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Émeutes de 1929 en Palestine mandataire

Les Ă©meutes de 1929 en Palestine mandataire, Ă©galement connues sous le nom de Massacres de 1929 ( ŚžŚŚ•ŚšŚąŚ•ŚȘ ŚȘŚšŚ€"Ś˜, littĂ©ralement les Ă©vĂšnements de 5689 Anno Mundi), ou de la rĂ©volte de la Buraq (Ű«ÙˆŰ±Ű© Ű§Ù„ŰšŰ±Ű§Ù‚), se rĂ©fĂšrent Ă  une sĂ©rie de manifestations et d'Ă©meutes fin , qui font suite Ă  un diffĂ©rend de longue date entre arabes et Juifs sur l'accĂšs au Mur des Lamentations Ă  JĂ©rusalem.

Émeutes de 1929 en Palestine
Type Violences urbaines, Ă©meutes
Pays Palestine mandataire
Localisation Safed, HĂ©bron, JĂ©rusalem, Jaffa
CoordonnĂ©es 31° 46â€Č 36″ nord, 35° 14â€Č 03″ est
Date 1929-
Bilan
Blessés 339 Juifs
232 Arabes
Morts 133 Juifs
110 Arabes
RĂ©pression
Arrestations 2 921

Pendant la semaine d'Ă©meutes du 23 au , 133 Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s par les Arabes et 339 autres ont Ă©tĂ© blessĂ©s, tandis que 110 Arabes ont Ă©tĂ© tuĂ©s et 232 ont Ă©tĂ© blessĂ©s, la grande majoritĂ© par les forces de l’Empire britannique[1] - [2] - [3] - [4] - [5] - [6].

La Commission Shaw du nom du juge britannique Sir Walter Shaw qui la prĂ©sida, a Ă©mis pour opinion dans son rapport que la cause fondamentale « sans laquelle les troubles n’auraient pas eu lieu ou n’auraient Ă©tĂ© que des manifestations locales est le sentiment d'animositĂ© et d'hostilitĂ© des Arabes envers les Juifs qui dĂ©coulent de la non-rĂ©alisation de leurs aspirations politiques et nationales et de la peur pour leur avenir Ă©conomique ». Cette peur provenant entre autres des rĂ©ceptions devant les termes de la dĂ©claration de Balfour[7]. Une autre cause majeure est le pressentiment par les Arabes que les nouveaux immigrants juifs soient non seulement une menace pour leur gagne-pain, mais se prĂ©sentent comme une nouvelle autoritĂ© pour l’avenir[8]. Avraham Sela dĂ©crit les Ă©meutes comme « sans prĂ©cĂ©dent dans l'histoire du conflit arabo-juif en Palestine, dans la durĂ©e, l'Ă©tendue gĂ©ographique et les dommages directs en termes de vies et de biens »[9].

Les tensions autour du Mur des lamentations

Premiers incidents

Le Mur des lamentations est le plus saint des sites juifs, car il est le dernier vestige des anciens remparts qui entouraient le Second Temple[10] - [11]. Les Juifs, par la pratique au fil des siĂšcles, bĂ©nĂ©ficiaient d'un droit d'accĂšs au Mur des lamentations pour les besoins de leurs dĂ©votions. Faisant partie du Mont du Temple, le Mur des lamentations Ă©tait sous le contrĂŽle de la fondation musulmane : le Waqf de JĂ©rusalem[12]. Par ailleurs, les musulmans considĂšrent le mur comme faisant partie de la mosquĂ©e Al-Aqsa, le troisiĂšme lieu saint de l'islam, et selon la tradition islamique l'endroit oĂč Mahomet attacha son cheval, Buraq, avant son voyage de nuit vers le ciel[12]. LĂ©galement, en 1929, le Mur des lamentations Ă©tait propriĂ©tĂ© musulmane. Ces diffĂ©rences ont Ă©tĂ© la source des premiĂšres tensions communautaires[13].

À la suite d’incidents rĂ©currents dont le dernier en date eut lieu en (soit 4 ans avant les Ă©meutes), une rĂ©glementation avait Ă©tĂ© adoptĂ©e interdisant aux Juifs de venir avec des siĂšges et des bancs au pied du Mur des lamentations, mĂȘme si ceux-ci Ă©taient destinĂ©s Ă  des fidĂšles qui Ă©taient ĂągĂ©s et infirmes. Cette rĂšgle peut sembler stricte mais elle Ă©tait surtout en conformitĂ© avec les principes directeurs de la gestion des lieux qui Ă©taient de moins en moins respectĂ©s depuis quelques annĂ©es[13].

En effet, les autoritĂ©s britanniques avaient mis en place des rĂšgles trĂšs restrictives ; toute tentative d’adaptation des rites au niveau du site pouvant ĂȘtre interprĂ©tĂ©e par les musulmans comme faisant partie du « projet sioniste », ces derniers craignaient que les bancs ne soient qu’une premiĂšre Ă©tape avant l’appropriation totale du site et sa transformation en une synagogue[12].

Cette crainte Ă©tait aussi la rĂ©ponse aux dĂ©clarations plusieurs mois auparavant du leader sioniste Menahem Ussishkin qui avait prononcĂ© un discours rĂ©clamant « un État juif sans compromis et sans concessions, de Dan jusqu'Ă  Beer Sheva, depuis la grande mer vers le dĂ©sert, y compris la Transjordanie ». Il avait conclu : « Jurons que le peuple juif ne se reposera pas et ne saura garder le silence jusqu'Ă  ce que son foyer national soit construit sur notre Mont Moriah Â», une rĂ©fĂ©rence au Mont du Temple[12].

En , des Juifs priant au Mur des lamentations le jour de Yom Kippour avaient placĂ© des chaises malgrĂ© l’interdiction des autoritĂ©s et une mekhitsa, composĂ© de quelques cadres en bois, recouverts de tissu afin de sĂ©parer les hommes et les femmes. Le Commissaire britannique de JĂ©rusalem Edward Keith-Roach, alors en visite sur l’Esplanade des mosquĂ©es surplombant la zone de priĂšre, souligna la prĂ©sence de l'Ă©cran en bois qu’il avait explicitement interdit la veille. La mekhitsa Ă©tant dĂ©crite comme une violation du statu quo Ă©tablie par l’Empire ottoman et qui interdisait aux Juifs de faire toute «construction» Ă  la zone du Mur des lamentations. Keith-Roach, gouverneur de JĂ©rusalem par le mandat britannique, demanda Ă  la police de retirer le panneau en raison des plaintes des musulmans. Mais le religieux insista pour que la sĂ©paration en bois reste debout jusqu'Ă  la fin de la priĂšre, ce Ă  quoi Keith-Roach a convenu. Toutefois, en refusant de retirer l’installation en bois, dix hommes armĂ©s ont Ă©tĂ© envoyĂ©s, soutenu par les rĂ©sidents arabes. Un violent affrontement avec les Juifs prĂ©sents eut lieu, et l’installation fut dĂ©truite[12].

RĂ©actions

L'intervention a attirĂ© par la suite les critiques de certains Britanniques qui ont jugĂ© qu'une force excessive avait Ă©tĂ© exercĂ©e sans bon jugement, bien que le gouvernement britannique ait publiĂ© une dĂ©claration dĂ©fendant l'action dans son principe[12]. L’intervention a Ă©galement suscitĂ© les plaintes des autoritĂ©s juives Ă  la Couronne britannique mais Ă©galement des pĂ©titions d’organisations sionistes et des rabbins Kook et Meir Ă  la SociĂ©tĂ© des Nations. La rĂ©ponse de la SDN fut la suivante : « It hopes that the Mandatory Power will thus succeed in allaying public feeling and that neither party will, through unreasonable demands or intolerant refusals, assume the responsibility of provoking public disturbances ».

Les stratĂ©gies des deux cĂŽtĂ©s Ă©taient d’adopter des positions extrĂȘmes et d’user des symboles religieux pour s’assurer l’adhĂ©sion de la population[12].

Les sionistes se sont par exemple appropriĂ© un minaret Ottoman musulman des murs de l’ancienne ville comme symbole de leur propagande. Un drapeau sioniste reprĂ©sentait mĂȘme fortement le dĂŽme du Rocher dans une publication plus tard remarquĂ© par les musulmans[12].

Haj Amin al Husseini

Haj Amin al Husseini, le Grand Mufti de Jérusalem distribua des tracts aux Arabes en Palestine et dans le monde arabe, affirmant que les Juifs avaient l'intention de prendre le contrÎle de la mosquée al-Aqsa[12].

Le tract indiquait que le gouvernement Ă©tait « responsable des consĂ©quences de toute mesure que les musulmans pourraient adopter dans le but de dĂ©fendre eux-mĂȘmes le saint Burak en cas d'Ă©chec du gouvernement... pour empĂȘcher toute intrusion de la part des Juifs ». Un mĂ©morandum publiĂ© par le Waqf de JĂ©rusalem dĂ©clara Ă©galement : « s’ĂȘtre rendu compte par l'expĂ©rience amĂšre des aspirations cupides et illimitĂ©es des Juifs Ă  cet Ă©gard, les musulmans pensent que le but des Juifs est de progressivement prendre possession de la mosquĂ©e d'Al-Aqsa sous prĂ©texte qu’il correspond Ă  l’emplacement de leur Temple », et il a ainsi conseillĂ© aux Juifs « d’arrĂȘter cette propagande hostile qui va naturellement engendrer une rĂ©action commune dans tout le monde musulman, dont la responsabilitĂ© incombera aux Juifs »[14].

La Commission Shaw a également déclaré que certains articles de la presse arabe publiaient des documents à propos du Mur des Lamentations, qui « étaient de nature à exciter tout lecteur sensible »[15]. Une des conséquences étaient que les fidÚles juifs étaient souvent la cible de bagarres et de jet de pierres[12].

En , le Grand Mufti de JĂ©rusalem entrepris des rĂ©novations au niveau de l’esplanade des mosquĂ©es (soit au-dessus du Mur). Des mules ont Ă©tĂ© conduites Ă  travers la zone de priĂšre laissant des excrĂ©ments ; et des dĂ©chets et de l'eau a Ă©tĂ© jetĂ©e sur place. Un muezzin a Ă©galement Ă©tĂ© nommĂ© pour effectuer l'appel Ă  la priĂšre juste Ă  cĂŽtĂ© du mur, l’heure de l’appel coĂŻncidant avec l’heure de priĂšres des Juifs. Les Juifs ont ainsi protestĂ© contre ces provocations et les tensions ont augmentĂ© d’un cran[16] - [17] - [18] - [19].

Les Sionistes d’extrĂȘme droite ont alors exigĂ© le contrĂŽle du Mur, certains allant mĂȘme jusqu'Ă  appeler ouvertement Ă  la reconstruction du Second Temple, alimentant les craintes des musulmans sur les intentions sionistes[20]. Ben-Gourion dĂ©clara que le mur devait ĂȘtre « rachetĂ© », prĂ©disant qu'il pourrait atteindre leur objectif en moins de 6 mois[12].

Durant le printemps 1929, le journal sioniste rĂ©visionniste Doar HaYom commençant une longue campagne rĂ©clamant le droit des Juifs sur le Mur et l’espace attenant. Le , les forces de police palestinienne Ă©tablirent un poste de police Ă  cĂŽtĂ© du Mur. Le , les groupes paramilitaires sionistes Haganah et Brit Trumpeldor ont tenu une rĂ©union Ă  Tel Aviv avec prĂšs de 6 000 personnes s’opposant Ă  la dĂ©cision de la Commission de 1928 qui confirmait que le Mur Ă©tait propriĂ©tĂ© musulmane[21].

Marche vers le Mur des lamentations et contre-manifestation

Logo du Betar.

Le jeudi , pendant le jeĂ»ne juif de Tish’a bĂš'Av, plusieurs centaines de membres du ComitĂ© Joseph Klausner pour le Mur des lamentations, dont des nombreux membres de la jeunesse du mouvement sioniste rĂ©visionniste Betar de Vladimir Jabotinsky, alors sous la direction de Jeremiah Halpern, marcha sur le Mur des lamentations en criant « C’est notre mur »[12], et en levant le drapeau national juif et en chantant Hatikva, l'hymne juif. La commission Shaw a conclu plus tard que la foule est restĂ©e globalement pacifique mais que certains « Ă©lĂ©ments indĂ©sirables » provoquaient et menaçaient les musulmans[22].

Les autoritĂ©s avaient Ă©tĂ© informĂ©es Ă  l'avance de la tenue de la marche et avaient fourni une escorte policiĂšre dans le but de prĂ©venir tout incident. Toutefois de nombreux rĂ©cits rĂ©vĂšlent que les jeunesses d’extrĂȘme droite juive avaient attaquĂ© les rĂ©sidents locaux et avait insultĂ© le nom du ProphĂšte Mahomet[23] - [24] - [25] - [26].

Le vendredi , aprĂšs un sermon incendiaire aprĂšs la priĂšre du vendredi, une manifestation organisĂ©e par le Waqf de JĂ©rusalem marcha vers le Mur. Le Haut-Commissaire par intĂ©rim britannique convoqua le Mufti Haj Amin al-Husseini et lui indiqua qu'il n’avait jamais Ă©tĂ© informĂ© d'une telle manifestation qui aura lieu au Mur des Lamentations, et que cela risquerait d’augmenter rapidement les tensions Ă©tant donnĂ© la symbolique du Mur pour les Juifs. Au mur, la foule brĂ»la des livres de priĂšres, des accessoires liturgiques et des notes de supplication laissĂ©s dans les fissures de la paroi avant que la manifestation ne dĂ©gĂ©nĂšre et que, entre autres, le responsable religieux juif ne soit blessĂ©. Les Ă©meutes se propagĂšrent Ă  la zone commerciale de la ville juive[12] - [27] - [28].

À la suite de cela, des articles incendiaires incitant Ă  la rĂ©bellion sont apparus dans les mĂ©dias arabes et des dĂ©pliant, signĂ©es par le « comitĂ© des Saints Guerriers en Palestine Â», dĂ©clarant que les Juifs avaient violĂ© l'honneur de l'Islam, et que : « Les cƓurs sont troublĂ©s Ă  cause de ces actes barbares, et les gens ont commencĂ© Ă  scander « guerre, Jihad... rĂ©bellion ».... O nation arabe, les yeux de vos frĂšres en Palestine sont sur vous... et ils Ă©veillent vos sentiments religieux et le fanatisme national Ă  se soulever contre l'ennemi qui a violĂ© l'honneur de l'Islam, qui a violĂ© ses femmes et assassinĂ© veuves et bĂ©bĂ©s »[20] - [27].

La mĂȘme aprĂšs-midi, le journal juif Doar HaYom publia un article incendiaire dĂ©crivant la marche musulmane, sur la base de dĂ©clarations de Wolfgang von Weisl qui selon la Commission Shaw se sont rĂ©vĂ©lĂ©es ĂȘtre de fausses informations[22].

Le , le journal Haaretz critiqua Doar HaYom. Dans un article intitulé« Celui qui sĂšme le vent rĂ©colte la tempĂȘte », on peut lire : « Le poison de la propagande coulait dans ses colonnes chaque jour jusqu'Ă  ce qu'il empoisonne l'atmosphĂšre et a provoquĂ© la manifestation de jeudi.... Et cela a servi de prĂ©texte pour la manifestation incontrĂŽlĂ©e des Arabes », soulignant ainsi le rĂŽle volontaire des sionistes rĂ©visionnistes dans la montĂ©e des violences[29].

L’escalade

Le jour suivant un incident qui Ă©tait « Ă  l’origine de nature personnelle » se dĂ©clencha quand un jeune homme sĂ©pharade du nom de Abraham Mizrachi fut mortellement poignardĂ© par un Arabe sur le terrain de Maccabi prĂšs de Mea Shearim dans le quartier de Bukharan aprĂšs une dispute qui commença lorsqu’il essaya de rĂ©cupĂ©rer son ballon tombĂ© sur un terrain arabe[30] - [31]. Une horde de Juifs dĂ©ferla alors sur les lieux, attaquant et blessant sĂ©vĂšrement le policier venu arrĂȘter l’Arabe responsable et la horde de Juifs attaqua par la suite le quartier avoisinant faisant de nombreux blessĂ©s parmi la population arabe[22].

Mizrachi mourut le 20 aout et ses funĂ©railles devinrent l’occasion de sĂ©rieuses manifestations anti-arabes. Ces derniĂšres furent maitrisĂ©es avec la mĂȘme force qu’au dĂ©but. Plus tard une rĂ©union nocturne tenue par un groupe juif et avec la prĂ©sence du haut-commissaire Harry Luke, de Jamal al-Husayni, et de Yitzhak Ben-Zvi Ă©choua dans sa tentative d’appeler Ă  la fin des violences[12].

Sur les quatre jours suivants, la police de JĂ©rusalem rapporta 12 attaques de Juifs contre des Arabes et 7 attaques d’Arabes contre des Juifs[22] - [30].

Le , l’Agence juive pour la Palestine envoya un tĂ©lĂ©gramme Ă  l’Organisation sioniste mondiale dĂ©crivant l'excitation gĂ©nĂ©rale et la peur des Arabes envers les Juifs : « Population de nouveau trĂšs excitĂ©e et fausses alertes causent paniques locales dans divers quartiers, mais pas plus d’incidents dans la journĂ©e. Arabes sont aussi excitĂ©s et effrayĂ©s par les Juifs. Souhaitable insistent avec besoins du gouvernement local des mesures sĂ©rieuses assurant la sĂ©curitĂ© publique. Nous lançons appel de garder population calme, refrĂ©ner les manifestations, et observer la discipline, mais se sent gĂȘnĂ© par l'attitude militante de Doar Hayom et Ă©galement une partie de la jeunesse influencĂ©e par l'agitation rĂ©visionniste. Pouvez-vous parler aux dirigeants rĂ©visionnistes ? ».

Éclatement des Ă©meutes

les émeutes de Jérusalem du 23 août

Le rapport Shaw a constatĂ© que le « l'explosion Ă  JĂ©rusalem le a commencĂ© par une attaque des Juifs par les Arabes sans qu'on puisse Ă©tablir de lien avec un meurtre antĂ©rieur d’un Arabe par un Juif ».

Le vendredi , des milliers de villageois arabes se sont rendus Ă  JĂ©rusalem depuis les campagnes environnantes pour prier sur l’Esplanade des mosquĂ©es, beaucoup armĂ©s de bĂątons et de couteaux. Harry Luke a demandĂ© du renforts d’Amman. Vers 09:30 les commerçants juifs ont commencĂ© Ă  fermer boutique et Ă  11:00, 20-30 tirs ont Ă©tĂ© entendus sur l’Esplanade des mosquĂ©es, apparemment pour exciter la foule. Harry Luke a tĂ©lĂ©phonĂ© au Mufti pour qu’il vienne calmer une foule qui Ă©tait rassemblĂ©e sous sa fenĂȘtre prĂšs de la porte de Damas, mais l'impression du commissaire Ă©tait que la prĂ©sence du chef religieux semblait avoir l'effet inverse. À midi, les frictions s’étaient rĂ©pandues dans le quartier juif de Mea Shearim oĂč deux ou trois Arabes ont Ă©tĂ© tuĂ©s par des Juifs. Le consulat amĂ©ricain a documentĂ© l’évĂšnement en dĂ©tail, et a indiquĂ© que les meurtres avaient eu lieu entre midi et midi et demi[32]. La commission Shaw a dĂ©crit l’énervement des Arabes et il Ă©tait clair que dĂšs 12 h 50 des groupes se formaient et qu'Ă  partir 13h15 des Arabes tuaient des Juifs[30] - [33].

RĂ©agissant Ă  l’information que deux Arabes avait Ă©tĂ© assassinĂ©s par les Juifs, les Arabes ont commencĂ© Ă  attaquer les Juifs dans la vieille ville de JĂ©rusalem. La violence s’est propagĂ©e rapidement Ă  d'autres parties de la Palestine. Les autoritĂ©s britanniques avaient moins de 100 soldats, six vĂ©hicules blindĂ©s, et cinq ou six aĂ©ronefs dans le pays ; les Forces de Police de Palestine avaient 1 500 hommes, mais la majoritĂ© Ă©taient arabes, avec un petit nombre de Juifs et 175 officiers britanniques. En attendant des renforts, de nombreux responsables de l'administration non formĂ©s ont Ă©tĂ© tenus de se joindre Ă  la police, mais les fonctionnaires juifs ont Ă©tĂ© renvoyĂ©s Ă  leurs bureaux. Plusieurs Ă©tudiants anglais en thĂ©ologie de l’universitĂ© d'Oxford se sont joints Ă  la sĂ©curitĂ©[12]. Bien qu'un certain nombre de Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  la porte de Jaffa, les policiers britanniques n’ont pas ouvert le feu de peur de voir la foule arabe rediriger sa colĂšre et sa frustration contre la police[12].

Yemin Moshe Ă©tait l’un des rares quartiers juifs Ă  rĂ©pliquer en tirant, la plupart des Juifs de JĂ©rusalem ne se dĂ©fendaient pas. À l’éclatement des violences, et de nouveaux dans les jours suivants, le marxiste sioniste Yitzhak Ben-Zvi demanda d’armer des milices juives mais cela fut naturellement refusĂ©[12]. Le , 17 Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans la rĂ©gion de JĂ©rusalem. Les plus importantes tueries ont eu lieu Ă  HĂ©bron et Safed tandis que d'autres ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  Motza, Kfar Uria, JĂ©rusalem et Tel Aviv. Il y a eu beaucoup d'attaques isolĂ©es contre des villages juifs, et dans six cas, des villages ont Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©truits, accompagnĂ©s de pillages et d’incendies. À HaĂŻfa et Jaffa, la situation s’est dĂ©tĂ©riorĂ©e et un officier de police a rĂ©ussi Ă  conjurer une attaque sur un quartier entre Jaffa et Tel-Aviv en tirant sur une foule arabe. Le directeur de l’hĂŽpital de JĂ©rusalem a envoyĂ© un tĂ©lĂ©gramme Ă  New York dĂ©crivant les blessĂ©s et indiquant que des Arabes attaquaient des hĂŽpitaux juifs[3].

Inversement, les Juifs ont Ă©galement attaquĂ© les Arabes et dĂ©truit leurs maisons essentiellement dans les quartiers thĂ©Ăątres de conflits antĂ©rieurs. Le pire exemple d'une attaque juive sur les Arabes a eu lieu dans le quartier entre Tel-Aviv et Jaffa, oĂč l'imam d'une mosquĂ©e et six autres personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©s[1].

Selon la commission Shaw, les troubles n’étaient pas prĂ©mĂ©ditĂ©s et n’ont pas Ă©tĂ© coordonnĂ©s mais se sont Ă©tendus depuis JĂ©rusalem Ă  la plupart des foyers de population de la rĂ©gion[34].

Plus tard dans la journĂ©e du , les autoritĂ©s britanniques ont armĂ© 41 gendarmes spĂ©ciaux et 18 anciens soldats juifs et 60 autres Juifs pour dĂ©fendre les quartiers juifs de JĂ©rusalem[35]. Le lendemain, les notables arabes ont publiĂ© une dĂ©claration indiquant que « qu’un faisceau d’informations et de preuves s'est propagĂ© confirmant que le gouvernement britannique avait engagĂ© et armĂ© des Juifs, qu'il avait recrutĂ© des ex-soldats juifs qui avaient servi dans la Grande Guerre, et que les forces britanniques tiraient exclusivement sur les Arabes ». Le mufti de JĂ©rusalem dĂ©clara qu'il y avait une grande foule d'Arabes exacerbĂ©s par la situation sur l’esplanade des mosquĂ©es qui exigeaient Ă©galement des armes pour se dĂ©fendre, et que cette foule estimaient que le recrutement de Juifs comme gendarmes spĂ©ciaux portant des armes Ă©tait une violation de la bonne foi par les Britanniques. Le gouvernement britannique a d'abord niĂ© l’information, mais le , face Ă  l’évidence, il a Ă©tĂ© contraint de dissoudre les groupes et de dĂ©sarmer les gendarmes spĂ©ciaux[35].

Le massacre d’HĂ©bron massacre du 24 aoĂ»t

Le massacre d'Hébron de 1929 (auquel il est également fait référence en tant que pogrom d'Hébron) s'est déroulé le dans la ville d'Hébron, en Palestine mandataire. Des Arabes y tuent environ 67 Juifs, en blessent 53 et pillent des maisons et des synagogues. 435 Juifs survivent aux événements dont 300 environ grùce à l'intervention de voisins arabes. Ils sont évacués par les autorités britanniques les jours suivants.

Ces attaques, qui font suite à des rumeurs selon lesquelles les Juifs essayeraient de conquérir les lieux saints de Jérusalem, sont les plus importantes de celles liées aux émeutes de Palestine en 1929 qui ont fait au total 133 Juifs et 116 Arabes tués.

Les attaques de 1929 et le massacre d'Hébron en particulier sont un pas supplémentaire dans l'évolution des relations entre Juifs et Arabes dans la région et jouent un rÎle déterminant tant pour l'histoire du sionisme que pour celle du nationalisme palestinien. Elles mettent un terme à une présence juive de plusieurs siÚcles à Hébron.

La profanation de la mosquée de Nabi Okasha le 26 aout

Le 26 aout, la mosquée de Nebi Okasha Ibn Mohsin (compagnon du ProphÚte Mahomet) à Jérusalem a été saccagée par un groupe de Juifs. Selon la commission Shaw, la mosquée est « un sanctuaire de grande valeur historique et vénéré par de nombreux musulmans ». La mosquée a été fortement dégradée et la tombe du compagnon du prophÚte profanée[36].

Le massacre de Safed, le 29 août

À Safed, le 29 aout 18 Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s et 80 blessĂ©s[37]. Les attaquants ont Ă©galement pillĂ© et mis le feu Ă  des maisons.

La commission Shaw atteste que :

En Verbatim : « At about 5:15 pm, on the 29th of August, Arab mobs attacked the Jewish ghetto in Safed[
] The Police officer in charge at Safed; had for some days feared that an outbreak might occur; a small detachment from the Trans-Jordan Frontier Force had been sent to Safed [
] Unfortunately they arrived about two hours after after the Arab attack, in the course of which some 45 Jews were killed or wounded, several Jewish houses and shops were set on fire, and there was a repetition of the wanton destruction which had been so prominent a feature of the attack at Hebron ».

Traduction : « A environ 17 h 15, le , les foules arabes ont attaquĂ© le ghetto juif de Safed [
]Le policier responsable de Safed craignait depuis quelques jours des Ă©meutes et un petit dĂ©tachement des forces de contrĂŽles de la frontiĂšre transjordanienne a Ă©tĂ© envoyĂ© a Safed[
] Malheureusement, ils arriveront 2 heures aprĂšs l’attaque arabe au cours de laquelle quelque 45 Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s ou blessĂ©s, plusieurs maisons juives et des magasins ont Ă©tĂ© incendiĂ©s, et il y avait lĂ  la rĂ©Ă©dition d’un schĂ©ma de destruction aveugle comparable Ă  l'attaque Ă  HĂ©bron ».

Un tĂ©moin oculaire dĂ©crivit le pogrom de Safed perpĂ©trĂ© par des Arabes de Safed et des villages avoisinants armĂ©s d’armes et bidons d’essence. Il vit des corps brulĂ©s et mutilĂ©s. Plusieurs personnes furent brutalement tuĂ©s[38].

Le massacre de Safed marqua la fin des Ă©meutes[39].

Pertes humaines

Au cours de la semaine d’émeute du 23 au , 133 Juifs et 116 Arabes furent tuĂ©s et 198 Juifs et 232 Arabes furent blessĂ©s[1].

Plus de 60 Juifs ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă  HĂ©bron et la police a ouvert le feu Ă  Naplouse et Jaffa. La police a Ă©galement rĂ©ussi Ă  prĂ©venir une manifestation en tirant ouvertement sur une foule d’Arabes entre Tel Aviv et Jaffa[1]. Des Arabes ont attaquĂ© le quartier juif de Safed, faisant 45 morts ou blessĂ©s. La majoritĂ© des 116 Arabes tuĂ©s l’ont Ă©tĂ© par la police ou par l’action de groupes extrĂ©mistes sionistes paramilitaires[30].

Le nombre de pertes humaines provient des statistiques des autoritĂ©s juives. Le nombre de pertes arabes provient des statistiques des personnes admises Ă  l’hĂŽpital. Cela n’inclut pas « un nombre considĂ©rable de pertes causĂ©es par des tirs dans les foules arabes ». La commission Shaw a dĂ©couvert que de « nombreuses pertes arabes et peut-ĂȘtre certaines pertes juives proviennent de tirs de police ou de militaires en pleine foule »[1]. Les notables arabes ont accusĂ© le gouvernement britannique de ne tirer uniquement que sur les groupes d’Arabes[1] - [35].

RĂ©percussion

Les Ă©meutes ont conduit Ă  de nombreux procĂšs. Selon le procureur gĂ©nĂ©ral en Palestine mandataire Noram Bentwich (lui-mĂȘme sioniste et fils du leader sioniste Herbert Bentwich), le nombre de personnes passĂ©es en procĂšs(avec le nombre de condamnĂ©s entre parenthĂšses) sont les suivants[40] :

Meurtres Tentatives de meurtre Pillages Petits délits
Arabes 124 (55) 50 (17) 250 (150) 294 (219)
Juifs 70 (2) 39 (1) 31 (7) 21 (9)

Parmi les personnes condamnĂ©es pour meurtres, 26 Arabes furent condamnĂ©s Ă  mort contre seulement 2 Juifs. Concernant les Arabes, 14 l’étaient pour les massacres de Safed et 11 pour les massacres d’Hebron[41]. Le policier juif Shimchas Hinkis fut condamnĂ© pour meurtre de cinq personnes et pour en avoir griĂšvement blessĂ© deux autres pour venger les meurtres de Juifs lorsqu’une foule se rassembla entre Tel Aviv et Jaffa[42] - [43]. De mĂȘme, Joseph Urphali fut condamnĂ© dans deux procĂšs pour meurtre, perdus deux fois en appel pour avoir tuĂ© volontairement deux Arabes depuis le toit de sa maison Ă  Jaffa[44].

Certains Arabes ont Ă©galement vu leur accusation annulĂ©e en appel et la plupart des condamnations Ă  mort furent converties en peine d’emprisonnement par le Haut-Commissaire Ă  l’exception de trois Arabes : Atta Ahmed el Zeer, Mohamamed Khalil Abu Jamjum and Fuad Hassab el Hejazi qui furent pendus le [45].

Des amendes collectives furent imposĂ©es aux familles arabes d’HĂ©bron, de Safed et de certains villages[40]. L’amende Ă  HĂ©bron Ă©tait de 14 000 livres[46]. En plus des amendes collectĂ©es auprĂšs des Arabes, 100 000 livres furent distribuĂ©es aux familles des victimes (dont 90 % aux victimes juives)[40].

Une petite douzaine de familles juives retourna à Hébron pour y rétablir une communauté, mais la plupart (sauf une) partit de nouveaux lors des grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire[47].

EnquĂȘtes britanniques

La Commission Shaw

La commission Shaw menĂ©e par Sir Walter Shaw enquĂȘte sur les preuves matĂ©rielles pendant plusieurs semaines. Les principales conclusions de la Commission sont les suivantes[48] :

  • La cause fondamentale « sans laquelle les troubles n’auraient pas eu lieu ou n’auraient Ă©tĂ© que des manifestations locales est le sentiment d'animositĂ© et d'hostilitĂ© des Arabes envers les Juifs qui dĂ©coulent de la non-rĂ©alisation de leurs aspirations politiques et nationales et de la peur pour leur avenir Ă©conomique »[7]. Ce sentiment tel qu’il existe vient de la crainte ressentie par les Arabes que les nouveaux immigrants juifs soient non seulement une menace pour leur gagne-pain, mais se prĂ©sentent comme une nouvelle autoritĂ© pour l’avenir[8].
  • Les causes immĂ©diates des violences sont :
    1. La longue sĂ©ries d’incidents liĂ©s au Mur des lamentations
 ces incidents doivent ĂȘtre regardĂ©s dans leur ensemble mais l’incident qui selon notre point de vue Ă  le plus contribuĂ© aux violences Ă©tait la manifestation juive prĂšs du Mur des lamentations le , menĂ©e par la jeunesse du Betar.
    2. La deuxiĂšme cause la plus importante est l’activitĂ© de l’association de Protection des lieux saints musulmans et dans une moindre mesure l’organisation sioniste du ComitĂ© pour le Mur des lamentations.
  • L’existence d’articles virulents dans certains journaux arabes, dans un quotidien juif et un hebdomadaire juif.
  • La propagande parmi les populations arabes les moins Ă©duquĂ©es pour les pousser Ă  la violence.
  • La croissance de l’agence juive.
  • L’inadĂ©quation des forces militaires et d’une police disponible et fiable.
  • La croyance
 que les dĂ©cisions du gouvernement palestinien pourraient ĂȘtre influencĂ©es par des considĂ©rations politiques.
  • Les Ă©meutes de JĂ©rusalem du commencent par des attaques non-justifiĂ©es des Arabes sur les Juifs (sans lien apparent avec des meurtres d’Arabes).
  • Cette Ă©meute n’était pas prĂ©mĂ©ditĂ©e.
  • Les Ă©meutes ont pris la forme dans leur majoritĂ© d’attaques par des Arabes de Juifs accompagnĂ©s de saccages injustifiĂ©s de maisons juives. Le massacre d’HĂ©bron a Ă©tĂ© permis par une inaction des forces de l’ordre. Dans certains cas, des Juifs ont attaquĂ© des Arabes et ont dĂ©truit des maisons arabes en rĂ©ponse, bien que cela ne justifie pas leur action.
  • Le Grand Mufti de JĂ©rusalem Ă©tait guidĂ© par ses deux dĂ©sirs : Ă  la fois, s’opposer aux Juifs et rassembler l’opinion musulmane sur la question du Mur des lamentations. Il n’avait jamais eu aucune intention d’utiliser sa campagne religieuse comme moyen pour pousser aux troubles ou aux Ă©meutes.
  • En ce qui concerne la pratique religieuse au Mur des lamentations, on ne peut rien reprocher au Mufti qu'on ne pourrait reprocher Ă  certaines autoritĂ©s religieuses juives
 Aucune connexion ne peut ĂȘtre Ă©tablie entre le Grand Mufti et les personnes supposĂ©es ou identifiĂ©es comme ayant lancĂ© les troubles
 AprĂšs le dĂ©but des troubles, le Grand Mufti a coopĂ©rĂ© avec le gouvernement britannique dans son effort pour le retour Ă  la paix et pour prĂ©venir l’extension des troubles.
  • [On ne peut pas condamner le gouvernement britannique de n’avoir pas fourni d’armes, de moyens de dĂ©fense et moyens similaires aux populations juives.]
  • Les conclusions de la Commission Shaw recommandent au gouvernement britannique de revoir sa politique d’immigration juive et de vente de terres aux Juifs. Ces recommandations ont directement menĂ© Ă  la Commission Royal Hope Simpson de 1930.

Le membre de la commission et pro-sioniste Harry Snell a signĂ© le rapport mais y ajouta une note de rĂ©serve[49]. Bien qu’il soit d'accord que le Mufti n'Ă©tait pas directement ou indirectement responsable des violences, il pense que le Mufti Ă©tait au courant des campagnes antisionistes et des dangers de troubles. Il attribue par consĂ©quent au Mufti une plus grande part de responsabilitĂ© par rapport Ă  la Commission. Snell s’oppose Ă©galement aux conclusions du rapport en matiĂšre d’immigration juive et ne soutient pas les restrictions prĂ©conisĂ©es sur les achats de terre par des Juifs. Mais concernant les principales causes des Ă©meutes, Snell est d’accord avec les conclusions du rapport[49].

Commission Royal Hope Simpson de 1930

La commission a Ă©tĂ© menĂ©e par Sir John Hope Simpson et le rapport datĂ© du fut publiĂ© le . Le rapport recommande de limiter l’immigration juive Ă  cause du manque de terres arables pour tous.

Notes et références

  1. Great Britain, 1930: Report of the Commission on the Palestine Disturbances of August 1929, Command paper 3530 (Shaw Commission report), p. 65.
  2. Kotzin, Daniel P., Judah L. Magnes : An American Jewish Nonconformist, Syracuse University Press, , 222 p. (ISBN 978-0-8156-5109-3 et 0-8156-5109-0, lire en ligne)
  3. Levin, It Takes a Dream : The Story of Hadassah, Gefen Publishing House, , 116 p. (lire en ligne)
  4. Armstrong, Karen, Jerusalem : One City, Three Faiths, Random House Digital, Inc., , 382 p. (ISBN 978-0-307-79859-6 et 0-307-79859-3, lire en ligne)
  5. Merry, Michael, Those Origins, Those Claims, Lulu.com, , 94 p. (ISBN 978-1-4116-9215-2 et 1-4116-9215-2)
  6. Ross, Stewart, Causes and Consequences of the Arab-Israeli Conflict, Evans Brothers, , 22 p. (ISBN 0-237-52585-2)
  7. Shaw Report, p. 150-157
  8. Shaw Report, p151.
  9. Avraham Sela, The "Wailing Wall" Riots (1920) as a Watershed in the Palestine Conflict, The Muslim World, April 1994
  10. Steven J. Mock, Symbols of Defeat in the Construction of National Identity, Cambridge University Press, , 1, 2 (lire en ligne)
  11. « Coins from 17AD found under Jerusalem's Western Wall hints sacred site NOT built by Herod », Daily Mail, (consulté le )
  12. Tom Segev, One Palestine, Complete : Jews and Arabs Under the British Mandate, Metropolitan Books, , 295–313 p. (ISBN 0-8050-4848-0)
  13. Shaw Report pp. 27-29.
  14. Shaw Report p. 31.
  15. Shaw Report p. 41.
  16. (en) Meir Ben Dov, Naor, Mordechai et Aner, Ze'ev (trad. de l'hĂ©breu), The Western Wall, JĂ©rusalem, Ministry of Defence Publishing House, , g.123–137 (ISBN 965-05-0055-3), « VI: The Struggle for the Wall »
  17. Ritchie Ovendale, The Origins of the Arab-Israeli Wars, Pearson Education, , g.71 (ISBN 0-582-82320-X), « The "Wailing Wall" Riots »
    « The Mufti tried to establish Muslim rights and the Jews were deliberately antagonised by building works and noise. »
  18. (en) Graham Harman (trad. de l'allemand), A History of Palestine, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , g.230 (ISBN 978-0-691-11897-0 et 0-691-11897-3, lire en ligne), « The Mufti and the Wailing Wall »
    « From 1929 onward, the Supreme Muslim Council intensified construction work on the Haram al-Sharif in order to demonstrate their exclusive claims to the Temple Mount (...) Not without reason, Jewish believers felt disturbed in their prayer. »
  19. Meron Benvenisti, City of Stone : The Hidden History of Jerusalem, Metropolitan Books, , 80–81 p.
  20. Benny Morris, « Righteous Victims: A History of the Zionist-Arab Conflict », (ISBN 9780679744757), Random House, (consulté le ), p. 113
  21. Horne, Edward (1982) "A Job Well Done. À History of the Palestine Police Force. 1920 - 1948". Anchor Press. (ISBN 978-1857767582). p. 132. "The principle inflammatory organ of the day."
  22. Great Britain, 1930: Report of the Commission on the Palestine disturbances of August 1929, Command paper 3530 (Shaw Commission Report), pp. 54-56.
  23. Levi-Faur, Sheffer and Vogel, 1999, p. 216.
  24. Sicker, 2000, p. 80.
  25. 'The Wailing Wall In Jerusalem Another Incident', The Times, Monday, 19 August 1929; pg. 11; Issue 45285; col D.
  26. Ritchie Ovendale, The Origins of the Arab-Israeli Wars, Pearson Education, , g.71 (ISBN 0-582-82320-X), « British Paramountcy over Arabs and Zionists »
  27. Great Britain 1930 : Report of the Commission on the Palestine Disturbances of August 1929, Command 3530
  28. Martin Gilbert, Jerusalem Illustrated History Atlas, Londres, Board of Deputies of British Jews, , 79 p. (ISBN 0-905648-04-8), « Jerusalem, Zionism and the Arab Revolt 1920-1940 »
  29. Ha’aretz, dimanche 18 aoĂ»t 1929.
  30. « APPENDIX V: Palestine: Public Security », Anglo-American Committee of Inquiry, (consulté le )
  31. J.Bowyer Bell, Terror out of Zion: The Fight for Israeli Independence, Transaction ed. Prologue p.1 name
  32. Tom Segev, One Palestine, Picador, , 315 p. (ISBN 0-8050-6587-3)
  33. Shaw Report
  34. Shaw Report, p 158
  35. Shaw Report, pp. 66-67.
  36. Shaw report, p. 65.
  37. Kaplan, Neil (1983) Early Arab-Zionist Negotiation Attempts, 1913-1931. London: Routledge, (ISBN 0-7146-3214-7), p. 82.
  38. David Hacohen, « Time to Tell: An Israeli Life, 1898-1984 », (ISBN 0845347896), Associated University Presses, (consulté le ), p. 38
  39. Shaw Report, p. 65.
  40. Norman Bentwich, England in Palestine, Kegan Paul, Tench, Trubner Cp. Ltd., , p. 203
  41. The Times, The Death Sentences in Palestine, , p. 13
  42. The Times, Telegrams in Brief, , p. 13
  43. New York Times, , p. 9
  44. The Times,Telegrams in Brief, , p. 9
  45. The Times, The Palestine Riots, , p. 13
  46. Palestine Post, 15 décembre 1932.
  47. Palestine Post, 20–23 avril 1936.
  48. Shaw Report.
  49. Shaw Report pp. 172–183.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Walter Laqueur : Le sionisme, t. I, Ă©d. Gallimard, Tel, 1994, p. 375 & suiv. (ISBN 2070732525).
  • Levi-Faur, David, Sheffer, Gabriel et Vogel, David (1999), Israel: The Dynamics of Change and Continuity, London: Routledge (ISBN 0-7146-5012-9)
  • Benny Morris, Righteous Victims
  • Anita Shapira (1992), Land and Power: The Zionist Resort to Force, 1881–1948, New York: Oxford University Press
  • Shaw Commission enquiry report
  • Sicker, Martin (2000), Pangs of the Messiah: The Troubled Birth of the Jewish State, Praeger/Greenwood (ISBN 0-275-96638-0)
  • Sorek Tamir, Palestinian Commemoration in Israel : Calendars, Monuments, and Martyrs, Stanford University Press, (ISBN 978-0-8047-9518-0, lire en ligne)
  • Bernard Wallerstein, The British in Palestine
  • Idith Zertal (2005), Israel's Holocaust and the Politics of Nationhood, Cambridge: Cambridge University Press (ISBN 0-521-85096-7)
  • Philip Mattar (1988), The Mufti of Jerusalem, New York: Columbia University Press (ISBN 0-231-06462-4)
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