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Yves de Boisboissel

Biographie

Carrière militaire

Issu d'une ancienne famille de la noblesse bretonne — sa famille possède le château de Pélem à Saint-Nicolas-du-Pélem —, Yves de Boisboissel prépare l'École navale, au collège Saint-Charles à Saint-Brieuc. Admissible deux années de suite, il échoue de très peu. Il fait l'École d'hydrographie du Havre où il obtient son brevet supérieur de capitaine au long cours[2] puis embarque sur un voilier pour y faire un tour du monde. Il intègre ensuite l'école spéciale militaire de Saint-Cyr dont il sort 8e en 1909[2]. Il est alors affecté au 22e régiment d'infanterie coloniale à Hyères (Var) puis en 1913 à un bataillon de tirailleurs sénégalais à Tombouctou comme officier méhariste[2]. Il participe à la colonne de Oualata. Entre 1914 et 1916, il est de nouveau en poste au Maroc, où il est nommé capitaine à l’état-major du général Lyautey[2]. En 1917, il combat sur le front en France où il obtient deux citations[2]. Après guerre, il retourne au Maroc jusqu’en 1921. Après un passage à l'École supérieure de guerre, il devient chef d’état-major de la région marocaine de Meknès. En 1930, il est nommé lieutenant-colonel, devient membre du Conseil supérieur de la guerre et participe à l'organisation de l'Exposition coloniale internationale de 1931[2]. Nommé chef d’état-major en Afrique-Occidentale française l'année suivante, il devient colonel en 1933. De 1934 au le colonel de Boisboissel commande le 21e régiment d'infanterie coloniale, puis devient en 1937 auditeur au Centre des hautes études militaires. Il part en Indochine où, de 1938 à 1941, il commande la division de Cochinchine-Cambodge[2]. En 1941, il est affecté en Algérie d'abord comme adjoint puis comme commandant de la 19e région militaire. En 1944, il prend le commandement des troupes à Dakar. Il quitte le service actif le avec le grade de général de corps d'armée.

Massacre de Thiaroye

Le massacre de Thiaroye eut lieu au Sénégal le aux mains des troupes dont Yves de Boisboissel était alors responsable. Le 29 novembre 1944, de Boisboissel permit une « démonstration très importante de force militaire » destinée à intimider les tirailleurs sénégalais démobilisés qui refusaient de quitter le camp avant d'avoir été intégralement payés[3][4]. Malgré la présence d'auto-mitrailleuses et d'un char léger américain, cette démonstration de force n'eut pas l'effet désiré et les officiers présents donnèrent l'ordre d'ouvrir le feu, faisant entre 35 et 191 morts. De Boisboissel était absent du camp durant les faits et n'a pas été tenu responsable.

Divers

Élu non résident à l'Académie des sciences d'outre-mer en , il en devient membre titulaire en . Il est l'un des fondateurs de la Société de géographie commerciale de Paris.

Publications

  • Souffles du terroir et du large, Saint-Brieuc, O.-L. Aubert, 1928, 117 p.
- Prix Montyon 1935 de l'Académie française
  • Peaux noires, cĹ“urs blancs, Impr. et libraire universelle L. Fournier, Paris, 1931, 131 p.
  • Dans l'ombre de Lyautey, A. Bonne Ă©diteur, Paris, 1953, 367 p.
  • Un Baroudeur : le capitaine Georges Mangin : 1873-1908, Peyronnet, Paris , 1954, 161 p.
  • Bretagne, ma mère bien-aimĂ©e, Peyronnet, Paris , 1955, 127 p.
  • Le Dernier Avocat gĂ©nĂ©ral au Parlement de Bretagne : Hippolyte Loz de Beaucours: 1746-1830, Peyronnet, Paris, 1955, 303 pages
  • Le Naufrage de La MĂ©duse et ses suites militaires, Dakar, Revue internationale d’histoire militaire, , 23 p., in-8°. — Extrait de la Revue internationale d’histoire militaire (1956, p. 64-86).

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Henry de Boisboissel, GĂ©nĂ©ral Yves de Boisboissel des troupes coloniales L'Harmattan, Paris, 2002, 224 p.
  • Julien Fargettas, « La rĂ©volte des tirailleurs sĂ©nĂ©galais de Tiaroye », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 92,‎ 4e trimestre 2006, p. 117–130 (DOI 10.3917/ving.092.0117).
  • Armelle Mabon, « La tragĂ©die de Thiaroye, symbole du dĂ©ni d'Ă©galitĂ© », Hommes et Migrations, no 1235,‎ , p. 86–95 (DOI 10.3406/homig.2002.3780).

Liens externes

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