Édouard Ordinaire
Hubert Joseph Édouard Ordinaire, né le à Besançon (Doubs) et mort le à Maisières-Notre-Dame (Doubs) est un médecin, alpiniste, publiciste et homme politique français.
Préfet du Doubs | |
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Député français |
Naissance | |
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Décès |
(à 74 ans) Scey-Maisières |
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Sport | |
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Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/169/2)[1] |
Biographie
Fils de Désiré Ordinaire, recteur de l'académie de Strasbourg[2], il étudie la médecine dans cette même ville et sort diplômé en 1836. Il séjourne de 1837 à 1841 à Paris, où il devient phalanstérien (fouriériste), « médecin fouriériste dissident »[3]. Il travaille de 1841 à 1851 à l'école de médecine de Besançon.
Alpiniste, il réussit en cinq jours deux fois l'ascension du Mont-Blanc en 1843[4] et en 1847, il réussit à atteindre le Silbersattel (4 511 m) avec Victor Puiseux et autres par le glacier du Mont Rose[5].
En 1848, il fonde le Républicain de France-Comté et se fait candidat pour le Doubs aux élections de 1848, mais il n'est pas élu. Il est maire de Maisières de 1854 à 1870. En 1867, il est élu conseiller général du Doubs pour le canton d'Ornans. Il est lié au peintre Gustave Courbet avec lequel il a une correspondance ; les deux fils d'Édouard, Olivier et surtout Marcel, assisteront le peintre[6]. Son pamphlet contre le régime impérial: Une élection dans le Grand-duché de Gerolstein, se déroule à Ornans. Cela lui vaut d'être destitué de sa fonction de maire. Il est député républicain du Doubs de 1869 à 1870. Il siège à gauche et vote systématiquement contre l'Empire.
Il est brièvement préfet du Doubs entre le et le , démissionnant face aux enjeux militaires[7] - [8] sous la pression de la population et de Léon Gambetta[9] - [10]. Entre-temps il aura fondé une Ligue républicaine de l'Est le , et si la formation est d'inspiration patriotique elle s'avère néanmoins directement contrôlée par des membres de l'AIT qui s'impliqueront dans les préparatifs de la Commune de Besançon[11]. Il est nommé maire de Besançon (apparemment sans entrer en fonction), avant de se retirer de la vie politique.
Il entre en 1846 à la loge maçonnique "Sincérité, Parfaite Union et Constance Amitié" du Grand Orient de France et sera l'interlocuteur de Proudhon à son intronisation en 1847. Il est promu maître cette même année.
Publiciste, il écrit surtout des textes politiques, non dépourvus d'humour.
Publications
- Aux phalanstériens. La commission préparatoire de l’Institut sociétaire, 1837[12].
- Une élection dans le Grand-duché de Gerolstein, 1867.
- Lettre électorale d'un maire de village à ses collègues, 1868[13].
- Lettre circulaire de la Ligue de "l'Est" pour la défense de la République, 1870[14].
- Des candidatures officielles et de leurs conséquences, 1870[15].
- Du perfectionnement de la race préfectorale, 1870[16].
- Veillées franc-comtoises, 1873[17].
Notes et références
- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1462 »
- Emile Fourquet, Les Hommes Célèbres de Franche-Comté, Marseille, Laffite Reprints, , 589 p. (ISBN 2-86276-238-5), Page 370.
- Nathalie Brémand, Édouard Ordinaire. Lettre à M. Victor Considerant et aux partisans de l'École sociétaire. Les premiers socialismes - Bibliothèque virtuelle de l’Université de Poitiers, 22 octobre 2009 [lire en ligne]. Consulté le 7 novembre 2016.
- E. Gaillard, « Edouard Ordinaire's two ascends of Mont Blanc in 1843 », in: The Alpine Journal, 57, (280), 1950, p. 501-506.
- (de) Wolfgang Pusch, Helmut Dumler, Willi P. Burkhardt, Viertausender der Alpen Bergverlag Rother GmbH, 2013 p. 119.
- Petra ten-Doesschate Chu, Correspondance de Courbet, Paris, Flammarion, 1996 p. 274, note.
- Édouard Ordinaire sur le site officiel des Archives Nationales (consulté le ).
- Vincent Wright et Éric Anceau, Les préfets de Gambetta, Presses Paris Sorbonne, 2007, page 337.
- Édouard Ordinaire sur le site du Maitron (consulté le ).
- Jean-Luc Gantner pour France 3 Franche-Comté, « Édouard Ordinaire : un homme politique franc-comtois pas si « Ordinaire » ! » (consulté le ).
- (fr) Michel Cordillot, La naissance du mouvement ouvrier à Besançon - la Première internationale 1869-1872, Besançon, Cahier d'Études comtoises, , 83 p. (ISBN 2251604197), page 45.
- premierssocialismes.edel.univ-poitiers.fr.
- gallica.
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- gallica.
- gallica.
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Annexes
Sources
- « Édouard Ordinaire », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Edward Castleton, « Le moment "proudhonien" de Gustave Courbet ? Max Buchon, Edouard Ordinaire et les Opinions et propos d'un citoyen d'Ornans », Courbet, peinture et politique, Besançon, Éd. du Sekoya, collection « Les cahiers de l'ethnopôle », 2013, p. 25-49.