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Émile-Henry Tilmans

Émile-Henry Tilmans est un artiste peintre, dessinateur, graveur (eau-forte, gravure sur bois, gravure au burin, lithographie), illustrateur et modeleur belge né à Louvain en avril 1888. Il vécut rue de Saxe-Cobourg, 41 à Bruxelles puis au 42bis, rue d'Elbeuf à Rouen et est mort à Rouen en 1960. Il se fit d'abord connaître en Belgique sous son nom de naissance, Émile-Henry Tielemans, avant d'adopter en France cette seconde signature sous laquelle il est plus fréquemment évoqué.

Émile-Henry Tilmans
Naissance
Décès
Nom de naissance
Émile-Henry Tielemans
Nationalité
Belge
Activité
Formation
Lieux de travail
Mouvement
Art figuratif, proche de l'École de Rouen
Influencé par

Biographie

En Belgique, Émile-Henry Tielemans

Émile-Henry Tielemans est successivement l'Ă©lève de l'AcadĂ©mie des beaux-arts de Louvain et l'AcadĂ©mie royale des beaux-arts de Bruxelles[1]. Ă€ Bruxelles, il frĂ©quente un cercle symboliste du nom de « La Guirlande Â», « exposant dans cet esprit des nus, des figures et des sujets d'inspiration orientale tirĂ©s des Contes des Mille et Une Nuits »[2].

En 1923 (une monographie lui est consacrée par Charles Conrardy l'année suivante), il fonde avec l'écrivain Henri Liebrecht le comité de la Gravure originale belge qui regroupe des artistes comme Dirk Baksteen (nl), Jan-Frans Cantré, Victor Stuyvaert (nl), Henri Van Straten, Eduard Pellens, Kurt Peiser, Walter Sauer, Ferdinand Giele, Louis Titz, Pierre Paulus, Maurice Langaskens, Armand Rassenfosse, Léon Buisseret, Albert Delstanche, Jules Grosfils, Charles Bernier, Arthur Greuell, Charles Michel, Albert Van Holsbeek, Victor Mignot et Walter Vaes[3]. Il est ainsi co-organisateur en 1924-1925 des expositions du comité[4], lequel publiera, entre 1924[5] et 1939, onze albums d'eaux-fortes et de bois gravés par ses membres[3]. C'est Émile-Henry Tielemans lui-même, souligne Céline de Potter, « qui établit clairement la connexion » entre la Gravure originale belge et le Salon de la Société de la gravure originale en noir qui se tient à Paris et auquel notre artiste participe entre 1923 et 1928[6].

On remarque également qu'Émile-Henry Tielemans co-dirige avec le metteur en scène et comédien Albert Lepage (1895-1966) le petit théâtre de l'hôtel Paul-Visschers, dans le quartier Louise de Bruxelles, vers 1926-1927[7].

Le musée des beaux-arts, première relation de Tilmans à Rouen en 1916

En France, Émile-Henry Tilmans

La toute première relation de Tielemans à la ville de Rouen remonte à où l'on note sa participation avec la peinture titrée La Dame à la violette, datée de 1916, à l'exposition de peintres belges et normands pour leurs mutilés, au musée des beaux-arts qui, après l'exposition, conservera dans ses collections l'œuvre présentée[8].

En 1940, l'artiste qui va dorénavant se faire appeler Émile-Henry Tilmans s'installe définitivement à Rouen[1] où la Seconde Guerre mondiale va lui inspirer « des gravures d'inspiration sociale, avec des sujets comme Rouen, la fierté dans les ruines, Exode, Les Rescapés, Les Pendus, Les Sinistrés »[2].

En tant que peintre - ses supports sont la toile, l'isorel, le carton et le cuivre -, « il se consacre à de larges compositions figuratives d'une expression violente »[1]. En tant que graveur, « son œuvre, marquée à ses débuts par une eau-forte incisive et des paysages violemment jetés sur le cuivre, évolue ensuite vers des sujets décoratifs souvent colorés où la figure féminine tient une grande place, avec notamment des sujets gravés sur bois, proches du symbolisme belge ou destinés à illustrer Mallarmé »[2]. On trouve également dans son œuvre des créations d'ex-libris[9].

Une part de son œuvre, datée de 1955, énonce un séjour en Tunisie (Gosse tunisien, peinture ; Mendiante à Tunis, dessin).

Ĺ’uvre

Contributions bibliophiliques

  • Émile-Henry Tielemans (sic), Les ex-libris d'Émile-Henry Tielemans, cinq recueils de gravures originales (dont les ex-libris de Marcel Wyseur, Jeanne Goosemans, Fernand Scouflaire, Émile-Henry Tielemans lui-mĂŞme), toutes signĂ©es au crayon, Biblion, Bruxelles, 1921[10].
  • P. Poirier, Six poèmes, six bois gravĂ©s d'Émile-Henry Tielemans, Biblion, Bruxelles, 1921.
  • Paul Avort, Les sĂ©rĂ©nades de la drĂ´lesse, illustrations d'Émile-Henry Tielemans, Éditions L'Essor belge, 1922.
  • Maurice Maeterlinck, La Princesse Maleine, bois gravĂ©s d'Émile-Henry Tielemans, SociĂ©tĂ© de bibliophilie « Les Cinquante Â», Bruxelles, 1923.
  • Jean Émile Laboureur, ConsidĂ©rations sur la gravure originale, burins de dĂ©corations d'Émile-Henry Tielemans, cent quinze exemplaires numĂ©rotĂ©s, La gravure originale belge, Bruxelles, 1928 (exemplaire en ligne).
  • Maurice de Laborderie, Aspects pittoresques du vieux Limoges, gravures sur bois d'Émile-Henry Tilmans, L'Imagerie française, Limoges, 1945.
  • Maurice de Laborderie, Cirque, vingt-quatre gravures sur bois d'Émile-Henry Tilmans, L'Imagerie française, Limoges, 1946.
  • Émile-Henry Tilmans, Aspects du vieux Rouen, texte et vingt-cinq gravures sur bois d'Émile-Henry Tilmans, L'Imagerie française, Limoges, 1946.
  • AndrĂ© Maurois, Rouen dĂ©vastĂ©, eaux-fortes et lithographies d'Émile-Henry Tilmans, SociĂ©tĂ© normande des amis du livre / Imprimerie Lecerf, Rouen, 1947.
  • Marcel Provence, Belle Provence, vingt-huit gravures sur bois par Émile-Henry Tilmans, deux cents exemplaires numĂ©rotĂ©s, Ophrys, Gap, 1947.
  • Pierre-RenĂ© Wolf, Rouen, poèmes d'exil, illustrations d'Émile-Henry Tilmans, Éditions H. Defontaine, Rouen, 1947.
  • Alexandre Kouprine, Olessia, la jeune sorcière, illustrations d'Émile-Henry Tilmans, L'AmitiĂ© par le livre, 1951.
  • Marcel PĂ©doja, Flamme rouge, illustrations d'Émile-Henry Tilmans, L'AmitiĂ© par le livre, 1951.
  • LĂ©on TolstoĂŻ (prĂ©face et traduction de ThĂ©odore de Wyzewa), Hadj Mourad, illustrations d'Émile-Henry Tilmans, L'AmitiĂ© par le livre, 1951.
  • Pechon de Ruby, La vie gĂ©nĂ©reuse des mercelots, gueux et bohĂ©miens, contenant leur façon de vivre, subtilitĂ©s et jargon - Mis en lumière par M. Pechon de Ruby, ayant Ă©tĂ© avec eux en ses jeunes ans, oĂą il a exercĂ© ce beau mĂ©tier, eaux-fortes d'Émile-Henry Tilmans, Ă©ditĂ© par l'artiste, Rouen, 1952.
  • Jehan Le Povremoyne, En passant par la Normandie, illustrations d'Émile-Henry Tilmans, Éditions des Provinces françaises, Paris, 1953.
  • Roger Parment, Bestiaire fantasque, trente poèmes en prose commentant trente bois gravĂ©s d'Émile-Henry Tilmans, sept cents exemplaires numĂ©rotĂ©s, Ă©ditĂ© par Émile-Henry Tilmans, Rouen, 1956.

Écrits de Tilmans

  • AndrĂ© Lhote, František Kupka, Jean-Gabriel Daragnès, co-Ă©crit avec Maximilien Gauthier et Bernard Nebout, Éditions de la SociĂ©tĂ© des artistes rouennais et de Normandie / Les Affiches normandes, 1949.
  • Émile Baes - Adrien Segers, Éditions du Salon des artistes rouennais / Imprimerie du Journal de Rouen, 1951.
  • Porcelaines de France, prĂ©face de Fernand Guey, Éditions des Deux Mondes, 1953.
  • FaĂŻences de France, prĂ©face de Fernand Guey, Éditions des Deux Mondes, 1954.
  • Le bijou, Flammarion, 1961.

Expositions

Expositions collectives

  • Exposition gĂ©nĂ©rale des beaux-arts (salon triennal), Bruxelles, 1914.
  • Exposition de peintres belges et normands pour leurs mutilĂ©s, MusĂ©e des beaux-arts de Rouen, - [8].
  • La gravure belge depuis cinquante ans, Maison des maĂ®tres-graveurs contemporains, Paris, mai-[11].
  • Salon de la SociĂ©tĂ© de la gravure originale en noir, Paris, 1923, 1925, 1926, 1928[6].
  • La gravure originale belge, MusĂ©e du livre, Bruxelles (, novembre ), Cercle des beaux-arts de Tournai (), galerie du Journal de la Meuse, Liège (novembre-)[4], Maison des Ĺ“uvres sociales, Bordeaux ()[12], Palais des expositions, Lyon ()[6].
  • Exposition de gravures originales contemporaines, SociĂ©tĂ© des artistes rouennais et de Normandie, MusĂ©e des beaux-arts de Rouen, 1950.

Expositions personnelles

  • Galerie-librairie du port, Rouen, 1959[13].
  • Christian Denesle, commissaire-priseur, Vente de l'atelier Émile-Henry Tilmans, Rouen, 2005.

RĂ©ception critique

  • « Tilmans est certainement celui des peintres actuels que le cirque a le mieux inspirĂ©s par son mystère, sa surrĂ©alitĂ©, son fantastique. Dès 1946, il publiait un recueil de vingt-quatre gravures sur bois, rehaussĂ©es de pochoir, sous le titre de Cirque. Dans certaines de ces compositions, le peintre reste très objectif devant l'objet ou le pittoresque du cirque. Dans d'autres atteignant Ă  un chromatisme pictural, il poursuit une re-crĂ©ation, Ă©voquant un monde n'ayant avec la rĂ©alitĂ© que des attaches tĂ©nues comme un fil d'Ariane. Et ces toiles-lĂ  sont celles qui appartiennent le mieux, par leur perfection, au fantastique du cirque. » - Tristan RĂ©my[13]
  • « On reconnaĂ®t son mĂ©tier de graveur vĂ©dutiste des vieilles citĂ©s et d'illustrateur dans la construction rigoureuse de ses compositions florales, dans ses paysages de Normandie solidement charpentĂ©s. » - GĂ©rald Schurr[14]

Conservation

Belgique

France

Royaume-Uni

Références

  1. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.13, p. 650.
  2. Christian Denesle, Catalogue de l'atelier Émile-Henry Tilmans, hôtel des ventes de Rouen, 2005.
  3. Eugène Rouir, Histoire de la gravure en Belgique, article du Dictionnaire biographique illustré des arts plastiques en Belgique depuis 1830, Arto, 1987
  4. La gravure originale belge, catalogues d'expositions, 1924-1925.
  5. British Museum, Les Ĺ“uvres de la Gravure originale belge dans les collections
  6. CĂ©line de Potter, « PrĂ©sence et rĂ©ception des graveurs belges dans les salons parisiens Â», Cahiers de l'I.R.H.I.S. n°9 - JournĂ©es France-Belgique : gravures/gravure, UniversitĂ© de Lille, 2010, pp. 108-127
  7. Paul Aron, Une histoire du théâtre belge de langue française, 1830-2000, Éditions Fédération Wallonie-Bruxelles, 2017.
  8. Musée des beaux-arts de Rouen, La dame à la violette dans les collections
  9. Bruxelles Sprouts, Ex-Libris par Émile-Henry Tilmans
  10. Justin Croft, libraire, Les ex-libris d'Émile-Henry Tielemans
  11. La gravure belge depuis cinquante ans, catalogue d'exposition, Imprimerie de l'Union typographique, Paris, 1923.
  12. La gravure originale belge, catalogue d'exposition, Imprimerie Delmas, Bordeaux, 1926.
  13. Tristan RĂ©my, « Tilmans Â», Journal de l'amateur d'art, n°237, 10 octobre 1959.
  14. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993, p. 967.

Annexes

Bibliographie

  • Charles Conrardy, E.-H. Tielemans, dĂ©corateur, cinquante exemplaires enrichis d'eaux-fortes originales d'Émile-Henry Tielemans, Les Ă©ditions gauloises, Bruxelles, 1924.
  • Roger Avermaete, La gravure sur bois moderne de l'Occident, Éditions Derbon AĂ®nĂ©, Paris, 1928 ; rĂ©Ă©dition : Quarto Press, Vaduz, Lichtenstein, 1977.
  • François Lespinasse, L'École de Rouen, Fernandez Frères, Éditions d'art, 1980.
  • Dictionnaire biographique illustrĂ© des artistes en Belgique depuis 1830, Arto, 1987.
  • Thierry DenoĂ«l et Jacques Laruelle, Le nouveau dictionnaire des Belges, Éditions Le cri/Legrain/RTB, 1992.
  • GĂ©rald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1993.
  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, GrĂĽnd, 1999.
  • CĂ©line de Potter, « PrĂ©sence et rĂ©ception des graveurs belges dans les salons de gravure parisiens Â», Cahiers de l'I.R.H.I.S. n° 9 - JournĂ©es France Belgique : gravures/gravure, UniversitĂ© de Lille, 2010.
  • Paul Aron, Une histoire du théâtre belge de langue française, 1830-2000, FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, 2017.

Liens externes

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