Zharifa Ghafari
Zharifa Ghafari est une entrepreneure et femme politique afghane, maire de Maydan Shahr de 2019 à 2021. Elle fuit l'Afghanistan en août 2021, peu après l'arrivée au pouvoir des Talibans ; elle reçoit des menaces de mort au motif qu'elle est une femme maire. Elle est réfugiée en Allemagne.
Zharifa Ghafari | |
Zharifa Ghafari en 2020. | |
Fonctions | |
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Maire de Maydan Shahr | |
– | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paktiya (Afghanistan) |
Nationalité | Afghane |
Diplômée de | Université du Panjab |
Profession | entrepreneure |
Distinctions | 100 Women |
Biographie
Zharifa Ghafari est la fille d’une institutrice et d’un colonel des brigades des commandos de l'Armée nationale afghane[1]. Elle grandit dans la province de Paktiya et va à l’école à Gardêz. Elle entre en 2009 à l’université du Panjab à Delhi en Inde, dont elle sort avec une maîtrise en économie en 2015[2].
Zharifa Ghafari est nommée maire de Maydan Shahr par le président Ashraf Ghani en , ayant obtenu les meilleurs résultats à un concours où elle était la seule femme. Alors qu’elle arrive pour prendre ses fonctions, son bureau est occupé par des hommes agressifs qui brandissent des bâtons et des pierres. Elle doit être évacuée par des officiers paramilitaires envoyés par la Direction nationale de la sécurité, le service de renseignement afghan. Elle réussit à reprendre ses fonctions huit mois plus tard, en [1] - [3]. Elle est alors considérée par la BBC comme l’une des 100 femmes les plus influentes dans le monde[4],
Zharifa Ghafari n’est pas la première femme à occuper un poste traditionnellement masculin en Afghanistan, mais c’est la première maire dans la province conservatrice de Wardak, où les talibans rencontrent un soutien important de la population[5]. Elle habite à Kaboul pour des raisons de sécurité, et effectue tous les jours l’aller-retour à Maydan Shahr. Elle a déjà reçu des menaces de mort de la part des talibans, de l’État islamique et de la mafia locale[1].
Elle reçoit, le , le prix international de la femme de courage, remis par Melania Trump, Première dame des États-Unis et Mike Pompeo, secrétaire d'État des États-Unis[6].
Après que les talibans ont pris le contrôle de la majeure partie de l'Afghanistan à la mi-août 2021, Gafari refuse de fuir et déclare qu'elle resterait dans l'attente de son sort : « Je suis assis ici et j'attends leur arrivée. Il n'y a personne pour m'aider et ma famille. Les talibans viendront chercher des gens comme moi et les tueront. Je ne peux pas quitter ma famille. Et en général, où dois-je aller ? »[7]. Cependant, le , elle fuit l'Afghanistan pour Istanbul, la capitale de la Turquie, avec son mari, sa mère et ses cinq sœurs[8] - [9]. Elle s'installe ensuite à Bonn en Allemagne[10] - [4].
Prix et distinctions
- 2019 : 100 Women de la BBC[5].
- 2020 : prix international de la femme de courage[6].
Publication
- Zarifa. Le combat d'une femme dans un monde d'hommes, avec Hannah Lucinda Smith, éditions Jean-Claude Lattès, coll. « Essais et documents », 2022[11] - [12].
Références
- (en) Fatima Faizi et Rod Nordland, « Afghan Town’s First Female Mayor Awaits Her Assassination », The New York Times, (consulté le ).
- (en) « Who is who in Afghanistan? », sur afghan-bios.info, (consulté le ).
- (en) Sayed Salahuddin, « Afghan women reach for the veil as Taliban re-emerges », sur Arab News, (consulté le ).
- « Réfugiée en Allemagne, la militante afghane des droits des femmes Zarifa Ghafari ne se résigne pas », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en) « BBC 100 Women 2019: Who is on the list? », sur BBC News (consulté le ).
- (en) Département d'État des États-Unis, « 2020 International Women of Courage Award », sur state.gov (consulté le )
- (en) « Female mayor in Afghanistan says she's waiting for Taliban to 'come ... and kill me' », sur NBC News (consulté le ).
- (de) Rainer Schulze, « Afghanische Bürgermeisterin: Rettung auf der „Frauenschiene“ », FAZ.NET,‎ (ISSN 0174-4909, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Dalia Faheid, « These Female Afghan Politicians Are Risking Everything For Their Homeland », NPR,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (de) Maria Stöhr, « Afghanistan: Frauenrechtlerin Zarifa Ghafari über ihre Flucht nach Deutschland », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le ).
- Patrice Moyon, Frédérique Jourdaa, « Rencontre. Zarifa Ghafari, Afghane survivante et rebelle », sur ouest-france.fr, .
- Ghazal Golshiri, « Réfugiée en Allemagne, la militante afghane des droits des femmes Zarifa Ghafari ne se résigne pas », sur lemonde.fr, .