de 9,2 % et le tertiaire de 7,2 % ; les usages non Ă©nergĂ©tiques (chimie) reprĂ©sentent 23,6 %[1].

Secteur Ă©lectrique

Production d'électricité

Selon les estimations de BP, l'Arabie saoudite a produit 356,6 TWh en 2021, en progression de 5,8 % en 2021 et de 43 % depuis 2011, soit 1,3 % de la production mondiale[p 6]. Elle se rĂ©partit entre le gaz naturel : 60,5 %, le pĂ©trole : 39,2 % et les Ă©nergies renouvelables : 0,2 %[p 7]. Le solaire contribue pour 0,8 TWh, soit 0,2 % en 2021 contre 0,2 TWh en 2020[p 8].

La production d'Ă©lectricitĂ© s'Ă©levait Ă  385,5 TWh en 2019 ; elle provenait presque entièrement de centrales thermiques alimentĂ©es Ă  43,5 % par du pĂ©trole et Ă  56,4 % par du gaz naturel ; la production Ă  partir de pĂ©trole a progressĂ© de 394 % en 29 ans (1990-2019), celle Ă  base de gaz naturel de 516 %, et la production totale de 456 %. La production renouvelable se limite Ă  433 GWh de solaire (0,1 %)[18].

Thermique fossile

La puissance installĂ©e du parc thermique est de 55 GW en 2012. La SEC (Saudi Electric Company), compagnie holding d'Ă©tat, est le principal producteur et contrĂ´le les parts publiques des producteurs « indĂ©pendants » d'Ă©lectricitĂ©. La SWCC (Saline Water Conversion Corporation), compagnie publique de dessalement d'eau de mer, est le second producteur d'Ă©lectricitĂ©. Saudi Aramco construit des centrales de cogĂ©nĂ©ration pour ses propres besoins et va ĂŞtre autorisĂ©e Ă  vendre ses excĂ©dents Ă  la SEC[19].

La centrale Ă  cycle combinĂ© de Qurayyah, en construction sur la cĂ´te du Golfe Persique, utilisera du fioul et du gaz naturel dans ses six groupes Siemens de 654,5 MW chacun (3 927 MW au total) ; chaque groupe est constituĂ© de deux turbines Ă  gaz, deux gĂ©nĂ©rateurs de vapeur et une turbine Ă  vapeur. Sa mise en service est prĂ©vue en . Elle sera le plus important producteur indĂ©pendant (IPP) du royaume, bien que la SEC ait 50 % du capital[20].

Nucléaire

En 2010, le King Abdallah City for Atomic and Renewable Energy, en abrĂ©gĂ© : K.A.CARE[21], a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour diriger le programme de dĂ©veloppement durable saoudien (nuclĂ©aire et Ă©nergies renouvelables), sous la direction de son prĂ©sident, Hashim bin Abdullah Yamani, qui a Ă©tĂ© investi de pouvoirs ministĂ©riels. Selon KAcare, en 2010 ont Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s 3,4 millions de barils par jour (Mbbl/j) d'Ă©quivalent pĂ©trole pour la production d'Ă©lectricitĂ©, et ce flux devrait plus que doubler d'ici 2028 Ă  8,3 Mbbl/j. Le programme nuclĂ©aire saoudien dotĂ© de 100 milliards de $ a pour objectif d'atteindre une capacitĂ© de production d'Ă©lectricitĂ© nuclĂ©aire de 110 gigawatts en 2032, alors que la puissance totale des 79 centrales Ă©lectriques saoudiennes Ă©tait en 2009 de 52 GW. Le programme prĂ©voit au moins 16 rĂ©acteurs nuclĂ©aires, d'un coĂ»t unitaire d'environ 7 milliards $, le premier devant commencer Ă  produire en 2019 ; 40 Ă  60 rĂ©acteurs seraient nĂ©cessaires d'ici 2030, mais un mix Ă©nergĂ©tique combinant hydrocarbures, nuclĂ©aire et Ă©nergies renouvelables sera prĂ©fĂ©rĂ©[22].

K.A.CARE annonce sur son site le mix énergétique prévu pour 2032[23] :

  • hydrocarbures : 60 GW ;
  • nuclĂ©aire : 17,6 GW ;
  • solaire : 41 GW ;
  • autres renouvelables : 13 GW.

En , un accord a été signé avec le groupe américain Exelon, The Shaw Group et Toshiba, pour la construction et l'exploitation de réacteurs ABWR (Advanced Boiling Water Reactor) de Toshiba ; cet accord est conditionné par l'autorisation du gouvernement américain[24].

En , un accord de coopération a été signé avec la France pour permettre aux experts saoudiens d'étudier les choix technologiques de la France, les besoins de financements et les implications en ressources humaines qualifiées[25].

En , un protocole d'accord de coopĂ©ration a Ă©tĂ© signĂ© avec le Korean Research Institute for Atomic Energy, en particulier pour l'Ă©tude de petits rĂ©acteurs de 300 MW[26].

En , l'Arabie saoudite annonce son intention de construire les 16 premiers rĂ©acteurs nuclĂ©aires du royaume au cours des 20 prochaines annĂ©es pour un coĂ»t total d'environ 80 milliards de dollars (65 milliards d'euros), avec l'objectif d'atteindre 17,6 GW en 2040, produisant plus de 10 % de l'Ă©lectricitĂ© du pays. Les travaux des deux premiers rĂ©acteurs devraient commencer en 2019, pour une mise en service en 2027[27].

En , l'entreprise française Assystem remporte l'appel d'offres lancé par la K.A.CARE pour la réalisation des études de caractérisation de site et d’impact des futures centrales saoudiennes[28].

En , le journal L'Opinion affirme que l'Arabie saoudite aurait secrètement construit un site d'extraction de yellowcake à partir de minerai d'uranium avec l'aide de la Chine. Le ministère saoudien de l’Énergie a « catégoriquement démenti » avoir construit un site de transformation de minerai d’uranium dans la zone évoquée par les sources occidentales, tout en confirmant que l’extraction minière, uranium inclus, jouait un rôle majeur dans la stratégie de diversification économique du pays et que le royaume avait fait appel à Pékin pour rechercher de l’uranium dans certaines régions[29].

Énergies renouvelables

Le ministre de l'Énergie Khaled Al-Faleh a prĂ©sentĂ© le un nouveau plan d'investissements dans les Ă©nergies renouvelables, composĂ© de 30 projets Ă  rĂ©aliser afin d'atteindre en 2023 un objectif de 10 GW permettant de produire 10 % de l'Ă©lectricitĂ© du pays, qui entend Ă©galement exporter des Ă©nergies propres et leurs technologies. Pour commencer, il a lancĂ© un premier appel d'offres pour une centrale solaire de 300 MW ; plus de 50 entreprises Ă©trangères ont Ă©tĂ© prĂ©sĂ©lectionnĂ©es pour cet appel d'offres ainsi que pour le suivant, un parc Ă©olien de 400 MW ; un autre projet Ă©olien devrait ĂŞtre lancĂ© au 4e trimestre 2017, suivi de nouveaux projets solaires. Des projets nuclĂ©aires sont Ă©galement envisagĂ©s dans le cadre de la politique de diversification de l'Ă©conomie du royaume[30].

Khaled Al-Faleh avait annoncĂ© prĂ©cĂ©demment, le une rĂ©orientation majeure de la politique Ă©nergĂ©tique saoudite vers le gaz au dĂ©triment des renouvelables, dont l'objectif est ramenĂ© de 50 % Ă  10 % du mix Ă©nergĂ©tique. Alors que le royaume prĂ©voyait en 2012 de consacrer 110 milliards de dollars Ă  la construction de 41 GW de capacitĂ©s solaires d'ici Ă  2032, cette Ă©chĂ©ance avait Ă©tĂ© reculĂ©e Ă  2040 au dĂ©but de 2015, et en , lorsque le vice-prince hĂ©ritier Mohammed ben Salmane Al Saoud a lancĂ© son programme Vision 2030, un objectif de 9,5 GW de capacitĂ©s renouvelables, reprĂ©sentant 14 % de la production Ă©lectrique, avait Ă©tĂ© annoncĂ© Ă  Ă©chĂ©ance 2040[14].

Dans le mix énergétique prévu en 2012 pour 2032 par K.A.CARE[23], la part des énergies renouvelables était répartie en :

K.A.CARE a lancé, en coopération avec les instituts américains National Renewable Energy Laboratory et Battelle Memorial Institute, l'élaboration d'un Atlas des ressources renouvelables du pays ; un réseau de 70 stations de mesures a été mis en place en 2013-2014[31].

Énergie solaire

En , la capacitĂ© installĂ©e solaire n'Ă©tait que de MW, mais il Ă©tait prĂ©vu d'installer 1 100 MW de photovoltaĂŻque et 900 MW de solaire thermodynamique d'ici 2013[32].

Énergie solaire photovoltaïque

La première usine photovoltaĂŻque de taille commerciale dĂ©diĂ©e Ă  la dĂ©salinisation d'eau de mer au monde va ĂŞtre construite par Abengoa en Arabie Saoudite, alimentĂ©e par une centrale photovoltaĂŻque de 15 MWc sur trackers. Elle devrait entrer en service en 2017 et fournira 60 000 m3 d'eau potable par jour Ă  la ville de Al Khafji, dans le nord-est du pays[33].

Le prince hĂ©ritier saoudien Mohammed ben Salmane Al Saoud a officialisĂ© le un protocole d'accord avec le conglomĂ©rat japonais SoftBank pour dĂ©velopper dans le royaume un projet d'Ă©nergie solaire de 200 milliards de dollars, dont l'objectif est de dĂ©velopper et construire, d'ici Ă  2030, 200 GW de capacitĂ©s de production solaire, ce qui fait de ce projet le plus grand projet solaire au monde. La construction des deux premiers parcs, d'une puissance de 7,2 GW, devrait commencer en 2018 et produire de l'Ă©lectricitĂ© en 2019. Le projet prĂ©voit Ă©galement la fabrication de panneaux et d'Ă©quipements solaires et crĂ©era 100 000 emplois[34].

Le premier appel d'offres solaire du pays pour 300 MW a Ă©tĂ© remportĂ© en par l'entreprise saoudienne Acwa Power. Un appel d'offres est prĂ©vus en 2018 pour 620 MW de solaire[35]. La centrale solaire Sakaka PV IPP de 300 MW dans la province d'Al Jouf est connectĂ©e au rĂ©seau en novembre 2019. Ce projet d'ACWA Power (70 %) et AlGihaz (30 %) s'Ă©tend sur une surface de km2 ; le chantier a dĂ©marrĂ© en novembre 2018. L'Ă©lectricitĂ© sera achetĂ©e au tarif de 23,4 $/MWh par Saudi Power Procurement Company (SPPC) dans le cadre d'un accord d'achat d'Ă©lectricitĂ© (PPA) de 25 ans signĂ© en fĂ©vrier 2018[36].

Lors de la deuxième tranche de l’appel d’offres photovoltaĂŻque en Arabie Saoudite, les prix ont atteint un nouveau record historiquement bas : 10,4 $/MWh (8,8 â‚¬/MWh) pour le projet IP PV d’Al Shuaiba. Au total, sept grandes centrales ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es dans plusieurs rĂ©gion du pays, pour 60 soumissionnaires, dont 28 basĂ©s en Arabie Saoudite. Les projets qui ont remportĂ© les deux appels d’offres et le projet Sudair de 1,5 GW totalisent, avec la centrale solaire de Sakaka, connectĂ©e au rĂ©seau en novembre 2019, une capacitĂ© de production d'environ 3,6 GWc. Le consortium composĂ© de Masdar et d’EDF Renouvelables, avec la sociĂ©tĂ© saoudienne Nesma, annonce lancer la construction d’une centrale photovoltaĂŻque de 300 MWc, situĂ©e Ă  50 km au sud-est de Djeddah. Le groupement a remportĂ© l’appel d’offres avec le prix le plus compĂ©titif : 16,24 $/MWh (environ 13,67 â‚¬/MWh) et a signĂ© en janvier 2021 un contrat de vente d’électricitĂ© d’une durĂ©e de 25 ans avec la compagnie saoudienne de production et de distribution d’électricitĂ© Saudi Power Procurement Company (SPPC). La centrale sera opĂ©rationnelle en 2022[37].

Le projet Sudair Solar, lancĂ© par un consortium dans lequel Aramco possède une part de 30 %, a pour objet la construction d'une centrale solaire de 1 500 MWc situĂ©e dans la ville nouvelle de Sudair. La production d'Ă©lectricitĂ© devrait commencer au 2ème trimestre 2022[38]. Le consortium est dirigĂ© par ACWA Power et Badeel, qui dĂ©tiennent chacun 35 %[39].

Énergie solaire thermodynamique

En Arabie Saoudite, deux centrales hybrides sont en construction en 2014 : ISCC Duba 1 (en) de 50 MW, Waad Al Shamal ISCC Plant (en) (50 MW)[40]. Cette dernière a Ă©tĂ© mise en service en 2018[41].

L'Arabie saoudite a prĂ©vu d'installer 25 GW de centrales solaires Ă  concentration d'ici Ă  2032 ; son agence K.A.CARE, chargĂ©e du programme d'Ă©nergies renouvelables, a annoncĂ© en le lancement du premier appel d'offres de 900 MW, puis l'a retardĂ© afin de rĂ©aliser auparavant une vaste campagne de mesures d'ensoleillement au moyen de 75 stations rĂ©parties dans tout le royaume ; cette prudence s'explique par l'expĂ©rience malheureuse de la centrale de Shams 1, Ă  120 km d'Abou Dhabi, première centrale inaugurĂ©e dans la pĂ©ninsule arabique : son rendement rĂ©el s'est avĂ©rĂ© infĂ©rieur de 20 % Ă  celui qui avait Ă©tĂ© estimĂ©, du fait de la prĂ©sence de poussières de sable dans l'air[40].

Énergie éolienne

Un appel d'offres Ă©olien pour 400 MW est en cours en avril 2018 ; un autre appel d'offres sont prĂ©vus en 2018 pour 400 MW d'Ă©olien[35].

Un groupement emmenĂ© par EDF Renouvelables (51 %, avec Masdar Ă  49 %) a Ă©tĂ© choisi en par l'Arabie saoudite pour dĂ©velopper le premier parc Ă©olien du pays : Dumat Al Jandal, dans la rĂ©gion d'Al Jouf, au nord-ouest du pays ; avec 400 MW, ce sera le parc Ă©olien le plus puissant du Moyen-Orient, et le moins coĂ»teux : le projet a Ă©tĂ© attribuĂ© sur la base d'un coĂ»t actualisĂ© de l'Ă©nergie de 2,13 cents de dollars par kilowattheure[42]. En aoĂ»t 2021, le parc Ă©olien Dumat Al Jandal est connectĂ© au rĂ©seau et commence Ă  produire[43].

Hydrogène vert

ACWA Power International collaborera avec la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Air Products & Chemicals pour construire l’usine d'hydrogène vert de Neom qui comprendra 120 Ă©lectrolyseurs Thyssenkrupp de 40 m de long ainsi que des installations solaires et Ă©oliennes d'une puissance totale de GW. Le site devrait ĂŞtre fonctionnel d’ici 2026[44]. Ce projet de 8,4 milliards $ produira près de 220 000 tonnes d'hydrogène vert[45].

Consommation d'électricité

La consommation d'Ă©lectricitĂ© du pays atteignait 10 344 kWh par habitant en 2019, soit 3,17 fois la moyenne mondiale (3 265 kWh/hab) mais 19 % au-dessous des États-Unis (12 744 kWh/hab)[k 1].

La consommation d'électricité en Arabie saoudite a fortement augmenté au cours de la période 1990-2019 : +435 %, en raison du développement économique rapide. Elle se répartit en 2019 entre 14,8 % pour l'industrie, 43,7 % pour le secteur résidentiel, 39,7 % pour le tertiaire et 1,6 % pour l'agriculture[18].

Conservation

Fin 1998, le secteur de l'électricité a entamé sa restructuration. Un de ses objectifs était d'atteindre une performance durable notamment pour soutenir la forte croissance de la demande, l'utilisation inefficace de l'énergie et la nécessité d'effectuer de gros investissements pour financer l'expansion des réseaux.

Les politiques actuelles d'Ă©conomie durable, en particulier, en encourageant les Ă©conomies d'Ă©nergie, a conduit Ă  des Ă©conomies de plus de 871 MW en 2001, principalement en raison de la collaboration entre le ministère de l'Eau et de l'Ă©lectricitĂ© et la Saudi Electricity Company.

Les politiques et les programmes sont en cours d'élaboration pour la sensibilisation du public, la réglementation de l'énergie, l'information sur l'énergie, et la programmation. Si la conservation de l'énergie est un succès, la demande peut être réduite de 5 à 10 %, soit de 3 à GW ou 1,5 à 3 milliards de dollars sur 20 ans. En règle générale, l'investissement dans l'efficacité énergétique ne représente qu'un pour cent du chiffre d'affaires des services publics, qui, pour un pays comme l'Arabie saoudite pourrait atteindre 15 à 60 millions de dollars annuellement.

Émissions de gaz à effet de serre

Les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre liĂ©es Ă  l'Ă©nergie en Arabie saoudite ont atteint 495,2 Mt CO2 en 2019, soit 14,45 tonnes CO2 par habitant, niveau d'Ă©missions parmi les plus Ă©levĂ©s au monde : 3,3 fois la moyenne mondiale (4,39 t), au mĂŞme niveau que les États-Unis (14,44 t) ; France : 4,36 t[k 1].

Évolution des émissions de CO2 liées à l'énergie
1971 1990 2018 var.
2018/1971
var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
Émissions[h 1] (Mt CO2)12,7151,1491,7+3772 %+225 %+63 %
Émissions/habitant[h 2] (t CO2)2,089,3114,59+601 %+57 %+13,9 %
Source : Agence internationale de l'Ă©nergie
Répartition par combustible des émissions de CO2 liées à l'énergie
Combustible 1971
Mt CO2
1990
Mt CO2
2018
Mt CO2
% var.
2018/1990
var.Monde
2018/1990
PĂ©trole[h 3]10,0107,9318,365 %+195 %+34 %
Gaz naturel[h 4]2,743,2173,435 %+301 %+93 %
Source : Agence internationale de l'Ă©nergie
Émissions de CO2 liées à l'énergie par secteur de consommation*
Émissions 2018 part du secteur Émissions/habitant Émiss./hab. UE-28
Secteur Millions tonnes CO2 % tonnes CO2/hab. tonnes CO2/hab.
Secteur Ă©nergie hors Ă©lec.38,18 %1,130,41
Industrie et construction152,331 %4,521,55
Transport136,028 %4,041,85
dont transport routier133,527 %3,961,71
RĂ©sidentiel84,317 %2,501,30
Tertiaire77,616 %2,300,86
Total491,7100 %14,596,14
Source : Agence internationale de l'Ă©nergie[h 5]
* après ré-allocation des émissions de la production d'électricité et de chaleur aux secteurs de consommation

Politique énergétique

En 2015, l'Arabie saoudite, comme les autres pays producteurs de pétrole, a compris que la transition énergétique est inéluctable, elle veut juste la ralentir, selon Célia Gautier, du Réseau Action Climat. À la COP21, « ils veulent empêcher qu’on inscrive une date pour l’arrêt de la consommation d’énergies fossiles ». Le royaume n’a pas non plus envie qu’on fixe une limite maximale de réchauffement à 2 °C, qui supposerait l'arrêt du pétrole et du gaz. De plus, l’Arabie saoudite refuse de financer les pays pauvres, alors que la Chine leur promet plus de 3 milliards de dollars. Dans sa contribution à la COP21, le gouvernement saoudien reconnaît sa grande vulnérabilité au changement climatique, mais cela ne se reflète pas dans son plan, selon l'ONG Climate Action Tracker (CAT), et il a prévenu que, si le prix du pétrole continue à stagner, il repoussera son objectif de diversification vers le renouvelable, pourtant modeste. Pour Pierre Radanne, les Saoudiens sont partagés entre leurs intérêts financiers, leur mode de développement et ce que leur population subit à travers l’extension de la désertification ; ils doivent se méfier des déstabilisations qui peuvent en résulter[46].

En octobre 2021, l'Arabie saoudite annonce viser la neutralité carbone d'ici à 2060. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a aussi fait savoir qu'il participerait aux efforts internationaux pour réduire les émissions mondiales de méthane (parmi les gaz à effet de serre les plus connus) de 30 % d'ici à 2030[47].

Notes et références

Notes

    Références

    1. p. 60-69
    2. p. 13
    3. p. 15
    4. p. 29
    5. p. 27
    6. p. 31
    1. tab.FC
    2. tab.CO2-POP
    3. tab.CO2 FC-Oil
    4. tab.CO2 FC-Gas
    5. tab.SECTOREH
    • (de) Agence fĂ©dĂ©rale pour les sciences de la terre et les matières premières, BGR Energiestudie 2021 - Daten und Entwicklungen der deutschen und globalen Energieversorgung [« DonnĂ©es et Ă©volutions de l'approvisionnement allemand et mondial »], , 175 p. (lire en ligne [PDF])
    1. p. 73
    2. p. 75
    3. p. 90
    4. p. 92
    1. p. 15-16
    2. p. 20-21
    3. p. 27-28
    4. p. 29-30
    5. p. 31-32
    6. p. 50
    7. p. 51
    8. p. 45
    • Autres
    1. (en) Energy Statistics Data Browser - Saudi Arabia : Balances 2019, Agence internationale de l'Ă©nergie, octobre 2021.
    2. (en) The World Factbook - Saudi Arabia - Economy, CIA, 17 janvier 2018.
    3. (de) Kurzstudie Reserven, Ressourcen und Verfügbarkeit von Energierohstoffen 2011 (pages 43, 53, 61, 69), Agence fédérale pour les sciences de la terre et les matières premières (BGR), 8 décembre 2011.
    4. (en)World Energy Resources: 2013 Survey - chap.2 : Oil (voir p. 8, 10, 35), site du Conseil mondial de l'énergie consulté le 3 avril 2014.
    5. Aramco : les coûts d'extraction les plus bas du monde, Les Échos, 10 avril 2019.
    6. L'Arabie saoudite mise sur le solaire, Les Échos du 16 octobre 2015.
    7. L’Arabie saoudite s’enfonce dans le déficit budgétaire, Les Échos du 28 décembre 2015.
    8. (en)The Atlas of Economic complexity, site The Atlas... consulté le 20 janvier 2018.
    9. (en) Politique du ministère de l'eau et de l'électricité.
    10. (en)Oil and gas reserves by country or company, 2007 Crédit Suisse First Boston, site Data360 consulté le 4 avril 2014.
    11. Saudi Aramco, une société qui n’a rien à envier aux majors occidentales, Les Échos, 7 janvier 2016.
    12. L’Arabie saoudite pourrait mettre en Bourse le géant pétrolier Saudi Aramco, Les Échos, 7 janvier 2016.
    13. (en)World Energy Resources: 2013 Survey - chap.3 : Natural gas (voir p. 24), site du Conseil mondial de l'énergie consulté le 3 avril 2014.
    14. L’Arabie saoudite veut doubler sa production de gaz au détriment du solaire, Les Échos, 8 juin 2016.
    15. Les pays du Golfe lorgnent le schiste américain, Les Échos, 3 juin 2019.
    16. L’Arabie saoudite mise gros sur le gaz de schiste, Les Échos, 28 janvier 2015.
    17. Gaz de schiste : quand l'Arabie saoudite veut concurrencer le Texas, Les Échos, 4 juin 2019.
    18. (en) Energy Statistics Data Browser - Saudi Arabia : Electricity 2019, Agence internationale de l'Ă©nergie, octobre 2021.
    19. (en)Saudi Arabia, site EIA consulté le 4 avril 2014.
    20. (en)Saudi Arabia's Qurayyah power plant project gathers pace
    21. en Site web officiel de KACARE consulté le 4 avril 2014.
    22. (en)Saudis, Emirates push nuclear power plans, site UPI consulté le 4 avril 2014.
    23. (en)The Vision : Energy Sustainability for Future Generations, site KACARE consulté le 4 avril 2014.
    24. (en)Saudi Arabia’s Nuclear Energy Ambitions, site "theenergycollective" consulté le 4 avril 2014.
    25. Accord franco-saoudien dans le nucléaire., site de L'Expansion consulté le 4 avril 2014.
    26. (en)K.A.CARE signed a Memorandum of Understanding with the Korean Research Institute for Atomic Energy, site KACARE consulté le 4 avril 2014.
    27. « L'Arabie saoudite accélère dans le nucléaire civil », sur Les Échos, (consulté le )
    28. Assystem remporte un contrat stratégique en Arabie saoudite, SFEN, 23 juillet 2018.
    29. « Avec l’aide de la Chine, l’Arabie saoudite avance sur le chemin du nucléaire », sur L’ Opinion (consulté le )
    30. Arabie Saoudite : un tournant vers les énergies propres, Les Échos, 17 avril 2017.
    31. (en)Renewable Resource Atlas, site KACARE consulté le 4 avril 2014.
    32. (en)Saudi Arabia Plan $109 Billion Solar Energy Project to Reduce Oil Consumption, site OilPrice consulté le 4 avril 2014.
    33. Arabie Saoudite - La désalinisation solaire à grande échelle, Observ'ER, 11 février 2015.
    34. Solaire : SoftBank s'allie avec l'Arabie Saoudite pour un méga-projet, Les Échos, 28 mars 2018.
    35. L'Arabie saoudite fait ses premiers pas dans l'énergie décarbonée, Les Échos, 10 avril 2018.
    36. ACWA Power dynamise la centrale solaire de 300 MW de Sakaka en Arabie saoudite, DS New Energy, 30 novembre 2019.
    37. EDF construira, avec Masdar et Nesma, une centrale solaire de 300 MW en Arabie Saoudite, pv-magazine.fr, 12 avril 2021.
    38. (en) Saudi Arabia - Sudair Solar Plant Project, Agence internationale de l'Ă©nergie, 25 octobre 2021.
    39. (en) ACWA Power reaches financial close for Sudair Solar Plant, power-technology.com, 16 août 2021.
    40. (en)Baromètre solaire thermique et thermodynamique, site EurObserv'ER, mai 2014.
    41. EurObserv'ER Baromètres solaire thermique et thermodynamique 2019, juin 2019.
    42. EDF installera les premières éoliennes en Arabie saoudite, Les Échos, 11 janvier 2019.
    43. (en) Dumat Al Jandal wind farm in Saudi Arabia starts production, Power-Technology, 9 août 2021.
    44. Arabie Saoudite : construction de la plus grande centrale de production d’hydrogène vert au monde, neozone.org, 7 avril 2022.
    45. Engie décroche un contrat pour un mégaprojet d'hydrogène vert à Oman, Les Échos, 21 juin 2023.
    46. Les frileux de la lutte contre le réchauffement, Libération, 30 novembre 2015.
    47. COP 26 : l'Arabie saoudite vise la neutralité carbone d'ici à 2060, Les Échos, 25 octobre 2021.

    Référence de traduction

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.