Élections législatives lituaniennes de 2012
Les élections législatives lituaniennes de 2012 (2012 m. Lietuvos Respublikos Seimo rinkimai en lituanien) sont les onzièmes (sixièmes depuis le rétablissement de l'indépendance en ) élections des membres du Seimas de la République de Lituanie. Elles se sont tenues les 14 et afin d'élire les cent quarante et un députés de la sixième législature du Seimas.
Contexte
À l'occasion des élections législatives des 12 et 26 octobre 2008, l'Union de la patrie - Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD) avait viré en tête avec 45 députés. Elle avait alors formé une coalition, forte de 80 sièges, avec le Parti de la résurrection nationale (TTP), le Mouvement libéral de la République de Lituanie (LRLS) et l'Union centriste et libérale (LiCS), portant Andrius Kubilius au poste de Premier ministre de Lituanie.
Le , la commissaire européenne Dalia Grybauskaitė, soutenue par l'alliance au pouvoir, est élue présidente de la République avec 69 % des voix dès le premier tour, très loin devant le président du Parti social-démocrate lituanien (LSDP) et chef de l'opposition, Algirdas Butkevičius. À peine trois semaines plus tard, aux élections européennes, la TS-LKD arrive en première position, suivie du LSDP.
En , le TTP, ayant perdu beaucoup de ses députés et fortement reculé dans les sondages, fusionne avec la LiCS, laissant le gouvernement Kubilius II à 71 sièges sur 141 au Seimas.
Partis et chefs de file
Parti | Tête de liste | Idéologie | Résultats en 2008 | |
---|---|---|---|---|
Union de la patrie - Chrétiens-démocrates lituaniens Tėvynės sąjunga - Lietuvos krikščionys demokratai |
Andrius Kubilius (Premier ministre) |
Centre droit Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme |
19,7 % des voix 45 députés | |
Ordre et justice Tvarka ir teisingumas |
Rolandas Paksas | Droite Libéral-conservatisme, populisme, euroscepticisme |
12,7 % des voix 15 députés | |
Parti social-démocrate lituanien Lietuvos socialdemokratų partija |
Algirdas Butkevičius | Centre gauche Social-démocratie, progressisme |
11,7 % des voix 25 députés | |
Parti du travail Darbo partija |
Viktoras Uspaskich | Centre Social-libéralisme, populisme |
9,0 % des voix 10 députés | |
Mouvement libéral de la République de Lituanie Lietuvos Respublikos Liberalų sąjūdis |
Eligijus Masiulis (Ministre des Transports) |
Centre droit Libéralisme, populisme |
5,7 % des voix 11 députés | |
Union centriste et libérale Liberalų ir centro sąjunga |
Algis Čaplikas | Centre droit Libéralisme |
5,3 % des voix 8 députés |
Résultats
Scores
- Résultats fournis par la commission électorale lituanienne[1].
Parti | Suffrages | +/- | Prop. | +/- | MU2 | +/- | Total | +/- | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Parti du travail (DP) | 255 290 | 20,15 % | 11,16 | 17 | 9 | 12 | 10 | 29 | 19 | |
Parti social-démocrate lituanien (LSDP) | 235 184 | 18,56 % | 6,84 | 15 | 5 | 23 | 8 | 38 | 13 | |
Union de la patrie - Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD) | 187 143 | 14,77 % | 4,95 | 13 | 5 | 20 | 7 | 33 | 12 | |
Mouvement libéral de la République de Lituanie (LRLS) | 104 691 | 8,26 % | 2,53 | 7 | 2 | 3 | 3 | 10 | 1 | |
La Voie du courage (DK) | 99 979 | 7,89 % | 7,89 | 7 | 7 | 0 | 7 | 7 | ||
Ordre et justice (TT) | 94 013 | 7,42 % | 5,26 | 6 | 5 | 5 | 1 | 11 | 4 | |
Action électorale polonaise de Lituanie (LLRA) | 74 431 | 5,87 % | 1,08 | 5 | 5 | 3 | 8 | 5 | ||
Union agraire et verte lituanienne (LVŽS) | 50 461 | 3,98 % | 0,25 | 0 | 1 | 2 | 1 | 2 | ||
Union centriste et libérale (LiCS) | 26 277 | 2,07 % | 3,27 | 0 | 5 | 0 | 3 | 0 | 8 | |
Autres | 6,79 % | N/A | 0 | 4 | 4 | |||||
TOTAL (participation : 52,58 %) | 100,00 % | n/a | 70 | 71 | 141 |
Analyse
Le scrutin marque la nette défaite des partis de centre-droit au pouvoir. D'après une journaliste francophone écrivant pour Regard sur l'Est, ce sont les politiques d'austérité qui ont assuré la défaite du premier ministre conservateur. Dès le soir du premier tour, les Sociaux-démocrates ont formé un pacte de gouvernement avec les populistes d'Ordre & Justice[2].
Les résultats dans la circonscription de Visaginas-Zarasai furent annulés à la suite de l'affaire des achats de voix qui éclaté au mois de novembre[2].
Conséquences
Les négociations pour la formation du gouvernement prirent cinq semaines[3], un temps relativement long, du fait de l'opposition de la présidente de la République, Dalia Grybauskaitė, à l'entrée au gouvernement du Parti du travail. Celui-ci est mené par un millionnaire et immigré russe, Viktoras Uspaskich, ancien ministre, poursuivi pour blanchiment d'argent et fraude[2]. Pire, durant les discussions, une affaire d'achat de voix éclate et éclabousse à nouveau le Parti du travail (10 des 18 informations judiciaires le concernant)[2]. Finalement, Algirdas Butkevičius est parvenu à former un gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates (LSDP), les populistes sociaux-libéraux du Parti du travail (DP) et les populistes conservateurs de Ordre et justice (TT), selon sa volonté initiale. La Présidente s'est rebattue sur l'attribution des ministères[3]. L'exécutif a également le soutien de la LLRA, ce qui devrait initier de meilleures relations avec la Pologne[3].
Le gouvernement Butkevičius a reçu l'investiture du Seimas le 12 décembre.