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Élections législatives néo-zélandaises de 2023

Les élections législatives néo-zélandaises de 2023 ont lieu le en Nouvelle-Zélande afin d'élire les députés de la cinquante-troisième législature de la Chambre des représentants.

Élections législatives néo-zélandaises de 2023
120 sièges de la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 61 sièges)
Travailliste Chris Hipkins
Sièges en 2020 65
National Christopher Luxon
Sièges en 2020 33
Vert James Shaw et Marama Davidson
Sièges en 2020 10
ACT David Seymour
Sièges en 2020 10
Premier ministre
Sortant
Chris Hipkins
Travailliste

Contexte

Le Parti travailliste est au pouvoir depuis l'alternance politique produite par les élections législatives de 2017, d'abord sous la forme d'une coalition avec le parti Nouvelle-Zélande d'abord et le Parti vert, puis seulement avec ce dernier après la victoire déterminante des travaillistes aux élections législatives de 2020.

Les travaillistes sont alors portés par des sondages d'opinions particulièrement favorables en raison de la gestion jugée excellente de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement de la Première ministre Jacinda Ardern, cette dernière grimpant elle même à 66 % d'opinion favorables[1] - [2]. Le parti remporte ainsi sa plus importante victoire depuis 1946 avec plus de 50 % des voix et la majorité absolue des sièges, une première depuis l'introduction du système de représentation proportionnelle-mixte en 1996[3]. Le Parti national, opposition officielle, subit sa défaite la plus sévère depuis 2002 avec moins de 26 % des voix et seulement trente-trois sièges. Devant cette défaite, sa dirigeante Judith Collins est par la suite remplacée à la tête du parti par Christopher Luxon. Nouvelle-Zélande d'abord perd quant à lui toute représentation au Parlement au bénéfice du parti ACT New Zealand de David Seymour, qui connait une forte hausse. Les Verts connaissent une poussée moindre, mais atteignent la troisième place en termes de suffrages. Forte de sa majorité, Jacinda Ardern est reconduite au poste de Première ministre, à la tête d'un gouvernement qui continue à bénéficier du soutien des Verts, sans que ces derniers n'obtiennent cependant de postes de ministres membres du cabinet. Les deux co-chefs du Parti vert, Marama Davidson et James Shaw sont ainsi nommés ministres, en-dehors du Cabinet[4].

Le deuxième mandat de Jacinda Arden est cependant marqué par une forte baisse de la popularité des travaillistes en raison de la crise économique et énergétique mondiale, qui voit la population reprocher au gouvernement de ne pas suffisamment réagir face à l'augmentation du coût de la vie. La Première ministre se voit également reprochée plusieurs promesses non tenues, dont surtout l'échec du programme KiwiBuild de construction de logement, par lequel les travaillistes s'étaient engagés à construire 100 000 logements abordables, contre seulement 1 300 réalisés début 2023[5]. Le 19 janvier 2023, Jacinda Arden annonce sa démission de la direction du gouvernement et du parti travailliste, effectives le 7 février suivant. Elle déclare alors « n'avoir plus assez d'énergie » et que sa décision n'est pas liée aux sondages défavorables pour les prochaines élections[6]. Son ministre de l'Éducation et ancien ministre chargé de la réponse au Covid-19, Chris Hipkins, lui succède à la tête du parti travailliste le 22 janvier, puis comme Premier ministre trois jours plus tard[7].

Système politique et électoral

Bâtiment de la chambre à Wellington.

La Nouvelle-Zélande est une démocratie multipartite et une monarchie parlementaire. C'est un royaume du Commonwealth : un État indépendant reconnaissant symboliquement le roi Charles III comme chef de l'État. Le Parlement est élu au suffrage universel. À la suite des élections, les nouveaux députés renouvellent leur confiance dans le Premier ministre sortant, ou bien choisissent un nouveau Premier ministre, en application du système de Westminster.

La Nouvelle-Zélande est dotée d'un parlement unicaméral, la Chambre des représentants, composé d'un minimum de 120 sièges pourvus pour trois ans selon un mode de scrutin mixte à finalité proportionnelle. Soixante-douze députés sont ainsi élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscription électorale tandis que les quarante-huit restants sont élus au scrutin proportionnel plurinominal dans une unique circonscription nationale avec listes bloquées. Les sièges sont répartis de manière compensatoire selon la méthode de Sainte-Laguë entre tous les partis ayant franchi le seuil électoral de 5 % ou obtenu au moins un siège au scrutin majoritaire[8].

Chaque électeur dispose ainsi de deux voix : une pour élire un député dans sa circonscription, et une pour une liste de candidats soumise par un parti politique au niveau national. Les sièges attribués via ces deuxièmes voix ont pour but de rééquilibrer les résultats des circonscriptions majoritaires de manière à rapprocher le total des sièges aux résultats obtenu à la proportionnelle. Si un parti remporte un nombre de circonscriptions inférieur à la proportion de voix qu'il a obtenue au niveau national, des candidats de sa liste obtiennent des sièges jusqu'à ce que la proportion de députés de ce parti corresponde à la proportion de ses secondes voix[9]. Le ratio de sièges majoritaires et proportionnels peut être amené à différer de quelques sièges, la part des circonscriptions variant en fonction du dernier recensement officiel. Il est ainsi de 71/49 depuis les élections de 2014, contre 70/50 auparavant.

En raison de ce système, il est possible qu'un parti remporte un nombre de circonscriptions supérieur à la proportion de voix qu'il devrait obtenir au scrutin de liste. Dans un tel cas, le nombre de sièges obtenus par ce parti dépasse le nombre de sièges qui lui serait normalement alloué à la proportionnelle. Ce cas de figure engendre la création de « sièges excédentaires » (overhang seats), portant le nombre de sièges au Parlement au-delà de cent-vingt. Les autres partis se voient en effet attribuer des sièges complémentaires afin qu'ils conservent un total proportionnel à leur secondes voix[10]. Cela n'a toutefois pas été le cas pour la législature 2017-2020.

Le pays est divisé en soixante-cinq circonscriptions uninominale dites « circonscriptions générales » (general electorates), auxquelles sont superposées sept circonscriptions uninominales dites « circonscriptions maori » (Maori electorates), pour un total de soixante-douze[11] - [12]. Les sièges maori existent depuis 1867, afin de garantir que les Maori soient représentés au Parlement. Les citoyens maori peuvent néanmoins choisir de s'inscrire sur les listes générales[13].

Forces en présence

Principaux partis.
Parti Idéologie Chef de file Résultats en 2020
Parti travailliste
New Zealand Labour Party
Centre gauche
Social-démocratie, socialisme démocratique, progressisme, troisième voie
Chris Hipkins 50,01 % des voix
65 sièges
Parti national
New Zealand National Party
Centre droit
Libéralisme, conservatisme, libéralisme économique
Christopher Luxon 25,58 % des voix
33 sièges
Parti vert
Green Party of Aotearoa New Zealand
Gauche
Écologie politique
James Shaw
et Marama Davidson
7,86 % des voix
10 sièges
ACT New Zealand Centre droit à droite
Libéralisme classique, libertarianisme
David Seymour 7,59 % des voix
10 siège
Nouvelle-Zélande d'abord
New Zealand First
Centre
Nationalisme, protectionnisme, démocratie directe, conservatisme sociétal
Winston Peters 2,60 % des voix
0 sièges

Sondages

Évolution des intentions de vote exprimées depuis les dernières élections en 2020

Résultats

Résultats des législatives néo-zélandaises de 2023
Parti Circonscriptions Listes Total
sièges
+/-
Voix % Sièges +/- Voix % +/- Sièges
Parti travailliste
Parti national
Parti vert
ACT New Zealand
Nouvelle-Zélande d'abord
Parti des opportunités
Nouveau Parti conservateur
Parti māori
Avancée Nouvelle-Zélande
Parti du cannabis
Autres partis
Indépendants
Suffrages exprimés
Votes blancs et invalides
Total 100 72 en stagnation 100 48 120 en stagnation
Abstentions
Inscrits / participation

Notes et références

  1. Karen Lajon, « Coronavirus : en Nouvelle-Zélande, les victoires de Jacinda Ardern », sur lejdd.fr (consulté le ).
  2. (en) Eleanor Ainge Roy et Charlotte Graham-McLay, « New Zealand's opposition leader Simon Bridges dumped after crash in popularity », The Guardian, .
  3. Isabelle Dellerba, « Nouvelle-Zélande : pourquoi la victoire politique de la première ministre Jacinda Ardern est historique », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  4. (en) Deal done: Greens accept ministerial portfolios, New Zealand Herald, .
  5. « En Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern tire, avec simplicité, sa révérence », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  6. « Jacinda Ardern, appréciée globalement mais épuisée mentalement », sur L'Obs, (consulté le )
  7. « Nouvelle-Zélande : Chris Hipkins remplacera Jacinda Ardern à la tête du gouvernement », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. Inter-Parliamentary Union, « IPU Parline database: Nouvelle-Zelande (House of Representatives), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  9. (en) « Elections New Zealand », sur referendum.org.nz.
  10. (en) « How are MPs elected? », sur elections.org.nz.
  11. (en) « Electorate profiles », sur parliament.nz.
  12. (en) « Flat Bush was proposed as New Zealand's new electorate, but Takanini triumphed », NewsHub, .
  13. (en) « Maori représentation », sur elections.org.nz.
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