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Yvonne Tremblay-Gagnon

Yvonne Tremblay-Gagnon ( - ) est une artiste-peintre et sculptrice québécoise, née à Métabetchouan au Lac-Saint-Jean. Elle a su intégrer des réflexions formelles et une interrogation identitaire. Son art est avant tout dominé par un désir d'approbation du grand public même si elle poursuit l'œuvre formelle de ses professeurs : Gatien Moisan et Lauréat Marois.

Yvonne Tremblay-Gagnon
Québec, 2004

DĂ©terminants

Déjà, être femme détermine l'être. Jeune mère, Yvonne créé des tableaux sous la base de petites images agrandies. Comme un enfant qui vient au monde. Son art repose alors sur sa capacité à rendre en grand ce qu'elle a mijoté en miniature. Les tableaux de cette époque (années 1960) sont peints à la spatule. De toutes ces expérimentations, une forme se dégage : ce que son mari, Claude, appelle l'époque des bouleaux, opposition nette entre le noir et le blanc.

Construction et auto-représentation

Sous l'influence de Gatien Moisan, Yvonne commence Ă  structurer l'espace pictural de façon rationnelle. La base est la perspective (classique et surrĂ©aliste Ă  la façon de Paul Delvaux). Ces structures offrent un cadre pour la reprĂ©sentation de la femme. L'auto-reprĂ©sentation est poussĂ©e Ă  son comble durant cette Ă©poque (annĂ©es 1970). Dans un article paru dans la revue Vie des Arts, Jacques Renaud prĂ©sente ainsi la dĂ©marche de la jeune crĂ©atrice : « Qu'y a-t-il de plus sĂ»r, quand on a le gĂ©nie pour le faire, que le support artistique — comparĂ© au support humain — pour se mettre soi-mĂŞme au monde[1]? » Autrement dit : « La tâche d'un artiste, c'est de se livrer en toute vĂ©ritĂ©, par le moyen d'expression qu'il a choisi. De lĂ  vient la force de l'art, mais de lĂ  aussi dĂ©coule le scandale dont il est très souvent la cause[2]. »

Miroir et Ă©rotisme

Une connivence entre elle et son mari est féconde pour créer des tableaux qui soient à la fois la représentation de la femme telle qu'elle se conçoit et la femme tel qu'en rêve l'homme. Dans la série Femmes de rêve et rêves de femmes, les tableaux sont des lieux de rencontre.

À la recherche d'un modèle, Yvonne découvre Nadine, une jeune femme qui évolue pendant trois ans sous ses yeux[3].

Vient ensuite la sĂ©rie des IcĂ´nes Ă©rotiques. Elle explique : « En empruntant aux icĂ´nes une partie de leur technique (huile et or sur bois) j'ai voulu montrer le caractère sacrĂ© que j'accorde au dĂ©sir amoureux[4]. Â»

Fantaisies

Assumant son rĂ´le de grand-mère, Yvonne crĂ©Ă© avec ses petits-enfants un rapport de similitude. Ainsi, ses tableaux exposent le prĂ©sent de l'enfant et la pensĂ©e de l'observatrice mĂ©morisant une pareille situation vĂ©cue. Ă€ ce sujet, elle Ă©crit : « Je dirais que l'Ĺ“uvre de crĂ©ation tient sa valeur spirituelle dans le fait que l'auteur et l'observateur se rejoignent, se retrouvent, se reconnaissent, se mesurent, se comparent[5]. Â»

DĂ©laissant l'huile, Yvonne se tourne vers l'aquarelle, l'acrylique et la sculpture.

Commandes spéciales

Tête d'Onésime Tremblay.

Claude Vaillancourt (juge) alors président de l'Assemblée nationale du Québec la choisit pour faire son portrait officiel.

L'éditeur Jean-Claude Larouche lui demande d'illustrer le roman La Promise du Lac de Philippe Porée-Kurrer. Alors Yvonne invite son modèle à prendre les poses de Maria Chapdelaine.

Denis Trottier lui propose de faire un buste d'OnĂ©sime Tremblay, son grand-père, figure emblĂ©matique de la TragĂ©die du lac Saint-Jean, qu'elle rĂ©alise et qui est exposĂ©, depuis le , Ă  MĂ©tabetchouan–Lac-Ă -la-Croix. Elle retire de cette expĂ©rience : « Beaucoup d'Ă©motions et de bonheur aussi. Le faire revivre, c'est comme une dette que je lui dois parce qu'il est toujours vivant pour nous, pour moi[6]. »

Anecdotes, quiproquos...

Jean, son deuxième fils

Des textes d'Yvonne, objets de livres, sont également présentés en ligne :

Références

Liens externes

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