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Élie Borgrave

Elie Borgrave (nĂ© Elie Charles de Borchgrave le Ă  Ixelles oĂč il est mort le ) est un artiste peintre belge, issu d'une famille aristocrate de Belgique. Il dĂ©couvre les peintres Cubistes Ă  Paris, en particulier Georges Braque, avant la guerre de 1940. Sa vocation est nĂ©e : il sera artiste peintre. Autodidacte et cultivĂ©, il apprend et travaille le dessin et la peinture. Ses dĂ©buts sont laborieux mais il est reconnu en Belgique. DĂšs 1948, il quitte la Belgique vers les États-Unis, l'Italie, la France avant de revenir au nord de la Belgique dans les annĂ©es 1960, pĂ©riode trĂšs prolifique. Solitaire, il puise son inspiration dans ses propres analyses et rĂ©flexions, se prĂ©occupant plus des rĂ©sultats de sa peinture que des expositions et des galeries.

Élie Borgrave
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  87 ans)
Activité

La carriĂšre d'Elie Borgrave[1] s'Ă©tale sur une cinquantaine d'annĂ©es - de 1948 Ă  1992 - Ă  travers un millier d'Ɠuvres[2]entiĂšrement consacrĂ©es Ă  l'abstraction, influencĂ©es par Braque, Klee, Gris et les Cubistes, mais aussi par les frĂšres Van Velde. Sa peinture est en constante Ă©volution. Des Ɠuvres post-cubistes de ses dĂ©buts ("New-York" 1949), il crĂ©e des formes gĂ©omĂ©triques pour aboutir Ă  une forme de symbolisme dont il exclut la reprĂ©sentation. Ses toiles se caractĂ©risent par des couches de peinture superposĂ©es dans une libertĂ© chromatique dont il multiplie les variations ("Composition n°8 ou Composition n°62", 1960)[3].

Refusant d'ĂȘtre classĂ© dans un courant artistique, Ă  partir des annĂ©es 1960, il dĂ©veloppe un art abstrait, intĂ©riorisĂ©, dans une dĂ©marche de paix d'harmonie inspirĂ©e des sagesses asiatiques. ("Couple" 1966, "Les Grands Cycles" 1967, "Engrenage du Temps" 1968) [3] Ce sont des formes gĂ©omĂ©triques et incisives dans une peinture plus fluide et une palette trĂšs fine et subtile. Une quĂȘte de l'absolu permanente le caractĂ©rise dans cette forme de cubisme analytique oĂč le rythme et la dynamique[4] s'imposent jusqu'Ă  la fin.

Biographie

1905-1935 Enfance et Jeunesse

1970 Elie Borgrave (catalogue d'exposition Veranneman)

Elie, Camille, Charles, Thomas de Borchgrave d’Altena[5] naĂźt le en Belgique Ă  Ixelles. Il est l’aĂźnĂ© d’une fratrie de quatre garçons (Walram, Hugues et Serge de Borchgrave d’Altena) et son pĂšre, le comte Camille de Borchgrave d’Altena, nĂ© en 1870, appartient Ă  la noblesse belge et de lignĂ©e ancienne. TrĂšs conscient des valeurs familiales, il s’applique Ă  inculquer Ă  ses fils une ligne de conduite stricte « les aristocrates n’ont aucuns droits, ils n’ont que des devoirs »! et lui-mĂȘme est attachĂ© au service du roi LĂ©opold II.

Sa mĂšre, Ruth Reilly Snyder[6], amĂ©ricaine, est nĂ©e en 1876 Ă  Philadelphie et a rencontrĂ© son mari Ă  St Petersbourg oĂč son oncle maternel Charlemagne Tower Jr. (en) Ă©tait ambassadeur.

Il était par sa mÚre l'arriÚre-petit-fils du riche industriel américain Charlemagne Tower (en) (1809-1889), qui avait fait fortune dans les chemins de fer et les mines en Pennsylvanie.

De 1905 à 1914, la famille vit au chñteau de Zandberg, à Varsenaere[7], prùs de Bruges, en Belgique. Leur existence est trùs traditionnelle, conventionnelle, conforme aux valeurs de leur milieu social. En 1914, elle quitte la Belgique et s’installe au Royaume-Uni pendant la Grande Guerre. Elie est mis en pension au Benedictine College of Downside[8] dans le Somerset.

De retour en Belgique en 1920, Elie de Borchgrave termine ses Ă©tudes et s’inscrit aux cours de littĂ©rature et de philosophie de l’Institut Saint-Louis de Bruxelles. Il obtient un B.A. en 1923 et habite chez l’abbĂ© Leclercq, thĂ©ologien et professeur de droit et de philosophie aux FacultĂ©s universitaires Saint-Louis. Rebelle, il a une vie sociale agitĂ©e et se heurte Ă  son pĂšre. (cf lettres)

Joueur de golf brillant, il est champion du golf Royal du Ravenstein, au début des années 30, en compagnie de son ami « Pitje », Pierre de Weissenbruch[9]avec qui il aura une correspondance assidue.(cf. lettres).

En 1928 Camille de Borchgrave fait construire un manoir Ă  Knokke, la Villa Altena[10], oĂč la famille s’installera en . (Cette propriĂ©tĂ© sera vendue aprĂšs la mort de Ruth de Borchgrave en 1964 et deviendra un collĂšge pour jeunes filles). Comme Elie doit faire son service militaire, il intĂšgre l’école des Officiers de Cavalerie qu'il quitte pour commencer Ă  voyager. Son pĂšre le destinait, conformĂ©ment Ă  des traditions familiales, Ă  une carriĂšre soit diplomatique, soit militaire. Mais il repart aux États-Unis dĂšs 1928.

1935-1939 PĂ©riode avant-guerre

Avec une mĂšre amĂ©ricaine, il a un prĂ©texte pour traverser l’Atlantique et rendre visite Ă  sa famille amĂ©ricaine. Les relations avec son pĂšre sont tendues, il parcourt l’Europe, particuliĂšrement la France, et retourne souvent aux États-Unis, en , il embarque du Havre pour New-York.

1937-1938 Il sĂ©journe quelque temps Ă  Paris oĂč dĂ©couvre le Louvre, les galeries d'art, les Ɠuvres des autres artistes et les mouvements picturaux de l’époque, et s’imprĂšgne des diffĂ©rentes pĂ©riodes de la peinture moderne[11].

De juin Ă  octobre, deux expositions se tiennent Ă  Paris, « l’Origine et le dĂ©veloppement de l’Art International IndĂ©pendant » au Jeu de Paume et « les MaĂźtres de l’Art IndĂ©pendant » au Petit Palais. Il y dĂ©couvre les peintres abstraits, Picasso, Paul Klee, Juan Gris et court seul les expositions et les galeries.

1940-1945 Guerre

La guerre est dĂ©clarĂ©e, en mai, il est mobilisĂ© et rentre en Belgique pour assister Ă  la capitulation de la France et de la Belgique, et dĂ©cide de partir. Il rencontre de grandes difficultĂ©s pour trouver des billets de bateau mais il arrive en Espagne et s’embarque pour l’AmĂ©rique du Sud. Il est au BrĂ©sil et trouve des petits jobs pour survivre, il restaure les fresques de l’hĂŽtel Copacabana et donne des cours de golf au PrĂ©sident Vargas entre autres.

Son pĂšre, Camille de Borchgrave, meurt en .

En 1941, idĂ©aliste, dĂšs qu’il entend que la lutte s’organise, il part au Canada, via les États-Unis et rejoint les forces armĂ©es libres, la 1Ăšre Brigade Belge d’Infanterie, compagnie au sein des commandos britanniques ; l’objectif Ă©tant de rejoindre Londres et les armĂ©es britanniques. Mais, arrivĂ© Ă  Londres pour se battre, il est exaspĂ©rĂ© par l’inertie des officiers d’active de l’armĂ©e belge et se heurte Ă  l’autoritĂ© militaire. GrĂące Ă  l’intervention d’un oncle, il est dĂ©mobilisĂ© et envoyĂ© au pays de Galles oĂč il vivra jusqu’à la fin de la guerre.

Entre temps, il a rencontrĂ© une anglaise aux États-Unis, Grace Arthur Scott Jeavons, surnommĂ©e Nancy qu’il Ă©pouse le , Ă  Malvern, dans le comtĂ© de Worcestershire.

Il se lie le peintre juif polonais, Jankel Adler (1895-1949) un des professeurs du Bauhaus, en exil Ă  Londres qui fait un portrait de lui.

De 1943 Ă  la fin de la guerre, il apprend les techniques picturales, multiplie les carnets de croquis et les essais de toutes sortes. Autodidacte, il dessine et prouve sa capacitĂ© innĂ©e Ă  tenir un crayon avec des dessins figuratifs comme « le crĂąne du bĂ©lier" ou "les Godillots" et les fermes du Pays de Galles (1945)[12]. Il choisit de signer ses dessins puis ses toiles post-cubistes avec un pseudonyme « Elderen » (la famille de Borchgrave d’Altena portait Ă©galement le titre de Baron d’Elderen[13] au XVIIIe).

Cette vision du monde figurative et de l'expression artistique Ă©volue, peu Ă  peu, vers la gĂ©omĂ©trisation et l’abstraction, suivant les leçons de Braque et Picasso.

De retour en Belgique, en 1945, la vie d’aprĂšs guerre s’organise et il se consacre Ă  la peinture. À Paris, Il rencontre un grand nombre d’artistes et noue une amitiĂ© avec les frĂšres Geer et Bram Van Velde. L’influence de Geer est Ă©vidente dans ses premiĂšres toiles dans le jeu subtil des couleurs, entre transparence et luminositĂ©.

En 1947, en France, Il participe au Salon des RĂ©alitĂ©s Nouvelles Ă  Paris oĂč exposent Ă©galement Vasarely, Piaubert ou Poliakoff.

Il expose en 1948 Ă  la Galerie Louis Manteau Ă  Bruxelles (Bd. de Waterloo, 62), une des premiĂšres galeries belges Ă  prĂ©senter l’art abstrait.

1948-1954 États-Unis

Le Il embarque avec son Ă©pouse pour New York. Ils s’y installent un temps puis achĂštent une maison en bois Ă  Stonington dans le Connecticut, petit port Ă  150 km au nord de NY, oĂč il installe son atelier. La sƓur de son Ă©pouse, Sylvia dont elle est trĂšs proche, Ă©pouse David Chapin, peintre abstrait amĂ©ricain. Chapin exposera Ă©galement en Angleterre, au Mexique et en Italie.

Deux filles, Semira et Nicole, naissent successivement en 1949 et 1951.

Karl Nierendorf l’avait accueilli dans sa galerie Ă  New York mais disparaĂźt brutalement en 1947. C’est alors que Jsreal Ber Neumann (de), dit JB Neumann, reprend la Nierendorf Gallery. Celle-ci devient le New Art Circle, connu comme lieu de rencontre entre artistes et amateurs d’art. Elle a dĂ©fendu des artistes vivants comme Kandinsky, Beckmann, Paul Klee, Georges Rouault etc. Il est probable que Borgrave a dĂ» rencontrer des galeristes et des artistes Ă  cette Ă©poque.

Son atelier se trouve à Stonington, à 2 h de route de New-York et son galeriste, J.B. Neumann lui rend souvent visite afin de préparer les expositions.

En 1949, Borgrave expose Ă  New York City au New Art Circle.

A cette mĂȘme Ă©poque, il crĂ©e Ă  Stonington une Ă©cole d’art « Modern Art Summerschool » oĂč il enseigne avec son beau-frĂšre, David Chapin. Borgrave dĂ©cide d’abandonner son pseudonyme "Elderen" et de signer ses Ɠuvres avec un monogramme "∑"[14], majuscule de sigma, suivi de l’annĂ©e de crĂ©ation de l’Ɠuvre.

De 1950 Ă  1953, Borgrave participe Ă  une exposition Ă  la J.B. Neumann Gallery qui le prĂ©sente dans diffĂ©rentes expositions de groupe y compris Ă  la Stable Gallery et Il participe Ă  des expositions de groupe Ă  Wesley University Annual au Wesley Museum (Connecticut), Ă  Colombus, au Whitney Museum[15] et au Mystic Art Museum (proche de Stonington) et Ă  l’Academy of the Fine Arts Ă  Philadelphie.

Le , à 49 ans, il est naturalisé américain et prend le nom simplifié Elie Charles Borgrave.

Borgrave expose, en solo, du au , Ă  la Stable Gallery (en) « 2nd Annual Exhibition of Painting and Sculpture » Ă  New-York sous l’égide de Eleanor Ward[16], Director, (15 tableaux dont 8 seront vendus).

De cĂ©lĂšbres artistes ont exposĂ© Ă  la Stable Gallery[17], de Louise Bourgeois Ă  Andy Warhol en passant par Elaine et Willem de Kooning, Jackson Pollock, John Cage, Robert Rauschenberg, Robert Motherwell etc. Il expose avec d’autres artistes Ă  la Pennsylvania Academy’s 150 Anniversary, au City Art Museum of St Louis Annual et au Cincinnati Museum Annual.

Mais, Borgrave ne se sent pas en phase avec l’Ecole de New York. Il prĂ©sente une peinture post-cubiste tardive d’autant plus fragile qu’à l’époque Jackson Pollock dĂ©clare « je veux assassiner Picasso
 » qui exprime le contraire du message europĂ©en. Atypique, Borgrave veut se dĂ©tacher, se libĂ©rer de toutes les influences, similitudes des mouvements picturaux qui prolifĂšrent Ă  cette Ă©poque.

1954-1958 Italie

ÂgĂ© de 50 ans, Borgrave ne veut pas suivre cette nouvelle tendance amĂ©ricaine et dĂ©cide de retrouver l’Europe et ses convictions. Il installe dans l'Ăźle d'Ischia proche de Naples une maison et atelier tout proche, Ă  Forio d’Ischia. Il y cĂŽtoie de nombreux artistes internationaux comme Truman Capote, Moravia, Carlyle Brown ou le poĂšte Wystan Hugh Auden qu’il retrouve au CaffĂ© Internazionale, cĂ©nacle culturel des annĂ©es 50 oĂč Maria Senese rĂšgne en maĂźtresse.

En 1955, ayant maintenu des relations avec les États-Unis, il expĂ©die un tableau "Gregorian" datĂ© de 54 qui sera exposĂ© Ă  New York au « Whitney Annual » au Whitney Museum of American Art.

En Italie, une exposition “Contemporary American Painting” se tient Ă  Bordighera oĂč il prĂ©sente un certain nombre de tableaux. Il expose Ă  Ischia "il Natale nell’arte Ischitana et Serenita Natalizia" des toiles monogrammĂ©es "ÎŁ 56 "avec d’autres artistes puis Ă  Positano pour l’exposition « Contemporary American Art ». Un sĂ©jour Ă  Rome, en 1957, lui offre l’opportunitĂ© de l’exposition « Mostra d’Arte » Ă  la Galleria d’Arte Moderna et surtout d’exposer Ă  la Galleria Schneider.

1958-1962 France

Borgrave souhaite se rapprocher de la Belgique, quitte l’Italie en 1958 et voyage Ă  Londres, Naples, puis Paris, oĂč il partagerait peut-ĂȘtre l’atelier de Roberto Matta(qu'il aurait rencontrĂ© Ă  Ischia). Puis il rĂ©side dans une maison prĂšs de Fourqueux, Ă  proximitĂ© de Saint-Germain-en-Laye, dans l’ouest de la rĂ©gion parisienne.

En , il expose Ă  la Galerie SynthĂšse Ă  Paris et vendra une Ɠuvre au MusĂ©e d'Art Moderne de Paris "Composition n°8" monogrammĂ©e "∑ 60"[18].

Borgrave participe Ă  des expositions de groupe Ă  la Galerie Argos Ă  Nantes et Ă  la Galerie GĂŒnar « Abstrakte Maler aus Paris », Ă  Dusseldorf en Allemagne, avec Georges Breuil, Hella Guth et Jean Miotte[19].

1962-1990 Belgique et Pays-Bas

Sur le plan personnel, en 1962, Borgrave se sĂ©pare de son Ă©pouse qui part vivre avec ses filles en Suisse, Ă  Lausanne. Il revient en Belgique, seul, et rĂ©side alors Ă  Knokke avant de s’installer provisoirement Ă  Bruxelles. Il fait la connaissance d’une veuve qui deviendra son Ă©pouse en 1965.

Aux Pays-Bas, Ă  la frontiĂšre de la Belgique, Ă  Zuidzande prĂšs de Sluis, en pleine campagne, il achĂšte une grange. Une partie est consacrĂ©e Ă  son atelier et Ă  la peinture, l’autre partie est installĂ©e pour y vivre. Tout y est blanc et noir. Dans le « plat pays » de Jacques Brel, il s’épanouit et s’extrait de toutes les Ă©coles et influences pour crĂ©er une Ɠuvre trĂšs personnelle, libĂ©rĂ©e et originale. Il enchaĂźne les expositions en Belgique. Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles lui offre l’occasion d’une exposition personnelle en .

Dans les annĂ©es 1965-1969, une pĂ©riode marquĂ©e par les « cercles » s’impose. Elle semble ĂȘtre un vĂ©ritable passage initiatique vers l’abstraction.

Il expose, du au , Ă  la Galerie La Balance Ă  Bruxelles et en dessine les affiches.

Borgrave expose un tableau au Pavillon Belge de l’Exposition Universelle de MontrĂ©al en 1967,et Ă  la Galerie MAS Ă  Deinze.

En 1968 et 1969, les expositions se succĂšdent. Le magazine Marie-Claire n° 195 en novembre lui consacre un article qui dĂ©crit sa vie Ă  Zuidzande. Exposition en janvier Ă  la Galerie Tamara Pfeiffer Ă  Bruxelles et Jo GĂ©rard, historien, Ă©crit la prĂ©face, ainsi qu’à la galerie-librairie Van Geyt Ă  Hulst (Pays-Bas)

Exposition personnelle de gouaches au Palais des Beaux-Arts Ă  Bruxelles du 8 au . Du au , il expose au Museum d’Hondt-Dhaenens Ă  Deurle. Willem Enzinck vient de terminer la rĂ©daction de son livre « Elie Borgrave » aux Editions Arts & Voyages chez l’éditeur Lucien De Meyer.

Les annĂ©es 1970 marquent une synthĂšse Europe-AmĂ©rique, une fusion de deux tendances plus personnelles et plus Ă©mouvantes dans leur gĂ©omĂ©trie minimale. ÂgĂ© de 65 ans, il s’extrait du « vieux cubisme » dans une propulsion spatiale et cosmique.

Une grande exposition Ă  la galerie Veranneman[20] Ă  Bruxelles du au oĂč 28 Ɠuvres sont prĂ©sentĂ©es. Le tableau "Chant MagnĂ©tique n°1" monogrammĂ© "∑ 70"[21] sera vendu[22], Ă  la suite de l’exposition, au MusĂ©e d'Art Moderne de Paris[23].

Il prĂ©serve ses contacts Ă  l’international et expose une Ɠuvre au Pavillon Belge de l’Exposition Universelle d’Osaka au Japon.

Les expositions se succĂšdent en France et en Belgique : Il participe au Salon de Mai Ă  Paris du au . Un long article lui est consacrĂ© dans Land Magazine le oĂč il le prĂ©sente dans son atelier Ă  Zuidzande.

En 1972, il participe à quelques expositions de groupe à la Galerie Fisher Fine Art à Londres, à la Galerie Elysée à Bruxelles et au Romi Goldmuntz Center à Anvers.

Il est présent à J. Walter Thompson Gallery de Bruxelles du au et à Anvers à Standaard Galerij en .

Il expose 2 fois en 1974 et 1976 à la Galerie L’AS à Bruxelles.

Du 15 au , la Galerie Yoshii[24] lui consacre une exposition Ă  Paris, 8, av. Matignon.

Ayant toujours conservĂ© des contacts aux États-Unis, il participe Ă  une exposition en « American Painting of the Seventies » Ă  l’University of Illinois[25].

En la MunicipalitĂ© de LiĂšge prĂ©sente ses Ɠuvres au foyer d’exposition Les Chiroux[26].

En , la Galerie Unip, Art Contemporain lui consacre une exposition en solo 9, rue Beau-sĂ©jour Ă  Lausanne, en Suisse. Du au , la Galerie Denise Van de Velde[27] l’accueille dans sa galerie Ă  Aalst pour une exposition personnelle.

Une grande exposition se tient du au Ă  la Galerie de Willy d’Huysser[28] Ă  Knokke-Zoute et celui-ci rend Ă  Elie Borgrave un hommage dans sa prĂ©face.

A la fin de sa vie, il reprend le thÚme des années 1960 et les retraduit avec une palette de couleurs beaucoup plus vive, signe de ses recherches permanentes.

En 1989, il quitte dĂ©finitivement Zuidzande et s’installe Ă  Bruxelles (Av. Winston Churchill, 247 – 1050 Bruxelles) avec son dernier atelier Ă  proximitĂ© de son domicile.

Le , à 87 ans, il meurt à Ixelles des suites d’une crise cardiaque.

Expositions récentes

La Galerie Belge Group2Gallery va lui rendre hommage plusieurs fois de suite. En , une participation Ă  une exposition se tient Ă  Bruxelles, sous l’égide de Group 2 Vanhevel .

En , Group2Gallery[29] lui rend un « Hommage » (exposition personnelle) avant d’organiser une exposition « The Golden Sixties » en , et de prĂ©senter des Ɠuvres signĂ©es « Elderen » en 2014.

Une rĂ©trospective[30] prĂ©sente Elie Borgrave au MusĂ©e d’Ixelles du au [31] 2017. La monographie "Elie Borgrave" est Ă©ditĂ©e aux Editions Snoeck, et prĂ©facĂ©e par Serge Goyens de Heusch.

La galerie Antoine Laurentin[32] a organisĂ© une exposition en solo des Ɠuvres d'Elie Borgrave Ă  Bruxelles du au puis une 2e exposition Ă  Paris en . Une nouvelle exposition se tiendra du au .

L'exposition Painting Belgium, "l'abstraction belge entre 1945 et 1975" organisĂ©e par ValĂ©rie Bach avec Serge Goyens de Heusch[33] (commissaire d'exposition) se tient Ă  la Patinoire Royale[34] de Bruxelles du au , et prĂ©sente 6 Ɠuvres d'Elie Borgrave.

En 2019, un site internet a été mis en ligne à l'adresse http://www.elieborgrave.com, nous continuons à améliorer le catalogue raisonné.

ƒuvres

PĂ©riode 1942-1962

Elie Borgrave fait son entrée dans le monde l'art en exposant à la Galerie Louis Manteau, une des premiÚres galeries bruxelloises d'art moderne. Autodidacte, les débuts sont laborieux mais s'attachent immédiatement à l'abstraction.

Denis Laoureux[35] Ă©crit la 1Ăšre partie de la monographie Borgrave (p.17, 18, 20-22, 24-26)[36] :

"Elie Borgrave, peintre moderne dans le flux des avant-gardes abstraites"

"L'excellence de l'art.

Vu dans sa globalitĂ©, l'Ɠuvre de Borgrave se dĂ©ploie comme une quĂȘte spirituelle qui fait de l'art une forme de religion dans le sens oĂč il relie l'homme Ă  ce qui le dĂ©passe....Socialement l'artiste a vĂ©cu sa carriĂšre sans adhĂ©rer Ă  un groupe instituĂ©... celle d'un artiste moderne par sa peinture mais indiffĂ©rent aux structures d'avant-garde... qui permet d'identifier trois traits, l'autodidactisme, le dĂ©tachement et le goĂ»t de l'art pour l'art... l'aventure de Borgrave s'est Ă©laborĂ©e dans le retrait."

"Si j'ai évité la représentation, j'ai, au contraire, recherché une forme de symbolisme. Par exemple, beaucoup de mes toiles se composent de deux formes similaires et entrelacées qui sont simplement le symbole chinois du Yin et yang, les éléments complémentaires masculins et féminins dans la nature. Je suis aussi obsédé par la Triade, le nombre 3, le nombre parfait car je m'intéresse depuis longtemps aux doctrines ésotériques de l'Orient. J'ai découvert qu'il existe une relation étroite entre l'esthétique, la géométrie et la métaphysique." Carnets Elie Borgrave

"A la fin des annĂ©es 1940, sa peinture est inspirĂ©e du cubisme mais ne correspond pas Ă  l'expressionnisme de Permeke, ni au surrĂ©alisme de Magritte, ni Ă  Cobra. Picturalement, c'est une rĂ©interprĂ©tation de la phase analytique du cubisme, une conception de la peinture oĂč le retrait de la prĂ©sence du rĂ©el dans la reprĂ©sentation se fait au terme d'un processus de dĂ©cantation intĂ©rieure du rĂ©el. La libertĂ© chromatique affirmĂ©e par le fauvisme s'ajoute Ă  ce modĂšle du cubisme analytique".

Denis Laoureux rĂ©sume " les tableaux peints en 1953 et 1954 (aux États-Unis) ont dĂ©finitivement Ă©vacuĂ© toute prĂ©sence du monde visible." ("Interior, Reconciliation in Greys, The Black Inside" monogrammĂ©s ÎŁ 54[37]).

Dans les années 1960, Borgrave a une approche particuliÚre du matiÚrisme afin de "produire un mouvement centrifuge en donnant au spectateur l'impression que des formes s'écartent d'un noyau central pour tendre vers les limites du tableau. Les formes sont libérées de toute structure linéaire et se voient comme douées d'une existence propre qui s'exprime à travers la sensation de mouvement." Elie Borgrave, carnets de croquis 1961.

PĂ©riode 1962-1992

Anthony Spiegeler[38] Ă©crit la 2e partie de la monographie Borgrave (p.87-90, 93-94,])[39] :

"Rythme et mouvement. Complicité abstraite"

"Borgrave défend l'ordre et l'harmonie.

Il utilise un nouveau répertoire formel qui aura pour rÎle de sublimer la lumiÚre et les couleurs., vers une abstraction de plus en plus radicale... La libération de la ligne, l'indépendance des formes et l'autonomie de la couleur se développent... et lui donnent les moyens d'accéder à la maßtrise de son geste... Du lyrisme, Borgrave transite, sous une rationalisation aux allures métaphysiques, vers l'abstraction géométrique...

A cette Ă©poque, ce dĂ©passement de l'abstraction se traduit par "l'effacement progressif des matiĂšres vibrantes qui caractĂ©risaient ses Ɠuvres jusqu'alors...il rĂ©duit sa palette chromatique et multiplie les variations, laisse Ă  de larges plages colorĂ©es la possibilitĂ© d'exister.... le rythme et la dynamique s'imposent" ...

"Il y a un rapport nécessaire entre la géométrie, l'esthétique et la métaphysique. Pas la géométrie purement mathématique mais une géométrie symbolique et poétique qui touche à l'expression de l'éternel" Elie Borgrave Carnets.

Anthony Spiegeler décrit cette nouvelle approche " (Borgrave dans son atelier en Zélande) développe un art plus intériorisé, avec de nouvelles formes abstraites; des cercles ouverts et pénétrés sont placés en lévitation, ils volent au-dessus d'une composition quasi spatiale... et puisent leur poésie dans le registre de l'orphisme....la recherche de la perfection et de l'infini devient une obsession."

Dans les années 1970, un nouvel équilibre est trouvé dans une tradition bouddhiste qui augmente la charge émotionnelle et des formes géométriques jouent avec une palette de couleurs harmonieuse ("Chant magnétique" Σ 70)[40]

"La mĂ©lodie est l'entrechoc des couleurs, alors que l'harmonie vient des diffĂ©rentes valeurs d'une mĂȘme couleur" Elie Borgrave Carnets 1981.

"Borgrave développe un programme symbolique précis... dans un langage plastique dépouillé et harmonieux... et souhaite faire de ses toiles des avatars de paix" conclut Anthony Spiegeler.

Muséographie

  • MusĂ©e d'Ixelles (Belgique) Composition n°62, 1962, huile sur toile 146 x 114 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 62, Inv. CC 3556
  • MusĂ©e d'Ostende MuZEE (Belgique) Trois pĂŽles en Bleu, 1966, huile sur toile 100 x 81 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 66, Inv. SM189
  • MusĂ©e de Louvain-La-Neuve (Belgique) Sans titre, 1960, huile sur toile 160 x 115 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 60, Inv. AM 1555 et Sans titre, 1974, huile sur toile, 120,5 x 100 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 74, Inv. AM 2126
  • Belfius Bank (Belgique) Art Collection, Sans titre, 1974, acrylique sur carton, 61 x 46 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 74, Inv. 1481
  • Centre National des Arts Plastiques (CNAC Paris, France) Composition n° 8, 1960, huile sur toile 130 x 97 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 60, Inv. FNAC n° 27576
  • Centre National des Arts Plastiques (France) Chant magnĂ©tique, huile sur papier marouflĂ©e sur isorel 100 x140 cm, monogrammĂ©e ÎŁ 70, Inv. FNAC n° 30652
  • Hebrew University in Jerusalem (IsraĂ«l) Collegium Belgicum Fabiolanum

Bibliographie

  • Solidarieta Internazionale, Rome, catalogue Galleria Nazionale d'Arte moderna, Instituto grafico Tiberino, 1957
  • Abstrakte Maler aus Paris, DĂŒsseldorf, catalogue Galerie GĂŒnar, 1960
  • Une grange amĂ©nagĂ©e en atelier, in Marie-Claire, n°195, pp35 et 37, 1968
  • Elie Borgrave, Willem Enzinck, Editions Arts & Voyages, n°156, 1969
  • Elie Borgrave, catalogue Galerie Veranneman, Bruxelles,1970
  • Kunstschilder Elie Borgrave, RĂ©mi de Cnodder in Land Magazine n°31, pp.8,9 et 10, 1970
  • L'art contemporain en Belgique, Marc Eemans, Hasselts, Editions Heideland-Orbis, 1972
  • Peintres et Sculpteurs contemporains en Belgique, A. Van Wiemeersch, Gand Editions, 1973
  • L'art en Belgique, Anne de la Hamaide, Editions Nationales d'Art, Bruxelles,1978
  • Elie Borgrave, catalogue Galerie Willy d'Huysser, Knokke, 1989
  • De Balans in Kleuren, in Golfers Magazine n°3, pp 28, 29, et 30
  • The annual & biennal exhibition record of the Withney Museum of American Art, Peter H. Falk, Andrea Ansell Bien, Whitney Studio Club, 1991
  • Hommage, catalogue Group2Gallery, Bruxelles, 1995
  • Who was who in American Art, 400 years of artists in America, Peter H. Falk Peter Hastings Editions, 1999[41]
  • Ravenstein, 100 ans d'histoire Du Royal Club de Belgique, 1906-2006, Vincent Borremans, p.59, 2006
  • Art Belge au XXe siĂšcle, Serge Goyens de Heusch, Editions Racine, Bruxelles, p 82, 2006.
  • Un siĂšcle d'Art Abstrait, 100 abstraits belges, MusĂ©e RenĂ© Magritte Bruxelles, Pandora publishers Anvers, p.33, 2010[42]
  • Elie Borgrave, Serge Goyens de Heusch, Denis Laoureux, Anthony Spiegeler, Snoeck Editions Gand, 2017

Notes et références

  1. « Catalogue raisonné Elie Borgrave »
  2. « Catalogue raisonné »
  3. « Oeuvres 1960 »
  4. « Analyse par Denis Laoureux décrite dans l'ouvrage Elie Borgrave, éditions Snoeck, 2017, pp 87-94 »
  5. « Acte de naissance »
  6. « Ruth de Borchgrave et Edith Cavell »
  7. « Chùteau acquis par Camille de Borchgrave »
  8. « CollĂšge catholique oĂč les valeurs sont essentielles »
  9. « Maßtre Imprimeur à Bruxelles »
  10. « Histoire de la Villa Altena au Zoute oĂč se sont donnĂ©s des concerts de piano en 2018 »
  11. « Expositions avant-guerre au MAM de Paris, France »
  12. « Dessins à la mine de plomb »
  13. « Elie Borgrave a choisi un pseudonyme dans l'histoire familiale »
  14. « Choix du monogramme exprime une volonté de signature simplifiée. »
  15. « Peter Falk mentionne la présence de Borgrave à l'exposition. »
  16. « Mrs E. Ward crée puis dirige la Stable Gallery jusqu'en 1962. »
  17. « Galerie Newyorkaise réputée »
  18. « Oeuvre achetée par le MAM est exposée à la Mairie d'Audincourt (Doubs) »
  19. Henry Galy-Carles, Peintres abstraits de Paris, Ă©ditions Galerie GĂŒnar, 1960.
  20. « Galerie créée par le designer Emiel Veranneman (1924-2003) »
  21. « "Chant Magnétique" »
  22. E 70 ''Chant Magnétique, N°1'' Oil on paper on bard 100 x 140 cm Bought to the artist in 1971, Inv. FNAC 30652 - Coll. VNF Béthune, France
  23. « Oeuvre achetée par la France. »
  24. [https://www.galerieyoshiiparis.com/ https://www.elieborgrave.com/artworks/# « Galerie Yoshii à Paris, France »]
  25. « Exposition des oeuvres des années 1970. »
  26. « Exposition des oeuvres des années 1970 »
  27. « Exposition en solo »
  28. « M. d'Huysser, marchand d'art et expert, a exposé tous les grands noms de la peinture contemporaine à la "Nonciature", place du Grand Sablon à Bruxelles. »
  29. « Galerie Bruxelloise »
  30. « Expositions récentes »
  31. « Exposition personnelle au Musée d'Ixelles à Bruxelles »
  32. « exposition dans la galerie Laurentin »
  33. « Historien d'art »
  34. « Exposition récente à Bruxelles »
  35. « Denis Laoureux, historien d'art »
  36. « Denis Laoureux, historien d'art »
  37. « Oeuvres : période 1942-1962 »
  38. « Anthony Spiegeler, historien d'art »
  39. « Anthony Speigeler, historien d'art »
  40. « Oeuvres : période 1962-1992 »
  41. « Bibliographie »
  42. « Bibliographie »
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