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Élections parlementaires italiennes de 1963

Les Ă©lections parlementaires italiennes de 1963 (en italien : Elezioni politiche italiane del 1963) ont eu lieu le .

Élections parlementaires italiennes de 1963
630 siÚges à la Chambre des députés
315 siĂšges au SĂ©nat de la RĂ©publique
Corps électoral et résultats
Inscrits 34 199 184
Votants 31 766 009
 
92,89 % en diminution 0,9
Votes blancs 1 013 138
DĂ©mocratie chrĂ©tienne – Aldo Moro
Voix 11 773 182
38,28 %
 
en diminution 4,1
Députés élus 260 en diminution 13
SĂ©nateurs Ă©lus 129 en augmentation 6
Parti communiste italien – Palmiro Togliatti
Voix 7 767 601
25,26 %
 
en augmentation 2,6
Députés élus 166 en augmentation 26
SĂ©nateurs Ă©lus 84 en augmentation 25
Parti socialiste italien – Pietro Nenni
Voix 4 255 836
13,84 %
 
en diminution 0,4
Députés élus 87 en augmentation 3
SĂ©nateurs Ă©lus 44 en augmentation 9
Parti arrivĂ© en tĂȘte par province
Carte
Composition de la Chambre des députés.
Diagramme
Composition du SĂ©nat de la RĂ©publique.
Diagramme2
Présidents du Conseil
Sortant Élu
Amintore Fanfani
DC
Giovanni Leone
DC

Enjeux

Les deux principaux partis envisagent un maintien de leurs positions : les dĂ©mocrates chrĂ©tiens misent sur leur quinze ans de domination politique et administrative et sur le soutien de l’Église, pour conserver leur supĂ©rioritĂ© Ă©lectorale ; les communistes, moins virulents dans leurs discours, moins optimistes dans leurs dĂ©clarations, moins internationalistes dans leurs positionnements, cherchent Ă  tirer avantage des scandales qui Ă©claboussent la majoritĂ© sortante pour conserver leurs 140 dĂ©putĂ©s Ă  la Chambre[1].

L'électorat du centre-gauche est disputé par deux soutiens à l'ouverture de la DC, les sociodémocrates de Giuseppe Saragat, déjà alliés de la DC et qui espÚrent 9 % des voix, face aux socialistes nenniens qui souhaitent à attendre 18 % des suffrages et entrer au gouvernement en s'éloignant des communistes, ce qui provoque des divisions internes au parti[1].

A droite, le parti libéral en difficulté aux élections de 1958 vise 8 % des voix et une quarantaine de députés, pendant que le Mouvement social italien escompte maintenir son nombre de députés. Les monarchistes sont en perte de vitesse et le Parti républicain aspire à conserver ses positions dans ses quelques bastions[1].

Les prĂ©dictions sont rendues difficiles par les consĂ©quences incertaines de l'ouverture politique de Jean XXIII, les prĂ©fĂ©rences Ă©lectorales inconnues des 2 millions de jeunes appelĂ©s Ă  voter pour la premiĂšre fois, l'impact des immigrations intĂ©rieures entre le Sud et le Nord et les effets de l’inflation et des mouvements sociaux qu'Ă  connu l'Italie en 1962. Enfin, l'installation des missiles balistiques Polaris et la prĂ©sence de sous-marins atomiques amĂ©ricains dans la MĂ©diterranĂ©e divisent l'opinion publique[1].

Partis et chefs de file

RĂ©sultats

Par rapport à 1958, la démocratie chrétienne perd environ 755 000 voix, les monarchistes 900 000. Les autres partis en gagnent : les communistes 1 060 000, les libéraux 1 090 000, les socialistes démocratiques 529 045, les néofascistes 161 652, les nennistes 45 189[2].

Confirmant ses rĂ©sultats depuis plusieurs instructions, le PCI (2,6 pts par rapport Ă  1958) progressent dans toutes les rĂ©gions italiennes, un peu Campanie (+0,5 pt), et dans le Haut-Adige (+0,6 pt), fortement en Ombrie (+8,4 pts), dans le Latium (+ 4,9 pts), dans les Marches (+4,3 pts), le PiĂ©mont (+4,2 pts), l’Émilie (+ 4 pts), la Ligurie (+ 3,9 pts). Il semble profiter de l'afflux d'ouvriers du sud dans l'Italie du Nord et de l'influence des Ă©migrĂ©s ailleurs en Europe, mais aussi de le mĂ©contentement des petits exploitants des Marches et de l'Ombrie, alimentĂ© par le report de rĂ©formes du monde agricole et les scandales de gestion de la ConfĂ©dĂ©ration des agriculteurs directs (Coldiretti), mais aussi de l'implantation locale du parti[2].

Le parti libéral gagne 5,5 points en Ligurie, 4,6 en Lombardie, 6,1 pts au Piémont[2].

En miroir, la démocratie chrétienne perd 7,6 pts en Ligurie, 5,5 pts au Piémont, 5,2 pts en Lombardie, 5,1 pts dans les Marches, 4 pts dans le Latium. Elle ne progresse que dans les provinces de Rovigo (+ 0,2), Aquila (+ 3,1) et Brindisi (+ 1,7). 40 % des moins de vingt-cinq ans, ne votant que pour les députés, ont privilégié ce parti[2].

Au Val d'Aoste, l'Union valdÎtaine, soutenue par les communistes et les nennistes, a remporté les deux siÚges accordés à la région, l'un à la Chambre, l'autre au Sénat[2].

Le groupe parlementaire démocrate chrétien comprend une soixantaine de représentants des tendances de droite, une centaine de modérés autour du secrétaire général Aldo Moro, et une centaine de fanfaniens. Les nouveaux élus de la D.C. sont en général des syndicalistes ou des membres de l'appareil du parti[2].

Le groupe parlementaire socialiste de la Chambre comprend 56 partisans d'une autonomie vis-à-vis du PCI, contre 31 partisans de l'alliance avec le PCI, et celui du Sénat 34 autonomistes contre 10 pro-communistes. Par le vote préférentiel, les électeurs socialistes ont indiqué leur adhésion à une coalition gouvernementale avec le centre[2].

Le mauvais score de la DC, et celui du PSI (qui augmente en nombre de voix mais baisse en proportion), face aux gains du PLI et du PCI qui a fait campagne contre la « trahison » socialiste , apparaßt comme un désaveu pour la coalition de centre gauche. Moro tente de former un gouvernement soutenu par la DC, le PSI, le PSDI et le PRI. Nenni prÎne l'abstention, mais il est désavoué dans la nuit du 16 au 17 juin, par une partie des autonomistes de son comité directeur, emmenée par Lombardi avec Giolitti, Codignola, Zagari, Santi et Jacometti, en l'absence d'engagement sur une réforme sur l'urbanisme et face à la volonté d'aider davantage l'école privée. Giovanni Leone forme un cabinet purement démocrate chrétien, jusqu'à la constitution du gouvernement Moro I[3].

Chambre des députés

Parti Voix % SiĂšges +/-
DĂ©mocratie chrĂ©tienne 11 773 182 38,28 260 en diminution 13
Parti communiste italien 7 767 601 25,26 166 en augmentation 16
Parti socialiste italien 4 255 836 13,84 87 en augmentation 3
Parti libĂ©ral italien 2 144 270 6,97 39 en augmentation 22
Parti social-dĂ©mocrate italien 1 876 271 6,10 33 en augmentation 11
Mouvement social italien 1 570 282 5,11 27 en augmentation 3
Parti dĂ©mocratique italien d'unitĂ© monarchiste 536 948 1,75 8 en diminution 17
Parti rĂ©publicain italien 420 213 1,37 6 stagnation
SĂŒdtiroler Volkspartei 135 457 0,44 3 stagnation
Concentration unitĂ© rurale 92 209 0,30 0 stagnation
Parti autonome des retraitĂ©s d’Italie 87 655 0,29 0
Union valdĂŽtaine 31 844 0,10 1 stagnation
Autres 61 103 0,19 0
Votes invalides/blancs 1 013 138
Total 31 766 009 100 630 en augmentation 34
Électeurs enregistrĂ©s/participation 34 199 184 92,89
Source : MinistÚre de l'Intérieur (it)

SĂ©nat de la RĂ©publique

Parti Voix % SiĂšges +/-
DĂ©mocratie chrĂ©tienne 10 017 975 36,47 129 en augmentation 6
Parti communiste italien 6 933 310 25,24 84 en augmentation 25
Parti socialiste italien 3 849 495 14,01 44 en augmentation 9
Parti libĂ©ral italien 2 043 323 7,44 18 en augmentation 14
Parti social-dĂ©mocrate italien 1 743 870 6,35 14 en augmentation 9
Mouvement social italien 1 458 917 5,31 14 en augmentation 6
Parti dĂ©mocratique italien d'unitĂ© monarchiste 429 412 1,56 2 en diminution 5
Parti rĂ©publicain italien 223 350 0,81 0 stagnation
MSI - PDIUM 212 381 0,77 1 en augmentation 1
DC - PRI 199 805 0,73 4 stagnation
SĂŒdtiroler Volkspartei 112 023 0,41 2 stagnation
Concentration unitĂ© rurale 58 064 0,21 0 stagnation
Parti chrĂ©tien socialiste autonomiste 43 355 0,16 1 en augmentation 1
Parti sarde d'action 34 954 0,13 0 stagnation
Union valdĂŽtaine 29 510 0,11 1 en augmentation 1
Autres 79 558 0,29 0 stagnation
Votes invalides/blancs 2 273 406
Total 28 872 052 100 315 en augmentation 69
Électeurs enregistrĂ©s/participation 31 019 233 93,00
Source : MinistÚre de l'Intérieur (it)

Notes et références

  1. « III. - Les fruits de l'ouverture Ă  gauche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Jacques NobĂ©court, « LES MOUVEMENTS D'ÉMIGRATION INTERNE ET LA CRISE AGRICOLE ont favorisĂ© l'avance communiste en Italie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Frédéric Attal, « Chapitre VI - Les espoirs déçus du centre gauche », dans Histoire de l'Italie depuis 1943 à nos jours. Paris, Armand Colin, « U », 2004, p. 219-246. [lire en ligne]
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