Ăcole Mudra
Mudra (Centre de Perfectionnement et de Recherche des InterprÚtes du Spectacle) est une école de danse ouverte à Bruxelles en Belgique entre 1970 et 1988 par Maurice Béjart, pour concrétiser sa philosophie personnelle du ballet moderne.
Fondation | |
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Dissolution | |
Successeur |
Sigle |
(en) Mudra International |
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Type |
Ăcole de danse |
Forme juridique | |
SiĂšge | |
Pays | |
Coordonnées |
50° 50âČ 08âł N, 4° 19âČ 51âł E |
Fondateur | |
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Directeurs | |
Affiliation |
BCE | |
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OpenCorporates |
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Historique
Origines
Son nom provient d'un terme sanskrit MudrÄ qui signifie « signe » et dĂ©signe le « geste rituel ».
SituĂ©e au 103, rue Bara Ă Anderlecht (RĂ©gion de Bruxelles-Capitale), et dirigĂ©e entre autres par Micha van Hoecke, Allan Tung et Jan Nuyts, lâĂ©cole est intimement liĂ©e Ă la compagnie de danse Ballet du XXe siĂšcle installĂ©e dans les mĂȘmes locaux. Cette troupe rĂ©sidente fut crĂ©Ă©e en Belgique par Maurice BĂ©jart dix ans auparavant, dans le cadre de son engagement par Maurice Huisman, le directeur du thĂ©Ăątre de La Monnaie.
La formation dâabord prĂ©vue sur trois ans sera rĂ©duite progressivement Ă deux ans par manque de financement et de soutien politique et cal un peu avant le dĂ©part de Maurice BĂ©jart pour la Suisse. D'autres disciplines y sont alors enseignĂ©es en plus de la danse classique et contemporaine, telles que le chant, le rythme, le solfĂšge, la scĂ©nographie, par diffĂ©rents professeurs tel qu'Alfons Goris, Louis-Jacques Rondeleux et Fernand Schirren.
Influence dans le monde
Mudra-Afrique est une école fondée en 1977 à Dakar, avec le soutien de Léopold Sédar Senghor par Béjart et la chorégraphe et danseuse franco-sénégalaise Germaine Acogny[1]. Elle en sera la directrice jusqu'à la fermeture de l'école en 1985[2].
Plusieurs projets ont germĂ© avec pour objectif de fonder dâautres Ă©coles similaires en France (avec lâappui du ministre de la culture Jack Lang), en Iran, ou au Japon, mais ces projets resteront toujours plus ou moins Ă lâĂ©tat dâĂ©bauches[3] - [4].
Fermeture
En 1987, en dĂ©pit du succĂšs populaire des ballets de Maurice BĂ©jart, lâaventure belge de BĂ©jart est elle-mĂȘme interrompue aprĂšs 27 ans, lorsque Gerard Mortier, le nouvel intendant de La Monnaie, lui oppose sa vision personnelle. Le manque de soutien pousse Maurice BĂ©jart Ă quitter la Belgique avec sa compagnie. Gerard Mortier choisit Mark Morris comme nouveau maĂźtre de ballet de l'institution[5] - [2] dont il oriente la programmation vers l'opĂ©ra et son renouveau formel.
Ă la suite de la diminution des soutiens culturels Ă ses projets, dont le dĂ©part de Maurice BĂ©jart, Mudra doit donc aussi fermer. Par le biais dâune visite officielle Ă lâĂ©cole de danse, puis par une nomination du chorĂ©graphe français comme Grand Officier de lâOrdre de la Couronne en 1988, Baudouin Ier, le roi des Belges, prend discrĂštement position dans ce conflit, et rend ainsi hommage Ă la rĂ©ussite belge du crĂ©ateur[2].
Ăcole-atelier Rudra
MalgrĂ© la perte de soutien et de financement politique en Belgique, lâindustriel Philippe Braunschweig â fondateur du Prix de Lausanne â et la fondation Philipp Morris en Suisse permettent en 1992 Ă Maurice BĂ©jart de rouvrir Ă Lausanne l'Ăcole-atelier Rudra. Cette institution est fondĂ©e autour dâune nouvelle troupe de spectacle : le BĂ©jart Ballet Lausanne.
HĂ©ritage P.A.R.T.S
En 1995, Ă lâinitiative de Bernard Foccroulle, qui succĂšde Ă Gerard Mortier comme directeur artistique de La Monnaie, la danseuse Anne Teresa De Keersmaeker, elle-mĂȘme issue de la Mudra, est nommĂ©e directrice de ballet de l'institution bruxelloise. En parallĂšle, elle crĂ©e Ă son tour Ă Bruxelles â « en remplacement de Mudra[6] » â son Ă©cole pluridisciplinaire de danse nommĂ©e « Performing Arts Research and Training Studios » (PARTS). De Keersmaeker engagera notamment son ancien professeur de rythme, Fernand Schirren, qui a composĂ© Ă plusieurs reprises la musique des Ballets[7].
Par année de promotion[8] :
- 1970 : Juliana Carneiro da Cunha, Pierre Droulers, Maguy Marin
- 1973 : Jean Gaudin, Yann Le Gac, Nicole Mossoux,
- 1974 : Bertrand d'At
- 1976 : MichÚle Anne De Mey, Hervé Diasnas, MichÚle Noiret,
- 1977 : Catherine DiverrĂšs, Nacho Duato,
- 1978 : Anne Teresa De Keersmaeker, Fumiyo Ikeda, Bernardo Montet
- 1980 : José Besprosvany
- 1981 : Sophie Blondy, Hervé Robbe, Carlotta Sagna
- 1982 : Thierry Smits
- 1984 : Emmanuelle Huynh
- 1985 : Claudio Bernardo
- 1987 : Karine Ponties
Notes et références
- Documentaire Mudra-Afrique sur le site de l'Unesco.
- (en) « Maurice Béjart: Influential choreographer who attracted huge audiences to ballet », The Independent, 24 novembre 2007.
- Rosita Boisseau, « Maurice Béjart, l'homme qui voulait amener le grand public à la danse », Le Monde, 22 novembre 2007.
- « Maurice Béjart : l'adieu à Bruxelles », Entretien avec Jacques De Decker en 1987. Sur le site www.bon-a-tirer.com, no 74 du 15 décembre 2007.
- (en) Joan Ross Acocella et Mark Morris, Mark Morris, Wesleyan University Press, 2004 (ISBN 9780819567314), p. 209.
- (de) Anne Teresa de Keersmaeker : Die Obsession mit der PrÀzision, www.kultiversum.de.
- Fernand Schirren sur le site du BĂ©jart Ballet Lausanne
- Dominique Genevois, Mudra, 103 rue Bara. L'Ăcole de Maurice BĂ©jart, 1970-1988, Bruxelles, 2016 (EAN 978-2-930146-39-3)