École de médecine de l'AOF
L'École de médecine de l'Afrique-Occidentale française a été fondée en 1918, est devenue École préparatoire de médecine et pharmacie de Dakar en 1953, puis École nationale de médecine et pharmacie en 1958.
Historique
L'assistance médicale indigène
En 1906, le corps des « Aides médecins indigènes » est créé par le gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (AOF), Ernest Roume. Il faut avoir un certificat d'études primaires et se former pendant 30 mois avant d'être affecté dans les services publics de l'assistance médicale indigène.
Plus tard, les taux de scolarisation et le niveau d’instruction s’étant élevés, il apparaît judicieux de créer une école de médecine.
L'école de médecine de l'AOF
Le , l'École de médecine de l'AOF (Afrique-Occidentale française) appelée aussi Jules Carde a été créée (à la suite du décret du ) afin de former des médecins « auxiliaires » pour seconder les médecins coloniaux ainsi que des pharmaciens « auxiliaires » et des sages-femmes. Elle est inaugurée et dirigée par Aristide Le Dantec, directeur de l'hôpital indigène. Presque tous les enseignants appartiennent au Corps de santé colonial puis en 1927 (date de création des concours internes), les chefs de service deviennent des agrégés du Corps. Les médecins sont par contre tous des médecins coloniaux, les derniers étant Dejou*, Bergeret* et Sohier*.
Les élèves viennent des écoles normales de chaque territoire de l’AOF. Ils se retrouvent à l’école normale fédérale, sise d’abord à Saint Louis, puis à Gorée, enfin à Sébikotane, près de Dakar, sous le nom d’école William Ponty. Après deux années de tronc commun avec les futurs instituteurs et les futurs commis d’administration, un concours sélectionne les élèves-médecins et pharmaciens. Ceux-ci suivent sur place une année de sciences fondamentales avant d’intégrer l’école de médecine. Après la réforme de 1944, l’école forme également les personnels originaires de l’Afrique-Équatoriale française, du Cameroun et du Togo et destinés à y servir. Les premiers viennent de l’école normale Edouard Renard de Brazzaville[1].
Les élèves sont sélectionnés par un concours à l'École William Ponty.
Il existe quatre sections :
- médecine (4 ans d'études)
- pharmacie (3 ans d'études)
- sages-femmes (3 ans d'études)
- vétérinaires (3 ans d'études) qui sera transférée à Bamako au Mali
Il n'y a pas encore de diplômes d'état, les études sont sanctionnées par une qualification administrative : médecins ou pharmaciens « auxiliaires »... En 1944, à la suite d'une réforme, l'école forme aussi des élèves de l'AEF au Congo (École Edouard Renard de Brazzaville), Cameroun (École de santé d'Ayos), Togo et les élèves deviennent des médecins ou pharmaciens « africains ».
Une élite de futurs hommes politiques africains seront élèves de cette école. Un des plus connus est Félix Houphouët-Boigny (Ex-Président de la Côte d'Ivoire), major de la promotion 1925.
À partir de 1950, l'école dépend de l'université et de l'éducation nationale française : c'est le début à la préparation des diplômes d'État.
Bilan à la fermeture de l'École en juillet 1953 après 32 promotions :
- 582 médecins
- 87 pharmaciens
- 447 sages-femmes
L'école de médecine et pharmacie de Dakar
En 1953, elle devient l'« École préparatoire de médecine et pharmacie de Dakar ». C'est une faculté dépendante du ministère français de l'Éducation nationale qui délivre des diplômes d'état. Elle assure les trois premières années de formation qui se déroulent par la suite pendant trois ans en France et essentiellement à Bordeaux.
L'école nationale de médecine et pharmacie
En 1958, elle devient l'« École nationale de médecine et pharmacie » et en 1960, elle délivre sur place des diplômes équivalents à ceux délivrés par l'Éducation nationale française. Les médecins et pharmaciens coloniaux auront un rôle important au début en tant que chargés de cours ou vacataires. Plusieurs de leurs élèves passent leur agrégation en France et assurent la relève de l'enseignement.
Notes et références
- « ASNOM - Association Amicale Santé Navale et d'Outre Mer », sur www.asnom.org (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- « L'École de médecine indigène de l'Afrique occidentale française », Bulletin d'Informations et de Renseignements (AOF), n° 199, , p. 303-306
- « La première école de médecine d'Afrique noire est inaugurée à Dakar », Bulletin d'information de l'AOF, n° 76, , p. 8-9