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Église Pammakaristos

L’église Pammakaristos, aussi appelĂ©e Ă©glise de la Theotokos Pammakaristos (en grec : Î˜Î”ÎżÏ„ÏŒÎșÎżÏ‚ áŒĄ ΠαΌΌαÎșÎŹÏÎčÏƒÏ„ÎżÏ‚, - TrĂšs sainte mĂšre de Dieu), est l’une des plus cĂ©lĂšbres Ă©glises grecques orthodoxes d’Istanbul (Turquie). TransformĂ©e en mosquĂ©e en 1591 aprĂšs la conquĂȘte par Mehmet II elle prit alors le nom de mosquĂ©e Fethiye (en turc : Fethiye Camii – mosquĂ©e de la conquĂȘte). Une partie de celle-ci, le parecclesion, sert aujourd’hui de musĂ©e.

Église Pammakaristos
Image illustrative de l’article Église Pammakaristos
ExtĂ©rieur de l’église Pammakaristos et du parecclesion
Présentation
Culte Église orthodoxe puis mosquĂ©e
DĂ©but de la construction XIe siĂšcle
Style dominant Architecture byzantine
Site web muze.gen.tr/muze-detay/fethiye
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Empire byzantin Empire byzantin (jusqu'en 1453)
Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman (1453-1923)
Drapeau de la Turquie Turquie (depuis 1923)
Ville Istanbul
CoordonnĂ©es 41° 01â€Č 45″ nord, 28° 56â€Č 47″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Constantinople
(Voir situation sur carte : Constantinople)
Église Pammakaristos
GĂ©olocalisation sur la carte : Istanbul
(Voir situation sur carte : Istanbul)
Église Pammakaristos
GĂ©olocalisation sur la carte : Turquie
(Voir situation sur carte : Turquie)
Église Pammakaristos

L’édifice est l’un des plus importants exemples de l’architecture palĂ©ologienne et le dernier Ă©difice prĂ©-Ottoman Ă  avoir abritĂ© le patriarcat ƓcumĂ©nique avant la conquĂȘte. De nos jours, elle contient la plus grande collection de mosaĂŻques byzantines d’Istanbul aprĂšs Sainte-Sophie et l’église Saint-Sauveur-in-Chora.

Emplacement

L’église est situĂ©e dans le quartier Çarșamba du district de Fatih , dans l’enceinte des murailles de Constantinople. Elle surplombe la Corne d’Or.

Histoire

Intérieur du parecclesion.
Saint GrĂ©goire l’Illuminateur, patron de l’Église armĂ©nienne.
Le dĂŽme central du parecclesion reprĂ©sentant le Christ Pantocrator entourĂ© des prophĂštes de l’Ancien Testament.
MosaĂŻque reprĂ©sentant le Christ sur fond d’or.
Mosaïque représentant saint Antoine.

Selon la plupart des Ă©rudits, l’église aurait Ă©tĂ© construite au XIe siĂšcle ou au XIIe siĂšcle. Certains historiens et archĂ©ologues en attribuent la structure originelle Ă  Michel VII Doukas (1071-1078), d’autres croient que sa fondation daterait de la pĂ©riode des ComnĂšne[1]. Une inscription, maintenant perdue, mentionne un certain Jean ComnĂšne et sa femme Anna [2].

Une chapelle latĂ©rale (parecclesion ou parekklesion) fut ajoutĂ©e sur le cĂŽtĂ© sud de l’église au dĂ©but de l’ùre des PalĂ©ologue, dĂ©diĂ©e au Verbe de Dieu (Christos ho Logos - Le terme Logos dĂ©signe dans la thĂ©ologie orientale orthodoxe la seconde personne de la sainte TrinitĂ©)[3]. Ce petit sanctuaire fut Ă©rigĂ© par Martha Glabas en mĂ©moire de son mari dĂ©cĂ©dĂ©, le protostrator Michel Glabas TarchaniotĂšs (lien), gĂ©nĂ©ral d’Andronic II PalĂ©ologue quelque peu aprĂšs l’an 1310[4]. Une Ă©lĂ©gante inscription en l’honneur du Christ, rĂ©digĂ©e par le poĂšte Manuel PhilĂšs court le long du parecclesion tant Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur. Alexis Ier et sa fille Anna y furent inhumĂ©s [5].

On profita de cette addition pour rĂ©nover le corps de l’église comme le montre l’étude du templon[N 1] - [3]. AprĂšs la chute de Constantinople, le siĂšge du patriarcat ƓcumĂ©nique fut transfĂ©rĂ© d’abord Ă  l’église des Saints-ApĂŽtres, puis, en 1456, Ă  l’église Pammakaristos oĂč il demeura jusqu’en 1587.

En 1587, le sultan Murad III confisqua l’église qu'il transforma en mosquĂ©e Ă  laquelle il donna le nom de Fetih (la ConquĂȘte) pour cĂ©lĂ©brer la conquĂȘte de la GĂ©orgie et de l’AzerbaĂŻdjan. La plupart des murs intĂ©rieurs furent alors dĂ©truits pour laisser plus de place Ă  la salle de priĂšre.

NĂ©gligĂ© par la suite, l’ensemble architectural fut restaurĂ© en 1949 par le Byzantine Institute of America et par Dumbarton Oaks qui lui rendirent sa splendeur originelle[1]. Depuis lors, l’édifice central est demeurĂ© une mosquĂ©e, mais le paracclesion est devenu un musĂ©e.

Architecture et décoration

L’édifice de la pĂ©riode comnĂ©nienne Ă©tait une Ă©glise dotĂ©e d’une travĂ©e principale et de deux dĂ©ambulatoires[N 2] ainsi que trois absides[N 3] et un narthex[N 4]. Tel que pratiquĂ©e pendant la pĂ©riode comnĂ©nienne, la maçonnerie utilisait la technique dite de la "brique en retrait" qui consiste Ă  aligner les briques en retrait du mur et Ă  les cimenter dans un lit de mortier que l’on peut encore voir dans l’église et dans la citerne souterraine[1]. L’édifice original fut considĂ©rablement modifiĂ© lorsqu’il fut transformĂ© en mosquĂ©e. Les arcades qui reliaient les collatĂ©raux[N 5] au dĂ©ambulatoire furent supprimĂ©es et remplacĂ©es par une large voute permettant d’élargir la nef. Les trois absides furent Ă©galement supprimĂ©es; Ă  leur place on construisit un large dĂŽme orientĂ© vers l’est contrairement Ă  l’orientation gĂ©nĂ©rale de l’édifice.

De l’autre cĂŽtĂ©, le parecclesion est l’un des plus beaux exemples d’édifices datant de la fin de la pĂ©riode byzantine de Constantinople. Son architecture est celle d’une Ă©glise-Ă -croix-inscrite[N 6] avec cinq dĂŽmes, mais les proportions des plans vertical et horizontal sont beaucoup plus grandes que la norme d’alors.

MĂȘme si le revĂȘtement intĂ©rieur de marbre colorĂ© a presque complĂštement disparu, le sanctuaire renferme encore nombre de panneaux de mosaĂŻques lesquels, s’ils ne sont pas aussi variĂ©s et bien conservĂ©s que ceux de l’église Saint-Sauveur-in-Chora, sont une source d’information pour mieux comprendre l’art byzantin de l’époque.

Sous le dĂŽme principal on trouve une reprĂ©sentation du Christ Pantocrator[N 7], de prophĂštes de l’Ancien Testament (MoĂŻse, JĂ©rĂ©mie, Sophonie, MichĂ©e, JoĂ«l, Zacharie, Abdias, Habacuc, Jonas, Malachie, ÉzĂ©chiel et ÉsaĂŻe). Dans l’abside, le Christ hyperagathos est reprĂ©sentĂ© avec la Vierge Marie et Saint-Jean Baptiste. Sur le cĂŽtĂ© droit du dĂŽme, une reprĂ©sentation du baptĂȘme de JĂ©sus a survĂ©cu.

Notes

  1. BarriÚre séparant le clergé des fidÚles dans les églises orthodoxes, correspondant au chancel des églises occidentales
  2. Galerie autour du rond-point qui double le chƓur et l'abside d'une Ă©glise.
  3. Partie saillante en demi-cercle d'un bĂątiment monumental ou privĂ©. Dans les Ă©glises chrĂ©tienne, l’abside termine le chƓur soit par un hĂ©micycle, soit par des pans coupĂ©s, soit par un mur plat.
  4. Portique interne ménagé à l'entrée de certaines églises paléochrétiennes ou médiévales qui fait transition entre l'extérieur et l'intérieur, le profane et le sacré, avant d'accéder à la nef proprement dite.
  5. Dans le domaine de l'architecture chrétienne, un vaisseau latéral de la nef d'une basilique, ou d'un édifice à plan basilical, de part et d'autre du vaisseau central
  6. Une église à croix inscrite est centrée autour d'un naos divisé en neuf baies par quatre colonnes de pierre, la baie centrale étant généralement plus grande que les huit autres et couronnée par un dÎme.
  7. Représentation artistique de Jésus Christ dans son corps glorieux par opposition aux représentations plus humaines du Christ souffrant la Passion sur la Croix, ou celle de l'Enfant-Jésus.

Références

  1. Mathews (1976) p. 346
  2. « Mosaics - History - Church of Theotokos Pammakaristos, URL : https://www.pallasweb.com/deesis/mosaics-church-theotokos-pammakaristos.html
  3. Mathews (1976) p. 347
  4. Mathews (1976) p. 357
  5. « Pammakaristos Church (Fethiye Museum)», URL : https://hagiasophiaturkey.com/pammakristos-church-fethiye-museum/.

Bibliographie

  • (fr) Mamboury, Ernest. Byzance - Constantinople - Istanbul (3 ed.). Istanbul: Milli NeƟriyat Yurdu, 1933.
  • (en) Mathews, Thomas F. The Byzantine Churches of Istanbul: A Photographic Survey. University Park: Pennsylvania State University Press, 1976. (ISBN 0-271-01210-2).
  • (en) Belting, Hans; Mouriki, Doula; Mango, Cyril (1978). Mosaics and Frescoes of St Mary Pammakaristos (Fethiye Cami Istanbul). Dumbarton Oaks Pub Service, 1978. (ISBN 0-88402-075-4).
  • (en) Harris, Jonathan (2007). Constantinople: Capital of Byzantium. Hambledon/Continuum, 2007. (ISBN 978-1-84725-179-4).

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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