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Église Saint-Martin de Lignières-de-Touraine

L'église Saint-Martin de Lignières-de-Touraine est une église paroissiale située dans la commune de Lignières-de-Touraine, dans le département français d'Indre-et-Loire.

Église Saint-Martin de Lignières-de-Touraine
Vue générale côté sud.
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Saint-Blaise-en-Ridellois (d)
Construction
XIIe au XVIe siècle
Restauration
XIXe siècle
Religion
Propriétaire
commune
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1910, peintures)[1]
Logo monument historique Classé MH (2014, église)[2]
Coordonnées
47° 17′ 51″ N, 0° 24′ 58″ E
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L'église, construite au XIIe siècle, est remaniée et agrandie aux XIIIe et XVIe siècles. Son chœur et son abside sont décorées de peintures romanes représentant, pour la plupart, des scènes bibliques. L'édifice est classé comme monument historique en 2014.

Localisation

L'église est construite dans le centre de Lignières-de-Touraine, à l'angle de la route de Rigny-Ussé à Villandry et de la route de Langeais à Azay-le-Rideau.

Histoire

Plan de l'église.

L'église est en grande partie construite au XIIe siècle[3] et c'est à cette époque que sont réalisées les fresques qui décorent son chœur et son abside, sans doute dans le deuxième ou le troisième quart du siècle[4]. Le XIIIe siècle voit l'édification du clocher[5]. C'est au XVIe siècle qu'un collatéral est construit sur le flanc méridional de la nef et que la façade est reprise pour tenir compte de ce nouvel aménagement[6].

Jusqu'au XIXe siècle, si l'architecture de l'église ne connaît plus d'évolution, les peintures font l'objet d'interventions notables[2]. En 1749, les enduits du chœur sont refaits, ce qui a pour effet de masquer les peintures[7] et d'en détruire une partie[6]. En 1874-1877, l'abbé et architecte Pierre-Paul Brisacier remet au jour une partie des peintures et les restitue dans un style plus contemporain sur des toiles marouflées recouvrant les anciens décors[N 1] ; il peint également un faux appareil sur l'enduit des murs[2] - [9]. C'est dans la foulée, entre 1877 et 1901, que les baies de l'église sont garnies de vitraux provenant de l'atelier Fournier[5]. Les peintures sont classées comme « objet protégé » le [1].

En 1975, un caquetoire précédemment appliqué contre la façade romane est démoli[5].

En 2008-2009, une nouvelle intervention est réalisée sur le décor[10]. À cette occasion, des motifs masqués au XVIIIe siècle sont remis au jour[2] et les peintures sont restaurées dans un style plus conforme à celui d'origine que les précédentes réalisations de Brisacier[9]. Une partie des toiles marouflées réalisées par ce dernier dans l'abside sont déposées et replacées dans le collatéral[11]. L'église elle-même est classée comme monument historique par arrêté du [2].

Description

Architecture

L'église se compose d'une nef flanqué du côté sud d'un collatéral qui intègre la base du clocher. La nef débouche sur un chœur terminé par une abside.

La façade occidentale est constituée de deux pignons juxtaposés et alignés[5]. Le pignon septentrional correspond à la nef du XIIe siècle ; elle est percée d'une porte en arc brisé surmontée d'une baie géminée. Le pignon méridional est celui du collatéral ; il s'ouvre par une porte encadrée de pilastres Renaissance que surmonte une rosace[12].

La nef, composée d'une seule travée et couverte d'une voûte en charpente lambrissée[13], est éclairée du côté nord par de petites baies en plain cintre[12]. Le collatéral au sud de l'édifice, donne, par une série d'arcades, dans la nef et le chœur ; il est interrompu en son milieu par la présence du clocher, mais un passage sous ce dernier rétablit la continuité du dispositif ; le collatéral prend jour par de grandes baies garnies de vitraux[6].

Le chœur, plus étroit que la nef et constitué d'une seule travée, est voûté en berceau brisé. Il débouche sur une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four[13]. Chœur et abside sont éclairés par de petites baies en plein cintre[12].

  • Façade.
    Façade.
  • Nef et collatéral.
    Nef et collatéral.
  • Chevet.
    Chevet.
  • Vitrail du collatéral.
    Vitrail du collatéral.


Décor

Les peintures du XIIe siècle, refaites ou complétées au XIXe siècle et restaurées au XXIe siècle occupent l'arc-doubleau séparant la nef du chœur, la voûte en berceau brisé de ce dernier et la voûte en cul-de-four de l'abside. Les ébrasements de deux baies romanes (une dans le chœur et l'autre dans l'abside) sont également décorés[14].

L'arc-doubleau figure un calendrier où sont représentés douze activités marquantes des mois (taille puis vendange de la vigne, chasse au sanglier[15]) mais les scènes les plus basses aux extrémités de l'arc, correspondant aux mois de janvier et décembre, sont détruites[6].

Les peintures du chœur occupent deux registres superposés de chaque côté de la voûte en arc brisé, mais la registre inférieur du côté sud a disparu[6]. Les décors figurent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, dont l'histoire d'Adam et Ève[16], les Tentations du Christ[17] ou la parabole du riche et de Lazare[18].

Sur la voûte de l'abside sont peints le Christ en gloire dans une mandorle entouré du tétramorphe, d'anges et de séraphins. Ce même décor, mais plus simplifié, se retrouve sur les toiles marouflées de Brisacier qui recouvraient ces peintures[19].

  • Peintures : arc doubleau.
    Peintures : arc doubleau.
  • Peintures : voûte du chœur.
    Peintures : voûte du chœur.
  • Peintures : ébrasement de baie.
    Peintures : ébrasement de baie.
  • Peintures : voûte de l'abside.
    Peintures : voûte de l'abside.
  • Peintures : toiles marouflées du XIXe siècle.
    Peintures : toiles marouflées du XIXe siècle.


Notes et références

Notes

  1. Ces réalisations de l'abbé Brisacier ont longtemps été considérées comme le décor d'origine de l'église[8].

Références

  1. Notice no PM37000244, base Palissy, ministère français de la Culture.
  2. Notice no PA37000032, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Couderc 1987, p. 468.
  4. Marzais, vol. III, p. 393.
  5. Flohic 2001, p. 119.
  6. Ranjard 1949, p. 413.
  7. Marzais, vol. III, p. 381.
  8. Pierre Garrigou Grandchamp, « Lignières-de-Touraine. Restauration d’un important ensemble de peintures murales romanes », Bulletin Monumental, t. CLXVII, no 2, , p. 168-169 (DOI 10.3406/bulmo.2009.7265).
  9. Marzais, vol. III, p. 380.
  10. Geneviève Reille-Taillefert, « La médiatisation comme médiation de la restauration ? », CeROArt, no 5, (DOI 10.4000/ceroart.1449).
  11. Marzais, vol. III, p. 383.
  12. Marzais 2021, p. 379.
  13. Couderc 1987, p. 467.
  14. Marzais 2021, p. 379-380.
  15. Flohic-2001, p. 120.
  16. Marzais 2021, p. 384.
  17. Marzais 2021, p. 384-385.
  18. Marzais 2021, p. 386.
  19. Marzais 2021, p. 386-387.

Pour en savoir plus

Bibliographie

  • Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 967 p. (ISBN 2-8544-3136-7).
  • Jean-Luc Flohic (dir.), Patrimoine des communes d'Indre-et-Loire, t. I, Paris, Flohic, , 1408 p. (ISBN 2-8423-4115-5).
  • Amaelle Marzais, De la main à l’esprit : étude sur les techniques et les styles des peintures murales dans l’ancien diocèse de Tours (XIe et XVe siècles), vol. I, II et III, Tours, Centre d'études supérieures de le Renaissance, , 319, 268 et 915 p..
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN 2-8555-4017-8).

Articles connexes

Liens externes

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