Édouard Colonne
Judas Colonne[1] dit Édouard Colonne[2], né le à Bordeaux et mort le à Paris, dans le 16e arrondissement[3], est un violoniste et chef d'orchestre français.
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(Ă 71 ans) Paris |
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Irma Marié de l'Isle (d) (jusqu'en ) Eugénie Vergin (de à ) |
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Il est le fondateur des Concerts Colonne en 1873.
Biographie
Origines et formation
Édouard Colonne est né dans une famille de musiciens d'origine juive italienne (Colonna) : son grand-père Raphaël (1785-1853)[4] et son père Abraham (1812-1875)[5] étaient l'un et l'autre des musiciens professionnels.
Il entre au Conservatoire de Paris en 1856 et remporte un premier prix d'harmonie en 1858 puis, en 1863, un premier prix de violon.
Carrière
Durant ses études au conservatoire, il est violoniste du rang au Théâtre-Lyrique (actuellement théâtre de la Ville) avant de devenir, en 1858, premier violon à l'orchestre de l'Opéra de Paris. Il est également second violon du Quatuor Lamoureux, aux côtés du violoniste Charles Lamoureux (lequel fondera par la suite l'orchestre Lamoureux, grand rival des Concerts Colonne), puis dans l'orchestre de Jules Pasdeloup, où il effectue ses premières armes à la baguette.
En 1873, grâce aux fonds apportés par la maison d'édition musicale Hartmann, il fonde le « Concert National » au théâtre de l'Odéon. Il donne, lors du concert inaugural, la première mondiale de l'oratorio de César Franck Rédemption, avec Vincent d'Indy à la direction du chœur.
Après le retrait de Hartmann en raison de difficultés financières, il crée son propre orchestre, les  Concerts du Châtelet, rapidement rebaptisé  Association artistique des Concerts Colonne. En résidence au théâtre du Châtelet, l'orchestre se fait une spécialité du répertoire français contemporain.
En 1892, il est nommé directeur artistique de l'orchestre de l'Opéra de Paris, où il avait débuté, mais il n'y reste qu'une saison, préférant se consacrer désormais à sa propre formation.
Il est, avec André Messager et Camille Chevillard, l'un des trois chefs français de renom pionniers de l'enregistrement orchestral. En 1906-1907, il réalise une vingtaine d'enregistrements pour Pathé à la tête d'un orchestre réduit, comme l'imposait à l'époque la technique de prise de son par cornet acoustique.
Colonne meurt en à son domicile parisien, 21 rue Louis-David[6], des suites d'une longue maladie. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise[7] - [8].
Famille
Époux en premières noces d'Irma Marié de L'Isle (1841-1891)[9], sœur de la cantatrice Célestine Galli-Marié, il a deux enfants, Mathilde (1862-?), qui épousera le compositeur et éditeur de musique Antony Choudens[10] puis en juin 1896 le banquier Hermann Hirsch-Neumann, et Édouard (1863-1882)[11].
Colonne se remarie en [12] avec la soprano et professeur de chant Eugénie Vergin (1854-1941)[13], avec qui il a deux autres enfants, Félix (1888-?) et Daniel (1892-1916)[14].
Aucun de ses quatre enfants ne semble avoir laissé de descendance.
Distinctions
- D'Édouard Colonne
- Officier d'Académie (1877)
- Chevalier de l'Ordre du Christ (Portugal)
- Chevalier de l'Ordre impérial de la Rose (Brésil)[15]
- Chevalier de la Légion d'honneur au titre du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (décret du )[16]
- Officier de la Légion d'honneur au titre du ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts (décret du )[17]
- D'Eugénie Vergin-Colonne
- Officier d'Académie (arrêté du )
- Officier de l'Instruction publique (arrêté du )
- Chevalier de la Légion d'honneur au titre du ministère de l'Instruction publique (décret du )[18]
Postérité
Plusieurs rues portent son nom en France :
- Rue Édouard-Colonne dans le 1er arrondissement de Paris, depuis 1912.
- Rue Édouard Colonne à Bordeaux, sa ville natale.
- Rue Édouard Colonne à Aix-les-Bains.
- Rue Édouard Colonne à Nanterre.
Une salle du musée Hector-Berlioz à la Côte-Saint-André porte également son nom.
Par contre, aucune plaque commémorative n'a, à ce jour, été apposée sur sa maison natale à Bordeaux au 230, rue Sainte-Catherine[19], ni sur son dernier domicile parisien au 21, rue Louis-David.
Discographie
- Édouard Colonne, Intégrale des enregistrements Pathé-Saphir, Tahra, 1999, réf. COL 001 [gravures d'œuvres de Beethoven, Berlioz, Bizet, Brahms, Chopin, Delibes, Godard, Gounod, Massenet, Mozart, Saint-Saëns, Schubert, Wagner, Weber et Widor réalisées en 1906-1907 et numérisées par Claude Fihman].
Iconographie
- Photographie d'Édouard Colonne[20].
- Colonne conduit, lithographie d'Hector Dumas.
- M. Edouard Colonne laissant Ă©chapper un pianissimo, dessin de Charles LĂ©andre[21].
- Portrait d'Édouard Colonne gravé par Henri Othon Brauer pour l'album d'Angelo Mariani vantant son cordial en 1894[22].
- Photographie d'Édouard Colonne par Nadar en 1900.
Références
- Par son père, il était d'origine italienne (Colonna) et, par sa mère, avait de lointaines ascendances portugaises (Ferreira).
- À ses débuts, il était également connu sous le nom de Jules Colonne.
- Acte de décès n° 473 (vue 30/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1910.
- Né Colonna, Raphaël Colonne était originaire de Nice, qui dépendait alors du royaume de Sardaigne.
- Chef d'orchestre du théâtre des Funambules, place des Quinconces, il était également professeur de violon et marchand d'instruments de musique cours Napoléon, actuel cours Victor-Hugo.
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue Louis-David », p. 53-54.
- 9e tombe à droite de celle d'Oscar Wilde. « Chronique musicale. Mort de M. Édouard Colonne », Le Journal amusant, 9 avril 1910, p. 14, lire en ligne sur Gallica.
- « Quinzaine de deuils. Édouard Colonne », Comoedia illustré, 15 avril 1910, p. 5, lire en ligne sur Gallica.
- Acte de mariage n° 767 (vue 4/31) avec mention marginale du divorce. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 18e arrondissement, registre des mariages de 1869.
- Acte de mariage n° 1165 (vue 14/31) avec mention marginale du divorce. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 9e arrondissement, registre des mariages de 1887.
- Acte de naissance n° 715 (vue 3/31) avec mentions marginales de reconnaissance et de légitimation. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 18e arrondissement, registre des naissances de 1863.
- Acte de mariage n° 937 (vue 6/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 9e arrondissement, registre des mariages de 1886.
- Notice biographique de Célestine Galli-Marié sur musimem.com.
- Souffrant du mal de Pott, ce dernier meurt à l'hôpital maritime de Berck à l'âge de 24 ans.
- Renseignements divers. Édouard Colonne. Chronique de la jeunesse, supplément du Journal de la jeunesse n° 1955 du 21 mai 1910, p. 3-4, lire en ligne sur Gallica.
- Parrain : le magistrat et député Edmond Turquet, sous-secrétaire d'État à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts.
- Parrain : le compositeur et organiste Théodore Dubois, directeur du Conservatoire, membre de l'Académie des beaux-arts. Dossier LH/573/71. Ministère de la Culture, base Léonore.
- Parrain : le compositeur, pianiste et chef d'orchestre Gabriel Pierné, successeur de son mari à la tête des Concerts Colonne. Dossier LH19800035/0133/16869. Ministère de la Culture, base Léonore.
- Choses de province. La jeunesse d'Édouard Colonne à Bordeaux. Journal des débats, 16 octobre 1922, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
- Par l'atelier Benque et Cie.
- Paru dans la rubrique « Les Tempêtes Sonores - Les Concerts du Châtelet » de la revue Le Rire en 1890.
- « Édouard Colonne », dans Figures contemporaines tirées de l'album Mariani, lire en ligne sur Gallica.
Annexes
Bibliographie
- Les Illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, présentation en ligne)