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Émile Taufflieb

Marie Émile Adolphe Taufflieb (1857-1938), est un général français de la Première Guerre mondiale et sénateur du Bas-Rhin.

Marie Émile Adolphe Taufflieb
Émile Taufflieb
Inauguration du monument aux morts
de la 69e division (1922)

Naissance
Strasbourg
DĂ©cès (Ă  81 ans)
Cannes
Origine Drapeau de la France France
Grade Général de division
Années de service 1876 – 1919
Commandement 5e RĂ©giment de Hussards
[6e brigade de cuirassiers]
69e Division d'Infanterie
37e Corps d'Armée
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Grand-officier de la LĂ©gion d'honneur
Croix de Guerre 1914-1918

Né le à Strasbourg (Bas-Rhin), il est le fils d'Adolphe Taufflieb, ancien officier du 8e régiment de hussards et directeur d'une compagnie d'assurance, et d'Émilie Schaeffer.

Après l'occupation de l'Alsace par la Prusse, ses parents ayant décidé de quitter Strasbourg, Emile Taufflieb continua ses études au lycée Condorcet à Paris.

Après avoir envisagé de préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique, il réussit le concours d'entrée à l'école de St-Cyr où il fut admis le (promotion de Plewna, 1876-1878)

Carrière militaire et états de service

  • NommĂ© sous-lieutenant le , il suit les cours de l'Ă©cole d'application de cavalerie Ă  Saumur et opte pour le 17e RĂ©giment de Dragons en garnison Ă  Carcassonne, qu'il rejoint en : affectĂ© au 5e escadron, puis au 4e escadron, il est nommĂ© lieutenant le , au 1er escadron.
  • En 1883, il se marie avec Mlle Jeanne Redon et part Ă  Saumur suivre les cours des lieutenants d'instruction. NommĂ© lieutenant en premier au 2e escadron du 17e Dragons, il devient officier d'ordonnance du gĂ©nĂ©ral de Bouligny en 1886 et 1887.
  • En 1888, il est nommĂ© capitaine () et prĂ©pare l'Ă©cole de Guerre. Après la rĂ©ussite Ă  ce concours, il est affectĂ© Ă  l'État-Major de la 10e Division d'Infanterie (OrlĂ©ans).
  • En 1894, il est affectĂ© comme capitaine en second au 2e escadron du 9e RĂ©giment de Hussards (Marseille), mais doit très rapidement s'occuper de l'organisation de l'embarquement des troupes pour l'expĂ©dition de Madagascar. Il devient en 1896, officier d'ordonnance du gĂ©nĂ©ral de Colbert.
  • NommĂ© en 1897, capitaine commandant au 8e RĂ©giment de Cuirassiers, puis chef d'escadron au mĂŞme rĂ©giment en 1898, il est affectĂ© Ă  l'État-Major du 15e Corps d'ArmĂ©e en 1900.
  • NommĂ© lieutenant-colonel du 3e RĂ©giment de Dragons (Nantes) en 1903, avant de devenir sous-chef d'État-Major du 17e Corps d'ArmĂ©e en 1905.
  • NommĂ© colonel du 5e RĂ©giment de Hussards (Nancy) en 1907, il devient membre du ComitĂ© d'État-Major en 1911.
  • En 1912, il est promu gĂ©nĂ©ral de brigade, chef d'Ă©tat-major d'armĂ©e mais a la douleur de perdre son Ă©pouse
  • En 1913, il prend le commandement de la 6e brigade de cuirassiers (7e Division de Cavalerie) : 11e et 12e Cuirassiers Ă  Saint-Germain-en-Laye. Il commande cette brigade sur le front d' Ă  , en participant Ă  la course Ă  la mer
  • Le , il prend le commandement de la 62e brigade d'infanterie (122e RI et 142e RI).
  • Le , il est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de division et prend le commandement de la 69e Division d'Infanterie, composĂ©e de rĂ©giments d'infanterie de rĂ©serve (251e, 254e, 267e, 287e, 306e et 332e RI). Il participe aux très violents combats du Mort-Homme sur la Rive Gauche de la Meuse lors de la bataille de Verdun en 1916. Le "monument du squelette", situĂ© au sommet du Mort-Homme (Ă©galement appelĂ©e ("cĂ´te 295" car situĂ©e Ă  295 m au-dessus de la mer) comporte une plaque exprimant la reconnaissance du gĂ©nĂ©ral Taufflieb aux combattants sur ce promontoire (successivement occupĂ© par les Allemands et les Français) avec notamment l'inscription suivante "ils n'ont pas passĂ©. Aux morts de la 69e division [...] leurs admirateurs, leurs camarades, leur chef reconnaissant le gĂ©nĂ©ral Taufflieb". Ce monument est l'Ĺ“uvre du sculpteur Jacques Froment-Meurice, issu d'une des grandes dynasties d'orfèvres du XIXe siècle et frère de l'officier d'ordonnance du gĂ©nĂ©ral Taufflieb, le capitaine Marc Froment-Meurice.
  • Le , il prend le commandement du 37e Corps d'ArmĂ©e
  • En , il rĂ©prime sĂ©vèrement et efficacement une mutinerie qui agite son corps d'armĂ©e, en descendant lui-mĂŞme dans les creuttes pour faire remonter les mutins au front. Il est citĂ© en exemple par PĂ©tain. Cette action est souvent mentionnĂ©e par les historiens. Par ailleurs, en contestant les dĂ©cisions de la justice militaire sur les sanctions appliquĂ©es aux mutins, il fait l'objet d'une enquĂŞte par le ministre de la guerre et de dĂ©bats parlementaires virulents Ă  huis clos Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s (mais pas au SĂ©nat) en .
  • En , le 37e Corps d'ArmĂ©e est dissous, dans le cadre de la rĂ©organisation des unitĂ©s de l'armĂ©e française. Le gĂ©nĂ©ral Taufflieb est nommĂ© le pour prendre le commandement du 31e Corps d'ArmĂ©e en Italie, mais cette dĂ©cision est annulĂ©e par PĂ©tain (par ailleurs, l'un de ses camarades de promotion Ă  Saint-Cyr). Ă€ cette Ă©poque, il se remarie avec Mme Julia Catlin-Park, une veuve amĂ©ricaine qui s'occupe d'un service de santĂ© sur le front et qui met Ă  disposition, Ă  ses frais, sa rĂ©sidence, le château d'Annel près de Compiègne en hĂ´pital militaire (ce qui lui vaudra d'ĂŞtre la première femme amĂ©ricaine d'ĂŞtre nommĂ©e chevalier de la LĂ©gion d'honneur et d'avoir le croix de guerre 14-18). PĂ©tain, camarade promotion Ă  Saint-Cyr, refuse d'ĂŞtre tĂ©moin Ă  son mariage, ayant des « vues Â» sur la seconde Ă©pouse du gĂ©nĂ©ral Taufflieb.
  • Le , il prend la commandement de la Direction des Etapes et Services du Groupe d'ArmĂ©e du Nord (qui devient Groupe d'ArmĂ©e du Centre le ).

Par ailleurs, Pétain refuse au général Taufflieb de défiler avec les troupes lors de la libération de Strasbourg.

Général n'ayant jamais fait de "limogeage", contrairement à de nombreux généraux/maréchaux, il est mis à la retraite en 1919.

Par ailleurs, le général Taufflieb s'est révélé être un excellent dessinateur de portraits qu'il réalisa pendant la guerre.

SĂ©nateur du Bas Rhin

Ex libris (1920)
Le général Taufflieb dans la Cour d'honneur du Sénat (1920)

Le général Taufflieb est brillamment élu sénateur du Bas-Rhin, le . Membre des commissions de la défense nationale et de l'Alsace-Lorraine, il participe activement aux travaux parlementaires. Il est l'auteur de plusieurs propositions de lois sur la réorganisation de la défense nationale. Son mandat se termine le , ayant été sévèrement battu pour avoir soutenu la position du centre-gauche anti-clérical, refusant d'accorder une autonomie à l'Alsace, compte tenu des risques de vouloir être rattaché à l’Allemagne, en opposition avec le parti qui l'avait investi. Il profite de sa retraite pour présider de nombreuses associations patriotiques, prononcer des discours aux États-Unis sur la menace allemande et pour rédiger ses mémoires.

Décédé le , le général Taufllieb est enterré au cimetière de Sèvres (Hauts-de-Seine). Emplacement: division A, section 2, rang 1 et sépulture 5.

Ĺ’uvres

  • Les leçons de la guerre, Imprimerie Alsacienne, Strasbourg, 1920, 35 p.gallica.bnf
  • Comment doit ĂŞtre conçue la rĂ©organisation de la dĂ©fense nationale pour le cas de guerre, Imprimerie Alsacienne, Strasbourg, 1925, 90 p.gallica.bnf
  • Souvenirs d'un enfant de l'Alsace, 1870-1914, Imprimerie Alsacienne, Strasbourg, 1934, 444 p.

DĂ©corations

  • chevalier de la LĂ©gion d'honneur, le
  • officier de la LĂ©gion d'honneur, le
  • commandeur de la LĂ©gion d'honneur, le
  • grand' officier de la LĂ©gion d'honneur, le
  • croix de guerre 1914-1918 (avec palme)

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Baechler, « Marie Émile Adolphe Taufflieb », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 36, p. 3835
  • Guy Pedroncini,Les mutineries de 1917, PUF (4e Ă©dition, 1999)
  • Nicolas Offenstadt, Les fusillĂ©s de la Grande Guerre et la mĂ©moire collective (1914-1999), Ă©ditions Odile Jacob (1999)
  • John Williams, « Les mutineries de 1917 », extraits dans Historia hors sĂ©rie 8 1914-1918 la Première Guerre Mondiale, 2 1916-1918 de l'abĂ®me au triomphe
  • Denis Rolland,La grève des tranchĂ©es-les mutineries de 1917, Imago (2005)
  • Henri Castex, L'affaire du Chemin des Dames, Imago (rĂ©Ă©dition 1998)
  • AndrĂ© Loez, 14-18. Le refus de la guerre, une histoire des mutins, Gallimard Folio histoire (2010)
  • Jacques PĂ©ricard, Verdun 1916, Nouvelle Librairie de France (rĂ©Ă©dition 1997)
  • Josette Fournier, Charles de Foucault 1 - une adolescence en Lorraine, Saint-LĂ©ger Editions (2021)
  • Pierre Miquel, Mourir Ă  Verdun, Editions Tallandier, collection Texto (rĂ©Ă©dition 2011)
  • Les ArmĂ©es Françaises dans la Grande Guerre, Tome IV, 1er volume (pages 413 Ă  469)
  • Pierre Miquel, Le Chemin des Dames, Perrin (1997)
  • Pierre Miquel, Les enfants de la patrie. Sur le chemin des dames, Roman, Fayard (2002)
  • Pierre Miquel, Le Gâchis des GĂ©nĂ©raux. Les erreurs de commandement pendant la guerre de 14 -18, Editions Plon et du Club France Loisirs (2001)
  • Pierre Miquel. Les enfants de la patrie, sur le Chemin des Dames, Fayard (2002)
  • François Cocher et RĂ©my Porte,(sous la direction de), Dictionnaire de la grande guerre 1914 - 1918, Robert Laffont, collection Bouquins (2008)
  • Charles-Henri Taufflieb, « Les mutineries de 1917 : L'exemple du 37e corps d'armĂ©e », dans la revue Guerres Mondiales et Conflits contemporains, PUF, , no 182, p. 123-138
  • Étienne Taufflieb, « Les mutineries de 1917 : un exemple du fonctionnement de la justice militaire et des dĂ©bats parlementaires - Un Saint-Germanois concernĂ©, le GĂ©nĂ©ral Taufflieb », in Bulletin des Amis du Vieux Saint Germain, annĂ©e 2007 (numĂ©ro 44)
  • Nos gĂ©nĂ©raux : gĂ©nĂ©ral Taufflieb, commandant le 37e corps d'ArmĂ©e, nĂ© Ă  Strasbourg, Imprimerie Alsacienne, Strasbourg (brochure en français et en allemand publiĂ©e lors des Ă©lections sĂ©natoriales en 1920)
  • Ville Saint-Germain-en-Laye Saint-Germain 14-19, cassette et DVD rĂ©sultants des travaux de la commission du patrimoine et des musĂ©es; rĂ©citant: Michel PĂ©ricard (dĂ©putĂ©-maire de Saint-Germain-en-Laye, prĂ©sident de la Commission des Affaires Cultures, Sociales et Familiales de L'AssemblĂ©e Nationale, Ă©ditĂ©e par l'ECPA (1993)
  •  Jean-NoĂ«l Grandhomme, Le gĂ©nĂ©ral Taufflieb et le retour de l'Alsace Ă  la France in Revue d'Alsace, 2018, n° 144, pp. 211-235.

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