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Église Saint-Martin de Pompignac

L'église de Saint-Martin est une église catholique située dans le département français de la Gironde, dans la commune de Pompignac, en France.

Église Saint-Martin
de Pompignac
Image illustrative de l’article Église Saint-Martin de Pompignac
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint Martin
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Bordeaux
Début de la construction XIIe siècle
Autres campagnes de travaux XIIe, XVe, XVIIIe et XXe siècles
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Gironde
Commune Pompignac
CoordonnĂ©es 44° 51′ 05″ nord, 0° 26′ 14″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Église Saint-Martin de Pompignac
GĂ©olocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Église Saint-Martin de Pompignac
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Martin de Pompignac

Localisation

L'église se trouve au cœur du village.

Historique

L'église est de fondation romane (XIIe siècle) et a été construite sur un site gallo-roman. À l'origine, elle constituait une cure indépendante dont les premières mentions écrites apparaissent au XIVe siècle. Elle est inscrite[1] à l'Inventaire général du patrimoine culturel.

À la fin du XVe, ou au début du XVIe siècle, l'église fut dotée d'un clocher-porche qui a préservé le portail roman. Le clocher est percé de baies en plein cintre au niveau du campanile. Sa porte, inscrite dans une grande arcade également en plein cintre, est surmontée d’un arc gothique en accolade, orné de choux frisés et d’une tête humaine.

Un oculus est percé dans le mur ouest, tandis que le flanc sud présente encore une fenêtre romane.

Une reconstruction partielle a été faite au XVIIIe siècle par l'architecte bordelais Étienne Laclotte.

Le un incendie a ravagé l'ancienne église et sa crypte, n'épargnant que le clocher porche et l'ancien portail roman. Ces éléments ont pu être conservés, le reste de l'édifice de style néo-gothique, a été reconstruit de 1901 à 1903 par l'architecte Jean-Jacques Valleton.

Avant 1899, le plafond de l’église de Pompignac était lambrissé et l’intérieur présentait des boiseries de style Louis XIII. Toutes les boiseries ont été détruites par l’incendie. Le plafond lambrissé est alors remplacé par une voûte d’ogive. La nef unique est divisée en quatre travées. Toutes les clefs de voûte sont sculptées. La première, ornée d'un marteau et d'une équerre, mentionne le nom de l'architecte. La deuxième mentionne Hospital Lhomandie, Maire. La troisième figure les armoiries du cardinal Lescot et la quatrième figure les armes pontificales.

  • Portail gothique
    Portail gothique
  • Portail roman
    Portail roman
  • Nef
    Nef
  • Nef
    Nef
  • Le clocher (15e)
    Le clocher (15e)
  • Baie ouest du clocher
    Baie ouest du clocher
  • Baie est du clocher
    Baie est du clocher
  • Baie sud du clocher
    Baie sud du clocher

L'oculus, les modillons et cadrans canoniaux :

  • Lors de la construction du clocher, un oculus a Ă©tĂ© percĂ© dans la façade occidentale et obturĂ© plus tard, lors de la reconstruction de l'Ă©glise en 1902.
  • Sur la façade ouest, sous l'oculus, se trouvent deux modillons romans : une croix grecque et un homme nu chevauchant un animal (bouc?). Ces modillons sont, sans doute, des rescapĂ©s de la corniche de la façade romane. Ils ont Ă©tĂ© laissĂ©s en place Ă  l'Ă©poque de la construction du clocher-porche au XV/ XVIe siècle.
  • Sur la façade sud se trouvent plusieurs cadrans canoniaux. Deux, gravĂ©s sur le contrefort occidental, sont assez visibles; deux autres, près de la porte d'entrĂ©e de la sacristie, sont en Ă©tat de vestiges.
  • Oculus et modillons
    Oculus et modillons
  • Croix grecque
    Croix grecque
  • Homme nu sur bouc
    Homme nu sur bouc
  • Cadran canonial A
    Cadran canonial A
  • Cadran canonial B
    Cadran canonial B

Le clocher-porche abrite une cloche inaugurée en 1806. Fêlée le , elle fut refondue en 1922 et inaugurée le .

Les vitraux de la nef, dons des familles de Pompignac, ont été réalisés par l'atelier de Gustave Pierre Dagrant lors de la reconstruction de l'église en 1902. Ils ont été restaurés entre 2005 et 2008 par les successeurs de cette entreprise.

  • Les vitraux de G-P. Dagrant

Iconographie romane

Les restes romans de l'Ă©glise se rĂ©sument Ă  : le portail Ă  trois voussures sculptĂ©es et les deux modillons sur la façade occidentale.

Le portail roman

Le portail est assez remarquable. Malheureusement, les colonnettes et les chapiteaux, dont quatre figurés, sont à moitié ruinés par l'érosion. Heureusement, la frise historiée de la voussure externe du portail est parfaitement conservée.

  • Portail roman
    Portail roman
  • Ă©brasure nord
    Ă©brasure nord
  • Ă©brasure sud
    Ă©brasure sud
  • Les trois voussures
    Les trois voussures

Ébrasure nord

Soldat
Disciples et l'homme Ă©coutant des chiens
Sirènes-oiseaux
  • Chapiteau N1 : le soldat. Il y avait deux chapiteaux pour recevoir la deuxième voussure, ornĂ©e d'un moulure Ă  entrelacs double. Il ne reste que ce fragment de sculpture, qui correspond Ă  la petite face de la corbeille originelle. Avec un petit effort on peut reconnaĂ®tre un petit soldat coiffĂ© d'un casque cylindrique et enveloppĂ© d'un manteau Ă  molletons. Un bras paraĂ®t serrer la hampe d'une lance.
  • Chapiteau N2 : les disciples et l'homme Ă©coutant des chiens. Ce chapiteau est le mieux conservĂ© de la sĂ©rie. Sur la corbeille se trouvent huit petits personnages, debout et cĂ´te-Ă -cĂ´te. Ils sont tous diffĂ©rents par leurs traits et gestes. L'avant-dernier Ă  gauche est une femme, elle est pourvue d'une guimpe que surmonte une petite croix et elle exhibe un livre (Marie ?). L'homme Ă  l'angle, au visage martelĂ©, dont le bras droit repliĂ© vers le haut expose un objet ressemblant Ă  une clef (saint Pierre ?). Ces personnages sont tous vertueux, ils sont l'exemple Ă  suivre. Ce qui n'est pas le cas avec l'homme sur le tailloir. Il est accroupi et tient son menton, ou sa barbe, Ă  deux mains ; il est absorbĂ© dans ses pensĂ©es, lesquelles lui sont soufflĂ©es dans l'oreille droite par deux mammifères, dont un chien avec collier. Cet homme, affalĂ© sur le sol comme un quadrupède, est un pĂ©cheur.
  • Chapiteau N3 : les sirènes-oiseaux. La corbeille est très abĂ®mĂ©e. Se discerne cinq petits ĂŞtres, parmi lesquels deux sirènes-oiseaux de sexe mâle, car barbus. Le tailloir est dĂ©limitĂ© par des dents de scie et, Ă  l'angle, se trouve le masque d'un animal.

Ébrasure sud

Pignes de pin
RĂ©sister la tentation

Trois sculptures ornaient les colonnes. Il n'en subsiste que deux.

  • Une corbeille Ă  double corolle de pommes de pin.
  • RĂ©sister Ă  la tentation : On voit sur la face interne de la corbeille une bĂŞte, probablement un loup, et sur la face externe deux hommes. L'un d'entre eux prie avec ferveur, tenant ses deux mains jointes sur la poitrine. Ses jambes, qui correspondent Ă  la partie animale de l'ĂŞtre humain, sont dirigĂ©es vers la bĂŞte. L'autre homme est Ă  genoux devant la bĂŞte. Induit en tentation il abandonne ses bras « dans la gueule du loup », qui incarne le Malin s'apprĂŞtant Ă  dĂ©vorer son âme.

Les Voussures

Les trois voussures

Les trois voussures de la porte n'offrent pas toutes le même intérêt. La première est plate, la seconde également, mais possède une moulure ornée de losanges. La troisième voussure est tapissée de sculptures qui représentent des séquences de joyeuse humeur.

Les deux extrémités de l'arc sont couvertes d'une large frise, superposant trois rangées de pointes de diamant.

L'archivolte externe en ressaut s'orne d'une trentaine de soucoupes concaves, centrées par un besant. Certains de ces disques ont la forme de têtard, au-dessus de certains personnages clefs de la sarabande : la danseuse, le seigneur (deux), les bêtes de somme du laboureur et l'homme qui tient la queue du serpent dans la dernière séquence. La signification n'est pas évidente.

Première séquence

Sous le signe de Bacchus
Banquet et danseuse
Un 'seigneur'
  • Sous le signe de Bacchus : un Ă©chanson, ou bouteiller, inaugure la fĂŞte en mettant un tonneau en perce. VĂŞtu d'un habit Ă  grosses cĂ´tes il est en train de faire sauter la bonde d'un tonnelet Ă  coups de maillet. Un arbuste se trouve dans son dos ; devant lui, une grande feuille : donc l'homme n'est pas dans le cuvier, mais dans la campagne. Il s'agit d'un banquet champĂŞtre.
  • Banquet et danseuse : la composition continue, avec deux couples attablĂ©s et une figure de la Danse. De façon conventionnelle, les invitĂ©s se tiennent au bord de la table (comme au festin d'HĂ©rode Ă  l'Ă©glise de Cessac ou Ă  l'abbaye de La Sauve-Majeure) en minaudant joue contre joue. La Danse, se dĂ©hanchant, est plutĂ´t abstraite, identifiĂ©e uniquement par la gestuelle. Elle porte un masque de loup Ă  oreilles pointues. La Danse signifie la voie vers la luxure, perdition et damnation.
  • Un 'seigneur' : annoncĂ© par la tour crĂ©nelĂ©e d'un château fĂ©odal, voici un noble seul, au fond d'une alcĂ´ve. Il est un seigneur, vu les attributs : le diadème, le glaive dressĂ© Ă  dextre, un mĂ©daillon pectoral, l'oliphant pendu Ă  son cou ainsi qu'une lance dans sa main gauche.
Scène de labour

Deuxième séquence

  • Scène de labour : au centre du tableau, un homme Ă  la chevelure longue, laboure la terre avec un attelage de bĂŞtes indĂ©terminĂ©es. De sa main gauche il dirige le mancheron de l'araire, dont le soc fend la terre ; de l'autre main il tient une longe fixĂ©e au joug, lequel est un primitif joug de garrot, reliĂ© par une cheville Ă  l'âge de la charrue. Autour de lui se trouvent deux hommes qui semblent rire. Sans doute ces deux lurons cherchent Ă  dĂ©baucher le brave laboureur pour l'embrigader Ă  la fĂŞte.

Troisième séquence

  • Triomphe de la luxure : ce troisième volet occupe presque la moitiĂ© de la partie historiĂ©e de la voussure. On trouve huit personnages conviĂ©s au banquet de la Luxure, prĂ©sidĂ© par une femme nue, Ă©cartant ses jambes ; de ses mains, elle applique sur ses seins deux gros serpents suceurs dont les corps se rĂ©pandent sur les cuisses des huit convives.

Sur la droite se trouve le musicien, caricaturé sous l'aspect d'un bouc. Il tient son instrument (un chalumeau ou cornet à bouquin) entre ses deux pieds antérieurs. Le choix d'un animal réputé libidineux, symbolisant toutes les pulsions sexuelles engendrées par un banquet paillard s'associe à Bacchus pour clôturer la série ouverte par le bouteiller, autre serviteur bacchique, dans une parfaite logique.

Triomphe de la luxure

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. Notice no IA00056890, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Christian Bougoux, L'imagerie romane de l'Entre-deux-Mers : l'iconographie raisonnée de tous les édifices romans de l'Entre-deux-Mers, Bordeaux, Bellus éd., , 828 p. (ISBN 978-2-9503805-4-9 (édité erroné)), pages 375-382
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