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Zenobia Powell Perry

Zenobia Powell Perry, née le et morte le , est une compositrice, pianiste, professeure et militante des droits civils américaine[1] - [2]. Enseignante dans plusieurs universités historiquement noires, elle est à l'origine d'un style que l'écrivaine Jeannie Gayle Pool appelle « music with clear, classic melodies » (musique avec des mélodies claires et classiques)[2]. Son œuvre est jouée par l'Orchestre symphonique de Cleveland (en), l'Orchestre symphonique de Détroit et la West Virginia University Band and and Orchestra.

Zenobia Powell Perry
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  95 ans)
Xenia
SĂ©pulture
White Rose Cemetery (d)
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Wilberforce (-)
University of Arkansas Pine Bluff School of Agriculture Fisheries and Human Sciences (d) (-)
Université Tuskegee
Membre de
Maîtres
Robert Nathaniel Dett, Darius Milhaud, Allan Arthur Willman (en), William L. Dawson, Charles Jones (en)
Ĺ’uvres principales
Tawawa House (d)

Biographie

Enfance et Ă©ducation

Perry with music students and teachers in 1949, including Milhaud and Martens. Perry is on the left.
Perry avec des Ă©tudiants en musique et des professeurs en 1949, y compris Milhaud et Martens. Perry est sur la gauche.

Zenobia Powell naît à Boley, Oklahoma, dans ce qui était autrefois une ville principalement afro-américaine. Ses parents sont le Dr Calvin B. Powell, un médecin, et Birdie Thompson Powell (qui a quelques ascendances creek). Sa famille, bien éduquée, appartient à la classe moyenne[3]. Son grand-père, un ancien esclave, lui chante des negro spirituals traditionnels lorsqu'elle est enfant, ce qui plus tard influence son travail[4].

Enfant, Powell rencontre Booker T. Washington et chante pour lui lors de son passage à Boley le ; il déclare qu'elle est « une future Tuskegegiane »[5]. Powell prend des cours de piano avec Mayme Jones, un élève de Robert Nathaniel Dett[3]. Elle remporte un concours de piano en 1919. Powell apprend également à jouer du violon[6]. Cependant, une de ses plus grandes influences musicales vient d'Hazel Harrison, qu'elle a entendu en concert, ce qui la convainc d'étudier la musique.

En 1925, Powell obtient son diplôme à la Boley High School. Son père ne soutient pas sa décision d'étudier la musique, mais sa mère lui permet de poursuivre la musique en l'envoyant au conservatoire Cecil Berryman d'Omaha, Nebraska, en 1929[6]. Après le retour de Powell à Boley, Dett rend visite à sa famille pour leur demander de l'envoyer à l'Université de Hampton afin qu'elle étudie avec lui. Cependant, peu de temps après, Dett quitte Hampton pour l'École de musique Eastman et Powell décide d'aller prendre des cours privés avec Dett à Rochester, New York. Elle étudie avec lui jusqu'en [5].

En 1935, Powell poursuit ses études à l'Université Tuskegee contre la promesse faite à sa famille d'étudier aussi bien l'éducation que la musique[6]. À Tuskegee, elle étudie avec William Levi Dawson qui l'encourage à composer ; elle écrit déjà des arrangements pour le chœur de l'Université Tuskegee. Powell obtient son diplôme en 1938[7].

Après Tuskegee, Powell participe à un programme de formation des enseignants noirs lancé par Eleanor Roosevelt[2]. Cette dernière devient une mentore et amie de Powell, elle l'aide à financer ses études supérieures. En 1941, Zenobia Powell Perry prend des cours au Colorado State Teachers College et commence à y enseigner en 1942[5]. En 1945, elle obtient son Master of Arts du Colorado State College.

Zenobia Powell Perry commence sérieusement à écrire sa propre musique au cours des années 1950. De 1952 à 1954, elle suit un master en composition à l'Université du Wyoming, où elle travaille sous la direction d'Allan Arthur Willman (en), Darius Milhaud[7] et Charles Jones (en)[5].

Carrière

Zenobia Powell Perry travaille comme professeure pendant une grande partie de sa vie et commence à composer sérieusement vers l'âge de quarante ans[3]. De 1941 à 1945, elle enseigne tout en se formant au Colorado State Teachers College[5]. Deux ans plus tard, elle occupe un poste d'enseignante à l'Université de l'Arkansas à Pine Bluff (UAPB), où elle reste jusqu'en 1955[7]. De 1949 jusqu'à sa sortie de l'UAPB, elle fait des tournées avec Kelton Lawrence en tant que duo de piano pour recruter des étudiants pour l'UAPB.

De 1955 à 1982, Zenobia Powell Perry est compositrice à résidence et membre de la Central State University, à Wilberforce, Ohio[7]. Elle y continue son travail après sa retraite « au nom de la communauté afro-américaine »[8].

En 1998, elle est récompensée par l'Université du Wyoming, remportant le Prix des Arts et des Sciences de l'association des anciens élèves[9].

Travail

La musique de Zenobia Powell Perry est classique et « incorpore de légères dissonances contrapontiques et tonales, avec une certaine influence du jazz et de la musique folk. »[1]. Zenobia Powell Perry écrit de la musique pour orchestre et pour des groupes, de la musique de chambre et des pièces pour piano. Une messe et un opéra, Tawawa House, figurent aussi dans son répertoire.

Tawawa House

Représentation de Tawawa House à Modesto en 2014

Tawawa House, l’œuvre majeure de Zenobia Powell Perry, est un opéra écrit en 1985. Il est créé à la Central State University en 1987, mis en scène par Lois McGuire et Cheryl Welch. L'orchestre est dirigé par Donald Carro[10]. En 2014, il est repris avec une mise en scène nouvelle et une partition complète à l'Opéra de Townsend à Modesto, en Californie[11].

Tawawa House se déroule en 1852. L'histoire racontée dans l'opéra met en scène la vie d'esclaves en fuite[12].

Dans la ville de Wilberforce, Ohio, il y avait un point d'eau appelé Tawawa par les Amérindiens de la région[10]. Une grande maison de 300 chambres, qui servait d'hôtel, devint connue sous le nom de « Maison Tawawa ». La maison faisait partie du chemin de fer clandestin. Plus tard, le site est devenu le Wilberforce College, premier établissement appartenant à des Noirs aux États-Unis. Lorsque Zenobia Powell Perry déménage pour la première fois à Wilberforce, elle commence à faire des recherches sur l'histoire de la ville et découvre l'histoire de Tawawa House[2]. Elle dédie l'opéra à ses parents.

L'opéra commence par une ouverture utilisant « des lignes mélodiques pentatoniques et des harmonies basées sur des accords de septième, neuvième et onzième »[2]. La partition de Tawawa House reflète l'influence de ses professeurs, Dett, Dawson et Milhaud[11]. Tawawa House présente une « fusion unique de Negro Spirituals traditionnels et de musique classique occidentale »[13].

Archives

Les documents de Zenobia Powell Perry sont conservés au Centre de recherche sur la musique noire du Collège Columbia de Chicago (en). La collection s'intitule Zenobia Powell Perry Scores and Music Manuscripts. Cette collection consiste principalement en compositions originales et manuscrits produits par Zenobia Powell Perry elle-même[14].

Vie personnelle

En 1932, Zenobia Powell épouse le violoniste "King" Earl Gaynor. Pendant qu'elle est enceinte, Gaynor s'en va et elle élève son fils seule[3]. Ils divorcent en 1933. Son fils, Lemuel, meurt en 1944 à l'âge de 11 ans d'une rupture d'appendice[5].

En 1941, elle épouse Jimmie Rogers Perry et ils ont une fille, Janis, en 1943. Zenobia Powell Perry divorce à nouveau quand sa fille est encore petite[2]. Elle élève sa fille seule tout en travaillant pour ses études et comme professeure.

En 1962, elle rejoint la NAACP pour aider Ă  la lutte pour les droits civils[2].

En 1989, elle est diagnostiquée et traitée pour un cancer du sein, et sa santé se détériore jusqu'à sa mort en 2004.

Reconnaissance

Ses honneurs les plus importants comprennent :

Récompenses des institutions de l'Ohio pour ses réalisations et contributions à la culture de l'Ohio.

  • 1987 : Citation service distinguĂ© Ă  l'Ohio dans le domaine de la musique, par l'Association des bibliothèques de l'Ohio.
  • 1988 : HonorĂ©e par l'Organisation nationale des femmes de l'Ohio au Banquet NOW de Columbus dans le cadre de la deuxième cĂ©lĂ©bration annuelle de l'histoire des femmes.
  • 1991 : IntronisĂ©e dans le Temple de la renommĂ©e des femmes du comtĂ© de Greene (Ohio).
  • 1993 : IntronisĂ©e dans le Temple de la renommĂ©e des Senior Citizens de l'Ohio.
  • 1998 : NommĂ©e dans le Top Ten women de 1998 par le Dayton Daily News.
  • 1999 : Prix Femme de l'annĂ©e, Paul Laurence Dunbar House State Memorial, Dayton, Ohio.
  • 2000 : NommĂ©e 2000 Outstanding Senior Citizen du comtĂ© de Greene, Ohio.
  • 2002 : Prix Cultural Arts pour ses contributions exceptionnelles dans le domaine de l'Ă©ducation musicale, par le MusĂ©e national afro-amĂ©ricain de Wilberforce, Ohio.

Bibliographie

  • Jo Ann Lanier, The Concert Songs of Zenobia Powell Perry, (OCLC 22150454)
  • Jeannie Gayle Pool, American Composer Zenobia Powell Perry: Race and Gender in the 20th Century, Lanham, Maryland, Scarecrow Press, (ISBN 9780810863767)

Notes et références

  1. (en) Anne Gray, The world of women in classical music, La Jolla, Calif., WordWorld, , 207-208 (ISBN 978-1-59975-320-1, OCLC 123539910, lire en ligne)
  2. (en) Pool, « Zenobia Powell Perry, An American Composer » [archive du ], International Alliance for Women in Music, (consulté le )
  3. Jeannie Gayle Pool, American Composer Zenobia Powell Perry: Race and Gender in the 20th Century, Lanham, Maryland, Scarecrow Press, , 1–3 p. (ISBN 9780810863774)
  4. (en) « Tawawa House by Zenobia Powell Perry », Townsend Opera, (consulté le )
  5. (en) Pool, « Zenobia Powell Perry Chronology », Zenobia Powell Perry Website, (consulté le )
  6. (en) McBride, « American Composer Zenobia Powell Perry: Race and Gender in the 20th Century (review) », Notes, vol. 66, no 2,‎ , p. 313–316 (DOI 10.1353/not.0.0243)
  7. (en) Helen Walker-Hill, From Spirituals to Symphonies: African-American Women Composers and Their Music, Westport, Connecticut, Greenwood Press, , 39–40 p. (ISBN 9780252074547, lire en ligne)
  8. (en) « About the Dayton, Ohio Alumni Chapter of Mu Phi Epsilon » [archive du ], The Dayton Ohio Alumni Chapter of Mu Phi Epsilon, (consulté le )
  9. (en) « A & S Outstanding Alumna 1998 – Zenobia Powell Perry » [archive du ], College of Arts and Sciences, University of Wyoming (consulté le )
  10. (en) Terry Morris, « Music Carries 'Tawawa House », Dayton Daily News,‎ , p. 27 (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Price, « Zenobia Powell Perry Opera Premiered », Triangle of Mu Phi Epsilon, vol. 108, no 4,‎ , p. 18 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  12. (en) Loni Bramson, The Bahá’í Faith and African American History: Creating Racial and Religious Diversity, Lexington Books, (ISBN 978-1-4985-7003-9, lire en ligne)
  13. (en) « Tawawa House by Zenobia Powell Perry », sur Townsend Opera,
  14. (en) « Black Metropolis Research Consortium », sur www.lib.uchicago.edu (consulté le )
  15. « NOTEBOOK », www.ascap.com (consulté le )

Liens externes

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